Extrait de l’Annuaire 1950 des témoins de Jéhovah
PAKISTAN
Ici la population est mahométane. Les mahométans sont connus pour leur ferveur religieuse qui va au fanatisme. C’est avec beaucoup de difficultés que les proclamateurs du Royaume dans ce pays s’efforcent d’étudier la Parole de Dieu avec les mahométans, calmement et sans préjugés. Il est presque impossible pour les sœurs de travailler seules et pour les frères de s’introduire dans les maisons particulières pour y étudier la Bible. Les femmes mahométanes se conforment à la coutume de se voiler en public, coutume du purdah. Et malheur à l’homme qui, à son insu, s’approche du zenana ou partie de la maison réservée aux femmes ! Les proclamateurs doivent être excessivement prudents en travaillant les maisons contenant plusieurs appartements, car n’importe quelle porte pourrait être celle du zenana, et si le chef de famille surprend un homme, surtout un chrétien, en train de frapper à la porte d’une chambre qui est le zenana, il est plus que probable qu’il provoquera une scène désagréable. Cela rend le travail très difficile.
Il y a un groupe organisé à Karachi, la capitale. Il est aidé par deux gradués de Galaad qui, au cours de l’année, ont consacré en moyenne 183 heures mensuellement au service dans le champ, résultat excellent. Ils ont relativement peu d’études en cours à cause de l’énorme difficulté de gagner l’accès des foyers. Leur tâche est ardue, et ce n’est que grâce à l’esprit du Seigneur qu’ils peuvent continuer.
La population chrétienne est peu importante. Aux jours de l’occupation britannique il y avait deux églises, grandes et imposantes, appartenant aux organisations anglicane et méthodiste. Maintenant, leurs congrégations ont tellement diminué qu’ils ont dû fusionner et n’utilisent qu’un des bâtiments seulement, et on dit que celui-là est loin d’être rempli. Deux ou trois personnes de cette petite congrégation ont abandonné la fausse religion pour servir et adorer Jéhovah en esprit et en vérité. L’organisation romaine, par contre, semble adopter une politique de compromission avec les représentants de la religion de l’État afin de garder et d’augmenter le nombre de ses adhérents. Lorsque le fondateur du nouvel État, M. A. Jinnah, mourut, l’année dernière, certaines organisations religieuses “ chrétiennes ” se sont empressées de faire montre de leur appui aux chefs politiques. À l’encontre de l’Inde, dont la nouvelle constitution fait du pays un “ État séculier ”, le Pakistan s’intitule “ théocratie ” parce que le nom d’Allah et les idéaux islamiques sont incorporés à sa constitution. La religion domine.
RÉPUBLIQUE DES PHILIPPINES
Le territoire de la république des Philippines est composé de nombreuses îles, et la filiale fait tout ce qui est en son pouvoir pour les atteindre toutes afin que de plus en plus de louanges soient adressées à Dieu, en harmonie avec son commandement de “ prêcher la parole ”. D’excellents progrès ont été réalisés au cours de l’année : 116 709 visites complémentaires ont été faites et beaucoup d’études bibliques conduites régulièrement. Il y a maintenant 315 groupes disséminés dans ces îles et le territoire compte 14 circuits. Le serviteur de la filiale nous raconte des expériences très intéressantes des frères et sœurs de cette république démocratique où l’œuvre du Seigneur progresse paisiblement.
La publication bimensuelle de La Tour de Garde dans les dialectes principaux a grandement contribué à l’augmentation du nombre des études bibliques dans les foyers et à l’augmentation subséquente du nombre des proclamateurs. Outre les trois dialectes mentionnés l’année dernière, nous publions actuellement La Tour de Garde au duplicateur en cebu-visayan et en pangasinan. Nos abonnements à La Tour de Garde dans les différents dialectes ont augmenté de 1 258 à 3 334 au cours de l’année. Dans les endroits où les proclamateurs du Royaume ont très peu de publications dans leur propre dialecte, ils se servent efficacement de La Tour de Garde (publiée dans ce dialecte) dans leurs études bibliques à domicile.
