Coup d’œil sur le monde
“Un taudis de querelleurs et de radoteurs”
Dans un document intitulé “Rapport sur l’état du monde” et destiné à l’Assemblée générale pour le quarantième anniversaire des Nations unies, M. Javier Pérez de Cuéllar, le secrétaire général, avoue ses craintes quant à l’avenir de l’organisation. Après avoir rappelé que “ce qui s’est passé depuis [1945] est très en deçà de la vision des pères fondateurs”, il poursuit en expliquant que, si les États ne sont pas prêts à coopérer efficacement, en faisant par exemple passer au second plan leurs intérêts nationaux, “les fondations prometteuses érigées grâce à un dur labeur et beaucoup de réflexion finiront par dégénérer en un taudis de querelleurs et de radoteurs, terrain d’élection de nouveaux troubles et de désastres sans fin”.
Les craintes de M. de Cuéllar pourraient-elles se réaliser? Selon le journal Le Monde, parmi les “‘problèmes principaux’ (Afrique australe, guerre Iran-Irak, Proche-Orient et Chypre), M. Pérez de Cuéllar invite le Conseil [de sécurité] à choisir l’un des moins difficiles à résoudre et à y consacrer toute son énergie ainsi que toutes les ressources de la charte, jusqu’à son règlement définitif. Selon le sous-secrétaire général chargé des affaires politiques spéciales, M. Brian Urquart, ‘cela n’a jamais été fait auparavant’”.
Ils n’ont pas su résister au nazisme
Réunis à Düsseldorf (République fédérale d’Allemagne) pour un débat sur le thème de la résistance au nazisme, des représentants de l’Église catholique ont été stupéfaits des propos tenus par le prélat de la ville, Mgr Klinkhammer, âgé de 83 ans. Selon un article publié par le Rheinische Post, il a déclaré “qu’il savait très précisément quels étaient ceux qui, dans l’Église, n’avaient pas su résister au nazisme. Sans prendre de gants, il a accusé nommément les principaux responsables de l’épiscopat allemand de l’époque, à savoir les cardinaux Faulhaber de Munich, Bertram de Breslau, Schulte et Frings de Cologne, d’avoir été ‘tout sauf des résistants’”. L’article poursuit: “S’appuyant sur de nombreuses citations de sermons, de lettres pastorales, de télégrammes de félicitations à Hitler, ainsi que sur d’autres documents issus de ces évêques allemands, ce prélat a pu montrer que ces dirigeants, à l’encontre de ce que souhaitaient nombre de prêtres et quelques laïcs, ont non seulement été hostiles à toute opposition aux nazis une fois que ceux-ci furent arrivés au pouvoir, mais ils ont au contraire vu en ces derniers ‘le seul espoir d’échapper au socialisme et au communisme’.”
De nouveaux codes génétiques
D’après la revue Science Digest, “les biologistes, depuis qu’ils ont brisé le code génétique dans les années soixante, ont toujours noté avec beaucoup de satisfaction que tous les organismes qu’ils étudiaient utilisaient le même code”. Toutefois, des biologistes des États-Unis, d’Europe et du Japon ont récemment découvert, indépendamment les uns des autres, deux variations du code génétique ‘standard’, variations présentes chez au moins cinq espèces d’organismes unicellulaires. “La simple existence de ces différences représente un sérieux défi pour les évolutionnistes”, précise le rapport. En effet, selon M. John Preer, responsable de l’un des groupes de chercheurs américains qui ont fait cette découverte, “il est difficile d’imaginer comment un code génétique a pu évoluer en un autre code génétique sans tout détruire à l’intérieur de la cellule”.
Conseils aux voyageurs
On conseille souvent aux touristes qui se rendent dans les pays en voie de développement de ne pas boire d’eau s’ils veulent éviter d’attraper des infections intestinales. D’autres personnes suggèrent comme mesure préventive d’ajouter à l’eau une bonne dose d’alcool. Toutefois, d’après des chercheurs de l’université du Texas, ces mesures n’offrent pas une protection absolue. Selon le docteur DuPont, l’un de ces spécialistes, ‘la dose d’alcool à ajouter pour détruire les bactéries responsables des diarrhées devrait être si élevée’ que cette recommandation n’est ‘pas vraiment valable’. Ce médecin ajoute que, plus que l’eau, c’est la nourriture qui est responsable des infections intestinales chez les touristes. Il conseille donc, pour de tels voyages, de se limiter aux plats chauds cuits à la vapeur, aux agrumes, à des aliments sans eau, comme le pain ou les galettes, et à des substances sucrées, comme les gelées de fruits.
Publicité et délinquance
Aux États-Unis, quatre cents chaînes de télévision ont diffusé l’été dernier des spots publicitaires de trente secondes pour dénoncer la passivité des citoyens devant la criminalité et pour les inciter à mieux coopérer avec les pouvoirs publics. Le journal Le Figaro, qui publie cette information, précise qu’“un tiers au moins des agressions et des cambriolages [perpétrés aux États-Unis] aurait échoué si le voisinage des victimes s’était mobilisé”. Chaque spot publicitaire se terminait par ces paroles: “Merci de votre complicité, elle nous a permis de réussir.” L’article du journal précise que ‘la projection de spots devrait se poursuivre avec un nouveau slogan: “Si vous n’avez pas le courage de réagir vous-mêmes, ayez au moins celui de prévenir la police.”’ Cette idée a fait son chemin et, en France, le Conseil national pour la prévention de la délinquance a entrepris le lancement d’une campagne similaire.
