-
ÉdomAuxiliaire pour une meilleure intelligence de la Bible
-
-
Édom se révolta, rejeta le joug judéen sous le règne de Joram, fils de Josaphat, et rétablit une monarchie indépendante. Bien que Joram leur infligeât une défaite, les Édomites persistèrent dans leur révolte (II Rois 8:20-22; II Chron. 21:8-10). Dans la première moitié du règne d’Amasiah (858-829), la vallée du Sel fut de nouveau le théâtre d’un désastre militaire pour Édom. Amasiah s’empara de Séla, principale ville d’Édom, où il se laissa pourtant prendre au piège en se mettant à adorer les dieux impuissants d’Édom (II Rois 14:7; II Chron. 25:11-20). Son fils Ozias (Azariah) rendit Élath à Juda. — II Rois 14:21, 22.
À l’occasion d’une offensive menée contre Juda durant le règne d’Achaz (761-745), la Syrie rendit le port d’Élath (Éloth), sur la mer Rouge, aux Édomites domination de Juda, les Édomites se joignirent à d’autres nations, dont l’Assyrie, pour faire des incursions contre Juda. — II Chron. 28:16-20; comparez avec Psaume 83:4-8.
ÉDOM DANS LES PROPHÉTIES
Dès le règne d’Ozias, les prophètes Joël et Amos proclamèrent les condamnations sans appel que Jéhovah avait prononcées sur Édom, en raison de la haine tenace que cette nation manifestait à l’égard d’Israël en usant sans pitié de son épée (Amos 1:6, 11, 12). L’hostilité acharnée qu’Édom montrait envers le peuple allié à Jéhovah lui fit perdre ses droits sur le pays qu’il détenait avec l’approbation divine (Joël 3:19; Amos 9:11, 12). En 607, lorsque les Babyloniens conquirent Juda et Jérusalem, les Édomites signèrent leur arrêt de mort: ils manifestèrent clairement leur haine en se réjouissant du drame qui s’abattait sur Juda et en encourageant cette dévastation (Ps. 137:7). Ils nourrissaient une telle aversion et une telle soif de vengeance qu’ils allèrent jusqu’à livrer des Juifs fugitifs pour que les Babyloniens les exécutent. Ils se joignirent aux peuples des environs pour piller le pays de Juda et Israël avaient abandonné et ils envisagèrent même de s’en emparer, tout en se livrant à des vantardises contre Jéhovah. À cause de cela, Jéhovah ordonna à ses prophètes Jérémie, Ézéchiel et Obadiah de donner à Édom l’assurance que sa joie serait de courte durée et que le sort de Juda serait bientôt le sien (Lament. 4:21, 22; Ézéch. 25:12-14; 35:1-15; 36:3-5; Obad. 1-16). Comme Ésaïe l’avait déjà prédit, les Édomites, qui maniaient si bien l’épée, allaient tomber sous le glaive du juste jugement de Jéhovah, si bien que tous, grands et petits, ressembleraient aux victimes animales vouées à la destruction. — És. 34:5-8.
Comme Sodome et Gomorrhe, Édom allait être à jamais privé de ses habitants (Jér 49:7-22; comparez avec Ésaïe 34:9-15). Puisque Édom méritait la haine de Jéhovah, il serait appelé “territoire de la méchanceté” et “le peuple contre lequel Jéhovah invective jusqu’à des temps indéfinis”. (Mal. 1:1-5.) Ainsi, en Ésaïe 63:1-6, Édom symbolise, selon toute apparence, les ennemis irréductibles du peuple qui était dans des relations d’alliance avec Dieu. En effet, ce texte montre à juste titre que le Guerrier divin aux vêtement maculés de sang qui foule le pressoir de la vengeance de Dieu vient d’Édom (qui signifie “rouge”) et de la ville la plus importante d’Édom, Bozrah (qui signifie “place fortifiée”, peut-être avec un jeun de mots sur le terme bâtsîr, qui signifie “vendange”). — Comparez avec Révélation 14:14-20; 19:11-16.
