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  • Retour devant la Cour suprême de Jérusalem

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  • Retour devant la Cour suprême de Jérusalem
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Réveillez-vous ! 1994
g94 8/11 p. 12-15

Retour devant la Cour suprême de Jérusalem

DE NOTRE CORRESPONDANT EN ISRAËL

JÉSUS comparut devant le Sanhédrin, la plus haute juridiction de Jérusalem, lors d’un procès où sa vie était en jeu. Dans ces circonstances éprouvantes, il se montra un représentant courageux du Royaume de Dieu (Matthieu 26:57-68). Quelques semaines plus tard, ses disciples les plus proches durent se présenter devant le même tribunal. Ils y donnèrent un témoignage énergique à propos du Royaume de Dieu et de son Roi nommé. — Actes 4:5-21.

Quelques jours après, les apôtres étaient de nouveau traînés devant le Sanhédrin. C’est alors que la situation prit un tour inattendu. Malgré la formidable influence de ses pairs, Gamaliel, un des membres les plus respectés du tribunal, prit hardiment la défense des disciples de Jésus. Grâce à cette surprenante intervention, les accusés furent libérés. — Actes 5:27-42.

Ces comparutions réalisaient les paroles de Jésus consignées en Matthieu 10:16-18: “Voici que je vous envoie comme des brebis au milieu des loups; (...) ils vous livreront aux tribunaux locaux, (...) vous serez traînés devant des gouverneurs et des rois à cause de moi, en témoignage pour eux et pour les nations.” Bien que souvent incompris, les disciples de Jésus devinrent très connus dans tout Israël, et des milliers de Juifs du Ier siècle acceptèrent le message de Jésus (Actes 4:4; 6:7). Tout cela grâce à la prédication zélée des disciples juifs de Jésus, y compris à leurs témoignages courageux devant l’autorité judiciaire.

Aujourd’hui, en Israël, relativement peu de personnes connaissent les Témoins de Jéhovah, qui sont actuellement moins de 500 dans ce pays d’environ 5 millions d’habitants. Mais, en 1993, le cas d’un jeune Témoin a mis leurs activités en pleine lumière, tout en soulignant le lien historique qui existe entre les préjugés et la persécution dont ont été victimes les Juifs à leur époque et les Témoins de Jéhovah à la nôtre.

Naissance de la controverse

Ariel Feldman, un immigré juif de 17 ans venu de Russie et résidant à Haïfa, était un élève brillant, estimé de ses professeurs comme de ses camarades de classe.

À la suite d’une conversation fortuite dans la rue au moment de la guerre du Golfe, Ariel et sa famille ont commencé à étudier la Bible avec les Témoins de Jéhovah. Ariel s’est livré à des recherches profondes et à une comparaison minutieuse entre les enseignements du judaïsme et les explications bibliques qui lui étaient fournies. Jeune homme sérieux, il a fait de rapides progrès dans l’étude des Écritures et a été le premier de sa famille à être baptisé Témoin de Jéhovah.

Cela ne lui a valu aucune difficulté à l’école jusqu’au jour où, dans sa dernière année d’études secondaires, l’établissement a décidé d’entreprendre à titre expérimental un programme de préparation militaire. L’instruction était dispensée par des soldats, qui dirigeaient des exercices de combat. Jugeant que la participation active à ces cours violerait sa conscience éduquée par la Bible et la position de neutralité qui était la sienne en tant que Témoin de Jéhovah, Ariel a fait des efforts raisonnables pour expliquer sa position au proviseur, une femme (Ésaïe 2:2-4). Il lui a expliqué respectueusement qu’il était disposé à participer à toute autre activité scolaire durant ces heures, mais qu’il ne pouvait agir à l’encontre de ses croyances.

Bien qu’ayant manifesté dans un premier temps une certaine compréhension envers Ariel, le proviseur a estimé la requête irrecevable. Elle l’a donc placé devant un ultimatum: participer à l’entraînement ou être renvoyé de l’établissement. Ariel ne pouvait violer sa conscience. Le 31 janvier 1993, quelques mois seulement avant les examens, il a donc été officiellement renvoyé, sans qu’aucune autre possibilité ne lui soit proposée.

