L’œuvre des témoins de Jéhovah — Afrique occidentale française
Extrait de l’Annuaire 1952 (angl.)
Les problèmes et les obstacles rencontrés par l’œuvre de témoignage en A. O. F. sont les mêmes que ceux d’Afrique Équatoriale Française. Jusqu’à présent le gouvernement de Paris a refusé de donner à des missionnaires l’autorisation d’entrer dans le pays. Il laisse aux autorités locales le soin de désigner ceux qui doivent ou non exécuter leur œuvre de missionnaires.
Il n’y a qu’un seul proclamateur dans tout ce vaste territoire, mais il élève bien haut le message du Royaume parmi ses compatriotes. Nous espérons que quand Dieu le voudra et de la façon qu’il le vaudra ce frère pourra recevoir de l’aide et alors la bonne nouvelle se répandra ici comme dans tous les autres pays de la terre pour la gloire éternelle de notre Père céleste.
BELGIQUE
L’ŒUVRE d’affranchissement en Belgique a de belles perspectives. Avec une population d’environ neuf millions d’habitants, ce pays compte à l’heure actuelle un peu plus de 3 000 proclamateurs régulièrement actifs. Néanmoins il y a encore quelque 1 900 villes et villages qui n’ont pas été attribués à des groupes ou à des pionniers. Le travail ne manque donc pas dans les territoires vierges. Depuis longtemps le catholicisme est profondément enraciné en Belgique, et celle-ci passe pour être le pays des églises et des cathédrales. Mais ces nombreuses églises ne sont pas remplies ; le peuple, cependant, et surtout les femmes, sont sous l’influence du clergé. C’est probablement l’une des raisons pour lesquelles on voit généralement plus d’hommes que de femmes aux réunions des témoins de Jéhovah. Les hommes ne s’intéressent pas tellement aux affaires de l’église. Le Belge a bon cœur, et c’est un plaisir de travailler au sein de cette population. Les proclamateurs du Royaume ont fait certaines expériences très intéressantes et le serviteur de la filiale en relate quelques-unes dans son rapport annuel.
Le clergé de la fausse religion regarde d’un œil envieux et peu favorable les progrès de la véritable adoration, essayant en vain de retenir les ouailles dans sa bergerie. Mais les témoins de Jéhovah ne sont nullement troublés par la colère des faux bergers. Le passage suivant, extrait d’un article intitulé “ Les Témoins de Jéhovah dans le Luxembourg ” (province de Luxembourg en Belgique) et publié dans le numéro du 2 décembre 1950 de “ L’Avenir du Luxembourg ”, montre comment l’inquiétude du clergé grandit au fur et à mesure que la pure adoration se développe :
“ Vous direz : C’est si loin l’Amérique, le Canada ! Eh bien ! détrompez-vous : les Témoins de Jéhovah ont leurs adeptes en Belgique et leurs propagandistes et leurs fidèles, et leurs réunions, et leurs locaux !... Pour en revenir à nos Témoins de Jéhovah, vous direz : on ne parle pas de ça en Belgique, ni surtout dans notre Luxembourg, si profondément catholique... Détrompez-vous ! Ce mouvement religieux d’origine américaine — ou soi-disant — a lancé depuis quelques années une offensive en règle contre nos villages ardennais... Nous ne savons pas ce qui se passe dans tous les coins du Luxembourg, mais nous constatons que, dans plusieurs villages des environs de Neufchâteau et de Bertrix, les Témoins de Jéhovah ont pris racine. ”
Dans les petits villages où le catholicisme règne en maître, les proclamateurs ne sont pas sans rencontrer de difficultés, mais en allant sans crainte de l’avant ils triomphent de la fausse religion et mettent l’adversaire en fuite. Dans ces conditions les personnes de bonne volonté prennent courage et fuient dans l’organisation théocratique de Jéhovah. C’est ce que montrent les expériences suivantes d’un pionnier flamand.
Alors qu’il travaillait dans un petit village, le pionnier reçut du doyen catholique l’ordre de quitter les lieux. Naturellement, le proclamateur refusa et continua son travail. Le jour suivant il revint et fit la rencontre du prêtre qui lui ordonna également de partir, mais il refusa de nouveau. Alors le prêtre se mit à le suivre de porte en porte. Voyant cela, le frère changea sa façon de présenter le message. Lorsqu’on venait lui ouvrir la porte, il disait : “ Je suis un témoin de Jéhovah et le prêtre a quelque chose à vous dire sur les témoins de Jéhovah. ” Quand il avait dit cela, le prêtre était obligé de parler. Il disait que le proclamateur était un protestant et qu’il vendait des bibles qu’on n’avait pas le droit de lire, etc. Quand il s’arrêtait, le pionnier réfutait ce qu’il venait de dire. C’est de cette façon que tous deux continuèrent à travailler pendant trois heures environ. Mais à la fin le prêtre n’allait plus aux portes, il restait au milieu de la rue et de là s’adressait aux gens. Ce jour-là, le pionnier plaça cinq livres et treize brochures. Le surlendemain le prêtre revint pour suivre le proclamateur, mais cette fois le frère appela la police et le prêtre disparut. Tout cela avait permis de rendre témoignage aux autorités locales et de placer 18 livres et 35 brochures dans ce village de quelque 1 500 âmes.
