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Des hommes “ avec des sentiments semblables aux nôtres ”La Tour de Garde 1998 | 1er mars
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Des hommes “ avec des sentiments semblables aux nôtres ”
C’ÉTAIT un roi et un prophète, mais aussi un père aimant. En grandissant, un de ses fils est devenu vaniteux et arrogant. Déterminé à tuer son père et à usurper le trône, ce fils a déclenché une guerre civile ; mais, dans la bataille qui a suivi, c’est lui qui est mort. Lorsqu’il l’a appris, le roi est monté seul dans une chambre haute où il s’est mis à pleurer en disant : “ Mon fils Absalom, mon fils, mon fils Absalom ! Ah ! que ne suis-je mort à ta place, Absalom mon fils, mon fils ! ” (2 Samuel 18:33). Ce père, c’était le roi David. À l’instar d’autres prophètes de Jéhovah, c’était “ un homme avec des sentiments semblables aux nôtres ”. — Jacques 5:17.
Aux temps bibliques, les hommes et les femmes qui parlaient de la part de Jéhovah étaient des gens ordinaires, de toutes conditions sociales. Comme nous, ils ont rencontré des difficultés et ont été victimes de l’imperfection. Qui étaient-ils, et en quel sens leurs sentiments étaient-ils semblables aux nôtres ?
Moïse : de la témérité à l’humilité
Moïse est un prophète marquant de l’époque préchrétienne. Cependant, même à 40 ans, il n’était pas prêt pour servir de porte-parole à Jéhovah. Pourquoi ? Alors que ses frères étaient opprimés par le pharaon d’Égypte, Moïse, “ puissant dans ses paroles et dans ses actions ”, était élevé dans la maisonnée de Pharaon. Le récit nous apprend : “ Il pensait que ses frères comprendraient que Dieu leur donnait le salut par sa main. ” Téméraire, il a pris la défense d’un esclave hébreu et, voulant le secourir, a tué un Égyptien. — Actes 7:22-25 ; Exode 2:11-14.
Moïse a alors dû fuir, puis il a passé 40 ans au pays éloigné de Madiân comme berger (Exode 2:15). À la fin de cette période, à l’âge de 80 ans, il a été nommé prophète de Jéhovah. Mais, cette fois, loin d’agir avec témérité, il s’est senti si indigne de la mission que lui confiait Jéhovah qu’il lui a demandé : “ Qui suis-je pour que j’aille vers Pharaon ? ” et : “ Que [...] dirai-je ? ” (Exode 3:11, 13). Grâce au réconfort empreint d’amour et à l’aide de Jéhovah, Moïse s’est acquitté avec succès de cette mission.
À l’exemple de Moïse, vous est-il jamais arrivé de laisser la témérité vous pousser à faire ou à dire des choses insensées ? Si tel est le cas, acceptez avec humilité d’être formé. Vous êtes-vous senti indigne d’assumer certaines responsabilités chrétiennes ? Au lieu de refuser, acceptez l’aide offerte par Jéhovah et son organisation. Celui qui a soutenu Moïse vous soutiendra aussi.
Éliya : des sentiments semblables aux nôtres en période de discipline
“ Éliya était un homme avec des sentiments semblables aux nôtres, et pourtant dans la prière il a prié pour qu’il ne pleuve pas ; et il n’a pas plu sur le pays pendant trois ans et six mois. ” (Jacques 5:17). La prière d’Éliya était en harmonie avec la volonté de Jéhovah de discipliner une nation qui s’était éloignée de Lui. Pourtant, Éliya savait que la sécheresse pour laquelle il priait aurait de graves conséquences pour le peuple. Israël était en grande partie un pays agricole ; la rosée et la pluie constituaient la vie du peuple. Une sécheresse prolongée causerait une détresse extrême : la végétation se dessécherait, les récoltes seraient perdues, les animaux domestiques qui servaient aux travaux mourraient et la famine menacerait certaines familles. Qui souffrirait le plus ? Le peuple. Plus tard, une veuve a déclaré à Éliya qu’il ne lui restait qu’une poignée de farine et un peu d’huile. Elle savait très bien que son fils et elle mourraient bientôt de faim (1 Rois 17:12). Pour qu’Éliya prie ainsi, il fallait qu’il ait une foi solide en la promesse de Jéhovah de prendre soin de ses serviteurs, riches ou pauvres, qui n’avaient pas abandonné le vrai culte. Comme le récit le montre, Éliya n’a pas été déçu. — 1 Rois 17:13-16 ; 18:3-5.
