Chapitre 26
La prédication est étendue pour trouver et nourrir la “grande foule”
JEAN: Lorsqu’en 1938 l’organisation des témoins de Jéhovah était devenue complètement théocratique, sa structure était en réalité bien simple. Vous vous souvenez que cette organisation avait pour but de rassembler et de nourrir le reste oint; elle s’était d’ailleurs développée dans ce sens. Mais après 1931, et plus spécialement à partir de 1935, les oints reconnurent la nécessité de rechercher les “autres brebis” et de se préparer en vue d’un sérieux accroissement. Le début de cette campagne intensive mit en lumière de nombreux facteurs importants concernant l’organisation et le travail lui-même. Fondamentalement, les formes variées de prédication avaient toutes commencé à l’époque où le pasteur Russell administrait les affaires de la Société, mais maintenant les conditions ayant changé à l’intérieur comme à l’extérieur, il devenait indispensable de modifier les différentes techniques employées.
Par exemple, l’une des premières activités déployées par les membres de la Société avait été le service volontaire. Vous vous rappelez que ce service était assumé par de nombreux oints, et consistait à distribuer gratuitement des tracts à la sortie des églises ou de maison en maison le dimanche matin. Cette activité fut poursuivie jusqu’à la cessation du programme de prédication en 1918; mais quand on reprit les autres formes de service en 1919 et par la suite, le service volontaire, tel qu’il était effectué, ne fut pas relancé, et finalement on l’abandonna.
Puis, en février 1940, on adopta une nouvelle forme d’activité dans les rues. On ne se contentait plus d’offrir des publications aux gens qui se rendaient à l’église; désormais les témoins de Jéhovah se postaient au coin des rues mouvementées, dans les quartiers d’affaires, et offraient aux passants les deux périodiques La Tour de Garde et Consolation pour une contribution volontaire de 5 cents le numéro. Pour ce faire, ils portaient un sac en bandoulière spécialement conçu pour contenir les périodiques et sur lequel étaient inscrits les noms des deux périodiques ainsi que la contribution demandée. Des millions de personnes prirent ainsi l’habitude de voir ces témoins se tenir chaque semaine au coin des rues et annoncer hardiment le gouvernement théocratiquea. En outre, commencé en plein cœur d’une persécution à l’échelle nationale, ce travail dans les rues devait constituer une cible parfaite pour ceux qui font le mal dans les formes légales et s’opposent violemment à ces pacifiques messagers remplis de bonne volonté.
L’activité des nouvelles visites fut une autre forme de service qui commença à occuper une place prépondérante dans le programme de prédication. Il s’agissait de visiter spécialement ceux qui avaient manifesté de l’intérêt et de les encourager à étudier la Bible. La nécessité de l’étude biblique, particulièrement en groupe, avait été reconnue à partir du moment où le pasteur Russell avait organisé le premier groupe de ses associés en 1872, à Allegheny-Pittsburgh, en Pennsylvanie. À dater de ce moment-là, l’étude biblique était devenue une partie essentielle du programme de développement spirituel pour tous les membres des “ecclésias” ou congrégations. Ainsi, il était tout à fait normal de diriger les personnes nouvellement intéressées à la vérité vers ces groupes d’étude, et si les colporteurs les rencontraient dans des territoires isolés, on s’attendait à ce qu’ils les encouragent à accepter une telle étude dans leur foyer. Voici ce que déclarait l’édition anglaise de La Tour de Garde en 1907:
Un rapport récent émanant d’un groupe de colporteurs révèle qu’après avoir prospecté dans une petite ville, ils ont noté que nombre de chrétiens étaient sincèrement intéressés par le message; certains d’entre eux ont fait l’acquisition auprès des témoins de l’ouvrage AURORE DU MILLÉNIUM alors que d’autres le possédaient déjà. Les témoins réunirent ces personnes dans un foyer. Un colporteur leur parla du Divin plan des âges pendant un dimanche entier, et le dimanche suivant, il les pressa de tenir régulièrement des réunions. Vingt personnes votèrent l’adoption de cette résolution et l’une d’entre elles, qui non seulement manifestait un attachement profond à la vérité mais une connaissance exacte de celle-ci, fut désignée pour être leur aîné ou conducteur, en vue de coopérer dans l’étude en commun du Divin planb.
Bientôt cette méthode consistant à étendre l’activité des études conduites par les témoins fut suivie par les congrégations elles-mêmes. Vous vous rappelez certainement qu’il s’agissait de l’œuvre pour la formation de nouvelles ecclésias, qui a fait l’objet d’une discussion détaillée. Suite à une série de conférences, des études de livre furent régulièrement organisées au sein des congrégations, et quand l’intérêt était manifeste et l’assistance suffisante, on formait de nouvelles ecclésias ou congrégations. Cette œuvre pour la formation de nouvelles ecclésias vit le jour en 1911c. Vous vous souvenez également qu’avec la parution du nouveau livre La Harpe de Dieu en 1921, un cours spécial d’étude de la Bible était offert à l’acquéreur de cet ouvrage.