Deux nouvelles brochures de la Société ont été traduites et publiées en ilocano cette année. Elles ont été accueillies avec reconnaissance par les frères et sœurs parlant l’ilocano qui s’en servent avec succès pour accroître le nombre des études bibliques dans leur territoire.
L’analphabétisme et la multiplicité des dialectes philippins (87 en tout) sont les plus grands obstacles à surmonter dans l’œuvre d’expansion. Certains frères et sœurs ont déployé de grands efforts pour y faire face en se servant de leur instruction pour apprendre à d’autres à lire et à écrire dans la langue principale : l’anglais. Un pionnier a enseigné un groupe de presque 200 analphabètes au cours de l’année écoulée. Huit de ses élèves qui apprirent très vite enseignent maintenant à leur tour huit plus petits groupes dans des maisons où des études bibliques sont conduites. Beaucoup d’autres frères et sœurs sont qualifiés pour enseigner à lire et à écrire et nous espérons qu’ils se rendront compte de leur privilège à cet égard pendant l’année nouvelle.
Qu’ils soient analphabètes ou instruits, tous les frères et sœurs aiment se réunir aux assemblées. Ils affrontent beaucoup de difficultés pour y assister, mais ces difficultés ne diminuent nullement leur enthousiasme. Tout le monde prend part à la publicité, des plus jeunes aux plus âgés, et les résultats sont très satisfaisants. L’année dernière, l’assistance totale aux conférences publiques de la seconde série d’assemblées de circuit dans les Philippines fut de 17 204 personnes. Cela signifie que pour chaque proclamateur présent, il y avait une assistance moyenne de deux étrangers. Ce résultat est magnifique et indique que les perspectives pour d’autres accroissements sont excellentes.
Une sœur pionnier fit une expérience qu’il vaut la peine de raconter. Cette sœur prêta sa Bible à une personne de bonne volonté de son secteur, province d’Isabela. Le prêtre de la paroisse visita cette personne de bonne volonté. Remarquant la Bible dans la maison, il la prit et la brûla. Lorsque la sœur en eut connaissance, elle fut indignée et en informa la police, qui enquêta et constata le fait. Le prêtre fut condamné à procurer une nouvelle Bible à la sœur. Il commanda la Bible à notre bureau et la paya. Nous la lui expédiâmes et à son tour il la livra à la sœur. C’est ainsi que se termina notre premier autodafé de Bibles aux Philippines.
Une autre tentative pour supprimer le message du Royaume fut faite par le prêtre de la paroisse d’Altavas, Capiz. Le serviteur de la filiale devait faire une conférence publique dans cette ville, le 22 mai. Le local où la conférence devait avoir lieu était la salle de réunions de la localité, située à quelques mètres de l’église catholique. Le prêtre avait installé un haut-parleur sur son église. Quelques minutes avant le commencement de la conférence le haut-parleur de l’église se mit à beugler des enregistrements de “ Ave Maria ! ” “ Notre Père ” et d’autres chants religieux. Cela dura pendant toute la conférence. Les 500 auditeurs dans la salle et un groupe de personnes se trouvant devant l’église ne purent entendre la conférence à cause de ce haut-parleur. Mais certaines personnes écrivirent au Free Press des Philippines et à des fonctionnaires du gouvernement à ce sujet, protestant contre cette violation de leur droit d’entendre une conférence publique. Le Free Press publia beaucoup de lettres, certaines protestant contre l’action du prêtre et d’autres l’appuyant. La nation entière eut connaissance de l’affaire. Beaucoup d’intérêt fut suscité à Altavas et le groupe là-bas s’est accru.
Passant en revue l’activité de l’année écoulée, nous pouvons dire qu’il n’y eut pas d’incident spectaculaire, mais une augmentation constante sur tous les fronts et dans toutes les branches de l’activité du Royaume. Les perspectives pour l’expansion future de l’adoration de Jéhovah semblent très belles et nous sommes heureux de servir ici, travaillant côte à côte avec toi et avec tous les frères et sœurs sur la terre entière.
