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RepasAuxiliaire pour une meilleure intelligence de la Bible
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à laquelle ceux qui travaillaient dans les champs s’arrêtaient probablement pour se reposer et se restaurer. — Voir Ruth 2:14.
En règle générale, les femmes servaient la nourriture (Jean 12:1-3), mais de temps en temps elles mangeaient avec les hommes (I Sam. 1:4, 5; Job 1:4). Les familles riches, et particulièrement les monarques, se faisaient servir à table par des domestiques. Ceux du roi Salomon portaient des costumes spéciaux. — I Rois 10:4, 5; II Chron. 9:3, 4.
Normalement on présentait les boissons dans des coupes individuelles et la nourriture dans un plat commun. On prenait les aliments avec ses doigts ou à l’aide d’un morceau de pain qui servait en quelque sorte de cuiller. — Marc 14:20; Jean 13:25, 26; voir aussi Proverbes 26:15.
Ceux qui participaient à un repas s’asseyaient ou s’étendaient à table (Gen. 18:4; 27:19; Juges 19:6; Luc 9:14). Un relief provenant du palais d’Assurbanipal, roi d’Assyrie, représente celui-ci et la reine en train de festoyer. Le roi est étendu sur un divan et la reine assise sur une chaise élevée. Les Perses aussi, semble-t-il, avaient coutume de s’étendre sur un divan pour manger (Esther 7:8). À l’époque d’Ézéchiel, au moins certains Israélites utilisaient des tables et des divans. — Ézéch. 23:41.
À L’ÉPOQUE DE JÉSUS
Chez les Hébreux du Ier siècle, il était d’usage de se laver les mains avant un repas. Parmi les scribes et les Pharisiens, il s’agissait là d’un rite. — Marc 7:1-8; voir LAVAGE DES MAINS.
À l’occasion d’un grand repas ou d’un festin, des divans de différentes hauteurs étaient disposés sur trois des côtés d’une table, le quatrième restant libre pour le service. Les Romains plaçaient les divans de telle sorte que le plus haut se trouvait à la droite des serveurs lorsque ceux-ci s’approchaient de la table, le divan intermédiaire étant en face et le plus bas à leur gauche.
Habituellement trois convives partageaient un divan, mais parfois ce chiffre était de quatre ou cinq. La plupart du temps on s’allongeait sur le côté gauche, le coude peut-être appuyé sur un coussin, et on se servait de la main droite pour manger. La meilleure place sur un divan était occupée par celui qui n’avait personne derrière lui. Lorsqu’un invité se trouvait à la place “dite du sein” par rapport à quelqu’un d’autre étendu à table, cela signifiait qu’il était devant lui et qu’il avait sa faveur (Jean 13:23). Dans cette position privilégiée il était facile de se parler en aparté.
Les trois places habituelles sur un divan correspondaient à trois positions qui étaient attribuées aux invités: supérieure, intermédiaire et inférieure. Celui qui se voyait assigner la place inférieure sur le divan le plus bas (ou le troisième) occupait la dernière place à table. — Voir Matthieu 23:6; Luc 14:7-11.
Au moins à l’occasion de certaines réjouissances on pouvait confier la surveillance d’un grand repas ou d’un banquet à un directeur (Jean 2:9). Parfois il y avait aussi des distractions, telles qu’“un concert de musique et des danses”. — Luc 15:25.
LE BON POINT DE VUE SUR LES REPAS
Dieu veut que l’homme éprouve du plaisir à manger et à boire (Eccl. 2:24), mais il déteste les abus (Prov. 23:20, 21; Eccl. 10:17; Rom. 13:13; I Pierre 4:3; voir GLOUTON; IVRESSE). Étant donné qu’un repas pris avec modération peut engendrer l’allégresse, la condition de celui qui a un cœur joyeux est comparée à un festin continuel (Prov. 15:15). Par ailleurs, une ambiance où règne l’amour contribue à faire d’un repas un moment heureux. Les Proverbes disent en effet: “Mieux vaut un plat de légumes là où il y a de l’amour, qu’un taureau engraissé à la crèche et de la haine avec.” — Prov. 15:17.