Deux missionnaires de Galaad furent envoyés dans la petite ville de Spa qui compte environ 9 000 habitants et qui sommeille dans les Ardennes sous le charme puissant de l’Église catholique. On ne se rappelle pas que la ville ait déjà été travaillée, aussi était-ce un territoire absolument vierge. Néanmoins il ne fallut pas attendre longtemps pour que tous les habitants de Spa, et particulièrement les “ curés ”, soient bien éveillés ! Désormais les prêtres avaient beaucoup à faire. Presque tous les dimanches ils recommandaient aux habitants de n’avoir rien à faire avec ces “ protestants américains ”. Au cours du mois de janvier les deux missionnaires placèrent 69 livres et firent 28 abonnements, ce qui mit le feu aux poudres. Mais lorsque parut dans La Tour de Garde du 1er avril 1951 l’article sur le dogme de l’assomption de Marie, ce fut le bouquet. L’une des personnes intéressées alla jusqu’à appeler une religieuse pour bien lui montrer, la Bible à l’appui, la véracité de ces faits. La religieuse faillit tomber à la renverse lorsqu’elle vit que l’on parlait de Jésus comme du “ fils premier-né ” de Marie. Et la personne de bonne volonté ne manqua pas de remarquer qu’après 35 ans dans l’église, la religieuse n’arrivait pas à trouver les textes aussi vite qu’elle qui n’avait étudié que pendant quelques mois avec les témoins de Jéhovah. Lorsqu’on lui demanda si le prêtre n’allait pas essayer de lui faire des difficultés, la religieuse répliqua : “ Non, j’en sais trop long ! ”
Lorsque le serviteur de circuit visita Spa, on organisa une conférence publique que vinrent écouter 46 personnes, à la consternation du clergé. Nos deux missionnaires connaissent sans aucun doute des jours fort animés, mais ils en retirent énormément de joie. Les gens craignent l’Église catholique, car s’ils prenaient position ouvertement, il leur serait difficile de continuer à gagner leur vie. Néanmoins, après neuf mois de travail il y a quatre proclamateurs actifs dans cette petite ville et nous ne doutons pas que d’ici quelques mois d’autres personnes prendront également position.
Les assemblées tenues en Europe au cours du mois d’août furent les moments les plus joyeux de l’année. Un groupe d’une quarantaine de personnes assista à l’assemblée internationale de Londres, tandis que 600 environ allèrent à Paris et autant à Rotterdam. Entre les assemblées de Paris et de Rotterdam, nous eûmes notre assemblée d’un jour à Bruxelles et à cette occasion 1 600 personnes assistèrent à la conférence publique. C’était là un très bon résultat étant donné que la réunion eut lieu au milieu de la semaine. Ces assemblées joyeuses et instructives nous convenaient particulièrement pour commencer une nouvelle année de service et de prospérité.
L’interdiction d’expédier les publications de la Société par chemin de fer et par la poste est toujours en vigueur, mais nous sommes arrivés à faire parvenir aux proclamateurs toutes les publications par route et par eau. Un gradué de Galaad qui travaillait comme pionnier à Gand fut contraint de rentrer aux Pays-Bas parce que “ sa présence était jugée dangereuse pour la sécurité du pays ”. Maintenant il continue son travail aux Pays-Bas et un pionnier spécial belge qu’on ne peut pas expulser s’est chargé de l’œuvre dans la ville de Gand ; ainsi l’expansion de la véritable adoration ne cessera pas dans cette ville.
Le fait de recevoir Réveillez-vous ! deux fois par mois dans les deux langues parlées en Belgique, selon ce qu’a annoncé frère Knorr à Paris et à Rotterdam, donnera aussi un nouvel élan au progrès de la véritable adoration dans ce pays. Nous espérons également recevoir bientôt en hollandais et en français quelques-unes des nouvelles publications. Nous avons beaucoup de raisons d’être reconnaissants et c’est avec joie que nous abordons la nouvelle année de service. Au bureau de la filiale nous commençons plus optimistes que jamais la nouvelle année, et sommes déterminés à nous dépenser encore davantage pour l’accroissement. Nous remercions Jéhovah pour sa bonté imméritée et pour le privilège merveilleux de nous trouver actuellement dans son organisation théocratique. Nos cœurs sont débordants de joie et nous ne pouvons nous empêcher d’accentuer notre chant de louanges. À frère Knorr et à tous nos compagnons de service du monde entier nous envoyons notre amour et nos salutations.
