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  • g70 8/2 p. 13-16
  • Les chiens de prairie et leurs villes

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  • Les chiens de prairie et leurs villes
  • Réveillez-vous ! 1970
  • Intertitres
  • Le chien de prairie
  • Sa demeure
  • Un nouvel habitant s’installe
  • Nourriture et vie sociale
  • Leur disparition est-​elle un bien ou un mal ?
Réveillez-vous ! 1970
g70 8/2 p. 13-16

Les chiens de prairie et leurs villes

SAVIEZ-​VOUS qu’il existe des animaux qui construisent des villes et qui préfèrent la vie en communauté à l’isolement ? Mieux encore, ils ont un système d’urbanisme, un service de police, des divisions territoriales et un sens civique très développé. Cependant, de même que les Indiens et les buffles, ces animaux des grandes plaines américaines sont en passe de disparaître rapidement. Nous parlons des chiens de prairie, que l’on trouve principalement de nos jours dans des parcs réservés à leur intention.

Jadis, les villes des chiens de prairie étaient nombreuses et vastes. L’une d’elles, située dans le Texas, mesurait environ 160 kilomètres sur 380, et avait une population de quelque 400 000 000 d’individus. L’avènement des éleveurs et de leurs immenses troupeaux, déclencha une guerre à outrance contre les chiens de prairie. Les hommes n’hésitèrent pas à recourir au gaz toxique et ne firent de quartier à personne : jeunes et vieux, mâles et femelles, tous devaient être massacrés.

Pour justifier ce carnage, on prétendait que les grandes plaines ne produisaient pas assez de nourriture pour les millions de chiens de prairie et les troupeaux qui ne cessaient de se multiplier. On affirma que 256 chiens de prairie mangeaient autant qu’une vache, et 32 autant qu’un mouton. En outre, leurs terriers, disait-​on, constituaient un danger pour le bétail, car ils étaient cause de bien des pattes cassées. On mena donc une guerre sans merci, et sans se demander si l’activité des chiens de prairie n’était pas bienfaisante, sous certains rapports, pour la terre.

Le chien de prairie

Vous allez être étonné en faisant connaissance avec le chien de prairie, car il ne s’agit pas du tout d’un chien. Cet animal est un petit rongeur, à la robe brun jaunâtre, qui mesure de trente à quarante centimètres de long et douze ou treize centimètres de haut à l’épaule. Il est dodu, a les pattes courtes et une petite queue tronquée qui se meut verticalement et non horizontalement. Il ressemble plutôt à un lapin, mais sans oreilles, car celles du chien de prairie sont petites, rondes et collées à la tête, donnant à celle-ci l’air plate. Cette petite bête pèse de 700 à 1 400 grammes.

Ses pattes de devant, pourvues de longues griffes, sont conçues pour creuser le sol. Ses yeux sont étranges, car ils possèdent un cristallin de teinte orange qui permet à leur propriétaire de supporter l’éclat intense du soleil. Situés presque au sommet de la tête, ils sont pour ainsi dire la première partie de son anatomie qui émerge de la terre.

Le jeune chien de prairie aime folâtrer. Petits et adultes émettent des cris qui ressemblent à un jappement. C’est ce jappement et la façon dont ce petit rongeur remue la queue, ainsi que d’autres caractéristiques rappelant les chiots en train de jouer, qui lui ont valu le nom de “chien de prairie”. Cependant, dans les milieux zoologiques il est appelé cynomys, terme qui signifie “chien-souris”.

Sa demeure

Le chien de prairie vit et se reproduit dans une demeure souterraine. Son terrier n’est pas un simple trou creusé dans le sol, mais un logement bien agencé. L’entrée, d’un diamètre de quinze à vingt centimètres, est située au milieu d’un petit monticule, sorte de rempart d’une hauteur de trente ou soixante centimètres et d’une circonférence d’environ quatre mètres, qui ressemble à un volcan en miniature. On compte parfois une cinquantaine de ces monticules sur un hectare de terrain. L’entrée donne accès à un tunnel qui descend presque verticalement jusqu’à une profondeur de quatre ou cinq mètres. Là, il décrit un angle et se prolonge par une galerie horizontale qui finit par remonter en pente douce vers la surface et se termine, du moins semble-​t-​il, en cul-de-sac. Cependant, en réalité, l’extrémité est à fleur de terre et l’occupant de la “maison” peut s’en servir comme sortie de secours en cas de danger.

