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  • La bataille des ondes ouvre la voie à une activité nouvelle

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  • Les témoins de Jéhovah dans les desseins divins
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  • TROIS PÉTITIONS DÉNONÇANT LA PARTIALITÉ
  • UTILISATION DU MESSAGE ENREGISTRÉ DANS LE MINISTÈRE DE PORTE EN PORTE
  • DÉBUT D’UN MINISTÈRE PLUS VASTE
Les témoins de Jéhovah dans les desseins divins
jp chap. 20 p. 134-140

Chapitre 20

La bataille des ondes ouvre la voie à une activité nouvelle

JEAN: La position stratégique de la station de radio WBBR a permis d’utiliser un autre moyen de contrecarrer les méthodes illégales des fonctionnaires de la région du New Jersey. Il y avait au Béthel de Brooklyn un groupe d’acteurs entraînés à jouer pour la radio, et qu’on appelait le “Théâtre du Roi”. Ils étaient experts dans l’art de parler et de faire des représentations dramatiques devant un micro. C’est ainsi qu’au fil des années ils jouèrent les drames de Ruth, d’Esther, de Joseph et ses frères, etc., qui tous obtinrent du succès. Mais maintenant l’occasion se présentait de faire usage du “Théâtre du Roi” dans la bataille du New Jersey, pour venir en aide aux frères qui avaient été arrêtésa. On peut lire par exemple, dans le Bulletin spécial (angl.) de juin 1933, l’annonce suivante:

Le drame “Défi à Jéhovah”, qui est la reconstitution exacte du procès récemment intenté à nos frères à Summit, dans le New Jersey, sera diffusé par les studios de la WBBR, le dimanche matin 18 juin.

Voici la façon dont on s’y prenait: Quand s’ouvraient les séances des procès intentés aux proclamateurs engagés dans les rangs des divisions spéciales de prédicateurs, quelques témoins de Jéhovah sténographes assistaient aux débats pour en minuter le déroulement. Dans ces tribunaux locaux, nombre de juges étaient catholiques. Ils n’hésitaient pas en outre à manifester ouvertement leur prévention en pleine audience. Beaucoup d’entre eux utilisaient un langage grossier et laissaient même deviner l’identité de leurs alliés ecclésiastiques, lesquels s’efforçaient, quant à eux, de rester à l’arrière-plan et de dissimuler le rôle qu’ils jouaient dans l’opposition croissante exercée contre les témoins. Toutes ces sorties de mots piquants échangés dans le tribunal étaient relevées par les sténographes. Pendant ce temps, d’autres frères, mais cette fois-​là des acteurs expérimentés, assistaient à l’audience pour étudier la voix et les intonations du juge ainsi que les paroles enflées du procureur, et cela dans le but de reconstituer avec la plus grande exactitude possible la procédure tout entière.

Quelques jours après la clôture du procès, le Théâtre du Roi était en mesure de reproduire sur les ondes ces scènes de tribunaux avec un remarquable réalisme jusque dans les moindres détails. Enfin, pour atteindre le résultat désiré, on faisait un effort spécial pour inviter toute la population du New Jersey à se mettre à l’écoute à l’heure fixée. L’expérience révéla au public stupéfait la perversion avec laquelle la justice était exercée dans ces villes catholiques de l’État du New Jersey. Avec le temps, les juges prirent peur devant cette publicité révélatrice qui les prenait pour cible ainsi que la police et les procureurs aveuglés, et nombre d’entre eux se montrèrent plus avisés quand ils eurent à juger des témoins de Jéhovah.

TROIS PÉTITIONS DÉNONÇANT LA PARTIALITÉ

Pendant cette bataille des ondes, les témoins mirent en œuvre un autre moyen d’action légale: le droit de pétitionner. Entre la fin de 1933 et le début de 1934, les témoins de Jéhovah ont fait circuler à l’échelle nationale une pétition adressée au Congrès des États-Unis à Washington, qui protestait avec vigueur contre les intimidations des catholiques et la menace qu’ils faisaient peser sur la liberté d’expression à la radio. Des semaines ont été consacrées à aller de porte en porte présenter des faits et le texte de la pétition au public. Au total 2 416 141 signatures furent recueillies.