Il n’est donc pas surprenant qu’avec un tel développement de l’œuvre, le phonographe portatif, mis en service en 1933, fût principalement consacré à l’activité des nouvelles visitesd. En 1936, la Société mettait l’accent sur cette forme de service et encourageait les frères à revisiter les personnes intéressées par le message. Cet encouragement stipulait entre autres:
dans toutes vos visites emportez le phonographe. Si vous savez que vous devez revenir dans le territoire le lendemain, vous pouvez le confier aux personnes intéressées à la vérité et dignes de confiance, afin qu’elles l’écoutent dans la soirée, et le reprendre le lendemain matin pour l’employer dans le service du champe.
La Société avait conseillé aux proclamateurs d’inviter les personnes bien disposées, au cours de ces nouvelles visites, à fréquenter régulièrement les études de livre de la congrégation où l’on examinait le livre Richesses.
En 1937, quand la Société se retira des émissions radiophoniques commerciales, elle fit paraître un nouvel instrument, afin de rendre plus efficace encore l’activité des nouvelles visites. Il s’agissait du No 1 de la brochure Étude modèle, qui devait accompagner la brochure Dévoilées, éditée par la Société, et être employée conjointement avec la série de disques “Démasqué”. La brochure Dévoilées, ainsi que la série de disques, avaient été produites par la Société suite à une pétition adressée à la station de radio WIP.
LOÏS: Je m’en souviens. C’était une pétition réclamant un débat entre le juge Rutherford et une autorité catholique romaine. Si mes souvenirs sont exacts, vous nous avez dit que la station WIP ne donna pas suite à la pétition, et qu’aucun dignitaire catholique n’a accepté le débat.
JEAN: C’est bien cela. Ainsi la Société publia la brochure Dévoilées et la série de disques “Démasqué”, qui présentaient les doctrines fondamentales de la Bible, principalement dans le but de réfuter les faux enseignements de l’Église catholique romainef.
Cette phase du programme d’instruction visant à aider la “grande foule” qui se manifestait maintenant permettait au proclamateur du Royaume de s’asseoir dans le foyer d’une personne bien disposée et de conduire avec elle une étude de la Bible. Au cours de la nouvelle visite, le témoin faisait d’abord jouer le phonographe tandis que le maître de maison suivait dans la brochure Dévoilées. Ensuite les questions étaient considérées à l’aide du questionnaire Étude modèle, et la personne répondait à l’aide de la Bible et des passages bibliques cités dans la brochure. De cette façon, le maître de maison apprenait à connaître la Parole de Dieu et recevait la réponse à ses questions directement de la Bible. Toutefois, ce ne fut pas avant 1938 qu’on enregistra ces nouvelles visites pour les rapporter à la Société. La première année, le rapport indiqua 298 489 nouvelles visites aux États-Unisg.
En 1940, on se servit du No 2 de la brochure Étude modèle et des disques “Gouvernement et paix” et “Victoire”. Une intéressante variante de l’œuvre pour la formation de nouvelles ecclésias fut expérimentée en Angleterre et décrite en ces termes dans le rapport annuel du président de la Société:
Ces instruments appropriés se sont avérés très efficaces pour enseigner aux personnes bien disposées le message de la Théocratie et renforcer un tel intérêt. Avec l’accord de frère Rutherford, une campagne d’études publiques modèles a été entreprise à l’échelle nationale. (...) L’extension du service comprenait une série de quatre réunions hebdomadaires, tenues dans une salle publique adéquate. Les gens étaient conviés à y assister au moyen de feuilles d’invitation courantes ou de lettres personnelles adressées à ceux que l’on savait intéressés au message. Le public britannique apprécia la réponse donnée à ses questions directement d’après la Bible. La brochure Étude modèle No 2 servait de base à ces questions et réponses. Nos rapports montrent que 4 176 réunions publiques ont été tenues au cours de l’année, lesquelles ont réuni une assistance de 157 663 personnes, dont 31 111 venues pour la première fois. Cette œuvre pour la formation de nouvelles ecclésias aida à l’organisation de près de 40 nouvelles unités de service et contribua grandement à l’apport de 3 000 nouveaux proclamateurs pour cette annéeh.
EXTENSION DU PROGRAMME DES VISITES
La Société a toujours jugé qu’il était nécessaire d’édifier et d’affermir les congrégations en les faisant visiter directement par un représentant du siège de l’œuvre. C’est pourquoi frère Russell lui-même visita personnellement les congrégations et, à mesure que leur nombre croissait, il désignait d’autres frères capables pour l’aider dans cette tâche importante.
THOMAS: Selon ce que vous nous avez dit, je pense qu’il s’agit des frères pèlerins.
JEAN: En effet, et vous vous souvenez que cette activité débuta en 1894i. On fit un effort pour rendre visite au moins deux fois l’an aux congrégations des États-Unis et du Canada. Puis, en 1928, le nom désignant ces serviteurs fut changé en celui de “directeur de service régional”, et leurs privilèges de service furent élargis en ce sens qu’ils devaient “visiter les ecclésias, leur enseigner à s’organiser pour travailler efficacement dans le champ, tout en les servant en prononçant des discours renfermant les vérités présentesj”.
