Comptes rendus extraits de l’Annuaire 1959 des Témoins de Jéhovah
FRANCE
Au cours des derniers douze mois vingt-trois nouveaux groupes et beaucoup de petits groupes de proclamateurs isolés ont été établis en France. Un nouveau maximum de proclamateurs fut atteint — 12 141, mais il y a toujours beaucoup de territoires isolés dans ce grand pays. Combien il est vrai que : “ La langue des sages rend la science aimable. ” (Prov. 15:2). Aussi les frères de toute la France savent que leur grande responsabilité consiste à toucher la classe des autres brebis avec la “ science ” relative au Royaume. Beaucoup d’entre eux ont quitté leur domicile et sont allés se fixer ailleurs où il existe un grand besoin de proclamateurs. La filiale de Paris n’a pas seulement charge de l’œuvre en France mais nous transmet également des rapports sur l’Algérie, le Cameroun, la Guinée française, le Sénégal et la Tunisie. Dans quelques-uns de ces pays il n’y a que peu de proclamateurs, mais la grande œuvre accomplie dans le monde a eu de faibles commencements. Le rapport est intéressant.
La lettre suivante nous est parvenue de pionniers de vacances : “ Je suis heureux de vous écrire sur notre activité comme pionniers de vacances dans un territoire non attribué. Nous étions dix pionniers de vacances, le plus jeune âgé de dix ans et le plus vieux de soixante ans. Comme nous ne trouvions pas à nous loger dans le territoire qui nous fut attribué, nous décidâmes — nullement découragés par le mauvais temps qu’il fit — de camper de lieu en lieu. Jéhovah dirigea nos pas et nous n’eûmes pas même besoin de notre tente. À notre arrivée dans le territoire nous trouvâmes un fermier qui mit sa grange à notre disposition. Puis, un jour, nous rencontrâmes une sœur âgée qui nous mit en contact avec une famille intéressée. Celle-ci voulut bien nous loger. Pendant notre séjour chez elle nous pûmes la fortifier dans la vérité. De cette seule famille cinq personnes participèrent au service dans le champ, l’une d’elles travaillant dix-huit heures dans une semaine. Le père de cette famille a demandé à la Société d’envoyer quelqu’un pour les aider et a mis une grande pièce à la disposition du proclamateur. ”
Une autre lettre dit ce qui suit : “ Ayant entendu, aux assemblées, les appels de la Société pour servir là où le besoin s’en fait sentir, ma femme et moi décidâmes de quitter notre ville natale. Nous pensions aller dans un pays étranger où le besoin d’aide est particulièrement urgent mais, vu que nous avons deux enfants, âgés de trois et quatre ans, nous avons dû différer pareille décision. Après avoir discuté la chose avec le serviteur de circuit, nous décidâmes d’aller à Annecy où il n’y avait qu’une sœur pionnier et un petit groupe de proclamateurs isolés. Nous écrivîmes à la sœur en vue de trouver du travail et un logis. Après beaucoup d’efforts elle me trouva une occupation mais pas de logement. Malgré cela nous décidâmes de quitter notre ville natale où j’avais un bon poste et où nous habitions une maison neuve. De plus, mon employeur m’offrit une augmentation de salaire si je restais chez lui. Mais nous décidâmes de partir.