On prit alors des mesures pour faire enregistrer la pétition à Washington, le 24 janvier 1934. Nous avions classé les pétitions de façon qu’elles correspondent aux différents districts représentés au Congrès des États-Unis et qu’on puisse donc les remettre au sénateur ou au membre de cette assemblée responsable de ces régions. Nous avions des signatures qui intéressaient chacun des 435 représentants et des 96 sénateurs qui siégeaient dans les deux chambres du Congrès. Les listes furent emballées dans des cartons et transportées à Washington par l’un des grands camions de la Société. Là, des frères des environs avaient été invités à se tenir prêts pour la distribution. Nous avions su que la plupart des députés du Congrès passaient entre dix et onze heures à leurs bureaux pour prendre leur courrier avant de se rendre aux sessions de leurs chambres respectives qui commençaient à midi. On remit à chaque frère l’adresse d’un sénateur ou d’un représentant, on lui dit les paroles qu’il fallait prononcer pour introduire la pétition, et on lui donna une lettre à remettre avec la liste des noms contenus dans chaque carton. Par groupes et en voiture, les frères se rendirent aux deux bâtiments où se trouvaient les bureaux des sénateurs et des représentants du Congrès. En quelques minutes toutes les pétitions étaient distribuées.

Le projet d’une loi destinée à faire obstacle à la pratique de la partialité, du boycottage et des autres méthodes violentes utilisées pour entraver la radiodiffusion des programmes d’intérêt public, avait été soumis au Congrès. Par son représentant, la Société présenta une quantité importante de preuves pour étoffer la pétition. Le Congrès des États-Unis vota alors une loi faisant passer le contrôle de toutes les communications à une nouvelle administration, la Commission fédérale des télécommunications. Cette commission comptait neuf membres, et elle allait superviser toutes les installations radiophoniques des États-Unis. Elle allait être appelée à promulguer les lois et le règlement auxquels serait soumis l’usage de la radio, et à préserver la liberté du culte sur les ondesb.

THOMAS: Cela aurait dû grandement vous faciliter la tâche.

JEAN: Pourtant, il n’en fut rien. Le 4 octobre 1934, le président de la Société Watch Tower se présenta en personne devant cette nouvelle commission fédérale à Washington, et lui soumit un rapport des faits, démontrant par des cas précis et des statistiques que les pressions catholiques avaient gravement porté atteinte à notre liberté du culte et à l’usage de la radio dans l’intérêt public. L’opposition que la Hiérarchie catholique romaine manifestait à l’égard du service de radiodiffusion assumé par les témoins de Jéhovah avait provoqué en 1934 une baisse considérable du nombre de nos émissions par rapport à l’année précédente. En 1934 nous avons donné 20 743 discours, mais cela correspondait à une diminution de 3 040 allocutions par rapport au maximum atteint en 1933c.

Malgré la clarté de ce témoignage et de ces faits, la Commission fédérale des télécommunications ne fit pas grand-chose pour changer quoi que ce soit à la situation. Poursuivant son combat incessant pour la liberté d’expression et du culte, la Société organisa une seconde pétition dans tous les États-Unis. Adressée une nouvelle fois au Congrès, elle lui fut présentée en janvier 1935, avec un total de 2 284 128 signatures à l’appuid. L’année 1935 vit encore diminuer le nombre global de nos émissions radiophoniques; il y eut 2 536 conférences de moins qu’en 1934. Nous n’avons donc pu faire cette année-​là que 18 287 émissions.

On décida alors d’organiser une assemblée nationale à Washington, du 30 mai au 3 juin 1935. Frère Rutherford devait parler devant la Commission fédérale des télécommunications le 3 juin; ainsi, en plus de la nécessité de pourvoir à la nourriture spirituelle dont les frères avaient besoin, il parut judicieux d’organiser ce congrès pour donner plus de poids à l’audition réservée à frère Rutherford. Plus de 20 000 personnes écoutèrent la conférence publique intitulée “Gouvernement”, qu’il prononça le dimanche 2 juin au Washington Auditorium, avec transmission radiophonique internationale et simultanée.

Comme prévu, le jour suivant, le président de la Société soumit une lettre à la Commission fédérale des télécommunications pour demander instamment que d’autres mesures soient prises pour défendre la liberté d’expressione, mais la deuxième pétition présentée au Congrès et la lettre remise par le président de la Société demeurèrent toutes deux sans réponse.

