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Fluidité de l’expressionTirez profit de l’École du ministère théocratique
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LEÇON 4
Fluidité de l’expression
QUAND vous lisez à voix haute, trébuchez-vous sur certaines tournures ? Quand vous présentez un exposé devant un auditoire, vous interrompez-vous souvent pour chercher le mot juste ? Si c’est le cas, vos paroles manquent sans doute de fluidité. Quand quelqu’un lit et parle de manière fluide, les mots et les idées s’enchaînent à un débit régulier, sans effort apparent. Cela ne veut pas dire qu’il parle sans arrêt, très vite ou sans réfléchir. Il s’exprime de façon agréable. L’École du ministère théocratique s’attache particulièrement à faire travailler cette qualité oratoire qu’est la fluidité.
Plusieurs facteurs interviennent dans le manque de fluidité. Devez-vous veiller particulièrement à l’un de ceux-ci ? 1) Quand on lit pour autrui, des mots inconnus font hésiter. 2) De petites pauses trop fréquentes rendent la lecture hachée. 3) Le manque de préparation peut contribuer au problème. 4) Quand on s’exprime devant un groupe, les défauts de fluidité proviennent fréquemment de la mauvaise organisation des matériaux, qui ne s’enchaînent pas de façon logique. 5) En raison d’un vocabulaire limité, certains ont un débit hésitant parce qu’ils ont du mal à trouver le mot juste. 6) Si l’on accentue trop de mots, la fluidité en souffre. 7) L’ignorance des règles de grammaire peut également nuire à la fluidité.
Si vos paroles manquent de fluidité, vos auditeurs ne vont pas quitter la Salle du Royaume, mais leurs pensées, elles, risquent fort de vagabonder. Une grande partie de ce que vous aurez dit sera perdue dans la nature.
À l’opposé, faites attention, en voulant employer un ton puissant et fluide, à ne pas adopter un ton impressionnant, voire même dérangeant pour l’auditoire. Si en raison d’une différence de culture votre manière de parler semblait brutale ou dénuée de sincérité, votre exposé manquerait son but. On notera que l’apôtre Paul, bien qu’orateur expérimenté, s’adressa aux Corinthiens “ dans la faiblesse et dans la crainte, et en tremblant beaucoup ”, afin de ne pas attirer inutilement l’attention sur sa personne. — 1 Cor. 2:3.
Des travers à éviter. Beaucoup de personnes ont la manie de parsemer leurs phrases de petites expressions comme “ et... euh... ” D’autres commencent sans arrêt par des “ donc ”, “ eh bien ”, ou ponctuent chaque affirmation par “ n’est-ce pas ? ” ou “ voilà ”. Peut-être ne vous rendez-vous pas compte de la fréquence à laquelle vous employez ces expressions. Un bon exercice consiste à demander à quelqu’un de vous écouter et de répéter ces expressions chaque fois que vous les prononcez. Vous serez sans doute surpris du résultat !
Certains se reprennent sans cesse quand ils lisent ou parlent : ils commencent une phrase, hésitent, puis répètent tout ou partie de la phrase.
D’autres encore parlent suffisamment vite, mais ils commencent à évoquer une idée, et au beau milieu de la phrase partent sur une autre idée. Le débit est régulier, mais ces brusques changements d’idées nuisent à la fluidité.
Des conseils pour progresser. Si vous avez des difficultés dans ce domaine parce que vous avez souvent du mal à trouver le mot juste, il vous faut faire un effort spécial pour enrichir votre vocabulaire. Repérez attentivement les mots inconnus que vous découvrez dans La Tour de Garde, Réveillez-vous ! ou d’autres publications. Cherchez-les dans le dictionnaire, vérifiez leur prononciation et leur signification, et ajoutez quelques-uns de ces mots à votre vocabulaire. Si vous ne pouvez pas consulter de dictionnaire, demandez de l’aide à quelqu’un qui maîtrise bien la langue.
Faites-vous une habitude de lire régulièrement à haute voix ; cet exercice est précieux pour que vos paroles gagnent en fluidité. Notez les mots difficiles, et prononcez-les plusieurs fois de suite.
