Coup d’œil sur le monde
Les relations spéciales anglo-américaines
Précédant de peu l’entrée de la Grande-Bretagne dans le Marché commun, la récente rencontre aux Bermudes entre M. Nixon et M. Heath a rappelé aux “Six” de la Communauté économique européenne un fait historique capital que parfois ils feignent d’ignorer, savoir que les USA et le Royaume-Uni constituent une double puissance mondiale. À l’issue de la réunion anglo-américaine, M. Heath a déclaré : “Alors que la date de l’entrée de la Grande-Bretagne dans le Marché commun approche, il y aura inévitablement des changements dans nos relations. Mais je ne vois aucune raison pour s’alarmer ou s’affoler. Dans de nombreux domaines nos liens traditionnels resteront inchangés.” De son côté, M. Nixon a affirmé : “Le fait que les relations spéciales ne soient plus ce qu’elles étaient ne veut pas dire qu’elles ne continuent pas à être très nécessaires et peut-être plus importantes aujourd’hui qu’elles ne l’étaient naguère. (...) Il existe un certain nombre de données fondamentales dans les rapports américano-britanniques qui n’ont pas changé. (...) Ces relations spéciales sont encore plus nécessaires aujourd’hui qu’auparavant, car, alors que le monde évolue, alors que l’équilibre du pouvoir change à travers le monde, il est encore plus vital que ces principes auxquels se sont voués notre nation et le peuple britannique à travers leur histoire soient maintenus, que nous continuions à croire en eux, à consentir des sacrifices pour eux et que nous travaillions ensemble pour les faire triompher, peu importe les chemins que nous puissions emprunter.”
“Sommes-nous à la fin des temps ?”
Juste avant Noël 1971, M. Jean Guitton, écrivain et philosophe, membre de l’Académie française, prononça un discours sur ce thème au Centre universitaire méditerranéen de Nice. Dans son compte rendu, Le Figaro a écrit ce qui suit : “Le conférencier a estimé que l’humanité est à la veille d’un grand changement d’ère, dont l’atome est le symbole. Selon lui, nous nous trouvons dans une situation analogue à celle qu’il a connue en 1912 et 1939, époque où on avait le sentiment d’un avant-cataclysme. Jean Guitton estime que, jusqu’à Hiroshima, on avait l’impression de progresser sans cesse dans tous les domaines, mais que, depuis, on est dans un temps de récapitulation avec la perspective d’une fin prochaine. Se basant sur l’histoire depuis l’avènement du christianisme, le conférencier constate que toutes les conditions de bouleversement prédites sont aujourd’hui réunies. ‘Il faut se pencher sur le passé, ajoute-t-il, et franchir les murs qui se dressent devant nous. L’humanité a un choix à faire : capoter vers le néant ou s’élever.’” — Le Figaro, 24 décembre 1971.
Après avoir décrit les “conditions de bouleversement” visibles aujourd’hui, le Christ ajouta : “Lorsque cela commencera d’arriver, redressez-vous et relevez la tête, car votre délivrance est proche. (...) Lorsque vous verrez cela arriver, rendez-vous compte que le Royaume de Dieu est proche. En vérité, je vous le dis, cette génération ne passera pas que tout ne soit arrivé. (...) Veillez donc et priez en tout temps, afin d’avoir la force d’échapper à tout ce qui doit arriver, et de vous tenir debout devant le Fils de l’homme.” — Luc 21:25-36, Bible de Jérusalem, note marginale.
“Les appels de Paul VI”
Sous ce titre, Le Monde commenta en ces termes le message de Noël du pape : “La plupart des allocutions que le pape a prononcées à l’occasion de la fête de Noël portent la trace de la morosité. (...) L’an dernier déjà, le pape disait : ‘Qui nous écoute, qui nous comprend ? Le christianisme a-t-il encore une parole adaptée au monde moderne ?’ Le jour même où le pape célébrait la paix (...), les informations venues d’Asie ne rappelaient-elles pas les cruelles réalités du temps présent ? La guerre à peine éteinte au Pakistan, des centaines d’avions, visant des installations militaires, bombardaient le Viêt Nam du Nord. De même, Paul VI parle-t-il sans avoir l’espoir d’être entendu lorsqu’il demande aux communautés [dites chrétiennes] qui se battent en Irlande du Nord de mettre fin au cycle infernal du terrorisme et de la répression ? (...) Paul VI, qui se présenta un jour devant l’ONU comme un ‘expert en humanité’, pressent la catastrophe qui s’abattra sur la planète si les hommes se refusent constamment à suivre les conseils de sagesse éternelle qu’il leur prodigue. Mais rien (...) de ce qu’a dit Paul VI ne suscite l’élan.” (Le Monde, 28 décembre 1971). N’est-ce pas précisément parce que le pape semble douter que “le christianisme [ait] encore une parole adaptée au monde moderne” ? Serait-il moins capable que l’académicien français cité plus haut de voir la signification des “conditions de bouleversement prédites” dans la Bible ? Les messages du pape ne porteraient-ils pas moins “la trace de la morosité” s’il ‘relevait la tête’ et annonçait que “le Royaume de Dieu est proche”, en criant de toutes ses forces que ce Royaume, et non l’ONU, est le seul espoir pour l’humanité ?
