Comptes rendus extraits de l’Annuaire 1960 des Témoins de Jéhovah
HAÏTI
Maximum de proclamateurs : 715 Population : 3 384 000
Taux : 1 pour 4 732
Cette nouvelle année de luttes intérieures a apporté une plus grande pauvreté et plus de souffrances au peuple de Haïti, mais les témoins de Jéhovah doivent continuer sans tenir compte des conditions de ce monde ; ils doivent prêcher la bonne nouvelle, afin que les personnes affligées soient consolées. Les conditions qui règnent dans ce monde ne changent pas l’œuvre des témoins de Jéhovah, mais à mesure que les choses empirent, les témoins de Jéhovah doivent intensifier leurs efforts. Ils se rappellent le commentaire de Paul : “ Car chacun portera sa propre charge de responsabilité. ” (Gal. 6:5, NW). C’est ainsi que les témoins de Jéhovah doivent, eux aussi, porter une charge de responsabilité, où qu’ils se trouvent, même ceux qui sont nouveaux dans la vérité et qui sont en train d’apprendre à connaître les magnifiques dispositions que Jéhovah a prises pour donner la vie à l’homme. Tous ensemble doivent prêcher cette bonne nouvelle. Et c’est ce que les frères de Haïti ont fait avec beaucoup de succès, pendant l’année écoulée. Le serviteur de filiale nous fournit quelques expériences très intéressantes.
La division est manifeste parmi les religions de la chrétienté. Les prêtres locaux et étrangers ont adopté des attitudes différentes dans les questions politiques et, plus que jamais, l’église baptiste est divisée. Trois scissions ayant eu lieu dans une seule ville, il a fallu construire quatre églises baptistes. Cette église a été sérieusement ébranlée dans le sud de Haïti à cause d’un grand différend, et de nombreux habitants ont perdu confiance dans le clergé. Mais quelques expériences montreront que notre accroissement n’est pas dû au fait que nous aurions exploité de telles circonstances pour gagner de nouveaux membres. Ce sont plutôt la bonne nouvelle du Royaume, l’espérance de la vie éternelle sur la terre, qui attirent les personnes vers la vérité.
Un prédicateur laïque de campagne assista à une étude conduite par un pionnier spécial. Il était stupéfait d’apprendre que la terre ne serait pas brûlée, mais qu’elle deviendrait plutôt la demeure éternelle de l’homme. Il retourna chez lui, à la montagne, et apprit la nouvelle à un autre prédicateur qui, à son tour, fit venir le pionnier chez lui, un matin de bonne heure. En compagnie de plusieurs personnes, ils cherchèrent dans leur Bible et trouvèrent que l’âme est mortelle, la doctrine de la trinité fausse, et tous furent réjouis d’apprendre que Jéhovah avait pris des dispositions pour les survivants d’Harmaguédon et pour la vie sur la terre. Quinze personnes assistèrent à cette étude ; la semaine suivante, il y eut plus de vingt personnes ; puis trente-deux. Tout ce qu’elles apprenaient, elles le racontaient à leurs voisins. Finalement, tout ce “ centre ” rural baptiste devint intéressé, mais au lieu de se servir de leur église, elles construisirent une tonnelle en branches de palmier pour s’y réunir, et elles envoyèrent leur démission à l’église baptiste. Cinq pasteurs et deux autres baptistes montèrent pour les flatter et les prier de revenir sur leur décision. Mais ces gens humbles répondirent : “ En quelques semaines, nous avons appris davantage avec les témoins de Jéhovah que pendant vingt-cinq ans dans l’église baptiste. Vous ne nous avez jamais parlé de la vie éternelle sur la terre. De plus, montrez-nous où la Bible dit que l’âme est immortelle ou qu’il y ait trois personnes en Dieu, si vous le pouvez. ” Les pasteurs s’en allèrent. Plus tard, on offrit de l’argent à ces personnes, à condition qu’elles cessent d’étudier avec les témoins de Jéhovah ! Mais sans résultat. Elles avaient trouvé la vérité et elles l’aimaient. Elles prêchèrent dans le “ centre ” baptiste voisin où quelques-uns acceptèrent le message puis prêchèrent à un autre centre encore. Avec deux ou trois personnes habitant la ville du pionnier, elles représentent ainsi un groupe de plus de quarante membres de la société du monde nouveau !
Deux frères de la filiale se rendirent sur le plateau central, pour y célébrer un mariage. Avant la cérémonie de mariage, ils rendirent témoignage, pendant une heure, au frère de la jeune mariée. Les explications sur les bénédictions résultant du monde nouveau pénétrèrent profondément dans son cœur. Par la suite, il parla de ce message à des coreligionnaires, étant lui-même trésorier et prédicateur de l’église baptiste, directeur de l’école du dimanche et responsable de cinq églises rurales. Après avoir essayé, pendant une année, de convaincre des pasteurs et des prédicateurs, il se sépara définitivement de la religion baptiste. Mais un jour, le pasteur de l’endroit, un ancien ami, le pria de venir à l’église. Il y prononça un sermon contre les témoins de Jéhovah ; après quoi notre ami se leva, dégoûté, et quitta l’église pour de bon. Il se mit à prêcher seul le message de porte en porte, jusqu’à l’arrivée d’un pionnier spécial dans ce territoire. Ce pionnier étudia avec lui et l’instruisit dans la manière de prêcher systématiquement. Le mois suivant, le nouveau proclamateur nous envoya son rapport de service de quatre-vingt-onze heures et soixante-dix-sept visites complémentaires. Après le baptême, il s’inscrivit comme pionnier de vacances ; il termine l’année de service sur la liste des pionniers réguliers. Sa femme est maintenant une proclamatrice régulière, prête à se faire baptiser.
Du sud de Haïti, le serviteur de circuit nous envoie ce rapport : “ Nous passâmes une semaine très intéressante dans l’assemblée d’Aquin. Quatorze proclamateurs différents et des personnes intéressées vinrent dans le champ, y compris trois membres d’une même famille. Le serviteur d’assemblée commença à étudier avec le fils aîné de cette famille, en juin l’année dernière. En juillet, celui-ci alla dans le champ avec le serviteur de circuit. Ses deux sœurs, qui, d’ordinaire, se moquaient et riaient de la vérité, assistèrent à la conférence publique la même semaine et montrèrent de l’intérêt. Elles assistèrent aux réunions en octobre. En novembre, elles participèrent à la proclamation de porte en porte. Maintenant, la mère montre de l’intérêt, et, à présent, les trois autres fils fréquentent les réunions, ce qui fait un potentiel de dix proclamateurs dans une seule famille ! ” De plus, nous relevons que lors de notre assemblée de circuit tenue dans un bourg proche, le serviteur de district encouragea la famille à mettre ses ressources en commun, afin d’envoyer un membre de la famille à l’assemblée de district, à Port-au-Prince. Ils déclarèrent que cela n’était pas faisable. Puis vint le moment de l’assemblée : cinq d’entre eux se montrèrent dans la capitale ! L’un qui est pionnier de vacances, vient d’écrire à la filiale, à la fin de l’année, pour figurer sur la liste des pionniers réguliers.
Un pionnier spécial du nord de Haïti écrit au sujet d’un intéressé qui est devenu proclamateur : “ Ayant la tuberculose, il fut transporté dans un sanatorium à Porte-de-Paix. Je continuai à lui rendre visite pour l’aider sur le plan spirituel et matériel. En décembre, il proclama quarante-trois heures dans le sanatorium même, conduisit cinq études bibliques et fit vingt visites complémentaires. ” La maladie ne nous empêche donc pas de saisir les occasions de prêcher.