SUITE ET FIN DE L’HISTOIRE D’ÉDOM
Certains exilés de Juda, qui avaient quand même trouvé un refuge temporaire en Édom, rentrèrent dans leur pays après le départ des troupes babyloniennes, mais s’enfuirent ensuite en Égypte (Jér. 40:11, 12). Édom dut bientôt boire la coupe de la colère de Jéhovah lorsque les troupes babyloniennes entreprirent une nouvelle campagne en Palestine. Comme cela avait été prédit, le joug de Babylone s’abattit sur la nuque d’Édom (Jér. 25:15-17, 21; 27:2-7). D’après Josèphe, historien juif (Histoire ancienne des Juifs, liv. X, chap. XI, par. 8), Nébucadnezzar mena une nouvelle campagne contre la Syrie et la Palestine lors de la vingt-troisième année de son règne et s’en prit à Ammon et à Moab (comparez avec Jérémie 52:30). Vraisemblablement, Édom attira aussi son attention à ce moment-là (en 602/601). Toutefois, si Babylone assujettit Édom, elle ne dévasta pas complètement le pays. Néanmoins, des nomades venus d’Arabie commencèrent à faire pression sur les Édomites à partir du cinquième siècle environ. Vers le troisième siècle, la tribu des Nabatéens avait expulsé les Édomites de leur pays et de la célèbre Pétra pour les refouler dans le Négueb, au sud de Juda. Finalement, les Édomites remontèrent vers le nord, arrivèrent jusqu’à Hébron, si bien que le sud de Juda en vint à porter le nom d’Idumée. D’après Josèphe (Histoire ancienne des Juifs, liv. XIII, chap. XVII, par. 2; liv. XV, chap. XI, par. 10), Jean Hyrcan les assujettit entre 130 et 120 et les força à embrasser le judaïsme. Plus tard, ils furent progressivement absorbés par les Juifs et, après la destruction de Jérusalem par les Romains en l’an 70, leur peuple cessa d’exister (comparez avec Ésaïe 11:13, 14; Obadiah 10, 17-21). La dynastie des Hérode était essentiellement d’origine édomite.
-
-
ÉdréiAuxiliaire pour une meilleure intelligence de la Bible
-
-
ÉDRÉI
{Article non traduit.}
-
-
ÉducationAuxiliaire pour une meilleure intelligence de la Bible
-
-
ÉDUCATION
Voir ENSEIGNANT, ENSEIGNEMENT.
-
-
ÉglahAuxiliaire pour une meilleure intelligence de la Bible
-
-
ÉGLAH
{Article non traduit.}
-
-
ÉglaïmAuxiliaire pour une meilleure intelligence de la Bible
-
-
ÉGLAÏM
{Article non traduit.}
-
-
Églath-SchélischiyahAuxiliaire pour une meilleure intelligence de la Bible
-
-
ÉGLATH-SCHÉLISCHIYAH
{Article non traduit.}
-
-
ÉglonAuxiliaire pour une meilleure intelligence de la Bible
-
-
ÉGLON
(cercle, lieu de génisses, veau, gambader).
Roi de Moab au temps des juges. Il opprima les Israélites pendant dix-huit ans, “parce qu’ils faisaient ce qui est mauvais aux yeux de Jéhovah”. (Juges 3:12-25.) Églon était le chef de la coalition formée entre Moab, Ammon et Amalec contre Israël. Sa chute survint quand le gaucher Éhud lui fit cette déclaration après lui avoir présenté le tribut habituel: “J’ai pour toi une parole secrète, ô roi! Églon, qui se tenait dans sa chambre privée, bien fraîche, située sur le toit plat de son palais, renvoya ses serviteurs, puis se leva de son trône pour entendre ce qui, selon Éhud, était une “parole de Dieu”. Alors Éhud plongea son épée à double tranchant dans le gros ventre d’Églon, si bien que “la poignée pénétra après la lame” et que “les matières fécale commencèrent à sortir”. Le Commentaire de Clarke (angl.), t. II, p. 114, col. 1, dit ce qui suit: “Soit que le contenu de l’intestin s’échappât par la blessure, soit qu’il s’agisse d’une évacuation par la voie naturelle due à la frayeur et à l’angoisse.”
-
-
Égypte, ÉgyptienAuxiliaire pour une meilleure intelligence de la Bible
-
-
ÉGYPTE, ÉGYPTIEN
La Bible mentionne plus de 700 fois l’Égypte et ses habitants. Depuis très longtemps, les Égyptiens pratiquaient la circoncision, et les Écritures les citent effectivement parmi les peuples circoncis (Jér. 9:25, 26). Le nom français de ce pays vient du grec Aiguptos par le latin Aegyptus. Certains pensent que son nom grec dérive lui-même du nom égyptien de la ville de Memphis (Ha-Ka-Ptah), ancienne capitale de l’Égypte.