Une aide inattendue

Ariel a sollicité l’aide de l’Association de défense des droits civils en Israël, qui a accepté de s’occuper de son cas et lui a offert une assistance judiciaire gratuite. L’État juif d’Israël est une démocratie. Bien qu’aucune constitution ne garantisse les droits individuels, la déclaration israélienne d’indépendance prône la liberté de religion et de conscience. La justice n’avait jamais statué sur un renvoi de l’école au motif de croyances religieuses.

La presse s’est intéressée à l’affaire. Comme le lui avaient conseillé des spécialistes du droit, Ariel n’a pas accordé d’interviews aux journalistes, préférant que son cas soit jugé devant un tribunal plutôt que par l’opinion publique. Le proviseur, par contre, a été prompt à justifier son action lors d’une interview. Dans le journal Hadashot du 9 février 1993, elle ne s’est pas contentée d’affirmer que la position religieuse de l’élève était une insulte à l’État d’Israël et aux patriotes, mais elle a profité de l’occasion pour s’en prendre aux Témoins de Jéhovah en tant qu’organisation, disant: “Leur activité est déguisée, répugnante, sournoise. Ils déploient leurs tentacules pour traquer les faibles.”

Beaucoup d’Israéliens ont perçu les préjugés du proviseur. L’interview a particulièrement troublé Tom Segev, un historien et journaliste israélien qui a effectué de nombreuses recherches sur l’Holocauste. Cela lui a rappelé l’état d’esprit de certains dans l’Allemagne nazie qui, sous l’influence d’accusations mensongères lancées contre les Juifs, ont donné libre cours à leurs préjugés dans l’un des plus effroyables massacres qu’ait connus l’humanité. Aux yeux de M. Segev, le plus grand danger pour l’État d’Israël ne résidait pas dans la position du jeune élève soucieux de respecter sa conscience, mais dans l’exemple d’intolérance qu’offrait le proviseur. Aussi a-​t-​il écrit un article dans lequel il défend les droits des Témoins de Jéhovah (voir l’encadré en page 15).

L’article de Tom Segev a amené d’autres personnes à s’exprimer. Un habitant de Jérusalem, qui, parce qu’il était Juif, a été emprisonné dans un camp durant la Seconde Guerre mondiale, a écrit au rédacteur en chef pour rappeler l’excellente conduite des Témoins de Jéhovah incarcérés avec lui en raison de leur refus de servir dans l’armée allemande.

Étant donné que le jeune Témoin n’accordait pas d’interview, les journalistes ont interrogé d’autres membres de la congrégation, qui, s’ils n’ont pas parlé précisément de la situation d’Ariel avant le procès, ont été heureux de fournir des renseignements sur les croyances des Témoins de Jéhovah et leur activité en Israël. En conséquence, des articles favorables sont parus dans la presse du pays, et un ministre du culte Témoin de Jéhovah a été interviewé à la radio. Grâce à cette publicité inattendue, beaucoup ont entendu parler des Témoins de Jéhovah pour la première fois.

Devant la Cour suprême de Jérusalem

Le bureau de Haïfa de l’Association de défense des droits civils en Israël a essayé à maintes reprises de raisonner avec le proviseur, le conseil d’établissement et le ministère de l’Éducation, à Jérusalem. En vain. Le 11 mars 1993, une requête en faveur d’Ariel Feldman a donc été déposée devant la Cour suprême de Jérusalem, la plus haute instance d’Israël.

Une audience préliminaire s’est tenue le 15 mars 1993. Des avocats de l’Association de défense des droits civils en Israël représentaient Ariel contre le conseil d’établissement, le proviseur et la municipalité de Haïfa. Trois juges israéliens de la Cour suprême ont siégé lors de cette première audience.

Le procureur général a défendu le principe selon lequel, en autorisant l’élève à “imposer sa volonté” quant aux cours auxquels il participerait ou non, on saperait l’autorité de l’établissement. Les défendeurs ont demandé à la Cour de soutenir leur décision en ne permettant sous aucun prétexte à l’élève de remettre les pieds dans l’établissement.

Les avocats de l’Association de défense des droits civils, eux, ont présenté l’affaire comme une violation par l’établissement des droits fondamentaux que sont la liberté de culte et de conscience. Les juges ont posé des questions sur les enseignements des Témoins de Jéhovah de façon à comprendre la position de l’élève. Le texte de la requête leur a également fourni de nombreux renseignements à propos de cas semblables survenus dans le monde et dans lesquels de hautes juridictions ont tranché en faveur des Témoins de Jéhovah.

