Extrait de l’Annuaire 1950 des témoins de Jéhovah
SWAZILAND
Avant la deuxième guerre mondiale, des pionniers de l’Union visitèrent plusieurs fois ce pays, répandant des écrits parmi les Européens et chez le chef supérieur. Ce chef, qui comprend bien l’anglais, fut heureux d’entendre les conférences enregistrées, prit toutes les publications disponibles et s’abonna aux deux périodiques. Plus tard il exprima son appréciation pour les publications de la Société. Ce ne fut cependant qu’en 1945 que nous commençâmes à recevoir des rapports réguliers de quelques proclamateurs qui ont quitté l’Union pour aller s’installer dans ce pays en vue d’effectuer un travail séculier. Les progrès furent lents mais sûrs, et jusqu’en 1948 il y eut une moyenne mensuelle de 14 proclamateurs de groupe, tous indigènes.
Pour aider les proclamateurs et pour accroître le témoignage deux pionniers africains furent envoyés de l’Union, en février. Ils commencèrent leur travail à Mbabane, la capitale, et n’avaient travaillé que quelques semaines quand ils reçurent ce télégramme : “ Les témoins de Jéhovah convoqués devant le tribunal, leur œuvre étant indésirable à Mbabane. ” Un télégramme urgent fut immédiatement expédié à la police, dans lequel on sollicitait de plus amples détails sur la plainte. On demanda de différer les poursuites pour permettre aux pionniers de préparer leur défense. Nous apprîmes alors qu’au début de 1941, à l’apogée de la fièvre de l’interdiction des livres, l’importation de toutes les publications de la Société avait été interdite par une ordonnance, bien qu’aucun témoin n’habitât alors le pays. Des restrictions semblables ont déjà été annulées dans presque tous les pays du monde, mais l’interdiction resta en vigueur au Swaziland. Des démarches furent immédiatement entreprises auprès du gouvernement pour faire révoquer cette ordonnance. On nous demanda de soumettre des exemplaires des publications que nous voulions importer au Swaziland. Nous envoyâmes un exemplaire de la Bible, Version du roi Jacques, un exemplaire de la Version Standard Américaine, une Diaglott, un Recueil de Cantiques du service du Royaume et d’autres publications imprimées et publiées par la Société. Il s’écoula une assez longue période de temps, vraisemblablement nécessaire à l’examen de nos écrits. Au lieu de recevoir une réponse du gouvernement, une lettre de la police nous apprit que les poursuites continuaient et que le cas serait jugé dans quelques jours. La lettre du gouvernement suivit plus tard disant “ nous regrettons, après mûre réflexion, de ne pas pouvoir enlever l’interdiction ”. L’ordonnance restait donc en vigueur, mais vu le fait que les accusés n’avaient pas connaissance de l’interdiction ils furent libérés sous caution.
La filiale introduisit une demande courtoise d’entrevue avec le commissaire de la localité, demande qui fut rejetée “ attendu qu’elle ne pourrait servir aucun but utile ”. L’affaire n’en restera cependant pas là, car une requête a été introduite auprès du haut commissaire ayant la surveillance de tous les protectorats entourant l’Union. Entre temps, les témoins de Jéhovah n’ont pas arrêté leur œuvre de prédication, pas même un seul jour. Bien qu’il soit illégal d’importer même la sainte Bible, si elle est imprimée et publiée par la Société, ils sont allés de l’avant se servant de leur langue. Il y eut une grande augmentation de visites complémentaires, d’études bibliques à domicile et de conférences publiques. La moyenne mensuelle de l’année fut de 33 proclamateurs avec un nouveau maximum de 42 en août.
SAINTE-HÉLÈNE
Les quelques proclamateurs de l’île de Sainte-Hélène ne sont pas aussi privilégiés que certains de leurs frères et sœurs d’autres parties de la terre. Ils ne reçoivent aucune visite d’un serviteur de circuit. Ils ne connaissent pas d’assemblée de circuit. Le continent africain étant éloigné de cinq jours de voyage, ils n’ont pas la possibilité de visiter l’Afrique pour recevoir des instructions ou assister à une assemblée. Cependant ils reçoivent les périodiques La Tour de Garde et Réveillez-vous ! ainsi que l’Informateur et d’autres auxiliaires qui les fortifient et les dirigent pendant qu’ils continuent à laisser briller la lumière. La proclamation ininterrompue de la vérité du Royaume a suscité la colère des faux bergers.
Dernièrement le serviteur de groupe, en visite chez des personnes où il conduit une étude biblique à domicile depuis 11 mois, vit l’évêque apparaître. La jeune fille de la maison était gravement malade et l’évêque venait pour lui administrer la “ confirmation ” au cas où elle viendrait à mourir. Lorsqu’il aperçut le serviteur de groupe, il en oublia sa mission et manqua d’étouffer de rage. Il refusa d’entrer dans la maison et somma le témoin de partir, autrement, dit-il, il ne pourrait rien faire. Le témoin répliqua qu’il partirait si le propriétaire de la maison le lui demandait, mais non sur les ordres de l’évêque ! Cela fut une épreuve pour ces gens qui apprenaient la vérité et les erreurs de la religion depuis si longtemps. Hélas ! la crainte des hommes l’emporta. Car on leur dit que s’ils quittaient l’église ils n’auraient pas de sépulture.