AU SENS FIGURÉ
Quand deux personnes partageaient un repas, cela signifiait qu’elles entretenaient des relations cordiales et pacifiques. Ainsi, celui qui avait le privilège de manger régulièrement à la table d’un roi était l’objet d’une faveur exceptionnelle et entretenait des relations étroites avec lui (I Rois 2:7). Ce sont de telles relations que Jésus a promises à ses fidèles disciples quand il leur a dit qu’ils mangeraient et boiraient avec lui dans son royaume. — Luc 22:28-30; voir aussi Luc 13:29; Révélation 19:9.
La destruction des ennemis de Dieu donnera lieu à un ‘grand repas du soir’ auquel seront conviés les oiseaux pour manger la chair des tués (Rév. 19:15-18). Le grand banquet pour tous les peuples dont parle Ésaïe 25:6 est un repas tout à fait différent.
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Repas du SeigneurAuxiliaire pour une meilleure intelligence de la Bible
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REPAS DU SEIGNEUR
Véritable repas qui constitue un Mémorial, ou Commémoration, de la mort du Seigneur Jésus Christ. Cet événement étant le seul que la Bible demande aux chrétiens de commémorer, on parle à juste titre du Mémorial. On lui donne parfois le nom de “Cène du Seigneur”. — I Cor. 11:20, Parole vivante.
Le 14 Nisan de l’an 33, le soir qui a précédé sa mort, Jésus a observé son dernier repas pascal et a institué après cela le Repas du Seigneur. Mais avant ce repas commémoratif, le traître Judas a été renvoyé. D’après le récit biblique, à ce moment-là “il faisait nuit”. (Jean 13:30.) Selon le calendrier juif, un jour commençait le soir et se terminait le soir suivant. De ce fait, le Repas du Seigneur a été célébré le 14 Nisan, soit le jeudi soir 31 mars selon le calendrier grégorien.
COMBIEN DE FOIS FAUT-IL LE CÉLÉBRER?
Comme le rapportent Luc et Paul, lorsque Jésus a institué la Commémoration de sa mort il a précisé: “Continuez à faire ceci en souvenir de moi.” (Luc 22:19; I Cor. 11:24). On peut raisonnablement en déduire que Jésus désirait que ses disciples célèbrent le Repas du Seigneur chaque année, et non plusieurs fois l’an. La Pâque était observée en souvenir du jour où Jéhovah avait délivré le peuple d’Israël du joug égyptien, en 1513 avant notre ère. Or cette fête n’était commémorée qu’une fois l’an, à la date anniversaire du 14 Nisan. Il était donc approprié que le Mémorial, lui aussi un anniversaire, ne soit célébré que le 14 Nisan.
Paul cite ces paroles de Jésus au sujet de la coupe: “Continuez à faire ceci, toutes les fois que vous la boirez, en souvenir de moi”, et il ajoute: “Car toutes les fois que vous mangez ce pain et que vous buvez cette coupe, vous continuez à annoncer la mort du Seigneur, jusqu’à ce qu’il vienne.” (I Cor. 11:25, 26). L’expression “toutes les fois” (ou “aussi souvent”) peut être utilisée à propos d’un événement qui n’a lieu qu’une fois par an, surtout s’il a lieu pendant de nombreuses années (Héb. 9:25, 26). C’est le 14 Nisan que Jésus a offert effectivement son corps en sacrifice sur le poteau de supplice et a répandu son sang pour le pardon des péchés. C’était donc le jour de la “mort du Seigneur” et, de ce fait, c’est à cette date que l’on devait désormais commémorer sa mort.
Les participants à ce repas allaient être “loin du Seigneur” et ils allaient célébrer le Repas du Seigneur de nombreuses fois jusqu’à ce qu’ils meurent fidèles. Ensuite, après leur résurrection pour la vie céleste, ils seraient réunis au Christ et n’auraient plus besoin de quoi que ce soit qui les fasse se souvenir de lui. Quant à savoir jusqu’à quand ils devraient observer cet ordre, il était indiqué que ce serait “jusqu’à ce qu’il vienne”. Il est clair que l’apôtre Paul entendait par là le retour de Jésus et le moment où celui-ci accueillerait ses disciples dans les cieux après les avoir ressuscités, durant sa présence. Notre intelligence de cette question est étayée par les paroles suivantes que Jésus a adressées à ses onze apôtres un peu plus tard ce soir-là: “Si je m’en vais et que je vous prépare une place, je reviens et je vous accueillerai auprès de moi, afin que là où je suis, vous soyez, vous aussi.” — Jean 14:3, 4; voir II Corinthiens 5:1-3, 6-9.