Dans les Écritures hébraïques, l’Égypte est généralement désignée par le nom “Mizraïm” (mitsrayim) (comparez avec Genèse 50:11), ce qui indique, selon toute apparence, que les descendant de Mizraïm, fils de Cham, jouèrent un rôle important, voire prépondérant dans cette région (Gen. 10:6). Aujourd’hui encore, les Arabes désignent l’Égypte par le nom misr, alors que certains psaumes l’appellent le “pays de Cham”. — Ps. 105:23, 27; 106:21, 22.
Les Égyptiens, de leur côté, appelaient souvent leur pays Kemit, ce qui signifie “noir”. Alors que Plutarque, écrivain grec du premier siècle de notre ère, expliquait ce nom par le contraste que la terre noire de la vallée du Nil offrait avec le désert de sable qui l’entourait, il est possible que le nom Kemit corresponde au nom Cham (ḫâm), qui peut signifier “basané”. Si cette dernière hypothèse est exacte, il se peut que le nom Kemit ait eu, à l’origine, un rapport avec le teint basané de la plupart des Chamites. D’autre part, les Égyptiens dénommaient aussi leur pays taoui, les “deux pays”, soit la haute et la basse Égypte.
GÉOGRAPHIE ET FRONTIÈRES
L’Égypte devait et doit encore son existence au Nil et à sa vallée fertile qui serpente, comme un long et mince ruban vert, entre les déserts calcinés du nord-est de l’Afrique. La basse Égypte comprenait le large delta où le Nil se divisait en cinq bras, dont deux subsistent de nos jours, avant de se jeter dans la mer Méditerranée. La pointe de ce delta (près de la ville moderne du Caire) est distante de quelque 150 kilomètres du littoral. L’emplacement de l’ancienne ville d’Héliopolis (On dans la Bible) se situe à quelques kilomètres au sud de la capitale moderne (Gen. 46:20; Jér. 46:19; Osée 9:6). Au sud de Memphis s’étendait la “haute Égypte”, qui remontait jusqu’à la première cataracte du Nil, à Assouan (anciennement Syène), environ mille kilomètres plus loin. Toutefois, de nombreux géographes pensent qu’il serait plus logique de donner à la partie septentrionale de cetet région le nom de “moyenne Égypte”. Dans toute cette partie du pays (moyenne et haute Égypte), la vallée du Nil, dont la largeur dépasse rarement vingt kilomètres, est encaissée entre les rochers de grès et de calcaire qui constituent, de chaque côté, la limite du désert.
Au delà de la première cataracte commence l’Éthiopie (ou la Nubie), de sorte que l’Égypte s’étendait “de Migdol [qui se situait probablement au nord-est de l’Égypte à Syène et jusqu’à la limite de l’Éthiopie”. (Ézéch. 29:10.) Bien que le terme hébreu mitsrayim désigne souvent toute l’Égypte, d’aucuns pensent que dans certains cas il ne concernait que la basse et peut-être la moyenne Égypte, alors que la haute Égypte serait désignée par le terme “Pathros”. Les noms ‘Égypte [Mizraïm], Pathros et Cusch’ que l’on trouve en Ésaïe 11:11, correspondent à l’énumération géographique qui figure sur une inscription d’Ésar-Haddon, roi d’Assyrie, lequel cite parmi ses provinces “Musur, Paturisi et Cusch”.
Bordée au nord par la mer Méditerranée et, au sud, avec la première cataracte du Nil, par la Nubie ou l’Éthiopie, l’Égypte était encaissée entre le désert de Libye (qui fait partie du Sahara) à l’ouest et le désert Arabique à l’est; ces frontières naturelles l’isolaient en grande partie des influences extérieures et la protégeaient des tentatives d’invasion. Néanmoins, l’isthme de Suez, qui relie l’Égypte à l’Asie par le nord-est (I Sam. 15:7; 27:8), fournissait un passage aux caravanes des marchands (Gen. 37:25) ou des nomades et, plus tard, aux armées des envahisseurs. Le “ouadi d’Égypte”, qu’on identifie généralement au ouadi El-ʽArish, dans la péninsule du Sinaï, constituait sans aucun doute la frontière nord-est du territoire de l’Égypte (II Rois 24:7), au delà de laquelle commençait le pays de Canaan (Gen. 15:18; Josué 15:4). Dans le désert qui s’étendait à l’ouest du Nil, au moins cinq oasis furent annexées au royaume égyptien. La grande oasis de Fayoum, à quelque 70 kilomètres au sud-ouest de l’ancienne Memphis, recevait même l’eau du Nil au moyen d’un canal.