Au début de 1936, un prêtre catholique romain écrivit une lettre à une station de radio de Philadelphie, en Pennsylvanie. Bien qu’elle ne différât en rien, tant dans son but que par le ton, de centaines d’autres missives envoyées dans tous les États-Unis aux stations de radiodiffusion, cette lettre provoqua une chaîne d’événements et mérite de ce fait notre attention. En voici le contenu:

Église Notre-Dame du Saint-Sacrement, Pères du Saint-Esprit, 714 N. Broad Street, Philadelphie, le 15 février 1936. À la station W.I.P., Gimbel Bros., Philada. Messieurs,

En ma qualité de prêtre catholique et de pasteur de l’Église susnommée, au nom de mes paroissiens, je proteste contre le fait que vous assuriez la radiodiffusion du discours du juge Rutherford dimanche prochain, à 3 heures de l’après-midi, comme d’ailleurs à tout autre moment. Les raisons qui motivent cette protestation sont que le juge Rutherford attaque l’Église catholique, qu’il présente ses enseignements sous un faux jour, et suscite la haine religieuse et le fanatisme. Si vous permettez au juge Rutherford de parler dimanche après-midi, veuillez, je vous prie, solder mon compte, car je ne dépenserai plus un sou dans les magasins Gimbel Bros. Il serait surprenant que vous autorisiez une telle émission, car vous exposeriez par là un large pourcentage de vos clients à l’insulte directe et au ridicule. J’ose espérer que vous prendrez les mesures nécessaires. Avec mes respects, Révérend James J. Clarkef.

Le cardinal Dennis Dougherty de Philadelphie, la plus grande autorité de l’Église catholique romaine de cette ville, donna son appui à la lettre de Clarke et menaça de “prendre des mesures supplémentaires et plus radicales” si la station Gimbel permettait au juge Rutherford de poursuivre ses émissions. Voici la lettre envoyée par son bureau à cet effet:

BUREAU DE LA CHANCELLERIE, 1712 Summer Street, Philadelphie. Le 30 avril 1936. À CEUX QUE CELA PEUT INTÉRESSER:

Ayant pris conseil de Son Éminence, le cardinal Dennis Dougherty, au sujet de la lettre du Rév. James J. Clarke, C. S. Sp., recteur de l’Église Notre-Dame du Saint-Sacrement à Philadelphie, il m’a fait part de son entière approbation, et que Son Éminence se joint à cette protestation; en outre, il prendrait des mesures supplémentaires et plus radicales si vous autorisiez le juge Rutherford à poursuivre ses émissions.

Le cardinal Dennis Dougherty est archevêque de Philadelphie. [signé] J. Carroll McCormick, CHANCELIER de l’archevêché de Philadelphieg.

Cette menace de boycottage et de “mesures supplémentaires et plus radicales” frappa les frères Gimbel à l’endroit sensible du nerf financier, et malgré dix années de bonnes relations avec les témoins de Jéhovah, ils succombèrent à ces tactiques brutales et cessèrent de diffuser les conférences publiques du juge Rutherford.

Passant à la contre-attaque en rendant publique cette action arbitraire, le juge Rutherford et la Watch Tower Bible and Tract Society ouvrirent deux actions légales différentes, avec une demande de dommages et intérêts de 100 000 dollars dans chaque cas, contre Dennis Dougherty, James J. Clarke, J. Carroll McCormick et l’archevêché catholique romain de Philadelphieh. De plus, les témoins de Jéhovah firent circuler une pétition dans la région de Philadelphie, demandant que la station WIP organise un débat entre le juge Rutherford et un grand dignitaire catholique romain. La pétition appuyée par 119 558 signataires fut envoyée aux frères Gimbel le 1er septembre 1936, mais ils n’en tinrent pas compte. Les cinq journaux de Philadelphie refusèrent même de publier à nos frais une annonce ainsi conçue:

Nous communiquons publiquement aux 119 558 signataires et en leur faveur l’avis selon lequel les avocats de la Watch Tower Bible and Tract Society ont présenté hier après-midi à Benedict Gimbel, Jr., président de la Compagnie de radiodiffusion de Pennsylvanie (station WIP), la PÉTITION reproduite ci-dessous et adressée à la station de radio Gimbel, la WIP, Philadelphie:

Les auditeurs de votre chaîne, dont les signatures approuvent la présente requête, apprécient beaucoup et depuis longtemps vos émissions, y compris les discours du juge Rutherford dans le cadre des programmes Tour de Garde. Nous apprenons qu’en raison des véhémentes protestations que de hauts fonctionnaires de l’Église catholique romaine vous ont adressées, sous prétexte que le juge Rutherford ‘présente sous un faux jour les enseignements de cette Église et suscite la haine religieuse et le fanatisme’, la WIP refuse à présent de retransmettre ces allocutions.