En 1929, cette forme de service s’était développée au point que treize frères parlant l’anglais, un Ukrainien et deux Polonais prenaient part à ce service régional. D’ailleurs, voici ce que l’Annuaire rapportait à ce sujet:
Les frères anglais ont visité et servi 902 ecclésias, passant trois jours ou plus avec chacune d’elles, et ils ont instruit 17 589 frères dans le service. Ils ont parcouru au total 178 687 kilomètres aux frais du siège de la Société. L’accroissement des activités déployées au sein des ecclésias est dû en grande partie aux efforts de ces directeurs de service régionaux. Ils ont aidé les ecclésias à étudier et à surmonter les conditions adverses dans leur territoire, ce qui leur a permis d’élaborer plus complètement leurs plans en vue d’assumer leur tâchek.
Reconnaissant la bénédiction de Jéhovah sur cette façon mieux centralisée d’organiser le service, en 1932 la Société s’intéressa plus directement aux activités des congrégations sur le plan local. Vous rappelez-vous quelle étape a marqué la marche vers une organisation plus théocratique?
LOÏS: N’est-ce pas lorsqu’il a été montré que l’élection à la fonction d’“aîné” n’était pas biblique?
JEAN: Très exactement. En même temps, La Tour de Garde expliqua dans un de ses articles que, selon la Bible, la Société avait autorité pour nommer un frère dont la tâche consisterait à servir la congrégation locale en tant que directeur de servicel. Au début, seuls les frères appartenant au reste oint furent choisis pour occuper de tels postesa, mais en 1937, quand il fut révélé que la “grande foule” était identifiée aux “compagnons” du reste, certains hommes d’entre elle furent également désignés pour assumer cette chargeb.
Graduellement, les membres de la société du monde nouveau s’affermissaient et s’unissaient pour former une association solide et unie. Le succès de cette société du monde nouveau était assuré du fait qu’elle mettait l’accent sur l’enseignement des principes divins renfermés dans la Bible. L’organisation théocratique s’étant mise à suivre plus étroitement l’exemple de la congrégation primitive du premier siècle, tous les proclamateurs du Royaume du monde entier recevaient des instructions du siège central et de l’aide grâce aux frères nommés par la Société.
En 1936, les rapports existant entre ces serviteurs nommés et les frères au sein des congrégations furent soulignés quand, au mois de juillet, la Société annonça que le nom “directeur” ne servirait plus à désigner les fonctions de “directeur de groupe” et de “directeur de service régional”. On appellerait plutôt les frères occupant ces charges “serviteur de groupe” et “serviteur régional”. Ce fut aussi à ce moment-là que le bulletin de service mensuel “Directeur” fut changé en “Informateurc”.
Les expériences faites au cours des campagnes divisionnaires, qui s’échelonnèrent de 1933 à 1935, nous avaient appris que les congrégations, quand elles étaient réunies dans le témoignage, étaient capables de résister à la persécution et à l’opposition, et manifestaient une unité et une force peu ordinaires. C’est ce qui incita la Société à créer le service de zone.
Une “zone” était formée d’une vingtaine de congrégations situées dans une certaine partie du territoire. La Société désigna un “serviteur de zone”, à qui incombait le devoir de passer une semaine dans chaque congrégation, afin de veiller à la bonne organisation de celle-ci et d’aider ses membres dans le service du champ. De temps à autre, une “assemblée de zone” était tenue, rassemblant les vingt congrégations ou davantage, qui profitaient alors des instructions données et d’une édification spirituelle. Le siège de la Société désignait des serviteurs spéciaux pour desservir de telles assemblées. Le 1er octobre 1938, la Société désigna 148 serviteurs de zone et onze serviteurs régionaux, qui parcouraient régulièrement le territoired. En 1939, suite à une nouvelle répartition du territoire, il y eut 153 zones et 6 régions, chacune visitée par son propre serviteure.
RÉORGANISATION DU SERVICE DE COLPORTAGE
On procéda ensuite à des changements dans une autre forme de service, afin d’en augmenter l’efficacité. Il s’agit du service des colporteurs, appelés plus tard pionniers. Le rapport de la Société pour 1932 atteste qu’un remarquable travail a été accompli par les pionniers, nombre d’entre eux travaillant dans des territoires isolés à travers tous les États-Unis. En outre, des pionniers déployaient leur activité en dehors des États-Unis, sous la direction du siège de Brooklyn; leur champ d’action s’étendait jusqu’à la zone du canal de Panama, la Colombie, Costa Rica, Cuba, la Guyane néerlandaise, Hawaii, le Honduras, El Salvador et les îles Philippines. Les pionniers étaient particulièrement actifs parmi les étrangers des États-Unis, car ce groupe de fidèles prédicateurs comptait des témoins originaires de trente pays différents, en dehors des États-Unis, qui avaient immigré en Amérique et visitaient leurs compatriotesf.
À la veille d’une organisation entièrement théocratique, une étape importante fut franchie dans le cadre du service de pionnier. Elle est décrite dans le rapport que la Société publia pour l’année 1937.