LUXEMBOURG
Dans le grand-duché de Luxembourg, dans ce petit coin de terre situé entre la Belgique, la France et l’Allemagne, il y a aussi des témoins de Jéhovah. La presque totalité de la population se déclare catholique, mais en allant de porte en porte les proclamateurs rencontrent peu de personnes croyant en Dieu. Il est très difficile d’intéresser une personne à l’étude de la Bible. Si vous demandez aux gens pourquoi ils vont à l’église, ils vous répondront : “ Parce que tout le monde y va. ” La règle générale, c’est que l’on ne doit pas être autrement que les autres. Mais malgré cela il y eut un excellent accroissement du nombre des proclamateurs dans ce beau petit pays, et le chiffre maximum s’est élevé à 113. Quelques-unes des expériences faites par ces proclamateurs sont très intéressantes et la filiale de Bruxelles relate ce qui suit :
Le service de maison en maison, comme celui des visites complémentaires et des études bibliques, exige vraiment beaucoup de persévérance, mais la patience exercée envers des personnes bien disposées porte des fruits ; ainsi la vérité vaincra les mensonges de la fausse religion et affranchira les personnes de bonne volonté, témoin l’expérience suivante :
“ On conduisait depuis un certain temps déjà une étude biblique au domicile d’un monsieur et d’une dame ; le mari se souciait fort peu de l’église mais sa femme était une ardente catholique et allait à l’église très souvent. Elle assistait aussi à l’étude biblique, mais uniquement parce que son mari voulait qu’il en soit ainsi. Elle ne manifestait aucun intérêt, mais chaque fois attendait avec impatience la fin de l’heure d’étude. Son mari lui disait néanmoins de prêter attention aux textes bibliques que le prêtre employait dans ses sermons et de se rappeler les commentaires qu’il en donnait. De cette manière elle ne tarda pas à se rendre compte que le prêtre citait des textes qui ne se trouvaient pas dans la Bible ; en outre, son mari parvenait toujours à réfuter les sermons du prêtre en montrant à sa femme ce que la Bible disait sur le même sujet. Finalement ses yeux s’ouvrirent à la vérité et maintenant le mari et la femme sont tous deux des proclamateurs. ”
Un autre missionnaire dit ce qui suit : “ Jusqu’au début de cette année le travail avec les périodiques dans les rues ne se faisait pas régulièrement, mais on a commencé ce service à partir du mois de janvier. Au Luxembourg il est défendu de vendre quoi que ce soit, mais nous étions décidés à commencer le travail dans les rues même s’il nous fallait donner les périodiques gratuitement, et c’est ce que nous avons fait. Durant les premières semaines, les pionniers et les quelques proclamateurs qui se tenaient aux coins des rues éveillèrent l’intérêt, ou peut-être devrions-nous dire la curiosité, de beaucoup de personnes. La fausse religion du catholicisme a depuis longtemps essayé de faire croire aux gens que notre œuvre était interdite, mais voilà que maintenant nous nous tenions dans les rues ! Ils n’en croyaient pas leurs yeux. Lorsqu’un proclamateur commençait à parler avec quelqu’un, aussitôt plusieurs personnes s’arrêtaient et se mettaient à écouter aussi. La police, naturellement, et des agents en civil étaient là aussi pour voir si nous n’allions pas accepter quelque argent.
“ Pour contrecarrer notre œuvre, les prêtres déclarèrent que nous recevions 5 000 francs par heure pour effectuer ce travail et que nous n’étions qu’une secte américaine, venue au Luxembourg uniquement pour récupérer dans la mesure du possible l’argent du Plan Marshall. L’Église évangélique se joignit à ces attaques. Son clergé loua notre zèle en ajoutant : Quel dommage qu’il soit gaspillé à dire des mensonges. ”
La visite des frères Knorr et Henschel causa beaucoup de joie aux frères du Luxembourg car c’était la première fois que le président de la Société rendait visite à ce petit pays. Une assemblée d’un jour fut organisée et 205 personnes assistèrent à la conférence publique, battant tous les records d’assistance à une conférence publique théocratique donnée dans le grand-duché de Luxembourg. Lorsque nous sommes allés dans le champ après l’assemblée, nous avons remarqué que l’on parlait partout des témoins de Jéhovah. Les uns parlaient en leur faveur, les autres contre eux. Plusieurs personnes de bonne volonté qui assistèrent au discours public furent enthousiasmées d’entendre l’explication donnée par frère Knorr, montrant ce que la religion avait fait pour l’humanité et ce que l’humanité avait fait avec la religion !
Un nouveau pas a certainement été fait sur le chemin de la pure adoration et, par la grâce de Dieu, bien d’autres Luxembourgeois abandonneront encore la fausse religion pour se joindre à la foule de ceux qui louent JAH !
(à suivre)