Tabagisme au féminin
En quête de marchés plus vastes, l’industrie du tabac exerce des pressions de plus en plus fortes sur les femmes pour les inciter à fumer. Selon le Daily Post de Liverpool (Angleterre), chaque magazine anglais contient en moyenne douze pages de publicité pour la cigarette. Le tabac représente-t-il un réel danger pour les femmes? En Écosse, le cancer du poumon, souvent associé à l’usage du tabac, est la principale cause de décès chez les femmes de plus de 55 ans. Selon l’Association médicale britannique, le tabac a été responsable, en 1983, de la mort de 33 000 femmes en Grande-Bretagne. Cette même association signale aussi que de récents travaux confirment la corrélation qui existe entre l’usage du tabac et le cancer du col de l’utérus. Pourtant, selon le docteur Bobbie Jacobson, beaucoup de femmes continuent de fumer par peur de prendre du poids si elles arrêtent.
Le stress et les maladies
Peut-on établir des liens entre tranquillité d’esprit et bonne santé? Oui, selon le périodique français Science et Vie, qui rappelle qu’“il y avait du vrai dans le discours de la sagesse des nations sur les méfaits du ‘mauvais sang’. Non seulement les étudiants en première année d’une école dentaire, étudiés par l’Anglais Baker, sont plus anxieux que les autres, ont des taux plus élevés de cortisol sérique et de lymphocytes ‘helpers’ (anti-infectieux) que ceux de deuxième année, mais les femmes atteintes de cancers du sein et qui ne s’en inquiètent pas trop ont deux fois plus de chances de survie que celles qui s’en alarment à l’excès, comme l’indiquent les études de Greer et de Shekelle”. Reprenant un article du périodique médical britannique Lancet, l’article rappelle que “les cadets des écoles militaires qui sont très tendus courent plus de risques d’attraper une mononucléose et, chez les femmes, les crises d’arthrite rhumatoïde sont souvent précédées par des mois de stress aigu”. Ces différentes découvertes dans le domaine médical rejoignent la déclaration biblique inspirée qui dit qu’“un cœur calme est la vie de l’organisme de chair”. — Proverbes 14:30.
Chirurgie et fermeture à glissière
Selon le New York Daily News, “un chirurgien de l’université du Maryland (États-Unis) a utilisé des fermetures à glissière au lieu de points de suture lors de 28 opérations du pancréas; il a pu ainsi réduire de façon très sensible le taux de mortalité chez ses patients les plus gravement atteints”. Ce médecin, le docteur Harlan Stone, a déclaré avoir opté pour ces fermetures de 20 centimètres de long — comme celles qu’on achète pour cinq francs français et qu’on monte sur les jupes — pour faciliter le changement des pansements internes. Le taux de guérison chez les patients les plus gravement atteints est passé de 10 à 90 pour cent, l’utilisation de ce nouveau procédé permettant de supprimer les nombreuses interventions chirurgicales nécessaires pour le changement des pansements.
Bataille autour d’un fœtus
En France, un pharmacien de Dijon opposé à l’avortement a eu l’idée de placer sur le comptoir de son magasin un bocal de formol contenant un fœtus de deux mois, bocal accompagné de cette inscription: “J’avais deux mois, deux bras, deux jambes, quand on m’a retiré la vie.” Le journal Le Monde rapporte la levée de boucliers que cette démarche n’a pas manqué de susciter. Les opposants manifestaient “leur indignation et leur inquiétude devant une telle pratique, malsaine et scandaleuse” et ont dénoncé cette “initiative [qui] culpabilise les femmes, déjà traumatisées lorsqu’elles doivent se faire avorter”. Au delà de l’aspect provocateur ou même choquant de cette initiative, on peut noter que même les partisans de l’avortement, pratique camouflée en France sous le nom d’IVG (interruption volontaire de grossesse), reconnaissent le caractère traumatisant de cette ‘intervention’ que la Bible met sur le même plan qu’un meurtre (Exode 21:22, 23). En France, plus de 180 000 avortements [déclarés] sont pratiqués chaque année.
Des résultats tirés par les cheveux?
L’analyse des cheveux s’est largement répandue aux États-Unis ces dernières années et fait l’objet d’un fructueux négoce. Ces examens sont fondés sur l’idée que le cheveu étant, dans une certaine mesure, le reflet de l’organisme dont il est issu, on peut donc tirer des conclusions médicales des analyses chimiques de ses constituants. Selon le journal Le Monde, un médecin américain, le docteur Stephen Barret, doute de la valeur scientifique de telles analyses. Voulant en savoir plus, il “s’est amusé à adresser à treize laboratoires américains des échantillons de cheveux prélevés chez deux adolescentes de dix-sept ans en parfaite santé. (...) Les résultats? Ils sont totalement fantaisistes et sans aucune valeur prédictive, explique en substance le docteur Barret. L’évaluation comparative ne laisse aucun doute. Les valeurs varient considérablement non seulement pour un même cheveu étudié dans différents laboratoires, mais aussi lorsqu’un même laboratoire analyse plusieurs fois le même cheveu. Les laboratoires n’hésitent pas, en outre, à évoquer les diagnostics médicaux les plus divers et les plus fantaisistes. (...) ‘Une telle utilisation commerciale des analyses de cheveu, conclut le docteur Barret, est scientifiquement infondée. C’est un gaspillage économique et c’est probablement illégal.’”