Coup d’œil sur le monde
L’économie soviétique
Lors du XXVe congrès du parti communiste soviétique, M. Brejnev a souligné la nécessité d’améliorer la productivité et la qualité du travail. Il a également avoué que pendant le plan quinquennal en cours il y aurait une réduction des rythmes de croissance dans le domaine de l’industrie lourde et dans la production des biens de consommation. C’est là une confirmation que l’économie soviétique n’a pas échappé à la crise économique mondiale, quoique pour des raisons différentes, notamment le désastre de l’agriculture soviétique en 1975. La motivation des ouvriers est un autre problème de l’économie en URSS, ce qui explique sans doute pourquoi M. Brejnev a parlé de la nécessité d’améliorer la qualité du travail. En effet, on n’a promis aux ouvriers industriels et aux employés (les groupes sociaux les plus privilégiés) qu’une augmentation des salaires de 17 pour cent en cinq ans. Même si cette promesse se réalise, le salaire moyen de ce groupe n’atteindra que 170 roubles (environ 1 010 francs français). Quant aux ouvriers agricoles, on leur promet une augmentation de 26 pour cent en cinq ans, ce qui portera leur salaire à 116 roubles (692 fr. français) en 1980. Heureusement pour l’économie soviétique, la récolte des céréales a atteint en 1976 un chiffre record, mais la production des pommes de terre, des betteraves à sucre et des produits laitiers a baissé. Pour y remédier, plus de 27 pour cent des investissements seront consacrés à l’agriculture pendant les prochaines années. Selon M. Baïbakov, président du Gosplan, ces mesures devraient permettre à la production agricole en URSS d’atteindre en 1980 les résultats obtenus en 1975 par l’agriculture américaine.
Boycottage du café
La hausse des cours du café sur les marchés mondiaux a eu pour conséquence une augmentation des prix au détail, si bien que dans certains pays le prix du café a triplé en l’espace d’une année. La hausse des cours ne serait pas due simplement à la loi de l’offre et de la demande. Certaines des nations productrices pratiquent purement et simplement la spéculation. Par exemple, le Brésil, qui est le premier producteur mondial de café, intervient discrètement sur les marchés, pour soutenir les cours. Pour se défendre contre le prix élevé du café, le public américain et canadien organise un boycottage de ce produit. À New York, le Bureau de défense des consommateurs a lancé dernièrement une consigne de boycottage qui a été suivie par plusieurs chaînes de magasins de détail. Les associations de consommateurs d’outre-Atlantique recommandent à leurs adhérents de remplacer le café par le thé. Mais cela résoudra-t-il le problème ? En effet, dans son Bulletin, la Chase Manhattan Bank signale qu’un glissement de la consommation du café vers le thé pourrait entraîner une flambée des cours de ce dernier produit. Or, les prix du thé ne font l’objet d’aucune réglementation mondiale, et ils ont déjà augmenté de 30 pour cent l’année dernière !
Gelée “providentielle”
La vague de froid qui s’est abattue l’hiver dernier sur les États-Unis n’a pas été un malheur pour tous. En effet, la Floride, grosse productrice d’agrumes, a été proclamée zone sinistrée, si bien que certains cultivateurs s’en tireront à meilleur compte que si le temps avait été plus clément. À ce sujet, le New York Times a écrit : “Pour les producteurs d’agrumes, les gelées qui ont détruit de 15 à 40 pour cent de leurs récoltes ont été une bénédiction déguisée. (...) ‘La mère nature a apporté la correction qui nous était nécessaire, dit l’un d’eux. Elle a fait ce que nous n’étions pas à même de faire : contrôler la surproduction.’ (...) Avant les gelées, la récolte avait été estimée à près de 219 millions de caisses de 40 kilos. (...) Avec les pertes dues aux gelées, il devrait rester encore cette année une récolte de l’ordre de 175 à 180 millions de caisses, chiffre bien plus proche de la demande que celui de la récolte escomptée avant les gelées. Et les prix montent déjà ! (...) Les ménagères paieront un peu plus cher les agrumes au supermarché, mais les producteurs pourront peut-être terminer l’année avec des bénéfices et non des déficits.”
Plan de sauvetage de la Méditerranée
Sous l’égide du Programme des Nations unies pour l’environnement, les représentants de seize pays riverains de la Méditerranée se sont réunis récemment à Athènes pour établir une réglementation commune à propos du déversement des effluents en mer à partir du littoral. Ces experts sont tombés d’accord pour interdire le déversement de substances nocives comme le mercure, le cadmium, le pétrole et les déchets radioactifs. Les prises de pêches sont partout en diminution en Méditerranée. Le premier responsable est la pollution. Par exemple, les pétroliers à eux seuls déversent chaque année sur la surface de la Méditerranée trois millions de tonnes de mazout, dont une bonne partie s’échoue sur les plages. Puis il y a les usines des pays industrialisés, qui, pendant des années, ont considéré la Méditerranée comme une “poubelle” pratique. L’affaire est de taille, car les dix-huit pays riverains comptent 250 millions d’habitants. Il semble qu’ils aient enfin compris que l’erreur d’un seul sera inévitablement payée plus tard par tous les autres.