Dans leurs attendus, les juges ont déclaré que les deux parties luttaient chacune pour un principe. Mais qui, de l’élève ou de l’établissement, était le plus lésé? Indiscutablement l’élève, ont estimé les juges. Ils ont exprimé leur incrédulité devant la conduite du proviseur et du conseil d’établissement, auxquels ils ont donné 10 jours pour expliquer leur geste par écrit. La Cour a délivré une injonction provisoire exigeant qu’Ariel Feldman soit réintégré dans l’établissement pour y finir l’année scolaire et qu’il puisse passer librement ses examens.

Quelques jours avant l’audience finale, fixée au 11 mai 1993, le conseil d’établissement a abandonné ses accusations contre Ariel Feldman. L’audience a donc été annulée, les questions fondamentales soulevées n’ont pu être tranchées par la Cour, et aucune jurisprudence n’a été établie. Bien que le débat juridique reste ouvert, les Témoins de Jéhovah ont apprécié l’état d’esprit raisonnable qu’ont manifesté les juges de la Cour suprême d’Israël.

La morale de l’affaire

De l’époque de Jésus jusqu’à nos jours, les Témoins de Jéhovah ont été victimes d’une opposition et de préjugés qui, dans de nombreux pays, les ont menés devant les plus hautes juridictions. Ces procès ont constitué en réalité ‘un témoignage pour les nations’. (Matthieu 10:18.) Même dans les pays où ses Témoins sont peu nombreux, Jéhovah peut faire en sorte que son nom devienne très connu. Et, comme ce fut le cas au Ier siècle avec l’intervention inattendue de Gamaliel, membre respecté du Sanhédrin, Dieu est capable de fournir à son peuple une aide inespérée.

[Encadré, page 15]

“Ce qu’un proviseur sait des Témoins de Jéhovah”

(Extraits de l’article de Tom Segev [Haʼaretz du 12 février 1993])

“Dans ce pays où tout existe, il y a également des Témoins de Jéhovah. Ils ne sont pas beaucoup, et peu nombreux sont ceux qui en ont entendu parler, même si, comme partout ailleurs, ils s’efforcent de gagner des adeptes tant oralement que par la page imprimée. D’une façon ou d’une autre, ils ont fait impression sur cet élève du lycée Hugim. Ayant adopté les principes du mouvement, le jeune homme a refusé de participer à la préparation militaire instituée par l’école. Or le proviseur n’a pas accepté de le dispenser de ces cours. Si je l’ai bien comprise, elle considère cet élève comme une menace pour le sionisme. ‘Nous sommes un établissement sioniste, nous enseignons aux enfants la fidélité à l’État et au pays’, m’a-​t-​elle expliqué cette semaine. (...)

“Rina Shmueli, de l’Association de défense des droits du citoyen, à Haïfa, a essayé de convaincre le proviseur de reconnaître le droit de l’élève à obéir à sa conscience et de le dispenser de la préparation militaire. Cela aurait pu constituer une belle leçon de tolérance et de démocratie. Mais le proviseur est resté sur ses positions. Elle estime que nous avons affaire à une secte dangereuse qui attire ses membres par la séduction. (...)

“Cela m’a rappelé de pénibles souvenirs. J’ai donc téléphoné au proviseur pour lui demander ce qu’elle savait réellement des Témoins de Jéhovah. ‘Pas grand-chose’, m’a-​t-​elle répondu, mais elle avait entendu dire qu’ils étaient également actifs dans d’autres pays. Elle les avait d’ailleurs rencontrés au Canada et en Allemagne. Je lui ai demandé si elle savait ce qu’on leur avait fait en Allemagne. À quoi elle a répliqué: ‘Je n’en sais rien, et je ne veux pas le savoir.’

“Peut-être le lycée Hugim possède-​t-​il une bibliothèque, et peut-être y trouve-​t-​on l’Encyclopédie de l’Holocauste (angl.), d’Israel Gutman. S’il ne l’a pas, il devrait l’acheter. À l’entrée ‘Étudiants sincères de la Bible’, le proviseur découvrira que les nazis envoyaient les Témoins de Jéhovah dans les camps de concentration.”

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