Il recommande une plus grande discipline
S’opposant à la trop grande tolérance dans l’enseignement, un ancien professeur à l’Université Columbia, maintenant directeur d’une école privée, recommande une plus grande discipline et non le relâchement. Selon Donald Barr, la crise actuelle dans l’enseignement est due aux “enseignants progressistes” qui ont prétendu que l’enfant pouvait s’enseigner lui-même. Il a déclaré : “L’enfant qui n’a jamais été dirigé ne peut lui-même se diriger. (...) Aujourd’hui, certains accordent aux jeunes enfants une autonomie destructrice, et ils essaient ensuite de faire acte d’autorité quand il est trop tard.”
Ennuis d’argent à l’ONU
Un éditorial dans le Sun de Vancouver portait le titre suivant : “Si l’ONU était une affaire commerciale, tous ses dirigeants seraient en prison.” L’article disait : “L’ONU est en faillite. Au dire des trésoriers, s’il s’agissait d’une entreprise commerciale, ils seraient probablement en prison pour avoir puisé dans des fonds en dépôt et dans d’autres comptes spéciaux pour payer les salaires mensuels et couvrir les autres frais de fonctionnement indispensables.” Monsieur Thant a dit : “Nous vivons littéralement au jour le jour. En fait, nous en sommes arrivés au point où l’on peut sérieusement se demander si nous serons en mesure de continuer à exercer nos activités courantes — encore moins de prendre de nouvelles initiatives ou d’étendre notre programme.”
Le chômage monte en flèche en Grande-Bretagne
La Grande-Bretagne affronte le plus grave problème de chômage depuis la grande dépression des années 1930. À la fin de novembre dernier, le nombre des chômeurs avait presque atteint le million.
Combien en sont affectés ?
Le Dr R. D. Catterall de Londres, considéré comme l’une des autorités mondiales les plus éminentes pour les maladies vénériennes, estime qu’en 1970 il y avait 250 millions de cas dans le monde. Il attribue cette extension rapide à la tolérance manifestée actuellement à l’égard des questions sexuelles, à l’immunité que les bactéries ont acquise contre l’action des médicaments dans certaines formes de maladies vénériennes, à l’ignorance du corps médical et du public, et aussi aux pilules contraceptives qui n’offrent aucune protection contre l’infection. Si l’on en croit ce bilan, une personne sur quatorze a contracté une telle maladie.
Des goûts dépravés
Un article illustré de photographies paru dans la Neue Illustrierte Revue a parlé des “nouveaux riches cannibales de Düsseldorf”. Il déclare : “C’est avec des plaisanteries d’un goût douteux que les ‘nouveaux riches’ de Düsseldorf se sont assis devant un macabre repas aux chandelles : ‘Que puis-je vous offrir ? Peut-être un morceau de tête humaine ?’ Ce morceau de tête humaine est arrosé de sang de bœuf. Et au dessert on a servi aux femmes un membre viril, fait de banane et de fruits confits ; les hommes ont reçu une pâtisserie ayant la forme d’organes génitaux féminins.” La tête façonnée avec de la pâte avait pour yeux des champignons ; elle était décorée de truffes et coiffée de cervelle de veau. La nouveauté la plus récente est un dessert fait de chocolat suisse présenté sous la forme d’un fœtus humain de cinq mois. Dans l’antique Rome décadente on ne faisait pas mieux !
La crise du cinéma aux États-Unis
Le nombre d’entrées, qui était d’environ 80 millions en 1946, est tombé à 21 millions en 1963, et les dernières statistiques indiquent qu’actuellement il n’atteint pas les 18 millions. On accuse principalement la télévision. La qualité des films a également baissé, un nombre croissant de cinémas projetant des films qui vantent la violence et l’impureté sexuelle. Le président d’une chaîne de salles de spectacle a déclaré : “Nous subissons les conséquences de la plus grande pénurie de films de qualité jamais vue depuis 15 ans.”.
L’amour doit s’exprimer
Depuis quelque temps, des experts en pédiatrie ont compris que les enfants ont besoin de l’amour de leurs parents. Ils se rendent mieux compte à présent que cet amour doit être démontré, et pas seulement ressenti. Des paroles affectueuses, une étreinte, et le fait de tenir fermement mais gentiment la main d’un bébé, contribuent à combler ses besoins affectifs physiques.
Diminution des retombées
Dans les dernières années 1940 et au cours de la décade 1950, les essais d’armes nucléaires ont répandu des millions de tonnes de débris radioactifs dans l’atmosphère. Dans les premières années 1960, on a constaté une accumulation alarmante de strontium 90 et de césium 137 dans certaines denrées et dans le lait. Cependant, en 1963 les États-Unis et l’URSS signèrent un accord, s’engageant à cesser les essais d’armes nucléaires dans l’atmosphère. Depuis lors, les retombées de particules radioactives ont diminué, à l’exception d’une légère augmentation après les essais français et chinois. Les laboratoires britanniques de Harwell signalent que la quantité de strontium 90 qui s’est déposée sur la terre l’année dernière n’atteignait que le vingtième de la quantité qui était tombée en 1963.