À la conclusion de l’exercice écoulé, la Société a organisé une troupe de “pionniers spéciaux”, en les équipant pour l’œuvre de témoignage et en les chargeant d’une mission particulière. Ils sont tous munis d’un gramophone et de disques qu’ils utiliseront chaque jour dans la proclamation du message du Royaume. Recevant l’aide nécessaire de la Société, ils consacreront tout leur temps à visiter des particuliers pour leur faire connaître personnellement, tant par le disque que par le livre et la brochure, le message du Royaume. Nous avons la ferme confiance que cette méthode de prêcher l’évangile sera plus efficace que les émissions radiophoniques. L’argent qui jusqu’à présent a servi à payer au tarif commercial des programmes radiophoniques sera maintenant employé à développer l’œuvre de témoignage par le moyen du gramophoneg.
ILS PRENNENT LA TÊTE, MUNIS DE PHONOGRAPHES
Ces pionniers spéciaux prirent la tête dans l’activité avec le phonographe quand la Société décida de ne plus recourir aux services des stations commerciales de radio.
Afin de nous convaincre de l’efficacité de ce nouveau programme, lisons cet extrait de l’Annuaire (angl.) de 1940, qui publie le rapport de l’année de service 1939.
Le service de pionnier spécial fut inauguré au congrès de Columbus, en septembre 1937, et il se poursuit depuis deux ans maintenant, produisant de bons résultats. Quand ce service débuta, les proclamateurs de groupe n’étaient pas convaincus de l’utilité de faire des visites et d’employer régulièrement chaque jour le phonographe.
Environ 200 pionniers spéciaux, choisis dans tout le pays, endossèrent la responsabilité de se servir du phonographe. Ils furent envoyés dans les grandes villes, où il y avait des groupes, et il n’y eut plus aucun doute que le phonographe occupait une place importante dans la proclamation du Royaume. Au cours des deux années passées, les proclamateurs du Royaume étant devenus conscients de son importance, Brooklyn dut fournir 20 000 phonographes et fut incapable de satisfaire toutes les commandes. L’année dernière, le nombre des pionniers spéciaux est passé d’un seul coup à 300, et les statistiques prouvent qu’en moyenne 256 pionniers spéciaux ont travaillé régulièrement chaque mois.
Au cours de cette même année, les pionniers spéciaux ont fait 516 982 auditions. L’assistance aux conférences s’est élevée à plus d’un million de personnes, et ces quelques frères firent 124 206 visites. Le service de pionnier spécial, tel qu’il a été mis en évidence au congrès de Columbus, a atteint son but en ce sens que tous les proclamateurs du monde entier reconnaissent que le phonographe est une grande aide pour faire avancer les intérêts du Royaume.
Afin d’aider ces pionniers spéciaux à accomplir l’œuvre à laquelle ils se sont consacrés, la Société a dépensé 41 123,98 dollars au cours de l’année écoulée.
Le service de pionnier spécial englobe maintenant d’autres tâches. Ceux que la Société a nommés comme pionniers spéciaux aideront désormais les serviteurs de zone, là où ils ont reçu leur assignation. Leur travail principal consistera à aider le serviteur de zone dans l’organisation de nouveaux groupes; quant aux groupes qui font progresser lentement les intérêts du Royaume, la Société leur enverra un pionnier spécial comme serviteur de groupe, afin que l’œuvre avance à un rythme plus accéléré. Ces pionniers spéciaux consacrant tout leur temps au service du Royaume, ils aideront grandement les proclamateurs dans le territoire qui leur est attribuéh.
Ainsi, non seulement la Société pourvoyait à une nouvelle disposition théocratique grâce à laquelle les intérêts du Royaume progresseraient dans l’unité à travers le monde, mais également elle désignait des serviteurs qualifiés pour aider les frères à assumer les responsabilités qui incombent à chaque proclamateur du Royaume.
L’UNITÉ ET UNE AUTRE TÂCHE NOUVELLE
Toutefois, en 1941, frère Rutherford rédigea une lettre à l’adresse des frères, lettre qui fut publiée dans l’Informateur du mois de novembre. Sa lettre était datée du 24 octobre 1941 et portait l’en-tête “À TOUS LES PROCLAMATEURS POUR LA THÉOCRATIE”.
À partir du 1er décembre 1941, il n’y aura plus de serviteurs régionaux et de serviteurs de zone; ils accompliront le travail décrit ci-dessous:
UNITÉ: Depuis un certain temps déjà l’organisation THÉOCRATIQUE fonctionne, aussi les congrégations ont-elles eu amplement l’occasion de travailler dans l’unité pour être désormais en mesure de poursuivre leur tâche sans l’aide d’un serviteur régional ou d’un serviteur de zone. L’Église, comprenant les membres oints encore sur la terre, est entièrement unie et chacun devrait être à même d’assumer sa propre responsabilité sans l’aide d’aucun homme. Les serviteurs de groupe ainsi que tous les autres serviteurs connaissent leurs charges respectives et chacun veillera diligemment à remplir sa tâche complètement et fidèlement. Chaque membre de l’organisation, y compris le reste oint et ses compagnons, doit accomplir une œuvre, aussi chacun se tournera-t-il vers le Seigneur pour recevoir conseil et instruction, tout en observant attentivement ce qui est dit dans Proverbes 3:5, 6. (...)