CHILI
Il y a encore beaucoup de travail à faire dans ce long territoire étroit, situé sur la côte occidentale d’Amérique du Sud, appelé Chili. Il s’y trouve actuellement 25 gradués de Galaad qui servent dans différentes contrées du pays et, nous espérons pouvoir en envoyer d’autres encore. Un nouveau home missionnaire fut établi à Antofagasta au nord et deux gradués de Galaad y travaillent maintenant. Il paraît que les progrès sont plutôt lents au Chili, mais d’après les rapports ils semblent constants. Dans la plupart des pays sud-américains des progrès excellents ont été faits en portant la vérité aux gens, et le serviteur de la filiale souligne pour nous quelques points saillants de l’avancement de l’œuvre au Chili.
L’année de service débuta bien avec un nouveau maximum de 239 proclamateurs, qui persévérèrent avec constance en vue de leur propre salut et celui d’autrui. Les pionniers et d’autres proclamateurs aidèrent les faibles et les nouveaux intéressés afin qu’eux aussi deviennent des ministres de Dieu. Mais à mesure que les mois passaient nous nous montrâmes faibles. La comparaison des rapports avec les thèmes des mois de service : “ Maintenir la paix par une louange unifiée ” révéla des manquements et montra que le but : “ La piété, un grand gain ” s’éloignait de plus en plus. Que faire ? Lorsque de nombreux proclamateurs partirent à la plage pour les vacances traditionnelles (le Chili est renommé pour ses stations balnéaires) il semblait que tout allait s’écrouler car en février nous n’eûmes que 179 proclamateurs. Voilà la situation telle qu’elle se présentait au début de la période de témoignage “ Un ministère exempt de blâme ”. Il fallait agir.
C’est l’organisation du Seigneur qui nous aida à y remédier. Nous reçûmes de nouvelles instructions et surtout des exhortations très nécessaires lors de ta visite : Tes conférences faites lors de l’assemblée de district de Santiago nous montrèrent comment nous mesurer individuellement de la juste manière ; non avec l’idée de notre propre justice, mais selon l’exemple de Christ Jésus. Les conseils donnés de porter les fardeaux des autres en les aidant dans le service eurent pour conséquence non seulement l’apparition de nouveaux proclamateurs, mais également l’instruction de nouveaux serviteurs pour des charges où ils aideront les autres. Nous avons vu comment une bonne organisation rend certains fardeaux plus légers, et en distribue d’autres pour que tous se sentent plus étroitement unis à l’organisation du Seigneur.
Ton discours au sujet de l’“ amour ” était très nécessaire. Il nous montra la voie la plus excellente. Au lieu de permettre à de petites choses d’accaparer notre attention, nous avons vu comment l’amour recherche le meilleur don, celui d’être un bon proclamateur. Ton appel pour davantage de pionniers a montré que certains ont apprécié le meilleur don au point de devenir pionniers, ils ont bien travaillé même pendant la saison d’hiver, dans laquelle ils ont débuté dans le ministère à temps complet. Quant au reste des proclamateurs, les rapports montrent qu’ils ont maintenu une meilleure activité pendant l’hiver que pendant l’été précédent. Cela est sans doute dû à une meilleure appréciation de ce que signifient réellement l’amour et le désir de suivre la voie plus excellente, mise en évidence par les textes de I Corinthiens 13.
L’instruction et l’exhortation données dans la conférence sur l’“ amour ” fit une impression profonde sur l’esprit des jeunes aussi bien que sur celui des adultes, comme l’expérience suivante en témoigne.
