1 CORINTHIENS
Notes d’étude sur le chapitre 4
serviteurs : Ou « subordonnés ». Le mot grec employé ici, hupêrétês, désigne une personne qui agit en qualité d’« assistant » (Ac 13:5). Les « serviteurs de Christ » exécutent volontiers ses ordres.
intendants : Ou « gérants domestiques ». Le mot grec pour « intendant » (oïkonomos) désigne un domestique qui est chargé de s’occuper d’une maison : il administre les affaires commerciales de son maître, il gère ses biens et il a autorité sur les autres domestiques. L’intendant occupait un poste de grande confiance ; on attendait de lui qu’il soit fidèle (1Co 4:2). Paul comprenait que sa fonction d’intendant exigeait de lui qu’il préserve de tout dommage les « saints secrets de Dieu » et qu’il annonce fidèlement ces secrets aux autres, comme le demandait le Maître, Jésus Christ (1Co 9:16 ; voir note d’étude sur Lc 12:42).
un tribunal humain : Litt. « un jour humain ». Le terme grec employé ici et qui signifie fondamentalement « jour » peut désigner un jour fixé pour une activité particulière. Dans le cas présent, il s’agit d’un jour déterminé par un juge humain pour la tenue d’un procès ou l’annonce d’un verdict. Comme le montre le contexte, Paul ne se souciait pas outre mesure du jugement que pourraient porter sur lui d’autres humains, que ce soient les Corinthiens ou un quelconque tribunal humain lors d’un jour fixé. Il se préoccupait avant tout du jour où Dieu le jugerait par l’intermédiaire de Jésus (1Co 4:4, 5).
Celui qui m’examine, c’est Jéhovah : Paul ne se préoccupait pas du jugement que d’autres humains pourraient porter sur lui. Il ne se fiait même pas au jugement qu’il portait sur lui-même (1Co 4:1-3). Par contre, il se souciait sincèrement de la façon dont Jéhovah le considérait. Connaissant les Écritures hébraïques, Paul savait très bien que seul Jéhovah est en droit d’« examiner » ses serviteurs (Ps 26:2 ; Pr 21:2 ; Jr 20:12 ; pour l’emploi du nom divin dans ce verset, voir app. C3, introduction ; 1Co 4:4).
N’allez pas au-delà de ce qui est écrit : Cette phrase n’est pas une citation des Écritures hébraïques. Il semble par contre qu’il s’agissait d’une règle ou d’une maxime bien connue à l’époque. Cette règle implique que les adorateurs de Jéhovah ne doivent rien enseigner ni faire qui aille au-delà des lois et des principes exposés dans sa Parole. Par exemple, les chrétiens ne doivent pas aller au-delà des limites fixées par les Écritures dans la façon de se considérer soi-même et de considérer les autres. Les Corinthiens étaient tombés dans le travers consistant à se vanter de leurs relations avec certains hommes, comme Apollos ou Paul. Ils plaçaient certains au-dessus des autres, favorisant ainsi la désunion. Peut-être pour leur montrer l’importance de s’en tenir à ce que dit la Parole de Dieu, Paul avait déjà cité plusieurs fois les Écritures hébraïques depuis le début de sa lettre. Il recourait à ces citations pour appuyer les idées qu’il développait, en utilisant une formule du genre : « Il est écrit » (1Co 1:19, 31 ; 2:9 ; 3:19 ; voir aussi 1Co 9:9 ; 10:7 ; 14:21 ; 15:45).
un spectacle : Litt. « un théâtre ». Le mot grec théatron peut désigner soit le lieu où un spectacle est présenté (Ac 19:29, 31), soit, comme c’est le cas dans ce verset, le spectacle lui-même. Paul faisait peut-être allusion à la façon dont s’achevait un spectacle de combats de gladiateurs romains : certains gladiateurs étaient amenés dans l’arène de l’amphithéâtre, dévêtus et sans armes, et ils y étaient tués sauvagement. Au NO de la place du marché de Corinthe se trouvait un théâtre capable d’accueillir quelque 15 000 spectateurs. On pense qu’à l’époque, il existait aussi un amphithéâtre à l’angle NE de la ville. Les chrétiens de Corinthe n’avaient donc aucun mal à comprendre Paul quand il disait que les apôtres étaient un « spectacle pour le monde ».
pour le monde, pour les anges et pour les hommes : Le mot grec kosmos, souvent traduit par « monde », désigne ici les humains en général. Le fait que Paul ajoute ensuite « pour les anges et pour les hommes » ne signifie pas qu’il étend le sens du terme « monde » de façon à ce qu’il englobe les créatures visibles et les invisibles, c’est-à-dire les êtres spirituels en plus des humains. En effet, puisqu’en 1Co 1:20, 21, 27, 28 ; 2:12 ; 3:19, 22 il emploie le mot kosmos pour désigner le monde des humains, il semble logique qu’il lui donne le même sens dans le présent verset. En fait, Paul ajoute simplement l’idée que le monde des humains n’est pas le seul à assister à ce spectacle : les anges en sont également spectateurs.
