Extrait de l’Annuaire 1950 des témoins de Jéhovah

PORTUGAL

Au cours des derniers douze mois, la petite troupe de proclamateurs du Royaume au Portugal a élevé le Signal pour les peuples parmi de nombreuses difficultés. Depuis quelques années, il existe au Portugal un certain nombre de personnes qui s’intéressent à l’œuvre de la Société, et elles ont maintenant été rassemblées en petits groupes. La majorité reconnaît la nécessité d’étudier régulièrement et le privilège qu’elles ont de visiter d’autres personnes de bonne volonté pour conduire chez elles des études bibliques. Cette branche de l’œuvre a progressé d’une manière excellente au cours de l’année ; en effet, les visites complémentaires ont augmenté de 137 à 2 290, et dix études bibliques ont lieu régulièrement, tandis qu’il y a un an il n’y en avait pas du tout. Cela montre que ceux qui étudient la vérité sont désireux d’aider d’autres à apprendre également la bonne nouvelle.

Au début de l’année la Société imprima une feuille spéciale pour le champ portugais, intitulée “ O Novo Mundo ” (le Monde Nouveau). Cette feuille, largement distribuée, présente un témoignage simple concernant la fin du vieux monde et l’établissement du Monde Nouveau. Les Portugais aiment les choses brèves et compréhensibles, et lorsque leur intérêt est éveillé par ce feuillet, ils sont heureux d’étudier avec d’autres personnes qui peuvent leur fournir les réponses bibliques à leurs questions. À cause de leur appréciation de la vérité apprise, bon nombre de personnes s’associent actuellement à l’organisation ; 110 assistèrent à la célébration du Mémorial. Il y eut en moyenne cette année trente proclamateurs contre 10 l’année dernière, ce qui signifie une augmentation de 200 pour cent en témoins.

Un des proclamateurs de Lisbonne prit des dispositions pour visiter quelques groupes plus petits éparpillés dans le pays, et nous racontons une de ses expériences caractéristiques. Ce ministre qui se rendait à Louza savait que la visite ne se ferait pas sans difficultés, parce qu’une jeune sœur lui avait écrit en disant que les gens étaient très ignorants et très fanatiques et que ses parents la battaient quelquefois à cause de son étude de la vérité. Vu la grande opposition, il fut impossible au ministre de rassembler les intéressés. Il leur parla cependant à chaque occasion et il alla également de maison en maison. À cause de cette activité le prêtre de la localité le dénonça publiquement à la messe du dimanche. Cela souleva naturellement une certaine animosité contre lui, mais en même temps fut éveillée la curiosité des jeunes gens de la ville dont beaucoup se rendirent plus tard à la maison où logeait le ministre pour obtenir des publications et des exemplaires du tract “ O Novo Mundo ”. Alors le bruit se répandit que les gens allaient mettre le feu à la maison où logeait le ministre ; le lendemain le prêtre et le maire rendirent visite à ce ministre ambulant et un débat public eut lieu devant la maison entre le prêtre et le ministre sur des questions bibliques. Le ministre, un des témoins de Jéhovah, se servit des Écritures comme base, tandis que le prêtre se défendit au moyen de sophismes et des citations habituelles des croyances catholiques qu’il exprimait généralement en latin pour mieux impressionner les villageois. Le tact théocratique aida à maintenir la discussion sur un ton amical et finalement le prêtre accepta une brochure, tandis que le missionnaire resta encore pour témoigner à la foule. Cela aida à détendre l’atmosphère et calma les villageois ; la visite se termina paisiblement.

Depuis lors, la jeune sœur qui était battue par ses parents a quitté sa maison et a rallié les rangs des témoins de Jéhovah à Lisbonne où elle jouit d’une plus grande liberté pour prêcher l’évangile.

Les Açores appartiennent au Portugal et on y trouve des intéressés dont s’occupent quelques proclamateurs du Royaume. Le privilège de prendre part à cette œuvre accomplie au Portugal est grand, et les témoins de Jéhovah à Lisbonne se réjouissent de n’être pas entravés pour le moment dans leur œuvre de prédication et ils espèrent que cela continuera.

ROUMANIE

Les quelques rapports qui nous parviennent de nos frères et sœurs en Roumanie peuvent se résumer par les paroles de notre Seigneur en Matthieu 24, versets 8 et 9, qui décrivent bien leur situation : “ Tout cela n’est que le commencement des douleurs. Alors ils vous livreront à la persécution, et vous feront mourir, et vous serez haïs de toutes les nations parce que vous portez mon nom. ” (Une Vers. Amér.) Dans les lettres on ne peut dire que très peu au sujet des conditions qui règnent dans ce pays, mais nous savons que nos frères et sœurs y affrontent de nombreuses et sérieuses difficultés. Mais malgré tout il y eut un accroissement marquant du nombre de proclamateurs servant les intérêts du Royaume. Ils ont progressé dans l’activité des visites complémentaires et des études bibliques au domicile des gens. Il y eut une légère diminution des heures imputable uniquement au fait que les mesures prises par le gouvernement rend le déplacement de lieu en lieu très difficile. La remise de publications est minime, mais cela est égal aux témoins de Jéhovah. Leur but est de prêcher la Parole, et nos frères et sœurs en Roumanie le font. Voici un extrait des rapports reçus du serviteur de la filiale.

Le bureau de Bucarest désire exprimer sans cesse sa reconnaissance profonde envers Jéhovah pour avoir pourvu constamment à la nourriture spirituelle du peuple du Seigneur. Quelquefois nous ne recevons pas certains numéros de La Tour de Garde, mais nous attendons et finalement ils arrivent. C’est grâce à cette nourriture que la santé spirituelle des frères et sœurs de Roumanie est non seulement entretenue, mais améliorée, et ils reçoivent la force nécessaire pour instruire les personnes de bonne volonté et pour poursuivre la grande œuvre instructive que nous avons entreprise. Les merveilleux progrès enregistrés au cours de l’année suscitèrent la furie du diable, et au cours du dernier mois de l’année de service, le dieu de ce monde, au moyen de ses agents terrestres, s’efforça de mettre fin à l’oeuvre en faisant occuper les bureaux et la maison de la filiale de Bucarest. Tout l’équipement du bureau et les biens personnels de plusieurs frères et sœurs furent confisqués. Quelques-uns de nos collaborateurs du bureau furent emprisonnés. Mais aussi longtemps que nos frères et sœurs en Roumanie vivent et respirent ils accompliront la mission reçue de Jéhovah Dieu et travailleront sous leur Chef invisible, Christ Jésus, le Roi des rois.