BIBLIOTHÈQUE EN LIGNE Watchtower
Watchtower
BIBLIOTHÈQUE EN LIGNE
Français
  • BIBLE
  • PUBLICATIONS
  • RÉUNIONS
  • g80 22/11 p. 24-26
  • Du cuir au sac à main

Aucune vidéo n'est disponible pour cette sélection.

Il y a eu un problème lors du chargement de la vidéo.

  • Du cuir au sac à main
  • Réveillez-vous ! 1980
  • Intertitres
  • Le travail de rivière
  • Le tannage
  • Le “corroyage” et le “finissage”
  • La coupe et la fabrication
Réveillez-vous ! 1980
g80 22/11 p. 24-26

Du cuir au sac à main

De notre correspondant en France

LE VOYAGEUR qui arrive à Graulhet est accueilli par ce panneau: “GRAULHET, LA CAPITALE MONDIALE DE LA PEAU, VOUS SOUHAITE LA BIENVENUE.” Cette petite ville du sud-ouest de la France regroupe en effet une centaine de mégisseries, chamoiseries et maroquineries, et possède une manufacture de vêtements de peau et divers ateliers à domicile. La corporation locale façonne chaque année en moyenne quelque 30 millions de peaux tannées de mouton, métis ou chèvre qui vont servir à confectionner des chaussures, de la maroquinerie, des vêtements et des revêtements d’ameublement. Une bonne partie de cette production va être exportée dans le monde entier.

Glissons rapidement sur les étapes qui transforment un gentil mouton en peau “en poil”, intrigués que nous sommes par les opérations qui vont faire de ce charmant animal une jolie paire de gants ou un ravissant sac à main. Des “longs vêtements de peau” de nos premiers parents aux matériaux synthétiques utilisés pour équiper les cosmonautes, le chemin n’est pas si long qu’on pourrait le croire, puisqu’il a pour unique étape le travail du cuir. — Gen. 3:21.

Approchons-​nous donc d’une mégisserie. Si vous ne l’avez pas reconnue à son “séchoir” aéré et haut sur pieds, vous devinerez de toute façon que l’on y travaille le cuir, à l’odeur âcre qui saisit à la gorge dès que l’on franchit le seuil de l’établissement. L’accueil est sympathique, et un contremaître va se prêter complaisamment à nous servir de guide.

Le travail de rivière

Lorsque les peaux arrivent à la mégisserie, en tonneaux ou en vrac par gros paquets, elles sont déjà salées ou séchées pour empêcher leur putréfaction. Celles du pays sont en général salées. Par contre, les peaux d’Afrique du Sud, d’Australie, d’Argentine, etc., sont séchées après avoir été trempées dans des bains insecticides qui permettent de les conserver plus longtemps. Toutes les activités qui vont suivre constituent les “travaux de rivière”, du fait que les peaussiers opéraient jadis dans l’eau. Ces robustes ouvriers ne doivent pas craindre de se mouiller! On comprend mieux pourquoi les tanneries d’autrefois étaient situées près d’un cours d’eau ou en bord de mer, comme celle de Simon, à Joppé (Actes 10:5, 6). Ici, la rivière porte le nom de Dadou.

Le guide nous explique que la première opération que subissent les peaux présentées au travail de rivière est le reverdissage, qui a pour objet de leur redonner leur teneur initiale en eau et d’éliminer les souillures de toute nature ainsi que le sel, si l’on s’en est servi pour la conservation. L’opération est délicate, car une peau insuffisamment reverdie ne prend pas le tannage. Les peaux sont donc placées dans de grandes cuves ouvertes et brassées régulièrement pendant plusieurs jours.

Les opérations suivantes vont réclamer beaucoup de manutentions, car il ne faut surtout pas abîmer la matière première. Elles s’effectuent dans de grands tonneaux en bois de deux à quatre mètres de diamètre: les foulons. Des chevilles font saillie à l’intérieur des tonneaux et aident au brassage de quelque 60 à 100 douzaines de peaux, voire davantage, auxquelles on a ajouté les produits nécessaires au fur et à mesure des étapes qui précèdent le tannage. Les foulons tournent lentement, pendant plusieurs jours, en fonction de la qualité de la peau que l’on veut obtenir.

Les peaux sont ensuite soumises à l’action d’un bain de chaux et de sulfure de sodium qui provoque le relâchement du poil et permet l’ébourrage, c’est-à-dire l’élimination du poil et des résidus épidermiques. Autrefois, cette opération se faisait à la main. L’ouvrier plaçait la peau sur un chevalet et, à l’aide d’un ébourroir, couteau doté d’une lame incurvée de 30 à 40 centimètres qu’il tenait à chaque extrémité, il grattait les poils et l’épiderme jusqu’à l’apparition de la fleur du derme, la fine pellicule de peau qui porte l’épiderme et les poils. Aujourd’hui, grâce à la machine, une ébourreuse permet d’effectuer en même temps le pelanage, qui va assouplir la peau en la soumettant à l’action du lait de chaux, dont la présence entraîne une modification de structure des fibres du derme.

Il faut ensuite débarrasser l’autre côté de la peau des chairs qui y adhèrent ainsi que du tissu adipeux qui ne doivent pas être tannés. C’est l’écharnage. Puis on purgera les peaux de la chaux et de la soude dont elles ont été imprégnées durant le pelanage. Ce déchaulage se réalise dans des bains d’acide faible (par exemple de l’acide acétique) et toujours dans les tonneaux à fouler.