“ Nous vendîmes tout ce que nous avions. Arrivés à Annecy, nous dûmes passer la première nuit à l’hôtel. Le jour suivant j’allai chercher une chambre. Je trouvai deux chambres garnies pour un loyer mensuel de 38 dollars. Cinq mois se sont écoulés depuis. Nous avons un bel appartement et le mois prochain je changerai d’emploi, ayant trouvé quelque chose de mieux. Nous avons tout ce qu’il nous faut ; nous ne manquons de rien. Quand nous sommes arrivés dans cette ville, il n’y avait pas de groupe organisé, car il n’y avait que la sœur pionnier et quelques personnes de bonne volonté. Un mois plus tard nous organisâmes un service de baptême pour l’immersion de trois frères et d’une sœur. Bientôt après le serviteur de circuit nous visita et une demande pour l’établissement d’un groupe fut adressée à la Société. Elle fut acceptée. Aujourd’hui nous avons un groupe de 17 proclamateurs. En avril nous avions une augmentation de 100 pour cent. L’esprit du groupe est excellent et nous travaillons tous en vue d’un nouvel accroissement. Il y a beaucoup à faire pour les frères que nous avons trouvés car il faut qu’ils parviennent à la maturité. Ma femme et moi avions la joie de conduire une étude chez une dame et ses deux enfants. Elle connaissait la vérité depuis quelque temps déjà mais n’avait pas reconnu son privilège de prendre part au service dans le champ. Nous lui expliquâmes combien il était nécessaire de participer au rassemblement des autres brebis. Elle fut reconnaissante de cette explication et voulut bien nous accompagner dans le service. Ses fils en firent de même et maintenant ils sont tous des proclamateurs réguliers. ”
Du nord de la France avec sa population très dense et où il y a un très grand nombre de proclamateurs, nous avons reçu le rapport suivant d’un serviteur de circuit : “ J’aimerais vous relater quelque chose d’extraordinaire qui vient de se passer dans mon circuit. Le groupe de Wattrelos qui vient d’être divisé en trois unités travaille son territoire local une fois par mois. Les frères et même les serviteurs avaient dit qu’il n’y avait plus guère de personnes de bonne volonté. Aussi la distribution des publications devenait de plus en plus difficile. Lorsque le programme d’entraînement fut mis en vigueur et consciencieusement suivi par le serviteur de groupe et ses assistants, un grand changement se produisit. Instruit par le cours de renouvellement des serviteurs de circuit à Paris je commençai à donner des conseils aux frères touchant le programme d’entraînement. Au cours d’une période de sept mois quarante personnes de bonne volonté habitant le territoire local sont devenues des proclamateurs et à l’occasion de l’assemblée de circuit dix-huit frères d’une seule unité symbolisèrent le don de leur personne à Dieu par l’immersion dans l’eau. Je pense que c’est merveilleux. ”
HAÏTI
Ce pays qui fait partie des Grandes Antilles a passé une nouvelle année fertile en difficultés politiques et a, en outre, souffert d’ouragans. Comme les Écritures le prédisent, la méchanceté augmenterait ainsi que toutes sortes de choses affligeantes qui font que les gens se demandent pourquoi tout cela arrive. Il est des citoyens de Haïti qui ont parlé de leur pays comme d’“ un pays condamné ”, mais les conditions dans les autres pays ne sont pas bien différentes. Les gens ont besoin de la vérité. Les témoins de Jéhovah la prêchent avec succès et un bon accroissement s’est produit au cours de l’année écoulée. Trente-huit frères haïtiens ont pu assister comme délégués à l’Assemblée internationale “ Volonté divine ” à New York. Voici quelques-unes de leurs expériences faites dans le champ :
Dans la partie aisée de la capitale une sœur faisait depuis deux ans une étude chez une dame. Un jour elle décida que ce serait la dernière étude vu que l’intérêt de la dame allait en diminuant. Or, lors de sa visite, la fille de la dame, qui n’avait assisté qu’à trois études, manifesta un intérêt exceptionnel, de sorte que la sœur dit : “ J’ai étudié deux livres avec votre mère et nous avons maintenant un nouveau livre que je pourrais étudier avec vous si vous vouliez y participer. ” Chose étonnante, après trois autres heures d’étude la fille commença à participer au service dans le champ. Son attitude provoqua une réaction étrange chez sa mère : Celle-ci, qui avait reçu tant d’aide, s’opposa maintenant à ce qu’elle progresse dans la vérité. La chère fille pleura quand sa mère lui interdit de se faire baptiser. Pendant que la sœur était en vacances, cette jeune fille enthousiaste se chargea de ses études. Elle dit que rien ne l’empêchera d’être baptisée à l’occasion de la prochaine assemblée.
Un boulanger de la capitale avait été abonné aux périodiques espagnols de la Société pendant de longues années. Le second jour d’une assemblée le serviteur de la cafétéria alla chez lui pour obtenir une nouvelle quantité de pain, car il nous accordait un rabais. Quelque chose avait fortement impressionné le boulanger. Il dit au serviteur de la cafétéria : “ Je viens de lire un article sur le terrible traitement infligé à vos gens par les autorités de la République dominicaine. Vous faites réellement une bonne œuvre. ” Puis il offrit de fournir tout le pain nécessaire jusqu’à la fin de l’assemblée à titre de contribution à une cause excellente.