Pour que votre lecture soit fluide, il est nécessaire de comprendre les fonctions relatives des mots de la phrase. En général, les mots doivent être lus par groupes pour que la pensée du rédacteur soit correctement exprimée. Délimitez soigneusement ces groupes de mots, dits groupes de sens. Si cela vous semble utile, mettez des marques dans le texte. Votre objectif n’est pas seulement de lire correctement les mots, mais d’exprimer clairement des idées. Après avoir analysé une phrase, passez à la suivante jusqu’à ce que vous ayez étudié ainsi tout le paragraphe. Cherchez à bien comprendre l’enchaînement des idées. Puis exercez-vous à lire à haute voix. Lisez plusieurs fois le paragraphe jusqu’à ce que vous y arriviez sans trébucher sur les mots et sans faire de pauses mal placées. Passez ensuite au paragraphe suivant.
L’étape suivante consiste à augmenter le débit. Maintenant que vous avez compris les fonctions relatives des mots dans les phrases, il vous est possible de déchiffrer plus d’un mot à la fois et de deviner, tout en lisant, ce qui devrait suivre. Cela vous aidera beaucoup à améliorer la qualité de votre lecture.
Un autre exercice régulier peut s’avérer extrêmement profitable : le déchiffrage impromptu. Il s’agit de lire à haute voix, mais sans préparation ; par exemple, lisez régulièrement le texte du jour et son commentaire à haute voix sans les avoir parcourus auparavant. Au lieu de déchiffrer un mot après l’autre, habituez-vous à balayer du regard l’ensemble des mots formant un groupe de sens, c’est-à-dire exprimant une idée complète.
Dans la conversation, pour que vos paroles soient fluides, il vous faut d’abord réfléchir avant de parler. Faites-en une habitude dans vos conversations courantes. Réfléchissez aux différentes idées que vous voulez exprimer, l’ordre dans lequel vous allez les dire, puis commencez à parler. Prenez votre temps. Efforcez-vous d’exprimer entièrement une idée, sans la tronquer et sans passer brusquement à autre chose. Des phrases courtes et simples vous faciliteront sans doute la tâche.
Si vous savez exactement ce que vous voulez dire, les mots devraient vous venir naturellement. En général, il n’est pas nécessaire de sélectionner à l’avance les mots que vous allez employer. En réalité, si vous voulez vous exercer, il vaut mieux vous assurer simplement que l’idée est bien claire dans votre esprit, et ensuite penser aux mots nécessaires pour l’exprimer à mesure que vous parlez. Si vous appliquez cette technique, en concentrant votre esprit sur l’idée plutôt que sur les mots, ceux-ci vous viendront plus ou moins automatiquement, et vous exprimerez les idées comme vous les ressentez effectivement. Mais dès que vous vous concentrerez sur les mots plutôt que sur les idées, votre débit risquera de devenir hésitant. Avec de la pratique, vous arriverez à parler avec plus de fluidité, qualité essentielle pour bien s’exprimer en public et lire à haute voix.
Quand Jéhovah lui a demandé d’être son représentant auprès de la nation d’Israël et devant le pharaon d’Égypte, Moïse s’en est senti incapable. Pourquoi ? Parce que ses paroles n’étaient pas fluides ; peut-être était-il affligé d’un défaut d’élocution (Ex. 4:10 ; 6:12). Moïse a avancé des excuses, mais Dieu n’en a accepté aucune. Jéhovah a envoyé Aaron avec lui pour lui servir de porte-parole, mais il a aussi aidé Moïse à s’exprimer lui-même. À plusieurs reprises, et avec efficacité, Moïse a parlé devant des interlocuteurs isolés, de petits groupes, mais aussi devant la nation tout entière (Deut. 1:1-3 ; 5:1 ; 29:2 ; 31:1, 2, 30 ; 33:1). Si vous faites des efforts consciencieux tout en vous appuyant sur Jéhovah, vous pourrez vous aussi vous exprimer d’une manière qui honore Dieu.