Les montres électroniques avancent
En 1976, le marché mondial des montres électroniques à quartz a continué son essor. En effet, les ventes de montres ont plus que quadruplé, passant de 3 500 000 à 15 millions de pièces, soit environ 6,5 pour cent du marché total. La Suisse, première productrice mondiale de montres, s’est laissé dépasser dans le domaine des montres électroniques par les États-Unis et le Japon. Elle n’a vendu que 2 millions de ces montres, alors que les Américains en ont vendu 7 millions, et les Japonais, 5,5 millions. La France vient loin derrière, avec 500 000 montres électroniques. Certes, ces dernières ne représentent encore qu’un faible pourcentage du marché horloger total, mais tout indique que l’essor prodigieux de cette nouvelle industrie se poursuivra. Décidément, en raison de leur bas prix et de leur précision, les montres électroniques... avancent.
Moscou joue la carte “paix et sécurité”
Sous le titre “Moscou insiste sur l’importance de la ‘première corbeille’ — paix et sécurité — d’Helsinki”, Le Monde a déclaré dernièrement : “À deux reprises en moins de vingt-quatre heures, l’Union soviétique a manifesté son inquiétude à propos de la conférence de Belgrade, qui devrait permettre, à partir de la mi-juin, de dresser un premier bilan de la mise en application de l’accord d’Helsinki. Dans deux commentaires, l’URSS réaffirme que la conférence de Belgrade ne doit pas se transformer ‘en une arène de disputes propagandistes’, mais doit, au contraire, constituer ‘un forum constructif consacré au développement de la coopération pacifique’ et à la définition de ‘nouveaux objectifs pour la détente en Europe’. Ces deux commentaires s’en prennent aux milieux ‘réactionnaires’ d’Occident, accusés d’avoir déclenché ‘une campagne calomniatrice contre les pays socialistes’ et qui chercheraient ‘à falsifier l’accord d’Helsinki’, en privilégiant la troisième ‘corbeille’, qui est consacrée aux problèmes de l’information et des échanges humains. Selon Tass, ‘la partie fondamentale de l’accord d’Helsinki’ n’est nullement constituée par cette troisième corbeille, mais par la première, qui traite du renforcement de la sécurité et de la paix en Europe.” Ce qui n’empêchera pas l’Union soviétique de consacrer aux dépenses militaires en 1977 la somme de 17,2 milliards de roubles, soit 7,2 pour cent de l’ensemble de son budget.
Le bingo dans les lieux de culte
Le Figaro a publié dernièrement le rapport suivant : “Venu des USA, le bingo [sorte de loto], un jeu de hasard, un jeu d’argent, fleurit aujourd’hui au Canada. En 1975, 78 paroisses catholiques de Montréal ont recueilli 2 800 000 dollars (soit environ plus d’un milliard d’anciens francs), grâce à l’organisation de tels jeux. Soixante pour cent de ces paroisses joueuses ont épongé leurs dettes, et 55 pour cent d’entre elles ont même établi un fonds de réserve qui dépasse 100 000 dollars pour neuf d’entre elles. Ces paroisses estiment avoir résolu ainsi une ‘question de vie ou de mort’... financière. (...) Dans l’impossibilité de résorber cette puissante institution financière, qui a dans l’Église [catholique] du Canada une importance analogue à celle du tiercé à l’échelle de l’État en France, le comité d’étude sur les bingos, créé en septembre 1975 par l’archevêque de Montréal, recommande qu’on interdise les bingos dans les lieux de culte, qu’il n’y ait pas plus d’un bingo par semaine dans les locaux paroissiaux.” Sans commentaire !
L’alimentation et le cancer
D’après un rapport publié récemment dans la Gazette de Lausanne, “en Europe, on estime que 14 millions de personnes mourront du cancer pendant la présente décennie, soit jusqu’en 1980”. Or, Le Monde de la Médecine du 16 février 1977 a publié un article qui déclarait notamment. “Les études du célèbre cancérologue anglais Burkitt établissent un lien entre la pauvreté des régimes occidentaux en fibres alimentaires et le développement d’un certain nombre de ‘maladies de civilisation’, au premier rang desquelles les affections intestinales, cancéreuses ou non.” Puis, commentant une thèse de doctorat, le même journal écrit sous le titre “De la table au cancer” : “Il apparaît, comme l’affirmait Burkitt, que les fibres et la cellulose contenues dans les fruits, les légumes et les céréales jouent un rôle protecteur vis-à-vis d’un certain nombre de cancers.”