L’ŒUVRE: “L’œuvre étrange” du Seigneur tire à sa fin; il faut donc se hâter, veiller, être sobre et prier. Puisque l’organisation terrestre du peuple de Dieu est en excellente condition, tous les proclamateurs ou ouvriers doivent être unis dans l’action, car ils sont tous engagés dans la même œuvre, à savoir proclamer ou annoncer le GOUVERNEMENT THÉOCRATIQUE. Fermement décidés à obéir au Seigneur, laissons-nous diriger par les paroles de l’apôtre “Je ne fais qu’une chose”, c’est-à-dire annoncer la THÉOCRATIE. (...)
À partir du 1er décembre 1941, tous les proclamateurs observeront la méthode de travail suivante: Le phonographe, le livre Enfants ainsi que la brochure Consolez les affligés constitueront les principaux instruments de travail. Chaque proclamateur se verra attribuer un territoire qu’il visitera entièrement, l’objectif primordial étant d’organiser des classes d’étude où l’on étudiera systématiquement le livre Enfants jusqu’à ce que l’on juge utile d’employer une autre publication.
La lettre du président poursuivait en expliquant en détail la façon dont ce travail devait être fait. Il fallait visiter chaque maison du territoire sans en passer aucune. Le phonographe et le disque “Enfants” servaient d’introduction au proclamateur qui devait placer le livre Enfants chaque fois que cela était possible, prendre des dispositions pour revisiter la personne et commencer une étude. Quand plusieurs personnes du voisinage acceptaient le livre et manifestaient de l’intérêt, on s’efforçait de les réunir en une seule étude.
THOMAS: Cela ressemble presque à une variante de l’œuvre pour la formation de nouvelles ecclésias.
JEAN: En un certain sens, c’est vrai, bien qu’aucune conférence publique n’ait été donnée en rapport avec ce programme. Les études avaient lieu une fois par semaine et, après avoir complètement visité une partie du territoire, quand les études étaient conduites régulièrement, le proclamateur entreprenait une autre portion de territoire en répétant la même opération. Les proclamateurs spéciaux (pionniers spéciaux) étaient envoyés presque exclusivement dans des territoires isolés où il n’y avait pas de groupe. Là, ils devaient travailler suivant la méthode décrite précédemment, jusqu’à ce que le territoire ait été entièrement couvert au moins quatre fois. Ils étaient maintenus dans ce territoire au-delà de ce délai uniquement dans le cas où suffisamment d’intérêt était manifesté.
Un an environ après le commencement de cette nouvelle activité pour les pionniers spéciaux, le rapport suivant parut dans l’Annuaire (angl.) de 1943:
Au début de l’exercice écoulé, la Société avait organisé une nouvelle activité. Elle portait le titre de “proclamateur pionnier spécial”, et quand elle débuta il y avait 784 frères dans cette forme de service. Elle s’est si bien développée que maintenant un total de 1 578 proclamateurs pionniers spéciaux rendent chaque mois un rapport. Ces frères ont accompli un excellent travail dans le service du champ, en dépit de la grande opposition qui leur a été manifestée dans de nombreuses parties du pays. En tant que groupe, ils ont été très réguliers dans leur activité, passant en moyenne 175 heures par mois dans le service du champ, comme cela est requis, atteignant plus de 50 visites et prenant des dispositions pour organiser des études à l’aide des publications de la Société.
Il est intéressant de noter qu’aux États-Unis ils ne représentent que 2 pour cent des proclamateurs, et pourtant ils font plus de 12 pour cent des heures, 17 pour cent des visites et placent 13 pour cent des publications. (...)
Au cours de l’année passée, 259 villes ont été entièrement visitées, ce qui veut dire que les proclamateurs spéciaux ont couvert ce territoire au moins quatre fois. Ces proclamateurs pionniers ont formé dans cette même année 244 nouveaux groupes. (...)
Dans 35 villes des États-Unis, il leur a été impossible de terminer leur œuvre de prédication en raison des violentes émeutes. L’État du Mississippi se distingue particulièrement pour ce qui est de violer la loi en supprimant les privilèges accordés par la constitution. Rien que dans cet État, neuf villes ont dû être abandonnées en raison des violentes émeutes. Vient ensuite le Texas, où six villes chassèrent les témoins de Jéhovah. (...) Il se peut que dans quelque temps d’autres proclamateurs puissent y retourner et contacter les personnes bien disposéesi.
N’oublions pas que pendant ces années de développement commençant en 1938, la persécution était intense aux États-Unis. Au cours des années 1940, 1941 et 1942, il y eut annuellement plus de 3 000 arrestations, et on enregistra environ 600 émeutes en 1940 et à peu près 300 en 1941. Néanmoins, les témoins de Jéhovah étaient résolus à exécuter le dessein divin à leur égard, aussi à leurs yeux n’y avait-il qu’une seule voie: aller de l’avant.
LA DERNIÈRE ASSEMBLÉE DE J. F. RUTHERFORD
LOÏS: Vous avez parlé d’un livre intitulé “Enfants” en rapport avec la nouvelle activité qui débuta en décembre 1941. Était-ce une nouvelle publication éditée par la Société?
JEAN: Oui, elle avait été publiée au cours de l’été, à l’occasion d’une assemblée tenue à Saint Louis, dans le Missouri, État où naquit le juge Rutherford. Ce congrès, organisé du 6 au 10 août 1941, devait être le dernier auquel assista Joseph Rutherford, second président de la Société. Ce fut à cette assemblée que, pour la première fois, on expliqua clairement au peuple de Dieu la grande question de la domination universelle, impliquant la souveraineté suprême de Jéhovah.