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Pauses opportunesTirez profit de l’École du ministère théocratique
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LEÇON 5
Pauses opportunes
LES pauses, marquées au bon moment, jouent un rôle important dans l’expression orale. Cela se vérifie, que l’on prononce un discours ou que l’on discute avec une personne. En l’absence de pauses, le message ressemblera à une litanie au lieu d’être l’expression claire de la pensée. Des pauses bien choisies donnent de la clarté à vos propos. Elles permettent également de graver les points principaux dans l’esprit des auditeurs.
Comment savoir à quel moment marquer une pause ? Combien de temps doit-elle durer ?
Pauses de ponctuation. La ponctuation est devenue un élément essentiel de la langue écrite. Elle indique, par exemple, la fin d’une phrase ou traduit une question. Dans certaines langues, elle sert à faire ressortir les citations. Divers signes de ponctuation indiquent le type de relations qui unissent les différentes parties de la phrase. Celui qui lit mentalement un texte remarque les signes de ponctuation. Mais s’il lit à haute voix pour d’autres personnes, sa voix doit reproduire la signification de la ponctuation insérée dans le texte. (Pour davantage d’explications, voir la leçon 1, “ Lecture précise ”.) Omettre de marquer une pause alors que la ponctuation l’exige risque de rendre la compréhension du texte difficile, voire d’en fausser le sens.
Outre la ponctuation, la manière dont les idées sont exprimées dans la phrase détermine aussi où il est possible d’observer une pause. Un musicien renommé a dit un jour : “ Je ne joue pas les notes mieux que la plupart des autres pianistes. Mais les pauses entre les notes, voilà où réside toute la différence. ” Il en est de même pour la parole. Le bon usage des pauses ajoutera du style et du sens à des idées que vous aurez bien préparées.
Lors de la préparation d’une lecture publique, il peut être utile d’introduire des marques dans le texte à lire. Insérez un petit trait vertical où il convient de faire une pause brève, une suspension d’énoncé par exemple, et deux traits verticaux rapprochés à l’endroit où une pause plus longue est nécessaire. Si la construction d’une phrase vous embarrasse et que vous fassiez systématiquement une pause au mauvais endroit, reliez au stylo tous les mots qui constituent la partie difficile, puis relisez la phrase entièrement. De nombreux orateurs expérimentés procèdent de cette manière.
Dans la conversation de tous les jours, vous utilisez naturellement les pauses, car vous savez quelles idées vous désirez transmettre. Par contre, si vous avez tendance à marquer régulièrement des pauses indépendamment des pensées que vous exprimez, vos propos manqueront de force et de clarté. La leçon 4, “ Fluidité de l’expression ”, contient des suggestions pour améliorer ce point.
Pauses marquant une transition. Lorsqu’on opère une transition entre deux idées principales, une pause donne à l’auditoire l’occasion de réfléchir, de faire le point, de comprendre que l’on passe à autre chose et de percevoir plus clairement l’idée suivante. Il est aussi important d’observer une pause au moment de passer d’une idée à une autre que de ralentir à un carrefour pour amorcer un virage.
L’une des raisons pour lesquelles des orateurs sautent d’une idée à l’autre sans s’arrêter vient du fait qu’ils veulent traiter trop d’idées à la fois. Pour d’autres, cette habitude n’est que le reflet de leur manière de s’exprimer au quotidien. Reste que cela ne contribue pas à l’efficacité de l’enseignement. Si vous avez une idée à communiquer qui vaille la peine d’être entendue et retenue, alors prenez le temps de l’énoncer clairement. Prenez conscience de la valeur que revêtent les pauses dans la clarté d’un discours.
Si vous devez prononcer un discours sur la base d’un plan, organisez vos notes de façon à ce que les endroits où il faut marquer une pause entre les points principaux apparaissent clairement. Si vous avez à lire un discours entièrement rédigé, soulignez les endroits où l’on passe d’un point principal à un autre.
Les pauses marquant un changement d’idée sont généralement plus longues que les pauses de ponctuation, sans pour autant introduire une rupture dans l’exposé. Si elles sont trop longues, elles donnent l’impression que vous vous êtes mal préparé et que vous cherchez ce que vous allez dire ensuite.