Une économie tributaire du Nil
Alors qu’aujourd’hui les régions désertiques qui longent la vallée du Nil n’offrent que peu, voire pas de végétation au règne animal, les faits prouvent qu’autrement les Égyptiens pouvaient chasser des bovidés sauvages, des antilopes et d’autres animaux dans les ouadis de ces déserts. Toutefois, les pluies étaient rares et sont aujourd’hui pratiquement inexistantes (Le Caire ne reçoit en moyenne que cinq centimètres d’eau par an). Ainsi, en Égypte, la vie même dépendait des eaux du Nil.
Le Nil prend ses sources dans les montagnes de l’Éthiopie et des pays voisins, où les pluies saisonnières suffisaient à grossir les eaux du fleuve, jusqu’à le faire déborder en Égypte chaque année, de juiller à septembre (comparez avec Amos 8:8; 9:5). Cette crue fournissait non seulement l’eau nécessaire aux canaux et aux bassins d’irrigation, mais enrichissait également la terre d’un précieux dépôt de limon. De ce fait, la vallée et le delta du Nil étaient alors si fertiles que Lot, embrassant du regard la région bien arrosée de Sodome et de Gomorrhe, pouvait la comparer au “jardin de Jéhovah, comme le pays d’Égypte”. (Gen. 13:10.) Toutefois, l’amplitude de cette innondation restait variable et, lorsqu’elle était insuffisante, la famine s’ensuivait (Gen. 41:29-31). L’absence totale d’inondation représentait une catastrophe extrêmement grave, susceptible de transformer le pays en une terre aride et inculte. — És. 19:5-7; Ézéch. 29:10-12.
Les produits du pays
Riche pays agricole, l’Égypte disposait surtout d’importantes récoltes d’orge, de blé, d’épeautre (une sorte de blé) et de lin (on y fabriquait un tissu de fin lin qu’on exportait dans de nombreux pays) (Ex. 9:31, 32; Prov. 7:16). On y trouvait aussi des vignes, des dattiers, des figuiers et des grenadiers, alors que les jardins potagers fournissaient une grande variété de légumes, comme les concombres, les pastèques, les poireaux, les oignons et l’ail (Gen. 40:9-11; Nomb. 11:5; 20:5). Certains biblistes pensent que l’allusion biblique à l’irrigation ‘avec le pied, comme un jardin de légumes’ (Deut. 11:10) se rapporte à l’usage d’une roue que l’on actionne avec les pieds pour puiser de l’eau, instrument qui figure sur certains monuments de l’Égypte antique. Cette expression peut aussi décrire, tout simplement, les longues distances qu’il fallait parcourir à pied pour arroser un jardin dans ce pays chaud et privé de pluie.
Lorsque la famine sévissait dans les pays voisins, les gens desendaient souvent dans cette Égypte fertile, comme le fit Abraham au début du second millénaire avant notre ère (Gen. 12:10). Par la suite, l’Égypte devint le grenier de nombreux pays méditerranéens. Le bateau en provenance d’Alexandrie, en Égypte, sur lequel l’apôtre Paul s’embarqua à Myre au Ier siècle de notre ère, transportait justement du blé à destination de l’Italie. — Actes 27:5, 6, 38.
L’Égypte exportait aussi beaucoup de papyrus, sorte de roseau qui pousse en abondance dans les marais du delta (Ex. 2:3; comparez avec Job 8:11) et dont on se servait pour écrire. Par contre, l’Égypte manquait de forêts et devait importer son bois, surtout du cèdre, des ports phéniciens tels que Tyr, où l’on prisait beaucoup les étoffes multicolores de lin d’Égypte (Ézéch. 27:7). Les temples et les monuments égyptiens étaient construits en pierre de granit ou en un autre matériau moins dur, tel le calcaire, qu’on trouvait en abondance dans les collines qui longent la vallée du Nil. Les maisons ordinaires et même certains palais étaient construits en briques de terre (matériau commun à toutes les constructions de Mésopotamie). Dans les collines proches de la mer Rouge (comme dans la péninsule du Sinaï), les Égyptiens exploitaient des mines d’or et de cuivre, et fabriquaient de ce dernier métal des objets de bronze qu’ils exportaient ensuite. — Gen. 13:1, 2; Ps. 68:31.
