GALATES
Notes d’étude sur le chapitre 3
Ô Galates insensés ! : Le mot grec traduit ici par « insensés » (anoêtos) ne signifie pas forcément que les chrétiens de Galatie manquaient d’intelligence. Selon un dictionnaire, dans le contexte de ce verset, cet adjectif qualifie quelqu’un qui « rechigne à faire usage de ses facultés mentales pour essayer de comprendre ». Paul vient de rappeler aux chrétiens de Galatie qu’ils ont été déclarés justes, non pas pour avoir respecté la Loi de Moïse, mais parce qu’ils avaient eu foi en Jésus Christ (Ga 2:15-21). Jésus les avait libérés de la condamnation venant de la Loi de Moïse (voir note d’étude sur Ga 2:21). Or certains chrétiens de Galatie commettaient la sottise de renoncer à cette liberté précieuse en se replaçant sous une Loi devenue obsolète et qui ne pouvait que les condamner à nouveau (Ga 1:6). En s’exclamant : « Ô Galates insensés ! », Paul leur reproche d’avoir régressé ainsi.
Galates : Ici, Paul s’adresse apparemment aux chrétiens faisant partie des assemblées situées dans le S de la Galatie, une zone où il avait prêché quelques années auparavant (voir note d’étude sur Ga 1:2).
vous a soumis à cette influence mauvaise : Cette expression traduit le verbe grec baskaïnô, dont c’est la seule occurrence dans les Écritures grecques chrétiennes. On donnait parfois à ce verbe le sens d’« ensorceler », d’« envoûter » ou de « jeter un sort » ; c’est d’ailleurs ainsi que le rendent un certain nombre de versions françaises. Toutefois, en grec ancien, ce verbe était également employé dans un sens figuré ; il ne supposait donc pas toujours que l’on recourait à un pouvoir magique pour tromper quelqu’un. Paul emploie ce terme au sens large de « détourner du droit chemin » ou de « soumettre à une influence néfaste ». Il se sert d’une tournure imagée pour dénoncer avec force l’influence négative des hommes qui cherchaient à égarer les Galates.
Après avoir commencé en vous laissant guider par l’esprit : Litt. « après avoir commencé par l’esprit ». Paul signale ici qu’après leur conversion, les chrétiens de Galatie s’étaient soumis à l’action de l’esprit saint de Dieu et avaient commencé à progresser vers la maturité spirituelle.
finissez-vous en vous laissant guider par la chair ? : Litt. « êtes-vous en train d’être rendus complets dans la chair ? ». ‘Après avoir commencé en se laissant guider par l’esprit’, les chrétiens de Galatie étaient à présent influencés par des hommes qui n’étaient pas guidés par l’esprit de Dieu, en particulier ceux qui prônaient la circoncision et un respect scrupuleux de la Loi de Moïse (Ga 3:1 ; 5:2-6). En se « laissant guider par la chair », les chrétiens de Galatie couraient le risque de ne jamais parvenir à la maturité spirituelle et de se priver de la perspective de la vie éternelle (Ga 6:8).
Jéhovah : Il s’agit ici d’une citation de Gn 15:6. Les manuscrits des Écritures grecques chrétiennes dont on dispose aujourd’hui utilisent ici le mot Théos (Dieu), sans doute parce qu’au 1er siècle ce terme figurait en Gn 15:6 dans certains exemplaires de la Septante, comme c’est encore le cas dans les manuscrits de la Septante disponibles aujourd’hui. La plupart des versions françaises emploient elles aussi le mot « Dieu » dans le présent verset. Toutefois, comme le texte hébreu original d’où est tirée la citation contient le Tétragramme, représenté par quatre consonnes hébraïques (translittérées par YHWH), il est logique que le nom divin soit employé ici dans le corps du texte (voir app. C1 et C2). L’intégralité de cette phrase reprise de Gn 15:6 est également citée en Rm 4:3 et en Jc 2:23.