Une fois préparée pour le tannage par le “travail de rivière”, la peau est réduite à son derme. C’est la “peau en tripes”. Il ne reste plus qu’à vérifier et classer les peaux en fonction de leur qualité. On les laissera égoutter pendant une semaine, puis on les présentera une à une devant un puissant éclairage qui permettra de discerner leurs qualités, de même que leurs défauts, tels que les griffures d’épines et les cicatrices qui proviennent des maladresses commises lors du dépouillage de l’animal.

Le tannage

Nous suivons notre guide, qui va nous montrer à présent l’endroit où l’on prépare les peaux pour les rendre imputrescibles à l’humidité tout en leur conservant de la souplesse à l’état sec: c’est le tannage, activité qui se déroule au même niveau que les précédentes, au rez-de-chaussée de la mégisserie, toujours près des foulons. On emploie des tannants aussi bien d’origine végétale que minérale ou organique, explique le guide. Jadis, en dehors du tannage végétal, avec du tan ou d’autres écorces, on pratiquait aussi en ganterie le mégissage ou tannage à l’alun, ou encore le chamoisage, dans lequel interviennent des huiles de poisson. En ce temps-​là, les secrets de fabrication étaient bien gardés.

Quel que soit le procédé employé, l’idée qui préside au tannage est de combiner le collagène, la substance intercellulaire du tissu conjonctif, avec d’autres produits végétaux (écorce de chêne), minéraux (sels de chrome ou d’aluminium, aluns), organiques (formol, quinol) ou synthétiques (naphtol, quinone). Avant que le tannage ait rendu le derme imputrescible, souple et perméable à l’air, il peut s’écouler de quelques heures, avec le tannage au chrome, à quelques mois, dans le tannage à l’écorce de chêne.

Le “corroyage” et le “finissage”

Le tannage est terminé, mais il reste à préparer les cuirs en croûte et à assouplir le cuir tanné. On va donc sortir les peaux des liqueurs tannantes et les soumettre au corroyage et au finissage, toujours dans les foulons, mais en l’absence d’eau.

On commence par la nourriture, qui a pour but d’imprégner le tissu fibreux de matières grasses, comme des huiles de poisson, de manière à communiquer au cuir les qualités de souplesse, d’imperméabilité et de résistance voulues.

Contrairement à ce que laisse entendre son nom, l’opération suivante, la mise au vent, n’a nullement pour but de sécher le cuir. Il s’agit de transformer la surface bombée du cuir, puisque la peau qui recouvre l’animal épouse naturellement sa forme, en une surface plane. Pour cela, nous explique le guide, on fait passer la peau entre deux cylindres, l’un de surface unie, l’autre doté de rayures hélicoïdales. Il ne reste plus ensuite qu’à poncer le côté “chair” pour obtenir une peau de velours.

On procède alors à la mise en teinture en immergeant de nouveau les peaux dans les foulons, puis on les sort de ces fameux tonneaux pour les exposer à la lumière et à l’air. Après avoir tendu les peaux sur des cadres, on les met au séchoir mécanique.

Les dernières opérations nous amènent à grimper d’un étage dans la mégisserie. Il s’agit en effet du palissonnage, qui lisse la “fleur” du derme en frottant vigoureusement le cuir au moyen de cylindres, ce qui lui rend sa souplesse et lui donne un aspect brillant et très uni. Pour terminer, une presse permet d’imprimer à la peau des grains artificiels à l’aide de plaques gravées. C’est le satinage, grâce auquel on obtient aussi bien une peau qui imite le porc que le crocodile, le box, etc., ou bien qui prend un aspect glacé. Nous ne sommes pas encore arrivés à un sac à main, mais, à ce stade, nous n’en sommes plus très loin.

La coupe et la fabrication

Quittons ce bâtiment pour pénétrer dans l’atelier où se fabriquent les articles de maroquinerie. Quelle atmosphère différente! Cela sent bon le cuir! Ici, le travail est moins pénible, mais plus minutieux, aussi le personnel comprend-​il en majorité des femmes.

C’est l’occasion d’admirer les talents de la coupeuse, dont le rôle est primordial, puisqu’elle doit posséder assez de jugement et d’expérience pour tirer le meilleur parti de la surface des peaux tout en tenant compte de leur qualité. Son travail consiste à disposer des emporte-pièce sur le cuir et à le découper à l’aide d’une presse hydraulique. Les différents morceaux sont ensuite assemblés et cousus à la machine. De là vont sortir des portefeuilles, des serviettes, des sacs de voyage et surtout les ravissants sacs à main qui ont motivé notre venue.

La visite est terminée! Déjà? Il est vrai que nous venons d’observer en quelques minutes diverses phases de la préparation de la peau qui exigent en réalité plusieurs mois.

L’apparition des matériaux synthétiques a opposé le cuir à de redoutables concurrents. Mais, provenant d’une matière vivante, le cuir possède des propriétés uniques, et sa suprématie ne risque d’être sérieusement ébranlée que le jour où un éleveur présentera un mouton synthétique...

    Publications françaises (1950-2025)
    Se déconnecter
    Se connecter
    • Français
    • Partager
    • Préférences
    • Copyright © 2025 Watch Tower Bible and Tract Society of Pennsylvania
    • Conditions d’utilisation
    • Règles de confidentialité
    • Paramètres de confidentialité
    • JW.ORG
    • Se connecter
    Partager