Pauses d’accentuation. Les pauses d’accentuation créent souvent un effet de suspense ; elles précèdent ou suivent une déclaration ou bien une question prononcées avec une intensité plus marquée. Ce genre de pauses donne aux assistants le temps de réfléchir sur ce qui vient d’être dit, ou suscite la curiosité pour ce qui va suivre. Le but n’est donc pas le même. Il vous faut déterminer quelle est la meilleure méthode à adopter. Gardez néanmoins présent à l’esprit que les pauses d’accentuation doivent se limiter aux déclarations vraiment importantes, sinon l’effet de ces déclarations sera annulé.
Lorsque Jésus a lu à voix haute un passage des Écritures dans la synagogue de Nazareth, il a fait un usage efficace des pauses. Tout d’abord il a lu dans le rouleau du prophète Isaïe la mission qui lui avait été confiée. Toutefois, avant d’en faire l’application à lui-même, il a roulé le rouleau, l’a rendu au serviteur et s’est assis. Alors, les yeux de tous étant fixés sur lui, il a dit : “ Aujourd’hui, cette parole de l’Écriture que vous venez d’entendre est accomplie. ” — Luc 4:16-21.
Pauses exigées par les circonstances. De temps à autre, vous serez peut-être obligé de marquer un temps d’arrêt dans vos paroles à cause de perturbations. Le bruit d’un véhicule ou les cris d’un enfant peuvent vous obliger à interrompre une conversation entamée avec une personne à une porte. Si, dans un lieu de réunion, la source de dérangement n’est pas trop importante, vous pouvez simplement augmenter le volume de votre voix et poursuivre. Mais si la perturbation est forte et se prolonge, vous êtes obligé de faire une pause. D’ailleurs, l’auditoire aura déjà cessé de vous écouter. Ainsi, utilisez les pauses à bon escient, dans le but d’aider vos auditeurs à tirer le meilleur profit des bonnes choses que vous voulez leur transmettre.
Pauses appelant une réponse. Même si votre exposé ne prévoit pas de participation de l’auditoire, il est important de laisser les auditeurs répondre, non pas de manière audible, mais mentalement. Si vous soulevez des questions qui font réfléchir les assistants, mais que vous n’observiez pas de pause suffisamment longue, l’effet des questions sera nettement atténué.
Évidemment, il est important de faire des pauses non seulement lorsqu’on prend la parole depuis une estrade, mais aussi quand on donne le témoignage à autrui. Certaines personnes semblent ne jamais s’arrêter de parler. Si ce problème est le vôtre, faites des efforts consciencieux pour vous défaire de cette habitude. Vous améliorerez votre communication avec les autres ainsi que votre efficacité dans le ministère. Une pause est un moment de silence, et avec juste raison il a été dit que le silence ponctue, accentue, attire l’attention et repose l’oreille.
Toute conversation sous-entend un échange d’idées. Vos interlocuteurs seront plus disposés à vous écouter si vous prêtez attention à ce qu’ils disent et si vous prenez en considération leur opinion. Pour cela, vous devez faire des pauses suffisamment longues pour leur donner l’occasion de s’exprimer.
Lorsque nous prêchons, notre témoignage est souvent plus efficace si nous engageons une véritable conversation. Après avoir salué leur interlocuteur, de nombreux Témoins ont l’habitude d’annoncer leur sujet de conversation, puis de poser une question. Ils marquent ensuite une pause pour offrir à leur interlocuteur la possibilité de répondre, et montrent ensuite qu’ils ont pris bonne note de son opinion. Au cours de l’entretien, ils donnent souvent à leur interlocuteur l’occasion de s’exprimer. Ils savent qu’ils pourront généralement l’aider davantage s’ils connaissent son point de vue sur le sujet en question. — Prov. 20:5.
Bien sûr, tous n’acceptent pas forcément de répondre aux questions de manière constructive. Malgré cela, Jésus a, quant à lui, marqué des pauses suffisamment longues pour donner même à ses adversaires le moyen de s’exprimer (Marc 3:1-5). En laissant à notre interlocuteur l’occasion de parler, on l’incite à réfléchir et peut-être, en fin de compte, à révéler ce qu’il a dans le cœur. Or, l’un des objectifs de notre ministère est, justement, de toucher le cœur des gens en leur présentant des sujets de réflexion essentiels tirés de la Parole de Dieu, et sur lesquels ils devront prendre position. — Héb. 4:12.