Une grande opposition fut manifestée contre l’organisation de ce congrès. Bien que l’Action catholique et les vétérans des guerres d’outre-mer aient fait pression sur les directeurs responsables du terrain où devait se tenir l’assemblée, ceux-ci refusèrent d’annuler le contrat. Immédiatement après, dans les églises catholiques, on incita les ménagères à annuler les réservations de chambres faites par les témoins de Jéhovah pour les congressistes. Les journaux se dressèrent contre nous, et même certains syndicalistes s’opposèrent aux projets d’installation jusqu’au moment où ils reconnurent que l’œuvre des témoins de Jéhovah était vraiment chrétienne. Alors, favorablement impressionnés par le bon esprit des volontaires travaillant à la préparation du congrès, ces hommes coopérèrent pleinement et les préparatifs progressèrent. Afin de faciliter le logement, une Cité de caravanes fut aménagée, et en trois jours sa population s’éleva à 15 000 personnes.
Le premier jour de l’assemblée, le président de la Société prononça un discours intitulé “Intégrité”, qui fut reproduit dans La Tour de Garde (angl.) du 15 août 1941. C’est dans ce discours que fut discutée la question de la souveraineté universelle. Analysant le drame de Job, l’orateur déclara:
Ce n’est pas du temps de Job que le litige entre Satan et Jéhovah s’éleva pour la première fois, mais des siècles auparavant. Or le drame prophétique de Job dévoile ce que Jéhovah exige de toutes les créatures qui sont appelées à recevoir ses infinies bénédictions. Quoique la question à trancher, soulevée par le drame prophétique, fût et soit encore de savoir si “Jéhovah peut avoir sur la terre des hommes qui lui resteront fidèles et intègres malgré les épreuves les plus sévères”, cette grande question implique pourtant bien davantage que cela. Il ressort du récit biblique (...) que bien avant ce moment-là Satan avait contesté la suprématie de JÉHOVAH en soulevant le grand litige. Nombreux sont les passages bibliques qui appuient cette pensée. Satan ayant porté son accusation en présence des anges des cieux, celle-ci était connue de toute l’armée des cieux. Quant aux hommes, ils ne la connaissaient ni n’en saisissaient le sens profond jusqu’à ce jour. Maintenant est arrivé le temps marqué par Dieu où ceux qui lui sont dévoués reçoivent la compréhension du véritable litige. Or le premier litige soulevé par le défi infâme de Satan concernait et concerne toujours la DOMINATION UNIVERSELLEj. (...)
L’un des points saillants de l’assemblée fut le programme du dimanche matin 10 août, qui avait été préalablement annoncé comme étant “Le jour des enfants”. On procéda à l’inscription des enfants dès leur arrivée à l’assemblée, et le dimanche matin on les fit asseoir dans la moitié du stade spécialement réservée pour eux; au camp des caravanes on fit de même. En tout 15 000 enfants, âgés de cinq à dix-huit ans, étaient assemblés. Voici comment le rapport du congrès décrit la réaction de tous les autres assistants:
Les mots sont trop pauvres pour décrire le spectacle qui s’offrit à nos yeux. Grâce à cette partie du programme nous avons ressenti, comme jamais auparavant, la joie de connaître le Seigneur. Il est impossible d’exprimer les sentiments qui nous animaient à la vue de ces enfants dont les visages reflétaient la joie de leur cœur; nous nous sommes alors souvenus de ces paroles: ‘De la bouche des tout-petits Jéhovah a produit la louangek.’
Frère Rutherford prononça alors un discours plein d’espoir pour la grande foule qui s’était réunie en ce lieu. Puis, après s’être adressé aux auditeurs en général, il dirigea ses remarques vers les 15 000 enfants assis au centre, devant lui. Le rapport poursuit en ces termes:
Une chose que les congressistes garderont toujours présente à l’esprit, (...) c’est l’image de ces enfants se levant pour répondre à l’invitation suivante de l’orateur: “Vous tous, enfants, qui avez accepté de faire la volonté de Dieu, qui avez pris position pour le GOUVERNEMENT THÉOCRATIQUE dirigé par Christ Jésus et qui êtes désireux d’obéir à Dieu et à son Roi, je vous prie de bien vouloir vous lever!” D’un seul mouvement, ils se levèrent, et frère Rutherford s’exclama: “Voyez, plus de 15 000 nouveaux témoins pour le Royaume!” Tout le stade résonnait des applaudissements et des cris de joie des assistants. Personne n’oubliera jamais cette scènel.
Atteignant l’apogée de ce discours stimulant adressé aux enfants, frère Rutherford présenta le nouveau livre Enfants, que les assistants reçurent aussi avec des cris de joie et de chaleureux applaudissements.
La réunion publique annoncée pour le samedi avait pour thème “Consolez les affligés”. En raison de la grande publicité qui avait été faite au sujet des préparatifs du congrès, des foules nombreuses vinrent écouter ce discours le samedi après-midi. Celui-ci, basé sur Daniel chapitre 11, avait pour but de montrer la fin des puissances de l’Axe, et de suite après ce discours, des milliers de frères partirent diffuser cette conférence sous forme imprimée. Les frères se procurèrent sur les lieux de l’assemblée 450 000 exemplaires de la brochure renfermant le discours “Consolez les affligés”, dont le plus grand nombre fut remis au public le jour mêmea.