L’élevage jouait un rôle important dans l’économie égyptienne. Ainsi, Abraham acquit dans ce pays des moutons, des bovins ainsi que des bêtes de sommes, des ânes et des chameaux (Gen. 12:16; Ex. 9:3). Pendant l’administration de Joseph (1737-1657), on parle également de chevaux, probablement d’origine asiatique (Gen. 47:17; 50:9), que les Égyptiens avaient soit importés, soit capturés lors de leurs incursions dans les pays du nord-est. Au temps de Salomon, les chevaux et les chars égyptiens étaient suffisamment nombreux et prisés pour jouer un grand rôle sur le marché mondial. — I Rois 10:28, 29.
Il s’y trouvait aussi de nombreux oiseaux de proie et charognards, comme les vautours, les milans, les aigles et les faucons, ainsi que des échassiers, comme l’ibis et la grue. Le Nil était très poissonneux (És. 19:8), et l’on y rencontrait souvent des hippopotames et des crocodiles. (Comparez avec les expressions symboliques qui figurent en Ézéchiel 29:2-5.) De leur côté, les régions désertiques étaient peuplées de chacals, de loups, de hyènes, de lions et de nombreuses espèces de serpents et d’autres reptiles.
L’ÉCRITURE
Jusqu’au début de notre ère, les Égyptiens continuèrent d’employer l’écriture hiéroglyphique, qui se composait de signes pictographiques, surtout dans les textes religieux. Toutefois, les scribes qui écrivaient à l’encre sur du cuir ou sur du papyrus utilisèrent très tôt l’écriture cursive hiératique, plus pratique et plus imple. Cette seconde forme d’écriture céda elle-même la place au démotique, encore plus cursif, surtout à partir de ce qu’on dénomme la “XXVIe dynastie” (aux VIIe et VIe s. av. n. è.). On ne put déchiffrer l’écriture égyptienne qu’après la découverte de la pierre de Rosette, en 1799. Cette inscription, conservée au British Museum, contenait un décret en l’honneur de Ptolémée V (Épiphane) qui datait de 196 avant notre ère, écrit en hiéroglyphes, en démotique égyptien et en grec. C’est grâce au texte grec qu’on put enfin comprendre l’écriture égyptienne.
LA RELIGION
L’Égypte était un pays extrêmement religieux, où régnait le polythéisme. Chaque ville, petite ou grande, avait si divinité propre qui recevait le titre de “Seigneur de la ville”. On a trouvé dans la tombe de Thoutmès III une liste de quelque 740 dieux (Ex. 12:12). Chaque dieux était souvent marié à une déesse qui lui donnait un fils, les trois “formant ainsi ce qu’on appelle une triade divine dont le dieu-père, toutefois, n’est pas toujours le chef, car il se contente, à l’occasion, du rôle de prince consort lorsque la principale divinité du lieu est une déesse”. (Mythologie générale, Larousse, éd. de 1935, p. 8.) Chacun des dieux principaux demeurait dans un temple interdit au public où les prêtres le réveillaient chaque matin par un hymne, puis le baignaient, l’habillaient, le “nourrissaient” et lui rendaient d’autres services (comparez avec Psaume 121:3, 4; Ésaïe 40:28). Apparemment, les prêtres agissaient en cela comme représentants du pharaon, que les Égyptiens considéraient comme un dieu vivant, le fils du dieu Râ. Du fait de cette croyance, Moïse et Aaron ont dû faire montre d’un grand courage pour se présenter devant Pharaon afin de lui faire part du décret du vrai Dieu. Ce fait permet aussi de mieux saisir la porter de sa réponse méprisante: “Qui est Jéhovah pour que j’obéisse à sa voix?” — Ex. 5:2.