Jésus a fait savoir à ses disciples que le vin qu’il avait bu (lors de la Pâque qui avait précédé le Mémorial) serait le dernier produit de la vigne qu’il absorberait ‘jusqu’au jour où il le boirait nouveau avec eux dans le royaume de son Père’. (Mat. 26:29.) Puisqu’il ne boirait pas de vin véritable dans les cieux, il faisait de toute évidence allusion à ce que symbolise parfois le vin dans les Écritures, à savoir la joie. Leur rassemblement dans le Royaume était quelque chose qu’ils attendaient avec la plus grande impatience. — Rom. 8:23; II Cor. 5:2; voir Psaume 104:15; Ecclésiaste 10:19.
LES EMBLÈMES
Au sujet du pain que Jésus a utilisé quand il a institué le Repas du Seigneur, Marc rapporte ce qui suit: “Pendant qu’ils continuaient à manger, il prit un pain, dit une bénédiction, le rompit et le leur donna, en disant: ‘Prenez, ceci représente mon corps.’” (Marc 14:22). Ce pain était celui qu’on utilisait pour le repas pascal, repas que Jésus et ses disciples venaient de terminer. C’était un pain sans levain. En effet, on ne devait pas trouver de levain dans les foyers juifs pendant la Pâque et pendant la fête des Gâteaux non fermentés qui venait juste après (Ex. 13:6-10). Le levain est parfois employé dans la Bible pour représenter la condition de pécheur. Ce pain sans levain convient donc tout à fait pour symboliser le corps de Jésus, corps sans péché (Héb. 7:26; 9:14; I Pierre 2:22, 24). Le pain sans levain était plat et friable, c’est pourquoi à l’époque on avait coutume de le rompre lors des repas (Luc 24:30; Actes 27:35). Quelque temps auparavant, quand Jésus avait miraculeusement multiplié du pain pour des milliers de personnes, il l’avait rompu afin de le leur distribuer (Mat. 14:19; 15:36). Ainsi donc, le fait de rompre le pain à l’occasion du Mémorial n’a manifestement aucune signification spirituelle.
Après avoir fait passer le pain, Jésus prit une coupe, puis “rendit grâce et la leur donna, et ils en burent tous. Et il leur dit: ‘Ceci représente mon “sang de l’alliance”, qui doit être répandu pour beaucoup.’” (Marc 14:23, 24). Jésus a utilisé du vin fermenté, et non un simple jus de fruit qui n’aurait pas subi le processus de fermentation. Quand la Bible mentionne le vin, il s’agit bel et bien de vin, non pas de jus de raisin qui n’aurait pas fermenté. C’est d’ailleurs du vin fermenté, non du jus de raisin, qui aurait fait éclater les “vieilles outres” dont Jésus avait parlé. D’autre part, les ennemis de Jésus l’ont accusé d’être un “buveur de vin”, accusation qui perdrait tout son sens si le “vin” en question n’avait été que du jus de raisin (Mat. 9:17; 11:19). Lors de la célébration de la Pâque qui venait de se terminer, les participants avaient eu du vrai vin à leur disposition, et Jésus a pu s’en servir fort à propos pour instituer le Mémorial de sa mort. C’était sans aucun doute du vin rouge, car seul un tel vin convenait pour représenter le sang. — I Pierre 1:19.
UN REPAS DE COMMUNION
Dans l’ancien Israël, un homme pouvait proposer un repas de communion. Il apportait au sanctuaire un animal que l’on égorgeait sur place. Une partie de l’animal offert était brûlée sur l’autel en “odeur reposante pour Jéhovah”. Une partie était destinée au prêtre qui officiait, une autre partie aux fils d’Aaron, les prêtres, et celui qui offrait le sacrifice ainsi que toute sa maisonnée prenaient part au repas (Lév. 3:1-16; 7:28-36). Celui qui était ‘impur’ au regard de la loi ne pouvait pas manger le sacrifice de communion sous peine d’être ‘retranché de son peuple’. — Lév. 7:20, 21.