L’utilisation de pauses dans notre ministère est donc un art. Employées à bon escient, les pauses rendent les idées plus claires et facilitent souvent la mémorisation à long terme.
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Accentuation des mots clésTirez profit de l’École du ministère théocratique
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LEÇON 6
Accentuation des mots clés
LORSQUE vous parlez ou que vous lisez à voix haute, il est indispensable qu’en plus de prononcer chaque mot correctement vous fassiez ressortir les mots clés et les tournures qui expriment les pensées principales de manière à faciliter la compréhension des idées.
Il ne s’agit pas simplement de mettre en relief quelques mots ni même beaucoup, mais de faire ressortir les mots qui conviennent. Si vous accentuez des termes qu’il ne faut pas, vous créez la confusion dans l’esprit de vos auditeurs, avec le risque qu’ils cessent de vous écouter. Un exposé au contenu instructif sera moins stimulant si les mots clés ne sont pas correctement accentués.
Il y a plusieurs façons de mettre un mot en valeur : en parlant plus fort, en mettant plus de sentiment, en adoptant un débit plus lent, plus posé, en marquant une pause avant ou après (ou les deux) le mot en question, ou encore par les gestes et les expressions du visage. Il est fréquent de combiner ces procédés. Dans certaines langues, on peut aussi accentuer les mots en baissant ou en élevant le ton. À vous de voir ce qui est le plus approprié en fonction de la matière et des circonstances.
Pour déterminer où placer l’accentuation, rappelez-vous ceci : 1) C’est l’ensemble de la phrase, et parfois même le contexte d’ensemble où figure la phrase, qui détermine quels mots vous devez mettre en relief. 2) L’accentuation des mots clés peut vous servir à introduire une nouvelle idée — qu’il s’agisse d’un point principal ou d’un simple lien dans l’argumentation — ou à signaler la fin d’un raisonnement. 3) Elle peut vous servir aussi à manifester les sentiments que vous inspire le sujet traité. 4) Elle peut vous servir, enfin, à mettre en évidence les points principaux d’un exposé.
Pour accentuer les mots clés à ces différentes fins, l’orateur ou le lecteur doit avoir bien compris la matière et vouloir sincèrement la communiquer à son auditoire. À propos d’un enseignement donné à l’époque d’Ezra, Nehémia 8:8 relate : “ Ils lisaient à haute voix dans le livre, dans la loi du vrai Dieu ; elle était expliquée, et on en donnait le sens ; et ils faisaient comprendre la lecture. ” De toute évidence, ceux qui lurent et expliquèrent la Loi divine en cette circonstance étaient pénétrés de l’importance d’aider leur auditoire à comprendre, à retenir et à appliquer ce qu’il entendait.
Mise en valeur inappropriée. La plupart des gens se font comprendre sans peine dans la conversation courante. Mais dès qu’ils lisent un texte écrit par un autre, ils ont du mal à déterminer quels mots ou quelles expressions doivent être accentués. C’est souvent une question de compréhension de la matière, compréhension qui passe par une étude minutieuse du texte. Par conséquent, quand on vous confie une lecture lors d’une réunion de la congrégation, préparez-vous soigneusement.
Certains ont l’habitude d’accentuer les mots selon un rythme figé, à intervalles réguliers, que cette accentuation tombe sur un mot clé ou pas. D’autres appuient exagérément sur les prépositions, les conjonctions et autres mots-outils de ce genre. Quand la mise en valeur ne contribue pas à clarifier la pensée, elle devient vite une manie qui agace l’auditoire.
D’autres encore, par souci d’accentuer les mots clés, haussent tellement la voix que leurs auditeurs ont le sentiment de se faire houspiller. Évidemment, cette méthode donne rarement de bons résultats. L’orateur qui ne sait pas accentuer les mots clés de façon naturelle risque de donner l’impression qu’il prend ses auditeurs de haut. Il gagnerait à leur parler tout simplement avec amour en les aidant à saisir la valeur à la fois biblique et logique de ses arguments.