MORT DE JOSEPH F. RUTHERFORD
À l’époque de ce congrès, frère Rutherford était âgé de soixante-douze ans; après cela sa santé continua de décliner rapidement jusqu’à ce que finalement il scelle son ministère dans la mort, le 8 janvier 1942. Pendant vingt-cinq ans et deux jours, il avait servi en qualité de second président de la Watch Tower Bible and Tract Society. L’annonce officielle de sa mort parut dans La Tour de Garde:
À TOUS LES AMIS DE LA THÉOCRATIE: Le 8 janvier 1942, notre bien-aimé frère J. F. Rutherford a achevé fidèlement sa course terrestre en qualité de guerrier pour le GOUVERNEMENT THÉOCRATIQUE et de ministre de la Parole de Dieu. Connaissant votre profonde anxiété à son sujet et les prières que vous avez adressées à Dieu en sa faveur depuis qu’il était tombé sérieusement malade avant l’assemblée de Detroit, en juillet 1940, nous nous empressons de vous en informer.
Le désir de frère Rutherford était de “mourir debout en combattant”; son désir s’est réalisé. Le Seigneur, dans sa grâce, lui permit d’achever le rapport destiné à l’Annuaire des témoins de Jéhovah de 1942, rapport montrant que le plus grand témoignage qui eût jamais lieu avait été rendu et que la distribution de livres et de brochures, au cours de l’année, avait atteint le chiffre total et considérable de 36 030 595 exemplaires. Il avait toujours eu à cœur de FAIRE UNE SEULE CHOSE: proclamer le nom de Jéhovah et son royaume, garder son alliance avec lui, et veiller sur les intérêts de ses frères. — I Jean 3:16.
Il éprouvait de la joie et du réconfort à savoir que les témoins du Seigneur ne suivent pas un homme, mais le Roi Jésus-Christ, leur Chef, et qu’ils iront de l’avant dans l’œuvre, observant une complète unité d’action comme ils l’ont exprimé d’un commun accord lors de l’assemblée théocratique des témoins de Jéhovah à Saint Louis.
Ceux qui ont pris fermement position pour la THÉOCRATIE ne seront pas troublés, affligés ou dans la crainte, mais ils se réjouiront plutôt de ce que leur fidèle compagnon et frère a maintenu son intégrité envers le Seigneur, en pleine santé comme dans la maladie, quand les rapports étaient bons comme lorsqu’ils étaient mauvais; il est entré maintenant et pour toujours dans un service beaucoup plus élevé, avec le Seigneur. — II Tim. 4:7, 8.
L’activité fidèle et constante de frère Rutherford, ainsi que son dévouement indéfectible pour la THÉOCRATIE, particulièrement depuis qu’il était devenu président de la Société, le 6 janvier 1917, ont été et continuent d’être pour nous tous l’exemple béni et véritable d’un homme qui a ‘combattu l’excellent combat et observé la foi’, se montrant digne d’avoir part à la justification du nom de Jéhovah au moyen de Jésus-Christ, et nous en sommes reconnaissants à Dieu.
Nous sommes unis à vous pour continuer de travailler, et déterminés, par la grâce du Seigneur, à ce que rien ne nous arrête jusqu’à ce que l’“œuvre étrange” du Seigneur soit terminée. Vos frères et compagnons, WATCHTOWER BIBLE AND TRACT SOCIETY, INC.b
DÉBUT DE LA TROISIÈME ADMINISTRATION
THOMAS: Est-ce que la mort de J. F. Rutherford engendra une ère d’indécision comme l’avait fait celle de C. T. Russell, le premier président de la Société?
JEAN: Non, au contraire; écoutez le rapport sur la succession, tel qu’il apparaît dans La Tour de Garde:
L’œuvre du Seigneur ne reste jamais stationnaire, elle progresse toujours. Elle avance selon le temps fixé. Le Seigneur change souvent le personnel de son organisation terrestre visible, mais l’œuvre de témoignage rendu à sa Théocratie dirigée par Christ Jésus avance rapidement. L’opposition créée par le grand adversaire ne peut entraver les dispositions théocratiques que Jéhovah a prises en vue d’accomplir son “œuvre étrange”.
En 1916, le Seigneur Dieu accorda le repos à un homme dont il s’était éminemment servi sur la terre pour son œuvre, et l’adversaire en profita pour essayer de faire entièrement cesser notre activité. (...) Mais cela n’affecta en rien la réalisation du dessein du Seigneur par l’intermédiaire de son organisation.