De la même façon, le Repas du Seigneur est un repas de communion, car il est partagé par plusieurs personnes (I Cor. 10:18-21). Jéhovah Dieu est présenté comme celui qui offre le sacrifice; Jésus Christ est le sacrifice rédempteur, et ses frères spirituels mangent les emblèmes en tant que participants associés au sacrifice. Le fait qu’ils mangent “à la table de Jéhovah” indique qu’ils sont en paix avec Jéhovah (I Cor. 10:21). À ce sujet, les sacrifices de communion étaient parfois appelés ‘sacrifices de paix’. — Lév. 3:1, Osty; voir NW, éd. 1984, note en bas de page.
En mangeant le pain et en buvant le vin, ceux qui participent au repas reconnaissent qu’ils s’associent à Christ, en union complète avec lui. L’apôtre Paul dit: “La coupe de bénédiction que nous bénissons n’est-elle pas une participation au sang du Christ? Le pain que nous rompons n’est-il pas une participation au corps du Christ? Parce qu’il y a un seul pain, nous sommes un seul corps, tout en étant nombreux, car nous avons tous part à ce seul pain.” — I Cor. 10:16, 17.
Le fait qu’ils prennent part à ce repas indique qu’ils sont admis dans la nouvelle alliance et qu’ils en reçoivent les bienfaits, c’est-à-dire le pardon de leurs péchés grâce au sang versé par Christ. Ils accordent à juste titre une grande valeur au “sang de l’alliance” par lequel ils sont sanctifiés (Héb. 10:29). La Bible les appelle “ministres d’une nouvelle alliance”, pour laquelle ils travaillent (II Cor. 3:5, 6). Il convient donc qu’ils prennent part au pain emblématique, car ils peuvent dire: “C’est par cette ‘volonté’ que nous avons été sanctifiés grâce à l’offrande du corps de Jésus Christ une fois pour toutes.” (Héb. 10:10). Ils participent aux souffrances du Christ et connaissent une mort semblable à la sienne, dans l’intégrité. Ils espèrent aussi avoir part à la même résurrection. — Rom. 6:3-5.
Parlant de chaque participant à ce repas, l’apôtre Paul écrit: “Quiconque mange le pain ou boit la coupe du Seigneur indignement sera coupable à l’égard du corps et du sang du Seigneur. Qu’un homme s’approuve d’abord soi-même après s’être scruté, et ainsi qu’il mange de ce pain et boive de cette coupe. Car celui qui mange et boit, mange et boit un jugement contre soi-même s’il ne discerne pas le corps.” (I Cor. 11:27-29). Celui qui s’adonnerait à des pratiques impures, non bibliques ou hypocrites n’aurait plus le droit de manger ce repas. S’il le faisait dans de telles conditions, il mangerait et boirait un jugement contre lui-même. Il n’apprécierait pas la grande valeur du sacrifice du Christ, pas plus que son but et sa signification. Cela reviendrait à mépriser ce sacrifice (voir Hébreux 10:28-31). Une telle personne risquerait d’être ‘retranchée du peuple de Dieu’, comme l’était l’Israélite qui prenait part à un repas de communion alors qu’il était impur. — Lév. 7:20.
En fait, Paul compare le Repas du Seigneur à un repas de communion israélite quand, après avoir parlé de ceux qui ont part ensemble au Christ, il dit: “Voyez ce qui est Israël selon la chair: est-ce que ceux qui mangent les sacrifices ne sont pas associés à l’autel? (...) Vous ne pouvez pas boire la coupe de Jéhovah et la coupe des démons; vous ne pouvez pas avoir part à ‘la table de Jéhovah’ et à la table des démons.” — I Cor. 10:18-21.