Des conseils pour progresser. En général, celui qui ne sait pas bien accentuer les mots clés n’en est pas conscient. Il peut donc être nécessaire d’attirer son attention sur cette lacune. Si c’est votre cas, le surveillant de l’école est là pour vous aider. N’hésitez pas non plus à faire appel à un bon orateur. Demandez-lui de vous écouter lire ou vous exprimer librement, et de vous donner ensuite des conseils.
Pour commencer, votre conseiller vous suggérera peut-être de vous exercer sur un article de La Tour de Garde. Il vous demandera probablement d’analyser chaque phrase afin de déterminer quels mots ou quelles expressions doivent être mis en valeur pour faire comprendre l’idée. Sans doute vous rappellera-t-il d’accorder une attention particulière à certains mots en italique. Par ailleurs, n’oubliez pas que, dans une phrase, il y a des mots qui vont ensemble et que c’est donc souvent tout un groupe de mots, et pas simplement un seul, qu’il conviendra d’accentuer. Dans certaines langues, on prêtera également attention aux marques d’accentuation fournies par les signes auxiliaires.
Dans un deuxième temps, votre conseiller vous encouragera peut-être à examiner le contexte de la phrase. Quelle est l’idée centrale du paragraphe ? Comment cette idée doit-elle vous guider pour déterminer ce que vous allez faire ressortir dans chacune des phrases ? Regardez le titre de l’article et l’intertitre en gras qui précède le paragraphe. Quelle influence auront-ils sur votre choix des mots à mettre en valeur ? Tous ces facteurs sont à prendre en considération. Faites attention, cependant, à ne pas mettre trop de mots en valeur.
Que vous lisiez ou que vous vous exprimiez librement, votre conseiller vous invitera peut-être également à tenir compte du raisonnement d’ensemble. Il vous faut repérer les moments où un raisonnement s’achève et ceux où l’on passe d’une idée importante à une autre. Votre auditoire appréciera que vous lui signaliez ces endroits de façon indirecte, par exemple en faisant ressortir des mots comme tout d’abord, ensuite, enfin, ainsi, ou encore par conséquent.
Votre conseiller attirera également votre attention sur certaines idées qu’il faut exprimer avec un sentiment particulier, ce qui s’obtient en accentuant des mots tels que très, vraiment, pas du tout, impensable, important ou toujours. Cela peut avoir un effet sur la façon dont vos propos seront ressentis. Nous en parlerons davantage dans la leçon 11, “ Chaleur, expression des sentiments ”.
Pour progresser dans l’accentuation des mots clés, vous devez aussi avoir présents à l’esprit les points principaux dont vous voulez qu’on se souvienne. Nous examinerons cet aspect plus en détail dans la leçon 7 (“ Mise en valeur des idées essentielles ”) pour ce qui est de la lecture publique, et dans la leçon 37 (“ Points principaux mis en évidence ”) pour ce qui est de l’exposé oral.
Dans le ministère, soignez la lecture des versets bibliques. Prenez l’habitude de vous demander pourquoi vous lisez tel ou tel texte en particulier. Pour enseigner, il ne suffit pas toujours de prononcer les mots correctement. Même une lecture expressive peut être insuffisante. Quand vous répondez à une question ou que vous exposez une vérité fondamentale, faites ressortir les mots ou expressions du verset qui appuient votre explication. Sinon, votre interlocuteur risque de ne pas en discerner l’idée essentielle.
L’accentuation des mots clés consistant à donner de l’effet à certains mots et expressions, le manque d’habitude vous fera parfois accentuer les mots importants de façon exagérée, comme un musicien débutant qui appuie trop certaines notes. Mais la pratique aidant, ces “ notes ” finiront par s’incorporer harmonieusement au reste pour produire une “ mélodie ” pleine d’expressivité.
Une fois que vous aurez assimilé quelques techniques de base, vous serez en mesure d’apprendre en observant les bons orateurs. Vous vous rendrez vite compte de tout ce qu’on arrive à faire en jouant sur l’intensité de l’accentuation. Vous constaterez aussi l’utilité d’exploiter les différents procédés de mise en valeur pour se faire bien comprendre. En apprenant à votre tour à accentuer les mots clés, vous deviendrez un lecteur et un orateur beaucoup plus efficace.