Un grand nombre de gens croient que le juge Rutherford ne présente sous un faux jour les croyances d’aucune organisation religieuse. Puisque les dignitaires de l’Église catholique trouvent à redire à ces discours, ne pourrait-​on pas organiser un débat public à propos de leurs doctrines? La WIP en assurerait la radiodiffusion avec, d’un côté, le juge Rutherford, et de l’autre, un haut représentant de l’Église catholique romaine. Il n’est rien qui ne serve davantage l’intérêt du public et qui lui soit plus nécessaire que de connaître ce que la Bible dit sur le salut de l’humanité, car là est bien la question en jeu. Cette question intéresse de très près tous les gens impartiaux. Nous vous faisons donc parvenir cette demande dans l’espoir que vous prendrez des dispositions pour que ce débat public ait lieu, et que la WIP continuera à assurer la radiodiffusion des discours du juge Rutherfordi.

Après la pétition de Philadelphie, un troisième et dernier assaut fut lancé à l’échelle nationale pour protester contre l’inertie du gouvernement dans cette question essentielle de la liberté d’expression. Voici le texte de cette pétition:

PÉTITION à la COMMISSION FÉDÉRALE DES TÉLÉCOMMUNICATIONS et aux STATIONS DE RADIODIFFUSION des ÉTATS-UNIS

La presse catholique romaine met opposition aux conférences radiodiffusées du juge Rutherford, parce que, prétend-​elle, il présente faussement les doctrines de l’Église catholique sur le salut du genre humain. Des millions de personnes ont la conviction qu’il ne présente pas faussement ces doctrines, et beaucoup d’autres ne savent pas exactement ce qu’il faut entendre par vérité.

Le salut du genre humain étant de la plus haute importance pour tous, nous désirons pouvoir écouter un débat raisonnable et impartial sur la nature de la vérité à ce sujet, et comme par ailleurs une telle pétition a déjà été adressée à la station de radiodiffusion WIP à Philadelphie,

NOUS VOUS DEMANDONS instamment, dans l’intérêt et pour le bien de la généralité, qu’une discussion publique ait lieu sur cette question, dans laquelle les partis opposés seront représentés d’un côté par un haut fonctionnaire de l’Église catholique romaine, et de l’autre par le juge Rutherford. Nous demandons que la COMMISSION FÉDÉRALE DES TÉLÉCOMMUNICATIONS, conformément à l’article 303 (§ g) de la loi de 1934 sur les télécommunications, fasse usage de son autorité dans ce domaine “en encourageant un emploi plus étendu et plus efficace de la radio dans l’intérêt de la généralité”. En outre, nous formulons la demande que les stations de radiodiffusion des États-Unis transmettent ce débat à l’échelle nationale, avec la participation de la station régionale du territoire où habitent les personnes dont les signatures se trouvent ci-dessousj.

Avec le temps, cette troisième pétition nationale reçut l’appui de 2 630 001 signataires, qui protestaient contre cette méthode antiaméricaine d’intimidation et de boycottage qui s’était ainsi étendue sur une si vaste échelle. La pétition fut présentée le 2 novembre 1936 à la Commission fédérale des télécommunications à Washingtonk. Une fois de plus la requête de millions de personnes fut passée sous silencel.

UTILISATION DU MESSAGE ENREGISTRÉ DANS LE MINISTÈRE DE PORTE EN PORTE

LOÏS: Il est surprenant qu’avec toutes ces pressions et ces étouffements des émissions radiophoniques, l’œuvre elle-​même n’ait pas subi de ralentissement.

THOMAS: Mais tu te souviens, Loïs, que Jean a dit que la Société faisait déjà usage de disques dans les réunions publiques et privées pour enrayer cette opposition illégale de la Hiérarchie catholique romaine.

JEAN: Je suis heureux que vous vous en souveniez, car le travail entrepris par la Société au moyen des disques s’est révélé plus efficace encore que celui effectué sur les ondes. En fait, les résultats de 1933 étaient si encourageants que l’année suivante la Société inaugura une nouvelle méthode de service: l’usage de phonographes portatifs et de sermons bibliques de courte durée, soit quatre minutes et demie, enregistrés sur des disques 78 toursa.