Un frère et sa femme, accompagnés de leurs quatre petits enfants, écoutèrent ta conférence sur l’“ amour ” à l’assemblée. Quelques jours plus tard le frère sentait que quelque chose d’inaccoutumé se passait chez les enfants qui jouaient dans la pièce voisine. Regardant à travers le rideau il vit l’aîné debout comme un orateur et les trois autres assis, écoutant attentivement, comme à une assemblée. L’orateur expliquait qu’il était frère Knorr, qu’il avait appris l’espagnol et que maintenant il allait parler dans cette langue au sujet de l’“ amour ”. Il avait des feuilles de papier en main en guise de notes et il retenait l’attention de ses trois auditeurs en faisant des gestes et posant l’une après l’autre ses feuilles sur la table, au fur et à mesure qu’il développait son thème. Le frère appela sa femme tout doucement pour qu’elle regarde aussi. L’ordre et l’exactitude de la scène furent tellement extraordinaires qu’ils retinrent l’attention des parents pendant un certain temps. Ceux-ci s’étonnèrent de voir toute l’instruction que ses jeunes esprits avaient assimilée pendant ta causerie. À propos des enfants, on remarque sur des photos prises à la fin de la conférence publique, faite par un frère, que la première rangée de chaises de l’auditoire de 450 personnes était complètement occupée par des enfants. Indubitablement, grâce à une telle instruction, beaucoup de ces jeunes seront bientôt de bons proclamateurs.
Une fois l’assemblée passée nous en attendions les résultats, qui ne tardèrent pas. Les pionniers spéciaux ont fait des progrès et nous espérons que l’été les verra dépasser leur quote-part d’heures. Quant à leurs visites complémentaires et études bibliques, ils ont dépassé leur quote-part chaque mois depuis ta visite et ont en conséquence contribué grandement à atteindre le nouveau maximum de proclamateurs. Les pionniers généraux sont d’une grande aide aux groupes et nous espérons que la bonne saison verra leurs rangs grossir. Il est vrai que certains trouvèrent les conditions économiques trop difficiles et jugèrent ne plus pouvoir continuer leur activité de pionniers, mais ils continuent à aider efficacement les groupes.
Les proclamateurs de groupes sont intéressants. Beaucoup parmi eux n’ont reçu que peu d’instruction concernant l’organisation d’un groupe et on pourrait croire parfois qu’ils avancent très lentement. Mais des expériences récentes montrent qu’il incombe en réalité aux pionniers et aux serviteurs de leur donner instruction. Dans un groupe, par exemple, de nouveaux serviteurs furent nommés, afin de répartir les responsabilités. En attendant, le travail avec les périodiques s’était presque arrêté. Les devoirs du nouveau serviteur de la publicité lui furent expliqués et il lui fut montré comment les mettre en pratique. Il se mit à l’ouvrage. Une quantité de vieux périodiques furent placés en quelques jours et chaque semaine le groupe augmenta la commande d’exemplaires de propagation. D’autres serviteurs, nouvellement nommés, font également des progrès, ce qui change le point de vue des frères et sœurs, car certains frères du pays pensaient que seuls les missionnaires et les frères de l’étranger sont capables d’organiser le service. Cette nouvelle vie et ce nouvel intérêt sont très favorables au service. Les frères et sœurs remarquent les progrès réalisés par les jeunes élèves à l’école du ministère théocratique, et regrettent réellement de manquer une de leurs allocutions.
La question capitale qui se pose est : Comment étendre le ministère ? Puisqu’il n’y a qu’un proclamateur pour 20 000 habitants dans ce long et étroit pays, la question de première importance pour nous n’est pas de savoir si Armaguédon est proche, mais plutôt : Comment allons-nous porter le témoignage à toutes les nations avant que la fin arrive ? Il est certain que Jéhovah, par son Roi Christ Jésus, rendra cela possible. Il en a donné l’ordre et il veillera à ce qu’il soit accompli. Nous rendons grâces à ces autorités supérieures d’avoir pu atteindre un nouveau maximum de 261 proclamateurs comme apogée de notre année de service 1949.