De courtes galeries latérales donnent sur la galerie principale. L’une d’elles, près de la surface, forme une sorte de salle de garde ou d’écoute. Le propriétaire du terrier peut s’y réfugier et se retourner le cas échéant pour voir s’il est suivi par quelque intrus. Les autres galeries s’ouvrent dans des “chambres” dont l’une est une “salle d’accouchement” où la femelle met bas. La portée compte environ cinq petits qui sont aveugles, muets et sans poils. Ils pèsent à peu près quinze grammes. À quatre semaines, ils ont déjà des poils. À cinq semaines, ils émettent leurs premiers faibles jappements et leurs yeux s’ouvrent. À six semaines, ils sont prêts à accompagner leur mère jusqu’à la surface.

Un nouvel habitant s’installe

Devenu adulte, le jeune chien de prairie décide de fonder son propre foyer. Après avoir choisi l’endroit, il se met à creuser à l’aide de ses griffes acérées, en faisant passer la terre sous son ventre et en la rejetant en arrière avec ses pattes postérieures. Pour évacuer la terre du tunnel, ou bien il la pousse devant lui avec ses puissantes pattes antérieures, ou bien il sort à reculons en la rejetant au moyen de vigoureux coups de ses pattes de derrière. Il arrive parfois qu’un jeune chien de prairie qui s’est approché trop près du trou par curiosité, ait la surprise d’être accueilli et renversé par une avalanche de terre.

Le chien de prairie se sert de la terre qu’il sort de son tunnel pour élever le monticule autour de l’entrée. L’animal transporte sa charge de terre humide à l’endroit voulu où il la tasse en la frappant à coups de son museau plat. Pendant cette opération, sa posture, dos courbé et épaules voûtées, fait de son corps un véritable pilon. En tout, le petit architecte amène à la surface plusieurs centaines de kilos de terre.

Le monticule protège le terrier contre les inondations quand des pluies torrentielles détrempent les plaines. L’extrémité en cul-de-sac du terrier est très utile aussi, car non seulement elle sert d’abri si quelque ennemi s’avise de poursuivre l’occupant de la maison, mais elle constitue une poche d’air où celui-ci peut se tenir jusqu’à ce que les eaux baissent. Le monticule fait également fonction de tour de guet, et c’est encore du haut de son sommet que le chien de prairie bavarde avec ses voisins.

Tous les occupants d’une ville de chiens de prairie sont membres d’un “clan” ou “coterie”. Chaque coterie occupe son quartier où les membres d’une autre coterie ne sont pas les bienvenus. Le premier occupant à remarquer l’approche d’un “étranger” se dresse sur son arrière-train, lève ses pattes de devant et émet un aboiement perçant. Ce cri, qui constitue un avertissement à l’adresse de l’intrus, est repris par les autres habitants du quartier qui protestent ainsi contre la violation de leur territoire. Par contre, tous les animaux d’une même coterie se servent des terriers les uns des autres, se font mutuellement la toilette et jouent ensemble.

Pendant la chaleur de midi, les chiens de prairie se retirent dans leurs terriers pour faire la sieste, mais tôt le matin et tard le soir la ville est très animée. Des dizaines de “citoyens” s’étendent sur le sol pour que leurs compagnons leur nettoient et leur peignent la fourrure. D’autres se tortillent dans la poussière pour se débarrasser des puces et des tiques. Les jeunes jouent ensemble. L’un donne la chasse à l’autre jusqu’à ce qu’il arrive à le plaquer, à la manière d’un joueur de rugby. Ensuite, c’est au tour du second de courir après le premier.

La ville possède son système permanent de guet. Les sentinelles se tiennent au garde-à-vous, scrutant de leurs petits yeux brillants tantôt la terre et tantôt le ciel. Dès qu’elles voient ou entendent quelque chose d’insolite, elles émettent un jappement avertisseur. Deux aboiements brefs, et chaque chien de prairie à portée de la voix file vers son monticule, où il se campe bien droit. Quand il aperçoit l’ennemi, il se terre. Ces animaux ont de nombreux ennemis en dehors de l’homme — blaireaux, coyotes, renards, furets aux pattes noires, serpents à sonnettes et spéotytos — qui envahissent parfois leurs terriers. Les aigles et les faucons fondent du ciel sur tout chien de prairie téméraire qui s’aventure trop loin de chez lui.

On a déjà vu des chiens de prairie fermer un terrier dans lequel un serpent s’était introduit. Comme précaution contre les ennemis furtifs, ils débarrassent de végétation le sol autour de leur monticule sur un rayon de plusieurs mètres, privant ainsi les intrus de tout moyen de se cacher.