Un pionnier spécial contacta une jeune fille catholique qui s’intéressa à la vérité. Pendant les vacances scolaires une étude fut conduite avec elle. Convaincue que c’était la vérité, elle commença à prendre position en abandonnant sa place à l’église comme présidente de l’“ association de la croix ”. De retour à l’école, la directrice l’expulsa parce qu’elle n’assistait pas à la messe. Des efforts furent faits en vue de la réintégrer pour le motif que, n’étant plus catholique, elle n’était pas obligée d’assister à la messe. Puis on s’adressa au département de l’Éducation. (Remarquez que le nouveau ministre de l’Éducation était un prêtre catholique.) La réponse finalement reçue disait ceci : Elle n’était pas obligée d’assister à la messe. Mais il est intéressant de constater qu’à cette même école les enfants de baptistes et d’adventistes continuent d’aller à la messe sans qu’eux-mêmes ou leurs parents s’y opposent. Seuls les témoins de Jéhovah ne le font pas, grâce à la courageuse attitude de cette jeune fille. Elle fut baptisée à la prochaine assemblée de circuit dans sa ville et parle maintenant du service de pionnier. De plus, malgré une longue absence de l’école pendant son expulsion, elle passa son examen et reçut son certificat d’études cette même année.
MAROC
Au cours de quelques années seulement l’œuvre a fait de bons progrès au Maroc. L’apôtre Paul n’a-t-il pas dit : “ Dieu n’a-t-il pas convaincu de folie la sagesse du monde ? Car puisque le monde, avec sa sagesse, n’a point connu Dieu dans la sagesse de Dieu, il a plu à Dieu de sauver les croyants par la folie de la prédication ” ? (I Cor. 1:20, 21). Ainsi de nos jours également il est nécessaire que les témoins de Jéhovah se déplacent et prêchent pour sauver ceux qui croient. Sous ce rapport, quelques expériences très intéressantes ont été faites au Maroc et, soit dit en passant, nous avons eu vingt délégués du Maroc à l’Assemblée internationale de la Volonté divine. Ils sont retournés dans leur pays pleins d’enthousiasme.
Une sœur arriva dans notre pays pour servir là où le besoin s’en faisait sentir. Bien que grand-mère, elle ne pensait pas que l’œuvre en Afrique du Nord était trop difficile pour elle. Dès son arrivée à Casablanca elle se mit à apprendre une présentation en français. Deux jours après son arrivée elle s’en fut dans un territoire. Sa première journée dans le service fut très encourageante. Elle put distribuer beaucoup de périodiques bien que son français fût très limité. Le jour suivant, dans le même secteur, un jeune étudiant qui avait pris des périodiques de la sœur accourut pour l’interpeller. Il voulait savoir s’il pouvait écrire à la filiale pour obtenir d’autres renseignements sur la Société. “ Non, ce n’est pas nécessaire ”, répondit la sœur. Elle prit immédiatement rendez-vous avec le jeune homme pour une étude et l’invita à assister au discours public le dimanche. À sa grande surprise, seulement quatre jours après son arrivée, elle vit cette “ brebis ” assister à l’étude de La Tour de Garde à la Salle du Royaume. Quelques jours après elle se sentit très bénie quand ce jeune homme devint un nouveau glorificateur du nom de Jéhovah. Un mois dans le pays, et déjà un nouveau proclamateur !
Voici une autre expérience relative à une famille de dix personnes. Huit d’entre elles habitent la petite ville de Marrakech. Il y a des années un proclamateur distribua quelques publications à Marrakech. La famille en question reçut un livre de lui. Il ne la revisita pas. Le livre fut mis de côté parce que “ c’était trop difficile de le comprendre sans l’aide de quelqu’un ”. En 1958 la Société envoya un couple marié, des pionniers spéciaux, dans cette ville. Cette famille accepta d’autres publications de la Société, avec cette différence que des visites complémentaires furent faites chez elle semaine après semaine. Douze personnes en moyenne assistèrent chaque semaine à cette étude biblique. Les mets spirituels réguliers et bien préparés, servis fidèlement à cette famille de brebis du Seigneur, les fortifiaient. Pouvez-vous imaginer la joie des deux pionniers spéciaux quand, l’un après l’autre, tous les membres de la famille commencèrent à prendre part à la prédication ? Songez à leur bonheur exubérant quand ils furent témoins de l’immersion de quatre d’entre eux pour symboliser le don de leur personne à Jéhovah ! Cependant la joie des pionniers n’aurait pas été complète si deux autres membres de cette famille ne s’étaient pas fait baptiser en France à l’occasion de l’assemblée de district qui eut lieu en 1958 à Mulhouse. Les parents ont décidé, eux aussi, de prendre le baptême avec leurs deux autres enfants à la prochaine occasion.