Trois ans après, lorsque Jéhovah a indiqué qu’il ferait pleuvoir de nouveau, Éliya a manifesté son désir sincère de voir la fin de la sécheresse en lui adressant à plusieurs reprises des prières ferventes, ‘ accroupi par terre et son visage entre ses genoux ’. (1 Rois 18:42.) Dans l’attente d’un signe indiquant que Jéhovah écoutait ses prières, il a demandé maintes fois à son serviteur : “ Monte, s’il te plaît. Regarde en direction de la mer. ” (1 Rois 18:43). Imaginez la joie qu’il a dû éprouver quand enfin, en réponse à ses supplications, “ le ciel a donné de la pluie et le pays a produit son fruit ” ! — Jacques 5:18.
Si vous avez des enfants, ou que vous soyez un ancien dans la congrégation chrétienne, peut-être devez-vous lutter contre de profonds sentiments tandis que vous faites une réprimande. Cependant, pareils sentiments doivent être modérés par la conviction que la discipline est parfois nécessaire et que, administrée avec amour, “ elle rapporte [...] un fruit de paix, c’est-à-dire la justice ”. (Hébreux 12:11.) Les résultats de l’obéissance aux lois de Jéhovah sont toujours désirables. Comme Éliya, nous prions du fond du cœur pour qu’ils se manifestent.
Jérémie : courageux malgré le découragement
Jérémie a peut-être exprimé ses sentiments plus que n’importe quel autre rédacteur de la Bible. Jeune homme, il hésita à accepter sa mission (Jérémie 1:6). Néanmoins, avec un grand courage, il s’est mis à annoncer la parole de Dieu et s’est heurté à l’opposition des Israélites, du roi à l’homme du peuple, ce qui parfois le rendait furieux ou le faisait pleurer (Jérémie 9:3 ; 18:20-23 ; 20:7-18). En différentes circonstances, il a été assailli par la foule, frappé, attaché au pilori, emprisonné, menacé de mort et laissé dans la boue au fond d’une citerne vide. Quelquefois, le message même de Jéhovah causait de la détresse à Jérémie, comme en témoignent ses paroles : “ Ah ! mes intestins, mes intestins ! Je suis en de violentes douleurs dans les parois de mon cœur. ” — Jérémie 4:19.
Mais il aimait la parole de Jéhovah ; il a dit en effet : “ Ta parole devient pour moi l’allégresse et la joie de mon cœur. ” (Jérémie 15:16). Dans le même temps, la déception l’a poussé à s’écrier à l’adresse de Jéhovah : “ Tu deviens bel et bien pour moi comme une chose trompeuse, comme des eaux auxquelles on ne peut se fier ”, comme celles d’un ruisseau qui se tarissent facilement (Jérémie 15:18). Toutefois, Jéhovah a compris les sentiments contradictoires qui animaient Jérémie et a continué de le soutenir afin qu’il puisse s’acquitter de sa mission. — Jérémie 15:20 ; voir aussi 20:7-9.
Comme Jérémie, connaissez-vous la déception, ou rencontrez-vous de l’opposition dans votre ministère ? Tournez-vous vers Jéhovah. Suivez sans cesse sa direction, et il récompensera vos efforts.
Jésus avait des sentiments semblables aux nôtres
Le plus grand prophète de tous les temps fut le propre Fils de Dieu, Jésus Christ. Quoique homme parfait, il n’a pas réprimé ses sentiments, qui devaient se voir sur son visage et dans ses rapports avec autrui, puisque le récit biblique en parle fréquemment. Jésus était souvent “ pris de pitié ”, et il employait la même expression pour décrire des personnages dans ses illustrations. — Marc 1:41 ; 6:34 ; Luc 10:33.
Il a dû élever la voix lorsqu’il a chassé hors du temple les marchands et leurs animaux en disant : “ Enlevez ces choses d’ici ! ” (Jean 2:14-16). Le conseil de Pierre “ Sois bon avec toi, Seigneur ” a entraîné la réponse puissante de Jésus : “ Passe derrière moi, Satan ! ” — Matthieu 16:22, 23.
Jésus éprouvait une affection particulière pour certains de ses proches. L’apôtre Jean est appelé “ le disciple que Jésus aimait ”. (Jean 21:7, 20.) Nous lisons aussi : “ Or Jésus aimait Marthe et sa sœur et Lazare. ” — Jean 11:5.
Jésus pouvait également souffrir. Conscient de la tragédie qu’était la mort de Lazare, il “ se laissa aller aux larmes ”. (Jean 11:32-36.) Révélant la peine de cœur causée par la trahison de Judas Iscariote, Jésus a cité une expression poignante des Psaumes : “ Celui qui se nourrissait de mon pain a levé son talon contre moi. ” — Jean 13:18 ; Psaume 41:9.