On peut constater le manque d’unité religieuse des Égyptiens à travers les différences régionales qui se sont perpétués au cours de l’Histoire, pour aboutir à un dédale de légendes et de mythes souvent contradictoires. Ainsi, le dieu Râ était connu sous 75 formes et noms différents. Seul un nombre relativement restreint d’entre les centaines de divinités existantes recevaient réellement un culte à l’échelle nationale. Dans cette minorité, la triade ou trinité la plus populaire se composait d’Osiris, d’Isis (sa femme) et d’Horus (son fils). Puis venaient les dieux “cosmiques”, tout d’abord Râ, le dieu soleil, puis les dieux de la lune, du ciel, de l’air, de la terre, du Nil, etc. Amon, le dieu principal de Thèbes (la No biblique), reçut plus tard le titre de “roi des dieux” sous le nom d’Ammon-Râ (Jér. 46:25). À l’époque des fêtes (Jér. 46:17), on promenait souvent les dieux dans les rues de la ville. Lorsque les prêtres portaient l’idole de Râ au cours d’une procession, les gens se faisaient un devoir d’être présents, car ils s’attendaient à en retirer des bienfaits. En effet, les Égyptiens pensaient s’acquitter de leurs devoirs religieux par leur seule présence et estimaient que Râ se trouvait en retour dans l’obligation de les rendre prospères. Ils n’espéraient d’ailleurs recevoir de lui que la prospérité et des bienfaits d’ordre matériel, car ils ne formulaient jamais de requête spirituelle. Les nombreux traits communs aux dieux de l’Égypte et à ceux de Babylone attestent que l’Égypte a repris et perpétué une religion d’origine babylonienne.
Ce culte polythéiste ne s’est révélé ni bénéfique ni édifiant pour les Égyptiens, comme cela ressort du commentaire suivant de l’Encyclopédie britannique (éd. de 1959, t. VIII, p. 53): “L’imagination moderne et classique leur attribue d’étranges mystères qui dissimuleraient secrètement des vérités profondes. Ils avaient, bien entendu, des mystères, comme les Achantis ou les Ibos [tribus d’Afrique]. Il serait cependant erroné de croire que ces mystères recelaient la vérité ou qu’ils étaient promus par une sorte de ‘foi’ secrète.” En rélaité, les preuves dont nous disposons attestent que le culte égyptien reposait avant tout sur la magie et sur une superstition primaire (Gen. 41:8). On employait la magie religieuse pour prévenir la maladie, et le spiritisme, avec ses “charmeurs”, ses “médiums” et “ceux qui font métier de prédire les événements”, jouait un rôle capital en Égypte (És. 19:3). Les Égyptiens portaient des colliers, des fétiches et des porte-bonheur, et ils inscrivaient des formules magiques sur des morceaux de papyrus qu’ils portaient ensuite au cou (comparez avec Deutéronome 18:10, 11). Lorsque Moïse et Aaron firent des miracles par la puissance divine, les prêtres-magicines et les sorciers de la cour de Pharaon parurent les reproduire par leurs arts magiques, jusqu’à ce qu’ils dussent reconnaître leur échec. — Ex. 7:11, 22; 8:7, 18, 19.
Le culte des animaux
Ce culte superstitieux conduisit les Égyptiens à l’idolâtrie la plus dégradante, jusqu’à l’adoration des animaux (comparez avec Romains 1:22, 23). Parmi les dieux principaux, beaucoup sont fréquemment représentés par un corps humain et une tête d’animal ou d’oiseau. Ainsi on représentait le dieu Horus avec une tête de faucon, Thoth avec une tête d’ibis ou de singe; dans certains cas, on pensait même que le dieu était réellement incarné dans un animal, comme pour le taureau Apis. Ce taureau vivant, considéré comme une incarnation d’Osiris, était gardé dans un temple et on organisait à sa mort des funérailles et un ensevelissement raffinés. Les Égyptiens croyaient que les chats, les babouins, les crocodiles, les chacals, d’autres bêtes et plusieurs sortes d’oiseaux étaient sacrés en raison de leur identification à certains dieux, ce qui explique qu’ils en ont momifié des centaines de milliers pour les enterrer ensuite dans des cimetières spéciaux.