PANAMA
Depuis quelques années un certain nombre de gradués de Galaad travaillent au Panama et dans la zone du canal. Il y a actuellement 16 missionnaires dans ce pays, faisant un travail excellent. Leur activité, ajoutée à celle des proclamateurs de groupe et des pionniers locaux, s’est traduite par une augmentation remarquable du nombre des témoins du Seigneur pendant l’exercice 1949. L’augmentation de 67 pour cent du nombre des témoins a réjoui leur cœur. Les visites complémentaires et les études bibliques qu’effectuent tous les proclamateurs constituent un des points saillants de leurs rapports. Ces visites et études et toutes les autres activités détaillées dans la brochure Conseils aux témoins de Jéhovah sur l’Organisation Théocratique ont réalisé des résultats merveilleux. Les proclamateurs des villes importantes étendent maintenant leur activité aux territoires isolés et le serviteur de la filiale rapporte quelques-unes de leurs expériences.
Nous avons un proclamateur isolé qui habite la côte atlantique au sud de Colon. Au début de l’année le serviteur de la filiale et un autre frère lui rendirent visite dans le dessein d’y organiser un groupe, si possible. Leur voyage fut plein d’aventures. En voici le rapport : “ Nous quittâmes Colon dans un petit canot automobile qui fait régulièrement la navette, s’arrêtant à tous les établissements se trouvant sur sa route. Il faisait presque nuit lorsque nous arrivâmes à Santa Isabel qui est composé de quelques huttes de bambou dispersées. Nous n’avions aucune idée où chercher le frère que nous voulions visiter, mais lorsque nous nous renseignâmes auprès d’un jeune homme il nous demanda immédiatement si nous étions des témoins, et sur notre réponse affirmative il s’empara de nos valises et nous dit de le suivre. Il nous conduisit chez un vieil homme qui fut ravi de rencontrer des témoins. Après une conversation de quelques minutes il se précipita dehors pour aller rassembler 17 de ses voisins qui s’intéressaient également. Ils écoutèrent quelques heures pendant que nous parlions de l’œuvre, de son but, de ses progrès, et des bénédictions qu’elle apporte.
“ Le lendemain trois de ces personnes nous accompagnèrent pour aller trouver le frère. Nous longeâmes la côte dans un canœ indigène appelé “ cayuco ”. Nous le quittâmes pour emprunter un banc de corail, continuant ainsi à pied quelques kilomètres encore le long du rivage. Nous trouvâmes enfin le frère et passâmes un bon moment avec lui, parlant de l’œuvre et de la possibilité de former un groupe, puis nous nous mîmes de nouveau en route vers Santa Isabel, où nous voulions faire une conférence le même soir.
“ Nous trouvâmes un petit bateau qui allait par là et nous en profitâmes. Mais lorsque nous arrivâmes à moitié chemin, le pilote constata qu’il ne pouvait atteindre le lieu de destination avant la tombée de la nuit, et décida d’amarrer jusqu’au lendemain. Il ne nous resta donc qu’à descendre et à continuer à pied, ce que nous fîmes. Quel trajet ! La distance n’était que d’environ cinq kilomètres, mais nous dûmes traverser en pataugeant quatre marais. Le premier, le pire, n’était que de la vase et du limon entremêlé de racines. Chaque fois qu’on avançait le pied on se demandait si on trouverait une racine pour le poser ou si on enfoncerait. Par moments on enfonçait jusqu’aux hanches avant de trouver une racine ; on s’y cramponnait pendant qu’on tirait l’autre pied de la vase pour avancer encore d’un pas. Cela dura une cinquantaine de mètres. Les autres marais étaient moins mauvais et en nous hâtant nous pûmes atteindre à temps la petite ville pour la conférence.
“ Ce soir-là il y avait une assistance de 25 personnes, et après la conférence on discuta de la nécessité de l’étude et du service, et nous leur montrâmes la bonne méthode de conduire des études bibliques. ”
Toute la côte atlantique a grandement besoin d’être travaillée. Tout le long de la frontière du Costa-Rica jusqu’à la frontière de la Colombie, on trouve des huttes indigènes et des colonies qu’on ne peut atteindre que par bateau. Nous espérons que sous peu le Seigneur bénira nos efforts tendant à nous procurer un bateau pour travailler cette partie de notre territoire.