LES PARTICIPANTS ET LES AUTRES ASSISTANTS AU REPAS
Jésus réunit ses douze apôtres et leur dit: “J’ai grandement désiré manger cette Pâque avec vous avant de souffrir.” (Luc 22:15). Mais le récit de Jean, témoin oculaire des événements, précise que Jésus a congédié le traître Judas avant d’instituer le repas commémoratif. Jésus savait que Judas était celui qui allait le livrer. Pendant la Pâque, il avait pris un morceau du repas, l’avait trempé et le lui avait tendu, en lui signifiant de partir (Jean 13:21-30). Le récit de Marc suggère lui aussi que les événements se sont succédé dans cet ordre (Marc 14:12-25). Au cours du Repas du Seigneur qui a suivi, Jésus a fait passer le pain et le vin aux onze apôtres restants, les invitant à manger et à boire (Luc 22:19, 20). Puis il leur a précisé qu’ils étaient ‘ceux qui étaient demeurés constamment avec lui dans ses épreuves’, ce qui prouve encore que Judas avait bien été congédié. — Luc 22:28.
Rien n’indique que Jésus ait lui-même mangé du pain qu’il offrait, ni qu’il ait bu à la coupe pendant ce repas commémoratif. Jésus a donné son corps et son sang pour ses apôtres et aussi pour valider la nouvelle alliance grâce à laquelle leurs péchés ont été effacés (Jér. 31:31-34; Héb. 8:10-12; 12:24). Jésus était sans péché (Héb. 7:26). Il est le médiateur de la nouvelle alliance conclue entre Jéhovah Dieu et ceux qui ont été choisis pour être les associés du Christ (Héb. 9:15; voir ALLIANCE). Aux apôtres présents à ce repas allaient s’ajouter d’autres personnes qui formeraient l’‘Israël spirituel de Dieu’, un “petit troupeau”, et qui deviendraient un jour rois et prêtres avec le Christ (Gal. 6:16; Luc 12:32; Rév. 1:5, 6; 5:9, 10). De ce fait, tous les frères spirituels du Christ sur la terre allaient participer à ce repas chaque fois qu’il serait célébré. La Bible parle d’eux comme d’“une espèce de prémices de ses créatures” (Jacq. 1:18), achetés d’entre les humains comme “prémices pour Dieu et pour l’Agneau”. Dans la vision de Jean leur nombre est révélé: 144 000. — Rév. 14:1-5.
Ceux qui observent, mais ne participent pas
Le Seigneur Jésus Christ a révélé que, lors de sa présence, il y aurait des gens qui se montreraient bons envers ses frères spirituels, qui leur rendraient visite en période difficile et leur apporteraient de l’aide (Mat. 25:31-46). Ces gens-là, qui assisteraient éventuellement à la célébration du Repas du Seigneur, seraient-ils habilités à participer aux emblèmes? Selon ce qu’indiquent les Écritures, par l’intermédiaire de son esprit saint Dieu fournirait à ceux qui rempliraient les conditions requises pour participer aux emblèmes en tant qu’“héritiers de Dieu, mais cohéritiers de Christ”, la preuve et la certitude qu’ils seraient bien fils de Dieu. L’apôtre Paul écrit: “L’esprit lui-même atteste avec notre esprit que nous sommes enfants de Dieu.” Il poursuit en expliquant qu’il existe d’autres personnes qui bénéficient des dispositions que Dieu a prises en faveur de ces fils: “Car l’attente impatiente de la création attend la révélation des fils de Dieu.” (Rom. 8:14-21). Puisque les cohéritiers du Christ sont appelés à ‘régner comme rois et prêtres sur la terre’, les bienfaits du Royaume s’étendront à ceux qui vivront sous cette domination (Rév. 5:10; 20:4, 6; 21:3, 4). Il est donc naturel que ceux qui en bénéficieront s’intéressent au Royaume et à son établissement. Par conséquent, de tels chrétiens allaient assister au Repas du Seigneur et observer son déroulement, mais puisqu’ils ne seraient pas cohéritiers de Christ ni fils spirituels de Dieu ils ne devraient pas prendre part aux emblèmes comme le font ceux qui ont part à la mort du Christ, avec l’espoir d’être ressuscités pour la vie céleste à ses côtés. — Rom. 6:3-5.
NI TRANSSUBSTANTIATION NI CONSUBSTANTIATION
Quand Jésus a fait passer le pain, il avait toujours son corps de chair. L’après-midi suivant (le même jour selon le calendrier hébreu, le 14 Nisan), ce corps, complet et entier, devait être offert en sacrifice pour les péchés, sacrifice parfait et sans tache. Jésus a aussi gardé tout son sang en vue de ce sacrifice parfait. “Il a répandu son âme [laquelle est dans le sang] jusqu’à la mort.” (És. 53:12; Lév. 17:11). Par conséquent, au cours de ce repas, Jésus n’a pas opéré une transsubstantiation miraculeuse par laquelle il aurait changé le pain en sa chair réelle et le vin en son sang véritable. Pour les mêmes raisons, on ne peut dire qu’il a miraculeusement provoqué la présence ou la combinaison de sa chair et de son sang dans le pain et dans le vin, comme l’affirment ceux qui croient à la consubstantiation.