Au début on ne s’en servait que dans l’activité des nouvelles visites. Mais leur efficacité fit qu’on étendit l’usage au porte à porte. Grâce à ces disques, on pouvait vraiment faire une présentation directe et efficace du message. Ils permettaient aux témoins de répondre aux questions que se posaient les gens, et comme les enregistrements étaient réalisés au siège de la Société, un message uniforme était proclamé dans le monde entier.

Puis, en 1937, une décision historique relative à l’usage de la radio fut prise. Les témoins de Jéhovah se retirèrent volontairement de la radio.

Cela ne voulait pas dire que la Société avait perdu la bataille des ondes, car souvent cette même année et par la suite encore, le président de la Société prononça d’importantes conférences publiques qui furent retransmises par toute une chaîne de stations radiophoniques. En fait, lors d’un congrès tenu par les témoins de Jéhovah cette année-​là à Columbus, dans l’Ohio, le discours que frère Rutherford prononça le samedi 18 septembre devant un auditoire de 25 000 personnes fut retransmis dans tous les États-Unis, et pratiquement dans toute l’Amérique du Nord, en Angleterre, en Europe et jusqu’en Australie. Le lendemain, sa conférence publique sur le thème “La sécurité” fut diffusée par 135 stations de radio aux États-Unis.

Puis le dimanche d’après, le 26 septembre, le président de la Société donna une allocution intitulée “Le culte de Dieu”, qui fut diffusée par une chaîne nationale de 125 émetteurs. C’est dans ce discours que frère Rutherford exposa les raisons pour lesquelles la Société se retirait d’elle-​même de la voie des ondes. Son rapport annuel sur l’activité de service les explique en détail, et, parlant du programme de boycottage et d’intimidation poursuivi pendant dix années par la Hiérarchie catholique romaine et d’autres ecclésiastiques, il attire l’attention sur le fait que

à la suite de ces machinations illicites, des pétitions portant la signature de millions de citoyens américains furent remises au Congrès (Sénat et Chambre ensemble) et à la Commission fédérale de la radio, demandant que soit interdite l’intervention des chefs religieux dans les programmes de la TOUR DE GARDE. Or, rien ne fut fait pour mettre un terme à cette persécution; au contraire, les fonctionnaires publics du gouvernement des États-Unis, certains propriétaires de stations de TSF et d’autres personnages s’étaient entendus et agissaient de concert en vue de mettre obstacle à la diffusion du message du Royaume. C’est ainsi que jusqu’à présent la radio a servi de mise à l’épreuve à certains propriétaires et gérants de stations radiophoniques, aux fonctionnaires du gouvernement des États-Unis et surtout aux membres du clergé; tous ont montré leur opposition au Royaume de Dieu et du Christ. Par cette épreuve, tous ces adversaires se sont révélés ennemis de Dieu et de son règne. La radio semble donc avoir pleinement servi le dessein de Dieu consistant à donner un avertissement aux habitants du pays, à provoquer un classement parmi eux, et à obliger ainsi les adversaires du Royaume de Dieu à se déclarer tels et à s’identifier comme membres de l’organisation de Satan, (...)b.

À dater du 31 octobre 1937, la Société se retirerait de tous les contrats pour l’usage payant des installations radiophoniques. La WBBR continuerait de fonctionner, et si à l’avenir les stations de radio offraient à la Société l’usage gratuit d’un peu de leur temps, quelle qu’en soit la durée, l’organisation accepterait ce geste comme une preuve de bonne volonté et utiliserait ces moments pour répandre plus avant le message du Royaume. Ainsi prit fin la bataille des ondes.

THOMAS: Est-​ce que les témoins de Jéhovah ont concentré leurs efforts à ce moment-​là sur l’emploi d’enregistrements aux réunions et aux portes?

JEAN: En effet. Ils se mirent dès lors à dépenser leur temps, leur argent et leur énergie dans cette nouvelle forme de service avec le même zèle que dans les stations de radio. Le résultat en fut que ce travail effectué à l’aide du phonographe commença à se développer pleinement et à jouer un rôle important dans l’œuvre de prédication. En 1937, le nombre de personnes qui avaient entendu ces sermons enregistrés, soit dans les réunions publiques soit en privé, s’élevait à 10 368 569, et en 1938 il monta à 13 070 426. Cette année-​là nous avions à notre disposition 430 000 disques enregistrés en 16 langues, sans compter l’anglais, et 19 676 phonographesc. Les témoins commençaient à être bien armés dans cette nouvelle phase de la guerre pour la défense du vrai culte.