GUADELOUPE
Du bon travail a été fait au cours de l’année de service dans les îles de Guadeloupe et de la Martinique. Les deux îles ont atteint de nouveaux maxima de proclamateurs. Les habitants des îles ont manifesté un réel intérêt en lisant les publications de la Société. Il est évident que l’œuvre accomplie par les études bibliques à domicile porte des fruits ; le nombre de ces études a beaucoup augmenté par rapport aux années précédentes. Il y a un an, les témoins de la Guadeloupe avaient 61 études bibliques hebdomadaires contre 122 à l’heure actuelle. On voit par là que les habitants de ces îles ont l’occasion de connaître la vérité. Le serviteur de la filiale nous communique quelques expériences très intéressantes.
De temps à autre les proclamateurs rencontrent des personnes qui leur disent de “ garder le reste ” si leur contribution pour les publications dépasse le montant indiqué. On se demande alors si l’on devrait accepter cet argent ou le rendre pour montrer que notre ministère s’accomplit sans aucun but égoïste. Sous ce rapport, l’expérience suivante est intéressante. Une dame prit trois périodiques et donna le double de ce qui était suggéré comme contribution en disant : “ Gardez le reste, s’il vous plaît. ” Le proclamateur, après avoir offert de le rendre, mais en vain, conclut : “ Ce sera pour quelqu’un qui ne pourra rien donner pour les périodiques. ” Bientôt après, dans une autre maison une dame désireuse d’obtenir les périodiques ne put trouver de l’argent. Le proclamateur lui dit alors : “ Ne vous faites pas de soucis pour trouver de l’argent puisque quelqu’un d’autre a déjà payé pour vous. ” Quand il expliqua comment cela se faisait, elle fut heureuse d’accepter les périodiques et on fixa une date pour une visite complémentaire. Par la suite, une étude fut commencée et cette personne, qui montra de plus en plus les caractéristiques des autres brebis, assiste maintenant régulièrement à l’étude de La Tour de Garde.
Notre assistance à l’Assemblée internationale Volonté divine à New York a réellement été l’événement de l’année. Dix-neuf délégués de la Guadeloupe y étaient. Nos yeux étaient grandement ouverts pour enregistrer tout ce que nous pouvions voir, et de même nos oreilles pour capter tout ce qui fut dit. Ce qui nous frappa le plus, ce n’était pas l’étendue des États-Unis, surprenante quand on vient d’une des petites îles des Petites Antilles, ni les gratte-ciel, ni l’étonnante et intense circulation dans les rues, mais le merveilleux spectacle des grandes foules de frères et sœurs venus des quatre coins de la terre et qui, dans une paix et une unité parfaites, adoraient le seul vrai Dieu. Deux immenses stades emplis d’eux !
Avant d’aller à l’assemblée quelques-uns ont pu se demander s’il valait la peine d’y assister quand on ne savait pas l’anglais. Mais cette question ne préoccupait plus personne après leur retour de New York. Il était non seulement possible d’entendre, dans les quatre matinées des sessions françaises, un résumé de la plupart des discours prononcés en anglais, mais les choses que nos yeux ont vues au cours des huit jours du congrès sont des souvenirs fortifiants et inappréciables.
NOUVELLE-CALÉDONIE
Juste avant la visite du serviteur de circuit en mai 1958 nous reçûmes une lettre du gouvernement nous invitant à nous présenter au bureau avec des exemplaires de tous nos livres aux fins d’examen par le censeur. Le fonctionnaire compétent nous autorisa ensuite à distribuer toutes nos publications dans le territoire. Profitant de sa bienveillance, nous lui demandâmes la permission d’organiser des conférences publiques. Il fut d’accord. Quand le serviteur de circuit arriva, nous dûmes nous adresser au même fonctionnaire pour obtenir la permission de présenter publiquement le film “ La société du Monde Nouveau en action ”. Il l’accorda et c’est ainsi que le film put être projeté publiquement pour la première fois en Nouvelle-Calédonie.