En outre, manger réellement de la chair humaine et boire du sang serait du cannibalisme. Les paroles de Jésus: “Si vous ne mangez la chair du Fils de l’homme et ne buvez son sang, vous n’avez pas de vie en vous”, ont un sens figuré, mais certains de ses disciples juifs les ont prises au pied de la lettre et se sont exclamés: “Ce langage est choquant! Qui peut l’écouter?” Cela nous donne une idée de la façon dont les Juifs considéraient la consommation de chair et de sang humains, en accord avec la Loi. — Jean 6:53, 60.
Par ailleurs, la consommation de sang violait non seulement l’interdiction de Dieu énoncée dans l’alliance de la Loi, mais aussi le commandement que Jéhovah Dieu lui-même avait donné à Noé bien avant la Loi (Gen. 9:4; Lév. 17:10). Le Seigneur Jésus Christ n’aurait jamais encouragé qui que ce soit à transgresser la loi divine. Il a dit lui-même: “Celui donc qui viole l’un de ces plus petits commandements et qui enseigne les humains dans ce sens, sera appelé ‘le plus petit’ pour ce qui est du royaume des cieux.” (Mat. 5:19). De plus, Jésus a ordonné: “Continuez à faire ceci (...) en souvenir de moi”, et non en sacrifice de moi. — I Cor. 11:23-25.
Le pain et le vin sont des emblèmes, qui représentent la chair et le sang du Christ. Ils sont donc symboliques, tout comme l’étaient les paroles de Jésus quand il parlait de manger sa chair et de boire son sang. Jésus a répondu à ceux que ses paroles avaient choqués: “Vraiment, le pain que je donnerai, c’est ma chair pour la vie du monde.” (Jean 6:51). Il a offert celle-ci en sacrifice sur le poteau de supplice. Son corps a été inhumé, puis son Père l’a fait disparaître avant qu’il ne se corrompe (Actes 2:31). Personne n’a jamais mangé, au sens propre du terme, une partie de son corps ni bu une partie de son sang.
UNE CÉLÉBRATION DANS LES RÈGLES ET DANS L’ORDRE
Les membres de la congrégation chrétienne de Corinthe étaient à certains égards dans un mauvais état spirituel; c’est pourquoi l’apôtre Paul leur a dit: “Il y a parmi vous beaucoup de faibles et de malades et (...) un assez grand nombre dorment dans la mort.” Cette situation était en grande partie due à ce qu’ils avaient mal compris ce qu’était le Repas du Seigneur et ce qu’il signifiait. Ils ne respectaient pas le caractère sacré de cette circonstance. Ceux dans la congrégation qui étaient riches mangeaient et buvaient copieusement chez eux avant d’assister à la Commémoration, et certains arrivaient somnolents ou bien franchement ivres. Les chrétiens moins fortunés venaient l’estomac vide, comptant sur le Mémorial pour satisfaire leur appétit. Ceux qui ne s’étaient pas restaurés arrivaient vraisemblablement en avance et mangeaient alors que les autres n’étaient pas encore là. Dans les deux cas, personne n’avait compris que ce repas avait une valeur symbolique. Ces chrétiens n’avaient pas pleinement conscience de l’importance de l’événement ni du fait que les emblèmes représentaient le corps et le sang du Seigneur, et que le repas constituait un Mémorial de sa mort. Paul a insisté sur le grave danger que couraient ceux qui prenaient part à ce repas sans discerner ces aspects de la question. — I Cor. 11:20-34.