La vénération accordée, dans de nombreuses régions de l’Égypte, à tant de sortes d’animaux, a certainement ajouté du poids aux paroles de Moïse qui, lorsqu’il demanda à Pharaon qu’Israël soit autorisé à se rendre dans le désert pour faire des sacrifices, déclara: “Supposons que nous sacrifions une chose détestable pour les Égyptiens, devant leurs yeux. Ne nous lapideraient-ils pas?” (Ex. 8:26, 27). Il semble en effet que la plupart des sacrifices qu’Israël offrit par la suite auraient profondément choqué les Égyptiens.
La nation d’Israël ne sortit pas indemne de toute contamination du faux culte avec lequel elle avait été en contact durant son séjour de deux siècle en Égypte (Josué 24:14), et l’on peut certainement voir dans cette influence une cause majeure des mauvaises attitudes que les Israélites adoptèrent au début de leur exode. Bien que Jéhovah leur enjoignît de rejeter “les sales idoles de l’Égypte”, ils ne s’en défirent pas (Ézéch. 20:7, 8; 23:3, 4, 8). La fabrication, dans le désert, d’un veau d’or pour le culte, montre vraisemblablement que le culte égyptien des animaux avait contaminé certains Israélites (Ex. 32:1-8; Actes 7:39-41). Juste avant leur entrée en Terre promise, Jéhovah les mit clairement en garde contre tout usage de forme animale ou “cosmique” dans le culte qu’ils lui rendaient (Deut. 4:15-20). Cependant, le culte des animaux fit de nouveau son apparition quelques siècles plus tard, lorsque Jéroboam, de retour d’Égypte, fabriqua deux veaux d’or après son intronisation comme roi sur les dix tribus d’Israël (I Rois 12:2, 28, 29). Il est intéressant de noter que les écrits divinement inspirés de Moïse sont exemprêtre de toute corruption de l’idolâtrie et de la superstition égyptiennes.
Lacunes spirituelles et morales
Certains sont d’avis que toute notion de péché qui peut apparaître dans les textes religieux égyptiens provient d’une influence sémite postérieure. Quoi qu’il en soit, la confession égyptienne restait toujours négative, comme l’indique ce commentaire de l’Encyclopédie britannique (éd. de 1959, t. VIII, p. 56): “Lors de sa confession, [l’Égyptien] ne disait pas: ‘Je suis coupable’, mais: ‘Je ne suis pas coupable.’ Il s’agissait d’une confession négative; elle laissait l’onus probandi [la charge de la preuve] aux juges qui, d’après les papyrus funéraires, rendaient toujours un verdict favorable; c’était du moins ce qu’il espérait et ce à quoi il s’attendait.” (Comparez avec Psaume 51:1-5). La religion de l’Égypte antique semblait donc surtout se composer de cérémonies et d’incantations destinées à s’assurer la providence d’une ou de plusieurs divinités.
Certains prétendent qu’une forme de monothéisme existait pendant les règnes d’Aménophis III et d’Aménophis IV (Akhénaton), lorsque le culte du dieu soleil Aton devint presque exclusif, mais il ne s’agissait pas d’un véritable monothéisme. Le pharaon était toujours adoré comme un dieu et les textes religieux étaient toujours aussi dépourvus de valeur morale; en effet, les hymnes louaient Aton pour sa chaleur vivifiante, mais n’exprimaient ni louange ni reconnaissance pour des qualités spirituelles ou morales quelconques. Les hypothèses qui visent à expliquer le monothéisme des écrits de Moïse par une influence égyptienne sont donc dénuées de tout fondement.
Les croyances relatives aux morts
La religion égyptienne témoignait un intérêt surprenant aux morts et se préoccupait de leur bien-être et de leur bonheur après le “changement” de la mort. La doctrine de la réincarnation ou de la transmigration de l’ame se reflétait partout. On croyait l’âme immortelle, mais on voulait toutefois préserver le corps humain pour que l’âme pût y revenir et s’en servir à l’occasion. C’est pourquoi les Égyptiens embaumaient leurs morts, puis plaçaient leurs corps momifiés dans des tombeaux qui devenaient leurs “maisons”, telles le spyramides, résidences colossales des rerois décédés. Pour l’usage du défunt, on plaçait dans le tombeau toutes les choses nécessaires et superflues de la vie: bijoux, vêtements, meubles, nourriture ainsi que des charmes et des formules magiques (comme le “Livre des morts”) pour le protéger de l’action des mauvais esprits. Néanmoins, ces incantations ne les ont pas protégés des pilleurs de tombes qui ont fini par dévaliser presque tous les grands tombeaux.