Vers fin août, quatre gradués de Galaad et un pionnier indigène passèrent une semaine de leurs vacances à David, ville à l’intérieur, où un groupe fut organisé, il y a quelques années, par plusieurs frères de Galaad. Deux des gradués de Galaad qui s’y rendirent cette fois-ci étaient des sœurs, et ce fut la première fois que des frères et sœurs et des personnes de bonne volonté de David avaient l’occasion de travailler avec une sœur dans la vérité. Cela les aida à apprécier que notre organisation n’est pas uniquement une “ organisation de frères ”. Ils n’avaient jamais vu un pionnier indigène non plus, et la présence de ce frère les aida à se rendre compte que notre œuvre est beaucoup plus qu’une simple organisation américaine. Les résultats furent très satisfaisants.
Au cours de cette semaine trois femmes de bonne volonté prirent part au service pour la première fois, accompagnant les sœurs de Galaad dans le travail de porte en porte. Elles en furent si contentes que le même soir, après la réunion de service, elles prirent des dispositions pour continuer après le départ des gradués de Galaad.
Dernièrement le serviteur de la filiale et un autre frère firent un voyage à l’intérieur du pays et travaillèrent plusieurs petites villes. Ils passèrent une dizaine de jours, au cours desquels ils placèrent plus de 250 livres reliés et des centaines de brochures. Ce champ est vraiment mûr pour la moisson et nous espérons pouvoir y envoyer des pionniers l’année prochaine.
NOUVELLE-ZÉLANDE
Christ Jésus dit à ses disciples d’aller “ faire des disciples de toutes les nations, de les baptiser au nom du Père, du Fils et du saint esprit ” et de leur enseigner à observer tous les commandements qu’il leur donna. Il est intéressant de constater dans le rapport de la Nouvelle-Zélande qu’il y eut 90 proclamateurs de plus dans le champ, chaque mois de l’année dernière, et que 88 personnes furent baptisées. Cela montre que ceux qui acceptent le privilège de servir reconnaissent également la nécessité de satisfaire à l’autre exigence, c’est-à-dire symboliser leur consécration à Dieu. Les témoins de Jéhovah en Nouvelle-Zélande s’étaient donnés pour but 1 000 proclamateurs chantant les louanges du Très-Haut, et ils l’atteignirent, car leur splendide total pour août fut de 1 131 proclamateurs. Ces nouveaux intéressés seront sans aucun doute bien instruits dans toutes les branches du service et exprimeront bientôt leur détermination de consacrer leur vie à Dieu et de le symboliser publiquement par le baptême. Le serviteur de la filiale de la Nouvelle-Zélande donne dans son rapport annuel un compte rendu très intéressant de leur activité.
L’accroissement des rangs des pionniers atteint 38 pour cent, bien que nous n’ayons pas encore atteint le total souhaité de 10 pour cent de tous les proclamateurs. Les pionniers qui ont été longtemps dans le service ne veulent pas changer leur travail pour tout l’or du monde. Ils aiment employer leur langue pour louer journellement Jéhovah, sachant que sa miséricorde est meilleure que la vie. De nouveaux pionniers entrent également avec zèle dans le service, se rendant compte que pour continuer à jouir des joies du service de pionnier on doit être diligent et souffrir comme un bon soldat de Jésus-Christ. Les pionniers fidèles accomplissent un grand travail, non seulement en recherchant les “ autres brebis ”, mais également en aidant de nombreux groupes à accroître leur activité. La joie de ces pionniers est contagieuse, elle se communique à tous ceux qui ont le privilège d’être en contact avec eux dans le service du Royaume.
