Les problèmes sont-ils en passe d’être résolus ?
UNE vie où les problèmes actuels ont tous disparu ? Mais comment cela se fera-t-il ? Quand nous regardons le monde, nous ne voyons que des problèmes qui s’aggravent.
Par exemple, dans presque tous les pays sévit une crise économique. Des millions d’hommes ont du mal à trouver du travail. Les dettes n’ont jamais été aussi élevées. Les pères de famille se demandent comment ils pourront subvenir aux besoins des leurs. Les mères de famille voient les prix augmenter sans cesse et ont du mal à joindre les deux bouts. Quant aux personnes âgées qui vivent dans les pays dits prospères, plus de la moitié d’entre elles sont dans la misère. La faim et l’analphabétisme augmentent dans les pays pauvres.
Même les plus grands économistes du monde sont incapables de concevoir un système qui assure une prospérité durable pour tous. Tout ce qu’ils arrivent à faire, c’est de colmater les brèches, sans pouvoir empêcher les crises.
La vie de famille disparaît
La vie familiale, elle aussi, est en pleine crise. Dans un pays après l’autre on enregistre une montée en flèche du nombre des divorces. Rien qu’aux États-Unis il y a eu plus d’un million de divorces l’année dernière.
Voici ce qu’écrit une femme qui se trouve dans une situation devenue courante à notre époque : “Je suis très malheureuse. Mon mari ne s’occupe de rien. Nous avons un fils qui est marié. Il vient rarement à la maison et, quand il nous fait une courte visite, il ne me témoigne pas beaucoup d’égards. Maintenant, avec les années qui passent, ma solitude devient de plus en plus grande. Je me sens toute seule dans le monde. Je me demande ce qu’il faut faire pour retrouver intérêt à la vie.” Nombreuses sont les personnes qui éprouvent les mêmes sentiments.
Quant aux parents, leurs soucis sont accrus. Leurs enfants doivent affronter des problèmes que n’ont pas connus les jeunes générations du passé. Les jeunes de notre temps voient que le monde est devenu une véritable jungle et ils prennent peur ou sont saisis de dégoût. Voici ce qu’a déclaré un représentant du monde étudiant dans un discours qu’il prononça à la fin de ses études : “Aujourd’hui, alors que nous allons quitter l’école, nous avons l’impression d’avoir travaillé pour rien, et cela nous désespère.”
Qui saura conseiller les parents ? À qui peuvent-ils s’adresser ? Voici ce que dit un article qui a paru dans le New York Times : “Depuis plus d’un siècle les parents sont submergés sous un flot de conseils. Médecins, infirmières, enseignants et théologiens, tous les ont conseillés et, au cours des dernières décennies, les psychologues et les psychanalystes sont venus grossir les rangs des conseilleurs. Mais regardons d’un peu plus près cette avalanche de bons conseils. Que constatons-nous ? Que le plus souvent ils sont contradictoires. Pitié donc pour les pauvres parents ! Plus ils demanderont de conseils, plus ils seront désorientés.”
La science pose des problèmes
À une certaine époque on a cru que la science serait la panacée, qu’elle hâterait l’avènement d’un monde meilleur et qu’elle fournirait aux hommes les moyens de résoudre leurs problèmes. Mais de l’aveu même des savants, la science crée souvent plus de problèmes qu’elle n’en résout.
Par exemple, on peut mesurer la déception des hommes de science quand on relit ces lignes qui ont paru dans un organe scientifique de juillet 1899 (Scientific American). Cette publication annonçait que l’automobile “aurait une bonne influence sur la vie urbaine”. Elle parlait de “véhicules munis de pneus et circulant à grande vitesse et sans bruit dans des rues bien propres, sans poussière et sans odeur désagréable. Leur apparition fera disparaître l’agitation et les agressions de la vie urbaine moderne”.