Même alors qu’il subissait une douleur atroce sur le poteau, il a manifesté la profondeur de ses sentiments. Il a tendrement confié sa mère au “ disciple qu’il aimait ”. (Jean 19:26, 27.) Lorsqu’il a constaté la repentance de l’un des malfaiteurs attachés sur des poteaux à ses côtés, Jésus a déclaré avec compassion : “ Tu seras avec moi dans le Paradis. ” (Luc 23:43). Nous pouvons ressentir l’intensité de ses sentiments lorsqu’il a crié : “ Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ? ” (Matthieu 27:46). Quant aux paroles qu’il a prononcées avant de mourir, elles respirent l’amour sincère et la confiance : “ Père, entre tes mains je remets mon esprit. ” — Luc 23:46.
Quel réconfort cela nous procure ! “ Car nous avons pour grand prêtre, non pas quelqu’un qui ne puisse compatir à nos faiblesses, mais quelqu’un [Jésus] qui, à tous égards, a été mis à l’épreuve comme nous, mais sans péché. ” — Hébreux 4:15.
La confiance de Jéhovah
Jéhovah n’a jamais regretté d’avoir choisi des porte-parole. Il connaissait leur fidélité envers lui et, avec compassion, passait par-dessus les faiblesses de ceux qui étaient imparfaits. Cependant, il attendait d’eux qu’ils s’acquittent de leur mission, ce qu’ils ont pu faire grâce à son aide.
Avec patience, ayons confiance en nos frères et sœurs fidèles. Dans ce système de choses, ils seront toujours imparfaits, et nous aussi. Toutefois, nous ne devrions jamais les juger indignes de notre amour et de notre attention. Paul a écrit : “ Mais nous les forts, nous devons porter les faiblesses de ceux qui ne sont pas forts, et non nous plaire à nous-mêmes. ” — Romains 15:1 ; Colossiens 3:13, 14.
Les prophètes de Jéhovah ont éprouvé tous les sentiments que nous pouvons éprouver. Néanmoins, ils avaient confiance en Jéhovah, et il leur est venu en aide. Qui plus est, il leur a donné des raisons d’être joyeux : une bonne conscience, la certitude d’avoir sa faveur, de fidèles compagnons qui les ont soutenus et la garantie d’un avenir heureux (Hébreux 12:1-3). Nous aussi, restons attachés à Jéhovah avec une confiance totale, tandis que nous imitons la foi des prophètes des temps passés, des hommes “ avec des sentiments semblables aux nôtres ”.
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Médecins, juges et Témoins de JéhovahLa Tour de Garde 1998 | 1er mars
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Médecins, juges et Témoins de Jéhovah
EN MARS 1995, les Témoins de Jéhovah ont organisé deux colloques au Brésil. Dans quel but ? Afin d’obtenir la collaboration du personnel médical et juridique lorsqu’un patient hospitalisé est Témoin de Jéhovah et ne peut accepter une transfusion de sang. — Actes 15:29.
Malheureusement, dans certains cas les médecins n’ont pas tenu compte des souhaits des patients Témoins et ont cherché à obtenir des décisions judiciaires imposant une transfusion sanguine. En pareilles circonstances, les Témoins ont usé de tous les moyens juridiques disponibles pour se protéger. Cependant, ils préfèrent la coopération à la confrontation. Les colloques ont ainsi mis l’accent sur les nombreuses autres thérapeutiques qui remplacent les transfusions de sang homologue et que les Témoins de Jéhovah acceptent volontiersa.
Une réunion du conseil régional de médecine de São Paulo avait déjà soutenu les Témoins dans leur position. En janvier 1995, le conseil a décidé que, si le traitement recommandé par un médecin posait un problème, le patient était en droit de le refuser et de choisir un autre médecin.
Au Brésil, des centaines de médecins dignes d’éloges sont aujourd’hui prêts à administrer aux patients qui le demandent des traitements ne faisant pas appel au sang. Depuis les colloques de mars 1995, la coopération entre médecins, juges et Témoins de Jéhovah s’est remarquablement améliorée. En 1997, la revue médicale brésilienne Âmbito Hospitalar a publié un article qui insistait sur le droit des Témoins de Jéhovah à faire valoir leur position sur la question du sang. Comme l’ont fait remarquer les conseils régionaux de médecine de Rio de Janeiro et de São Paulo, actuellement il est largement admis que “ le devoir du médecin de préserver la vie de son patient ne devrait pas surpasser son devoir de défendre le droit de choisir du patient ”.
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