THOMAS: Je suppose que vos ennemis ne vous ont pas laissé déployer cette activité sans résistance.

JEAN: Bien entendu. Le nombre de ceux qui avaient répondu au message du Royaume de Dieu diffusé sur les ondes les avait suffisamment embarrassés. Mais maintenant ce même message entrait dans les foyers par l’intermédiaire du phonographe, ce qui permettait aux auditeurs des enregistrements de poser des questions aux témoins. Ils pouvaient ainsi recevoir des réponses basées sur la Bible. Il devenait clair qu’au lieu de constituer une retraite, la manœuvre des témoins de Jéhovah en abandonnant la voie des ondes était en réalité une attaque de flanc, qui semblait mettre dans l’embarras leurs ennemis religieux et leur infliger de lourdes pertes. La voix du phonographe, qui avait commencé à se faire faiblement entendre en 1933, provoquait maintenant des effets à tout rompre, de sorte que ces ennemis mortels réalisaient que leur plan destiné à étouffer la prédication sur les ondes avait été mis en échec.

C’est alors que le 26 avril 1938, dans le Connecticut, la colère gronda sous forme de protestations. Un témoin de Jéhovah fut arrêté avec ses deux enfants mineurs, sous l’accusation de troubler la paix dans un quartier catholique en faisant entendre le disque “Ennemis” dans les foyers. Traduit devant les tribunaux du Connecticut suite à la plainte déposée par deux catholiques romains, le frère fut déclaré coupable. Cette décision soulevait la question suivante, non seulement pour le Connecticut, mais pour tous les États du pays: Les témoins de Jéhovah seraient-​ils autorisés à poursuivre ce programme d’éducation publique par ce moyen efficace? Il fallut attendre deux ans pour que cette question soit tranchéed; entre-temps la structure de la société du monde nouveau évolua considérablement.

DÉBUT D’UN MINISTÈRE PLUS VASTE

Pendant ce temps, un autre aspect de l’œuvre de prédication ordonnée par Jésus avait commencé à se développer. Nous avons déjà parlé en détail du service effectué de 1874 à 1914 pour le rassemblement des oints de Jéhovah. Il se poursuivit, quoique avec des résultats moindres, pendant toute la période où les témoins prêchèrent “revêtus de sacs”, de 1914 à 1918. Puis à la restauration du vrai culte en 1919, qui marqua aussi la naissance de la société du monde nouveau, l’appel aux futurs membres du Royaume et cohéritiers du Christ était toujours lancé. Bien que Jéhovah soit venu dans son temple en 1918 et ait commencé de juger la classe des oints, d’autres hommes devaient être amenés à en faire partie, car certains avaient été trouvés indignes et devaient être remplacés. Les faits montrent que cela a duré en particulier jusqu’en 1931, date à laquelle a commencé l’œuvre consistant à rassembler ceux qui s’identifient à la classe des “autres brebis” du Seigneur Jésus-Christ.

Dès le début du ministère du pasteur Russell, on savait et on enseignait qu’en plus de ceux qui allaient recevoir la vie céleste comme cohéritiers du Christ, l’humanité dans son ensemble devait recouvrer la vie parfaite sur la terre. Mais pendant longtemps La Tour de Garde avait émis l’idée qu’un autre groupe obtiendrait finalement la faveur de Dieu et la vie spirituelle dans les cieux, toutefois dans une position secondaire par rapport au reste des cohéritiers du Christ. On disait que ces personnes constitueraient la “grande foule” dont il est parlé dans Révélation 7:9. Cependant, en 1935, au congrès de Washington, auquel les “Jonadabs” avaient été spécialement conviés par La Tour de Garde, de nombreuses preuves bibliques ont été offertes identifiant la grande multitude mentionnée dans Révélation 7:9 aux Jonadabs ou “brebis” mentionnées dans Matthieu 25:31-46. Dès 1923, on avait compris que ces brebis constituaient un groupe d’hommes auxquels Jéhovah donnerait l’espérance terrestre et qui devaient apparaître “au temps de la fin” du monde; en outre, on avait su en 1932 que cette classe avait été préfigurée dans le drame prophétique de Jéhu et de Jonadab, dans lequel le roi Jéhu représente Jésus-Christ et le reste de ses frères spirituels, et Jonadab la classe des hommes bien disposés approuvant la destruction par Jésus de la religion apostate, et qui hériteraient la vie sur la terre après Harmaguédon. Cela montrait clairement que la grande foule dont parle Révélation 7:9 ne pouvait pas du tout être une classe spirituelle de second ordre, mais qu’il s’agissait bien des “autres brebis” de ce “temps de la fin”e. Il va sans dire que cette identification provoqua une grande joie chez les milliers de congressistes et simplifia considérablement l’enseignement de la Bible et de sa doctrine.