Nourriture et vie sociale

Le chien de prairie recherche sa nourriture à mesure qu’il en a besoin. Son régime, bien que plutôt végétarien, est néanmoins varié. Il aime le chiendent, le brome, le bouteloue, le salsola, l’armoise, le figuier de Barbarie et l’atriplex. Il n’est nullement gêné par une pénurie d’eau, car son organisme est capable de transformer les hydrates de carbone en liquide grâce à un processus métabolique, faculté qu’il a en commun avec d’autres habitants du désert. Il se délecte d’une minuscule asclépias et d’une toute petite mauve surnommée “délice du cow-boy”. Le chien de prairie à queue noire mange parfois des sauterelles, particulièrement lorsque celles-ci menacent de lui ravir sa nourriture. Son congénère à queue blanche mange des vers blancs, des coléoptères adultes et des larves de papillons. Néanmoins, il se nourrit principalement d’arbrisseaux, de graminées, de diverses autres plantes et de graines.

En hiver, bien qu’ils n’hibernent pas dans l’acception stricte du terme, les chiens de prairie passent le plus clair de leur temps à somnoler dans leur terrier. Toutefois, par une belle journée ensoleillée, même si la température ne dépasse pas 18 degrés au-dessous de zéro, ils sortent un peu pour se changer les idées. Pendant l’hiver, ils vivent sur les réserves de graisse qu’ils se font durant l’été et l’automne. Certains d’entre eux engraissent à tel point que lorsqu’ils tournent la tête leur peau se ride comme du carton ondulé.

Quand deux chiens de prairie se rencontrent, ils s’arrêtent pour se saluer en rapprochant leurs museaux comme s’ils s’embrassaient, puis ils se caressent et se donnent de petites tapes amicales. Parfois, ils se dressent sur leur séant et placent leurs pattes de devant sur les épaules l’un de l’autre. Ou encore, ils s’asseyent l’un en face de l’autre en se frappant réciproquement les pattes de devant à coups répétés, comme font les enfants. Ensuite, ils se mettent à quatre pattes et se frottent mutuellement le museau. On se demande ce qu’ils peuvent bien se raconter en se livrant à cette pantomime.

Certains zoologues prétendent que si les chiens de prairie agissent ainsi, c’est pour déterminer s’ils appartiennent à la même coterie. Quoi qu’il en soit, ils sont passionnants à regarder. Quelqu’un qui visitait l’une de leurs villes a vu deux femelles se rencontrer alors qu’elles recherchaient de la nourriture. Elles se firent une révérence puis se dressèrent sur leur séant en joignant leurs pattes de devant et en rapprochant leurs museaux comme pour se donner un baiser. Par contre, lorsque deux vieux mâles se rencontrèrent, ils essayèrent de soulever des nuages de poussière pour s’en recouvrir l’un l’autre.

Leur disparition est-​elle un bien ou un mal ?

Il fut un temps où les grandes plaines qui s’étendent du Canada jusqu’au Mexique, sur une largeur de cinq cents à six cent cinquante kilomètres, comptaient de nombreuses villes de chiens de prairie. Des millions de ces animaux travaillaient et jouaient dans les vastes étendues ondulées de cette région semi-aride et sans arbres. Aujourd’hui, un grand calme y règne, car à moins de visiter un parc réservé aux chiens de prairie, on ne peut plus entendre leurs jappements animés ni les voir s’affairer dans le milieu si bien adapté à leur mode de vie.

Comme c’est souvent le cas des politiques humaines peu avisées, les campagnes entreprises pour exterminer le chien de prairie ne semblent pas avoir tenu compte de l’utilité éventuelle de ce petit animal. Ce ne fut qu’en 1939, trop tard peut-être, que le ministère de l’Agriculture des États-Unis publia un rapport à ce sujet. Quant aux affirmations accusant le chien de prairie de manger la nourriture du bétail, ce rapport signale que ni le salsola ni les carduacées qui poussent dans les grandes plaines ne conviennent au bétail, et pourtant le chien de prairie en raffole. On trouva dans l’estomac d’une de ces petites bêtes 20 000 graines de polygonum, plante vénéneuse. On a constaté que jusqu’à 70 pour cent de la nourriture des chiens de prairie du Montana consistait en astragale, autre plante très vénéneuse pour le bétail. Sur vingt estomacs examinés au mois de mai, quatorze contenaient des chenilles d’agrotis, lesquelles constituaient 35 pour cent des aliments absorbés.

Non seulement le chien de prairie débarrasse les herbages des plantes vénéneuses, mais son mode de vie est salutaire pour le sol. En effet, ses nombreux terriers retournent la terre, l’aèrent, l’assainissent et la drainent, la préparant ainsi à la culture.

La façon dont l’homme a traité ce petit parent de l’écureuil a quelque chose d’inhumain. En revanche, certaines mœurs du chien de prairie — les bavardages entre voisins, la vie en communauté, les préjugés sociaux, l’habitude de “salir” celui que l’on n’aime pas — rappellent celles de l’homme imparfait. Néanmoins, il est regrettable qu’un petit animal qui remplit ses huit années d’existence de tant de joie de vivre, soit à deux doigts de l’extinction.

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