En temps voulu Jéhovah suscita un autre serviteur, et par la suite l’œuvre progressa par bonds; ceux qui aujourd’hui sont rattachés à l’organisation et coopèrent avec elle sont témoins des privilèges accordés dans cette grande œuvre. Le Seigneur Jéhovah a maintenant appelé à lui ce fidèle serviteur dont il s’est grandement servi dans la proclamation de son nom et de son Royaume, afin qu’il reçoive sa récompense. Mais l’œuvre du Seigneur est si bien organisée sous la direction du Seigneur lui-même, qu’une unité et une harmonie parfaites existent dans le champ, au sein de la famille du Béthel et parmi les directeurs des deux sociétés, celle de Pennsylvanie et celle de New York. Nulle part des membres de la “cinquième colonne”, appartenant à l’adversaire, ne se sont manifestés, comme cela fut le cas lors des années 1916 à 1918. Ce fait en lui-même constitue une preuve convaincante que Jéhovah agit sur le cœur de son peuple dévoué, le guidant et dirigeant le travail accompli par l’organisation au moyen de laquelle il poursuit présentement son œuvre sur la terre. (...)
Le 13 janvier 1942, dans l’après-midi, tous les membres des deux conseils d’administration [des deux sociétés] se réunirent dans le salon du Béthel à Brooklyn. Plusieurs jours auparavant, Nathan H. Knorr, qui, lors de la dernière élection générale à Pittsburgh, avait été élu vice-président, avait demandé que les membres des conseils d’administration se fassent un devoir de rechercher instamment la sagesse divine par la prière et la méditation, afin d’être bien guidés; ce qu’ils firent. La réunion mixte s’ouvrit par la prière. On demanda surtout à Jéhovah d’accorder sa sagesse dans le choix de ces serviteurs par lesquels il désire se faire représenter d’une manière légale sous la direction des organisations.
Après mûre réflexion, les frères suivants furent respectivement présentés comme candidats et élus à l’unanimité: Nathan H. Knorr comme président, et Hayden C. Covington comme vice-président des deux sociétés. Plus tard, dans la même journée, lorsque la famille du Béthel de Brooklyn fut réunie, les résultats des élections furent annoncés par le secrétaire du conseil d’administration et accueillis par des applaudissements enthousiastesc.
D’un peu partout dans le monde, la Société reçut des lettres et des câblogrammes exprimant la joie que procurait la nomination du président. Tous manifestèrent leur désir de l’aider et de coopérer avec lui dans sa nouvelle position de responsabilité.
Maintenant, la troisième administration de la Société commençait à fonctionner; comme cela avait été le cas pour la seconde administration, le changement intervenait au beau milieu d’un conflit mondial. Sur la scène européenne, la Seconde Guerre mondiale battait déjà son plein, et le 7 décembre 1941, soit un mois avant la mort du juge Rutherford, l’attaque de Pearl Harbor par les Japonais avait précipité l’entrée des États-Unis dans le conflit. Toutes les grandes nations du monde se trouvaient dans l’obligation de se ranger d’un côté ou de l’autre dans leur lutte pour la suprématie. Quant à la Société du monde nouveau, La Tour de Garde (angl.) du 15 février 1942, dont nous venons de lire des extraits, faisait cette déclaration pleine de sens:
Plusieurs faits indiquent que le Seigneur a encore un grand travail à accomplir avant la bataille finale d’Harmaguédon. En conséquence, il est nécessaire que son peuple soit en excellente condition pour combattre dans l’unité.
Leurs armes n’étaient pas celles des guerriers du présent monde, toutefois leur efficacité n’était plus à prouver. Les progrès et l’unité réalisés par frère Rutherford au sein de l’organisation, lesquels avaient été décrits dans sa lettre du 24 octobre 1941, juste avant sa mort, n’étaient qu’un merveilleux avant-goût des bonnes choses à venir, grâce au programme d’enseignement ministériel personnel qui allait entrer en vigueur.
[Notes]
a a Informateur (angl.), janv. 1940.
b b w 1907, p. 372.
c c w 1911, pp. 453, 454.
d d Annuaire (angl.) 1935, pp. 39, 40.
e e Informateur (angl.), déc. 1936.
f f Informateur (angl.), oct. 1937.
g g Annuaire 1939, p. 47.
h h Annuaire (angl.) 1941, pp. 109, 110.
i i w 1894, p. 287.
j j Annuaire (angl.) 1929, pp. 56, 57; w 1929, p. 143.
k k Annuaire (angl.) 1930, pp. 49-51.
l l Annuaire (angl.) 1933, p. 19; voir aussi Annuaire (angl.) 1935, p. 47.
a m wF 1932, pp. 182, 183.
b n wF 1937, p. 311.
c o Informateur (angl.), juillet 1936.
d p Annuaire 1939, pp. 40, 65.
e q Annuaire (angl.) 1940, p. 72.
f r Annuaire (angl.) 1932, pp. 56-63.
g s Annuaire 1938, pp. 42, 43.
h t Annuaire (angl.) 1940, pp. 66, 67.
i u Annuaire (angl.) 1943, pp. 42, 43.
j v w 1941, p. 245.
k w Annuaire (angl.) 1942, p. 69.
l x Ibid., pp. 69, 70.
a y Annuaire (angl.) 1942, pp. 67, 68; voir aussi w 1941, pp. 283-288.
b z w 1942, p. 45.
c aa w 1942, pp. 61-63.
[Illustration, page 187]
DIFFUSION DU PÉRIODIQUE DANS LES RUES, SAINT LOUIS, 1940.
[Illustration, page 191]
AUDITION À UNE PORTE, TILLINGHAM DANS L’ESSEX, ANGLETERRE, 1940.