Cette prédiction ne nous fait-elle pas rire aujourd’hui ? C’est le contraire qui s’est produit. Et n’oublions pas les dizaines de milliers de morts et les millions de blessés que l’automobile fait chaque année.
Les inventeurs aussi ont exprimé leur déception en voyant s’écrouler leurs rêves d’un monde meilleur. En 1942, pendant la Seconde Guerre mondiale, Orville Wright, celui qui, avec son frère Wilbur, conçut l’aéroplane, a écrit ces lignes à Henry Ford père, celui qui a conçu la construction en série de l’automobile : “Wilbur et moi pensions que l’aéroplane hâterait l’avènement de la paix. C’est le contraire qui semble s’être produit. Je crois que lorsque vous avez lancé la construction en série, une des grandes inventions du siècle, vous ne vous doutiez guère que le procédé servirait à la fabrication des tanks et contribuerait à la destruction du monde. Il semble qu’on ne puisse rien inventer d’utile sans que quelqu’un ne détourne l’invention de son but.”
Le monde de la médecine éprouve les mêmes déceptions. Il fut un temps où l’on croyait que la médecine moderne saurait vaincre la maladie et qu’elle contribuerait à l’inauguration d’un monde meilleur. Mais la maladie n’a pas été vaincue. Et pas seulement cela, mais les fléaux les plus terribles, tels que le cancer et les maladies cardiaques, étendent leurs ravages. Les remèdes ne produisent pas toujours les résultats escomptés. Aux États-Unis, chaque année, plus de trente mille personnes meurent victimes directes des remèdes prescrits par les médecins et dix fois plus de gens souffrent de leurs effets nocifs.
La paix est absente
Et que dire d’un monde de paix totale, d’un monde sans serrures, sans forces de police, sans armées et sans engins de destruction ? Jamais le monde ne s’est trouvé plus éloigné de ce but ! La criminalité bat tous les records. Les nations dépensent chaque année 300 milliards de dollars pour l’armement. Les conflits se succèdent. Qui soutiendra que les dirigeants humains sont en train d’instaurer une paix mondiale permanente ?
Vers la fin du siècle dernier et au début du vingtième siècle, de nombreux dirigeants annonçaient une ère de paix et de prospérité. Voici ce que nous dit une encyclopédie : “Avant 1914, même les théologiens croyaient, comme tous les gens instruits et cultivés d’ailleurs, que le monde allait vers des jours meilleurs. Pour les esprits les plus nobles de l’ancienne génération, 1914 fut un choc dont ils ne se remirent jamais.” En 1914, le monde se trouva plongé dans la plus horrible guerre de l’époque, une guerre qui démentait les belles prédictions qu’on avait faites. Et la Seconde Guerre mondiale fut pire encore. Selon les statistiques, elle fit 55 millions de morts !
En outre, ces dernières années, les scandales n’ont épargné ni les sphères gouvernementales ni le monde des affaires. Rien d’étonnant donc que les hommes perdent la foi dans les institutions humaines, ainsi que l’attestent les divers sondages. Beaucoup de gens pensent que les institutions qui avaient naguère leur confiance ne résolvent pas leurs problèmes, mais que souvent elles les aggravent.
Le plus démoralisant dans tout cela, c’est que parmi tous ces problèmes qui font souffrir les gens, un grand nombre échappe totalement à leur action. Aussi ne faut-il pas être surpris de voir croître l’anxiété. Aux États-Unis, on a établi l’année dernière plus de 57 millions d’ordonnances (ce qui représente des milliards de pilules) pour un seul et même médicament : un tranquillisant.
Ce qui ressort de tout cela, c’est que les hommes sont incapables de créer le genre de vie qu’ils souhaiteraient connaître, le genre de vie que nous avons décrit plus haut. Ne soyons donc pas surpris de lire dans le Psaume 146, verset 3: “Ne mettez pas votre confiance dans les nobles, ni dans le fils de l’homme terrestre, à qui n’appartient point le salut.”