Il est vrai que les corps de Jacob et de Joseph ont été embaumés. Dans le cas de Jacob, cette opération avait certainement pour but principal de conserver son corps jusqu’à ce qu’il pût être enseveli en Terre promise, en gage de la foi de ses enfants. Peut-être les Égyptiens ont-ils particulièrement embaumé le corps de Joseph en raison de l’honneur et du respect qu’ils lui témoignaient. — Gen. 47:29-31; 50:2-14, 24-26.
HISTOIRE
Les sources profanes de l’histoire égyptienne, surtout à ses débuts, sont très peu sûres. Voici ce que déclare, à propos de la chronologie antérieure à 663 avant notre ère, le professeur J. Wilson: “Plus on remonte dans le temps, plus la marge de désaccord devient importante. Pour les dates antérieures à 2000 avant notre ère, le désaccord peut être très net.” (The Interpreter’s Dictionary of the Bible, t. II, p. 43). Tout en reconnaissant les nombreuses faiblesse et les inexactitudes évidentes de la chronologie de Manéthon (prêtre égyptien du IIIe s. av. n. è.), les historiens présentent généralement l’histoire de l’Égypte dans le cadre de ses trente dynasties, jusqu’à la conquête de l’Égypte par Alexandre le Grand en 332. Comme de nombreux historiens l’ont remarqué, si tous les rois cités par Manéthon ont vraiment existé, beaucoup de leurs règnes ont dû être contemporains plutôt que consécutifs, et l’on peut probablement dire la même chose de certaines dynasties entières. C’est pourquoi on a dû retarder de plusieurs millénaires la date supposée du commencement du royaume d’Égypte (sous le règne d’un certain Ménès plus ou moins légendaire).
La visite d’Abraham
Comme nous l’avons vu, quelque temps après le déluge (2370-2369) et la division des peuples à Babel, les Chamites occupèrent l’Égypte. Lorsque (entre 1943 et 1932) une famine contraignit Abraham (Abram) à quitter Canaan pour se rendre en Égypte, un royaume y existait déjà, avec un pharaon que la Bible ne nomme pas. — Gen. 12:4, 14, 15; 16:16.
Apparemment, l’Égypte accueillait favorablement les étrangers, et l’on ne témoigna pas d’hostilité envers Abraham, ce nomade qui vivait sous la tente. Cependant, Abraham avait certainement des raisons de craindre d’être assassiné à cause de la beauté de sa femme, ce qui nous donne une idée de l’immoralité qui pouvait régner dans ce pays (Gen. 12:11-13). Les plaies que Pharaon subit pour avoir amené Sara chez lui atteignirent leur but. Abraham reçut donc l’ordre de quitter le pays avec sa femme, et il partit avec plus de biens qu’il n’en avait apporté (Gen. 12:15-20; 13:1, 2). Peut-être Sara acquit-elle Agar, sa servante, lors de ce séjour en Égypte (Gen. 16:1). En 1932, Agar donna un fils à Abraham, Ismaël, qui, lorsqu’il eut grandi, se maria avec une Égyptienne, compatriote de sa mère (Gen. 16:3, 4, 15, 16; 21:21). Plus tard, les Ismaélites qui constituaient donc une race à dominance égyptienne, s’installèrent parfois, au gré de leurs campements, près de la frontière de l’Égypte. — Gen. 25:13-18.
Une seconde famine amena encore de nombreuses personnes à chercher secours en Égypte, mais cette fois (quelque temps après la mort d’Abraham en 1843), Jéhovah ordonna à Isaac de ne pas s’y rendre. — Gen. 26:1, 2.
Joseph en Égypte
Puis, près de deux siècle après le séjour d’Abraham en Égypte, Joseph, le jeune fils de Jacob, fut vendu à une caravane ismaélo-madianite qui le revendit, en Égypte, à un fonctionnaire de la cour de Pharaon (en 1750) (Gen. 37:25-28, 36). Comme Joseph l’expliqua plus tard à ses frères, Dieu permit cela pour préparer l’immigration de toute la famille de Jacob lors d’une famine future qui allait être, de toute évidence, bien plus grave que les précédentes puisque l’Égypte elle-même serait touchée. — Gen. 45:5-8.
-