Ne vous contentez pas d’apprendre les bases théoriques de l’accentuation. Si vous voulez vous exprimer efficacement, travaillez ce point jusqu’à en maîtriser les techniques, c’est-à-dire jusqu’à ce que votre façon d’accentuer les mots clés paraisse toute naturelle.
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Mise en valeur des idées essentiellesTirez profit de l’École du ministère théocratique
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LEÇON 7
Mise en valeur des idées essentielles
LE LECTEUR expérimenté voit au-delà de la phrase, et même au-delà du paragraphe dans lequel elle se trouve. Lorsqu’il lit à voix haute, il garde présentes à l’esprit les idées qui, sur l’ensemble de la matière présentée, sont essentielles, ce qui l’aide à placer l’accentuation aux bons endroits.
À défaut de suivre cette démarche, il n’y aura aucun temps fort lors de son intervention ; rien ne ressortira vraiment. Une fois son exposé terminé, il sera sans doute difficile de retenir une idée qui ait été marquante.
En veillant à mettre en valeur les idées essentielles, on contribue grandement à rehausser la lecture à voix haute d’un récit biblique. Cette mise en valeur peut renforcer la portée d’un paragraphe lu lors d’une étude biblique à domicile ou d’une réunion de la congrégation. Cela est particulièrement important lorsqu’on prononce un discours rédigé intégralement, comme cela arrive parfois lors des assemblées.
Comment procéder. Supposons qu’on vous demande de lire une portion de la Bible dans le cadre de l’école. Que vous faut-il mettre en valeur ? Si l’extrait retenu a été écrit autour d’une certaine idée centrale ou s’il retrace un événement important, il serait judicieux de les mettre en évidence.
Que le texte soit poétique ou écrit en prose, qu’il s’agisse de proverbes ou d’un récit, si vous le lisez correctement, votre auditoire en tirera bien plus de profit (2 Tim. 3:16, 17). Pour y parvenir, vous devrez tenir compte à la fois des passages à lire et de votre auditoire.
Si vous devez lire à voix haute une publication lors d’une étude biblique ou d’une réunion de la congrégation, quelles sont les idées essentielles que vous devez mettre en valeur ? Considérez déjà comme idées essentielles les réponses aux questions imprimées. Ensuite, ayant analysé l’intertitre, imprimé en gras, qui introduit la partie à lire, accentuez également les idées qui s’y rapportent.
Il n’est pas recommandé de rédiger intégralement le texte d’un exposé prononcé devant la congrégation. Toutefois, certains discours présentés lors des assemblées sont fournis intégralement rédigés afin que les mêmes pensées soient présentées de manière identique à toutes les assemblées. Pour accentuer les idées essentielles d’un tel discours, l’orateur doit en premier lieu analyser soigneusement la matière. Quels sont les points importants ? Il lui appartient de les discerner. Les points principaux ne correspondent pas forcément aux idées que l’orateur trouve intéressantes, mais ce sont des pensées véritablement essentielles autour desquelles la matière est développée. Parfois, une idée essentielle exprimée de manière concise introduit un récit ou une série d’arguments. Plus souvent, une affirmation forte fait suite à des preuves qui viennent d’être présentées. Une fois qu’il a discerné ces idées clés, l’orateur devrait les souligner sur ses feuilles. Il n’y en a généralement que quelques-unes, sans doute pas plus de quatre ou cinq. Ensuite, l’orateur devra s’exercer à lire à voix haute de façon à ce que l’auditoire puisse facilement les identifier. Ce seront les temps forts de son discours. Si l’exposé est présenté avec l’accentuation qui convient, les assistants retiendront plus facilement les idées essentielles. Ce devrait être là l’objectif de l’orateur.
L’orateur dispose de différents moyens pour mettre en valeur les points principaux en vue d’aider l’auditoire à les identifier. Il peut augmenter son enthousiasme, modifier son débit, exprimer ses sentiments avec plus d’intensité, ou utiliser des gestes appropriés, pour n’en citer que quelques-uns.
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