Il fallait maintenant trouver un endroit qui pût servir d’écran. Après beaucoup de recherches on nous offrit, gratuitement, une briqueterie pour un week-end. Poursuivant nos recherches, nous fûmes à même de louer pour deux soirs un des plus grands cinémas de la ville. Nous nous servîmes de toutes les formes de publicité possibles et eûmes pour les deux soirées une assistance totale de 690 personnes. Nous pûmes distribuer aux spectateurs 44 livres et 300 brochures et obtenir deux abonnements. De nombreuses personnes exprimèrent leur admiration pour les merveilleuses choses que fait la société du monde nouveau.
Le travail avec les périodiques est devenu une branche très populaire de l’activité théocratique. Le jeudi est devenu une journée spéciale pour les enfants pour la raison que c’est leur jour de congé tandis qu’ils doivent aller à l’école le samedi, journée des périodiques régulière. Une sœur de 68 ans, qui ne peut plus guère lire à cause de sa vue faible, travaille régulièrement dans le champ chaque mercredi, jeudi, samedi et dimanche, distribuant chaque matin jusqu’à 22 périodiques. L’année de service débuta avec la distribution de 80 périodiques le premier mois et finit avec celle de 815 exemplaires au mois d’août.
Comment entrer en contact avec la population indigène ? Cela a été un grand problème ici. Selon la loi les Blancs n’ont pas le droit d’entrer dans les villages indigènes et de visiter leurs habitants. Nous avions fait beaucoup d’efforts pour contacter les indigènes en dehors de leurs tribus, mais en vain. Mais voici que récemment quelqu’un a fait la connaissance d’un jeune indigène et a pu commencer une étude avec lui. Il a expliqué que son père, âgé de plus de soixante-dix ans, fut un des premiers missionnaires protestants indigènes qui travaillèrent ici. Il resta toujours fidèle au cours des années mais s’aperçut d’un changement dans l’église. Il commença à se prononcer sur ce changement avec une certaine franchise, ce qui lui valut d’être renvoyé par ses chefs blancs. Il cessa son association à l’église et éleva ses enfants selon ce qu’il pensait être la bonne religion. Nous fûmes bien récompensés pour la visite que nous fîmes à cet homme qui habite à quelque six heures d’automobile de la capitale car ses yeux brillaient quand il se rendit compte que la vérité lui était finalement annoncée. Il semble donc que grâce à ce jeune homme indigène et à son père nous avons enfin trouvé le moyen d’ouvrir la porte d’accès auprès de la population indigène.
VIÊT-NAM
La première année de service complète du groupe missionnaire à Saïgon, capitale de la république du Viêt-Nam, a vraiment été une année bénie. La semence de la vérité du Royaume s’est levée et a pris racine dans ce nouveau champ où les missionnaires ont obtenu plus de 1 000 abonnements à La Tour de Garde et à Réveillez-vous ! et ont pu introduire plus de cinquante études bibliques à domicile. En temps opportun les serviteurs de zone et de circuit ont visité ces missionnaires et leur ont prodigué l’aide et l’encouragement nécessaires. Et maintenant, à la fin de l’année, de bons fruits du Royaume se manifestent.
Une sœur visita une famille française dont l’attitude semblait dire : “ Oh, ce n’est qu’une autre religion. ” Elle s’abonna cependant, par curiosité, à Réveillez-vous ! La sœur leur remit des spécimens des deux périodiques et promit de revenir. Lors des visites ultérieures elle put laisser “ Que Dieu soit reconnu pour vrai ” et une Bible catholique française. L’intérêt du monsieur était maintenant pleinement éveillé. Il emportait la Bible et des publications dans tous ses déplacements. À l’occasion d’une autre visite sa première question fut celle-ci : “ Avez-vous une Salle du Royaume ici et des réunions régulières ? ” Il assista à l’étude de La Tour de Garde le dimanche suivant et est venu régulièrement depuis. Une étude très vivante est aussi conduite avec lui personnellement. Ce monsieur qui avait servi dans la Légion étrangère française ne s’était jamais intéressé à la religion bien qu’il eût été élevé dans un milieu très religieux. Il exprima la joie de son cœur dans une longue lettre qu’il adressa à un ami intime, un prêtre vivant en France, et qu’il conclut comme suit : “ Pour une fois je crois à quelque chose. Je crois en Dieu. Je crois au Diable, auquel le masque de divinité a été arraché — ce manteau sous lequel il a été présenté par les usurpateurs qui ont monopolisé la religion du Christ. ”