Pendant 1 900 ans la congrégation chrétienne s’était développée exclusivement autour de l’espérance céleste qui lui était réservée. Il est vrai que les campagnes de conférences publiques et le Photo-Drame de la Création avaient beaucoup contribué à susciter l’intérêt des hommes pour le dessein de Dieu consistant à restaurer des conditions de paix sur la terre en faveur de l’humanité, et la campagne “Des millions d’hommes actuellement vivants ne mourront jamais”, menée de 1918 à 1921, a été un pas vers le rassemblement de cette classe destinée un jour à peupler la terre. Mais on n’insistait pas sur la nécessité de les rechercher. Aussi La Tour de Garde continua-​t-​elle de fournir une nourriture essentiellement préparée pour le reste. Cependant, à partir de 1935, un changement s’amorça. La nourriture spirituelle offerte au peuple de Dieu devait satisfaire non seulement les besoins de ceux qui étaient engendrés de l’esprit, mais aussi de ceux dont les espérances étaient entièrement terrestres. Désormais le reste ne recherchait plus uniquement les brebis dispersées du peuple oint de Jéhovah; ces ministres devaient à présent s’employer à trouver les “autres brebis”. Ils devaient se préparer à faire entrer dans la bergerie du Christ les nombreuses “autres brebis” qui cherchent avec ardeur à connaître la volonté divine et qui sont prêtes à accomplir toutes les tâches qu’on leur confie.

Cette nouvelle compréhension constitua une véritable épreuve pour certains chrétiens qui prétendaient appartenir au reste oint. Ils nourrissaient plus d’intérêt pour leur propre personne et pour leur salut individuel que pour l’accomplissement des desseins de Dieu, et ils se rebellèrent contre cette responsabilité accrue qui leur était donnée, au point que certains d’entre eux quittèrent la vérité, à l’exemple de quelques “anciens électifs”. La grande majorité des membres du reste, cependant, acceptèrent avec ferveur cette occasion de démontrer leur amour pour Jéhovah Dieu et pour leur “prochain” sur la terre, et ils se mirent à s’acquitter de cette mission de prédication plus vaste avec le zèle qui a caractérisé les serviteurs de Dieu au cours des siècles. Mais aussi surprenante qu’ait pu être cette révélation, il fallut presque dix ans avant que cette nouvelle campagne ne puisse s’effectuer avec une grande efficacité.

[Notes]

a a Bulletin spécial (angl.), juin 1933.

b b Bulletin (angl.), mars 1934.

c c Annuaire (angl.) 1935, pp. 36, 37.

d d Annuaire (angl.) 1936, pp. 56, 57.

e e Annuaire (angl.) 1936, pp. 56, 57.

f f L’Âge d’Or (angl.), Vol. XVII, 15 juillet 1936, p. 649, reproduction de l’original.

g g Ibid., p. 648, reproduction de l’original.

h h L’Âge d’Or (angl.), Vol. XVII, 26 août 1936, pp. 739-752.

i i L’Âge d’Or (angl.), Vol. XVII, 9 sept. 1936, pp. 781, 782; Vol. XVIII, 7 oct. 1936, pp. 10-13.

j j L’Âge d’Or (angl.), Vol. XVII, 29 juil. 1936, pp. 675-677.

k k L’Âge d’Or (angl.), Vol. XVIII, 13 janv. 1937, p. 232.

l l Informateur (angl.), sept. 1936.

a m Annuaire (angl.) 1935, p. 39.

b n Annuaire (angl.) 1938, p. 48.

c o Annuaire (angl.) 1939, pp. 59, 63, 64, 68.

d p Cantwell contre Connecticut (1940), 310 U.S. 296.

e q wF 1935, pp. 323-333, 339-348; Justification (angl.), Vol. III (1932), pp. 77-80; w 1942, p. 374.

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