Une jeune sœur pionnier nous écrit : “ Je ne voudrais pas être privée des actuels privilèges de service ! ” Elle raconte les bénédictions reçues dans son nouveau secteur. Retournant chez elle dans un autobus bondé, après le travail en rue, elle dut s’asseoir à côté d’une jeune fille Maori qui avait sur les genoux une série de brochures. Interrogée, cette jeune fille dit qu’elle les avait obtenues d’une amie. Vite des dispositions furent prises pour une nouvelle étude. La sœur pionnier put montrer à une autre dame qui avait déjà des publications, comment on les étudie, et une bonne étude biblique fut bientôt en cours. Cette dame est convaincue que ce n’est pas le hasard qui amena les témoins de Jéhovah chez elle pour l’aider à comprendre la Bible.
Un bon témoignage est rendu dans la plupart des secteurs urbains de la Nouvelle-Zélande, mais de nombreux secteurs ruraux n’ont pas encore été bien couverts avec le message du Royaume. Certains pionniers fidèles ont complètement usé leurs voitures en parcourant de longues distances pour nourrir les “ autres brebis ” du Seigneur dans des territoires où les habitants sont éparpillés, et cela en dépit du fait que l’essence est rationnée et coûte trois fois plus qu’en Amérique. De nouvelles voitures coûtent très cher et sont difficiles à obtenir à cause des restrictions du contingentement des importations imposé par le gouvernement. Toutefois, malgré les nombreuses difficultés, nous attendons avec confiance le temps, pas trop éloigné, où le message du Royaume sera connu dans chaque coin reculé de ce pays.
La présence de quatre gradués de Galaad au cours des deux dernières années a été d’une grande utilité pour le travail dans le champ en Nouvelle-Zélande. Il est certain que si d’autres frères et sœurs instruits à Galaad sont envoyés ici pour travailler comme pionniers spéciaux, l’œuvre dans ce pays sera stimulée encore davantage. Nous nous réjouissons que quelques frères de ce pays soient déjà devenus des gradués de Galaad et que des dispositions aient été prises pour que d’autres Néo-Zélandais se rendent à l’école pour assister à la première classe de 1950.
Depuis son arrivée de Galaad, un serviteur de circuit a étudié la langue maorie et est maintenant à même de faire des conférences dans cette langue selon la méthode du discours libre. Il a beaucoup aidé à activer la traduction en maori du livre “ Que Dieu soit reconnu pour vrai ! ” Une sœur pionnier présente à une conférence faite en maori, bien que n’en comprenant pas un mot elle-même, raconte la joie qu’elle éprouva en observant la vive appréciation de l’auditoire pendant que notre frère de Galaad “ parlait en langues ” avec des gestes appropriés.
Les perspectives d’un plus grand accroissement parmi les Maoris sont très bonnes. Ces gens aimables soutiennent bien les conférences et notre serviteur de circuit américain-maori, frère Hamuera Peteri, ne manque aucune occasion de leur parler dans leur langue. Au cours de l’année, vingt conférences publiques en maori ont été faites devant une assistance totale de 470 personnes, la plupart étrangères. Avant la conférence, conformément à la coutume maorie, un des anciens du village souhaite la bienvenue à l’orateur et aux visiteurs venus d’autres villages. À la fin, les gens ne partent pas tout de suite, mais restent pour discuter de la conférence. Parfois l’un ou l’autre fait un petit discours improvisé, chacun exprimant son idée sur les points traités par l’orateur. L’un est peut-être d’accord avec ce qui a été dit ; l’autre ne l’étant pas soulève des questions. Pour terminer l’orateur a encore l’occasion de parler et de mettre au point les choses qui nécessitent de plus amples explications. De telles discussions, entièrement en maori, durent souvent assez longtemps après la clôture de la conférence publique, ce qui indique un esprit plus chercheur chez les Maoris que chez beaucoup d’Européens.
Un prédicateur presbytérien assista à deux conférences publiques. Après la première il manifesta de l’intérêt et posa beaucoup de questions. Après la deuxième il n’avait plus de questions à nous poser parce que “ tout était prouvé par la Bible et il ne pouvait rien contredire ”.
La moisson en Nouvelle-Zélande est mûre, et il convient à tout le peuple de Jéhovah de travailler diligemment dans l’œuvre de témoignage tant que luit le jour.