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REPENTANCE
Dans de nombreux passages des Écritures, le mot hébreu nâḥam sous-entend un changement d’attitude quant à sa conduite ou à ses actions passées à la suite de regrets ou d’un certain mécontentement. Se repentir, c’est aussi éprouver des regrets ou des remords pour ce qu’on a fait ou omis de faire. Ce terme peut signifier “avoir du regret”, “mener deuil”, “se repentir”. (Ex. 13:17; Gen. 38:12; Job 42:6.) Cependant, il a tout aussi souvent le sens de “se consoler” (Gen. 5:29; 37:35; 50:21), ou encore de “se débarrasser” ou de “se soulager” (de ses ennemis par exemple) (És. 1:24). Qu’il s’applique au regret ou à la consolation, il dénote donc un changement d’avis et quelquefois de sentiments.
En grec, deux verbes ont trait au repentir: métanoéô et métamélomaï. Le premier se compose du préfixe méta, “après”, et du verbe noéô (de nous, “esprit” au sens de pensée ou de faculté mentale, de disposition ou de conscience morale), lequel signifie “se mettre dans l’esprit, voir, s’apercevoir, saisir, reconnaître ou comprendre”. Par conséquent, métanoéô veut littéralement dire “penser” ou “connaître après” (par opposition à “prévoir” ou “savoir d’avance”), et il évoque un changement d’opinion, d’attitude ou d’objectif. Quant à métamélomaï, il dérive du verbe mélô, “prendre soin, s’occuper de”. Le préfixe méta (“après”) lui donne le sens de ‘regretter’ (Mat. 21:30; II Cor. 7:8) ou de ‘se repentir’.
Ainsi, métanoéô met l’accent sur le changement d’opinion ou d’attitude, le rejet d’un acte ou d’un comportement passés et jugés mauvais (Rév. 2:5; 3:3), tandis que métamélomaï se rapporte davantage au sentiment, au regret éprouvé (Mat. 21:30). À ce sujet, un dictionnaire biblique (Theological Dictionary of the New Testament, t. IV, p. 629) faisait ce commentaire: “En distinguant la signification de ces deux mots, le N[ouveau] T[estament] souligne le caractère spécifique de chacun d’eux. En revanche, l’usage hellénistique efface souvent la frontière qui sépare les deux termes.” À propos des substantifs correspondants le même ouvrage déclare (p. 628): “Outre μετάνοια [métanoïa], changement d’intention, on rencontre μετάμελος [métamélos; aussi métaméléia], remords, qui décrit un sentiment douloureux d’auto-accusation.”
LA REPENTANCE DE L’HOMME
C’est le péché, l’incapacité de satisfaire aux justes exigences de Dieu, qui rend le repentir nécessaire (I Jean 5:17). Puisque Adam a vendu l’ensemble du genre humain en esclavage au péché, tous ses descendants ont eu besoin de se repentir (Ps. 51:5; Rom. 3:23; 5:12). Comme nous l’avons montré à l’article RÉCONCILIATION, le repentir (suivi de la conversion) est une condition préalable à la réconciliation de l’homme avec Dieu.
On peut se repentir de toute sa vie, quand on s’aperçoit qu’on l’a menée à l’encontre du dessein et de la volonté de Dieu et en accord avec le monde qui gît au pouvoir de l’adversaire de Dieu (I Pierre 4:3; I Jean 2:15-17; 5:19). On peut aussi se repentir d’un aspect particulier de son existence, qu’il s’agisse d’une pratique mauvaise qui ternit une conduite globalement bonne, d’une transgression particulière, ou encore d’une tendance, d’une inclination ou d’une attitude mauvaises (Ps. 141:3, 4; Prov. 6:16-19; Jacq. 2:9; 4:13-17; I Jean 2:1). La repentance peut donc porter sur un large éventail de défauts comme sur un point précis.
Dans le même ordre d’idées, il est possible de dévier de la justice dans une plus ou moins grande mesure et, logiquement, l’intensité du regret sera proportionnelle à l’importance de la déviation. Les Israélites étaient “allés profond dans leur révolte” contre Jéhovah, de sorte qu’ils ‘pourrissaient’ dans leurs transgressions (És. 31:6; 64:5, 6; Ézéch. 33:10). En revanche, l’apôtre Paul évoque le cas de l’“homme [qui] fait un faux pas avant qu’il s’en soit aperçu”, et il exhorte ceux qui ont “les qualités spirituelles requises” à “redresser un tel homme dans un esprit de douceur”. (Gal. 6:1.) Puisque
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