Abondance de choix met dans l’embarras
SELON un article paru dans la revue Pour la science, à présent “ les sociétés opulentes ont le choix pour tout ”, qu’il s’agisse de biens, de services, d’emplois ou même de relations personnelles. La logique voudrait que plus la liberté de choix est grande, plus on est heureux. Curieusement, il semble que ce soit au contraire une plaie pour beaucoup. Comment cela ?
L’article explique que la mentalité des gens à cet égard influe sur leur sérénité. Ainsi, les perfectionnistes, les acharnés du meilleur choix possible, dépensent une énergie et un temps fous à étudier les étiquettes et à examiner de nouveaux produits, après quoi ils comparent encore leur achat avec celui des autres. En revanche, les satisfaits, ceux qui se contentent du “ suffisamment bien ” même s’il existe mieux, cessent leur recherche dès qu’ils trouvent un article conforme à leur besoin.
Pour ceux qui traquent le “ toujours mieux ”, variété rime forcément avec perplexité. Puis, leur choix enfin fait, “ ils sont obsédés par les alternatives qu’ils n’ont pas explorées ”, dit Pour la science. Au bout du compte, ce sont des personnes “ moins heureuses, moins satisfaites de la vie, moins optimistes et plus dépressives ”. Moralité ? “ Il y a de bonnes raisons de penser qu’être submergé de possibilités de choix contribue à l’épidémie d’insatisfaction qui se répand dans la société contemporaine. ”
Les auteurs de l’étude nous rassurent : il est possible d’atténuer le stress de l’embarras du choix. Voici quelques-uns de leurs conseils :
● Décider de limiter ses choix quand la décision n’est pas cruciale. Par exemple, limiter à deux magasins sa recherche de vêtements.
● Se décider pour une option qui satisfait les critères essentiels, plutôt que de chercher l’inaccessible perfection.
● Relativiser l’importance des caractéristiques attirantes des options rejetées. Apprendre à se focaliser sur les aspects positifs des choix que l’on fait.
● “ Ne placez pas la barre trop haut, et vous ne serez pas déçu. ” Cette expression galvaudée est pourtant raisonnable si l’on veut être heureux.
[Indication d’origine, page 31]
Source : Pour la science, “ Cerveau & Psycho ”, no 7 – sept./nov. 04, p. 37-41, “ L’embarras du choix ”.