être pauvrement vêtus : Le verbe grec que Paul emploie ici a pour sens littéral « être nus », mais dans le contexte de ce verset, il signifie « être pauvrement vêtus » (voir note d’étude sur Mt 25:36). Paul mettait apparemment en contraste la vie de sacrifice qu’il menait avec celle de certains chrétiens de Corinthe qui se vantaient de leurs capacités ou de leur position en vue dans l’assemblée, mais qui menaient une vie relativement facile (1Co 4:8-10 ; cf. 2Co 11:5).
ordures : Ou « déchets ». Les mots grecs traduits dans ce verset par « ordures » (périkatharma) et par rebut (péripsêma) sont des termes très expressifs qui ont des sens voisins. Ils ne figurent nulle part ailleurs dans les Écritures grecques chrétiennes. Tous les deux désignent des détritus, la saleté qu’on rejette après avoir nettoyé quelque chose ou des déchets enlevés au récurage et dont on se débarrasse. C’est apparemment ainsi que certains détracteurs de Paul le considéraient, lui et l’activité missionnaire qu’il accomplissait.
précepteurs : Ou « gardiens », « tuteurs », « pédagogues ». Aux temps bibliques, dans de nombreuses familles grecques et romaines aisées, le personnel comportait un précepteur. Le précepteur était un esclave de confiance ou un employé. Il était chargé de conduire et d’aller chercher les enfants à l’école, et de les protéger de toute atteinte physique ou morale. Il pouvait aussi, dans une certaine mesure, contribuer à l’éducation morale des enfants et même les discipliner (Ga 3:24, 25). Paul emploie ici le terme dans un sens figuré à propos des hommes qui avaient la responsabilité de veiller au bien-être spirituel des chrétiens de Corinthe (1Co 3:6, 10).
c’est moi qui suis devenu votre père : Paul se compare à un père parce que certains chrétiens de Corinthe étaient ses enfants dans un sens spirituel. Il avait personnellement fait connaître la bonne nouvelle à de nombreux habitants de Corinthe pendant les 18 mois qu’il avait passés dans cette ville (Ac 18:7-11). Il avait joué un rôle clé dans la formation de l’assemblée de Corinthe et les avait nourris spirituellement (1Co 3:5, 6, 10 ; cf. 3J 4). Toutefois, Paul ne laissait pas entendre ici que le mot « père » s’appliquait à lui comme un titre, ce qui aurait été contraire à l’instruction claire que Christ avait donnée (Mt 23:8, 9 ; voir note d’étude sur Mt 23:9).
mes méthodes : Litt. « mes façons de faire ». Certaines versions mettent ici « la façon dont je mène ma vie », « mes principes de vie ». Toutefois, le contexte montre que Paul fait allusion à quelque chose de plus large que sa façon de vivre le christianisme. En effet, Paul poursuit sa phrase en disant : « comme je les enseigne partout dans toutes les assemblées » ; il est donc raisonnable de conclure qu’il parle de ses méthodes d’enseignement et des principes qu’il suivait dans l’exercice de son ministère.
si Jéhovah le veut : Expression qui souligne la nécessité de tenir compte de la volonté de Dieu dans tout ce qu’on fait ou prévoit de faire. L’apôtre Paul gardait ce principe bien présent à l’esprit (Ac 18:21 ; 1Co 16:7 ; Hé 6:3). Le disciple Jacques, quant à lui, a encouragé ses lecteurs à dire : « Si Jéhovah le veut, nous vivrons et ferons ceci ou cela » (Jc 4:15). Jacques ne laissait pas entendre que les chrétiens devaient systématiquement prononcer cette phrase à voix haute ; ils ne devaient pas non plus l’employer par superstition ou comme une formule vide de sens. Ils devaient plutôt s’efforcer de discerner quelle est la volonté de Dieu et d’agir en conséquence (voir app. C3, introduction ; 1Co 4:19).