fils d’Abraham : L’alliance de la circoncision avait au départ été contractée avec Abraham. Apparemment, les « faux frères » prétendaient que les chrétiens ne pouvaient être des « fils d’Abraham » que s’ils respectaient la Loi (Ga 2:4 ; 3:1, 2 ; Gn 17:10 ; voir lexique à « circoncision »). Paul explique cependant que les véritables « fils d’Abraham » sont ceux qui sont attachés à la foi, autrement dit ceux qui ont une foi semblable à celle d’Abraham (Ga 3:9 ; voir note d’étude sur Ga 3:29).
qui a eu foi : Dans ce verset, le mot grec pistos, traduit par « qui a eu foi », se rapporte à une personne qui a confiance, ou foi, en quelqu’un ou en quelque chose. Mais il pourrait aussi signifier « qui est fidèle » (voir note d’étude sur 2Co 6:15).
il est écrit : « Maudit est tout homme qui » : Paul cite ici Dt 27:26, texte qui établissait que si les Juifs violaient la Loi qu’ils s’étaient engagés à respecter (Ex 24:3), ils tomberaient sous le coup des malédictions qui y étaient consignées. Le terme « maudit » (grec épikataratos) signifie « condamné par Dieu » (voir lexique à « maudire ; malédiction »). Paul indique dans ce passage que tous les Juifs devaient être libérés non seulement du péché hérité d’Adam, mais aussi de la malédiction de la Loi (Rm 5:12 ; Ga 3:10-13 ; voir note d’étude sur Ga 3:13).
le juste vivra en raison de la foi : Paul cite ici Hab 2:4 pour prouver que c’est en vertu de la foi en Christ Jésus, et non des œuvres exigées par la Loi de Moïse, que les chrétiens peuvent être déclarés justes (Rm 10:3, 4 ; voir notes d’étude sur Rm 1:17).
devenant malédiction à notre place : La Loi de Moïse précisait que toute personne engagée dans cette alliance qui transgresserait ses préceptes serait maudite (voir note d’étude sur Ga 3:10). Dans ce verset, Paul cite Dt 21:22, 23, qui signale que les cadavres de ceux qui étaient ‘maudits par Dieu’ étaient pendus à des poteaux. Il avait donc fallu, dans l’intérêt du peuple juif, que Jésus soit pendu à un poteau comme s’il avait été un malfaiteur maudit. Jésus a porté tout le poids de la malédiction que la Loi faisait peser sur eux. C’est ainsi que sa mort permettait à tous les Juifs qui reconnaissaient en lui le Messie d’être libérés de cette malédiction. L’idée que Paul souligne ici fait peut-être écho aux explications que Jésus a données au pharisien Nicodème (voir note d’étude sur Jean 3:14).
un poteau : Voir note d’étude sur Ac 5:30.
une alliance : Le mot grec diathêkê figure 33 fois dans les Écritures grecques chrétiennes, presque toujours au sens d’alliance, ou accord (Mt 26:28 ; Lc 22:20 ; 1Co 11:25 ; Ga 3:17 ; 4:24 ; Hé 8:6, 8 ; 10:16, 29 ; 12:24). Dans le présent verset, un certain nombre de versions françaises le traduisent par « testament », mot qui désigne les dernières volontés d’une personne. Toutefois, il semble justifié de le traduire par « alliance » dans ce verset, puisque dans le contexte immédiat (Ga 3:16-18) Paul commente l’alliance que Dieu avait contractée avec Abraham (voir note d’étude sur Ga 3:17).
les promesses ont été dites à l’adresse d’Abraham et de sa descendance : Sous l’inspiration divine, Paul désigne Jésus Christ comme étant la partie principale de la descendance d’Abraham. (Le mot grec spérma, littéralement « semence », est souvent traduit par « descendance » quand il est employé en rapport avec les promesses de Jéhovah concernant le Messie. Voir app. A2.) Après la rébellion survenue en Éden, Jéhovah a promis qu’une « femme » produirait une « descendance » qui écraserait la tête du serpent, Satan (Gn 3:15). L’alliance que Jéhovah a conclue avec Abraham précisait que cette descendance procurerait des bénédictions à l’humanité (Gn 12:1-3, 7 ; 13:14, 15 ; 17:7 ; 22:15-18 ; 24:7 ; Ga 3:8). Dieu a aussi révélé que la descendance promise serait un personnage issu de la lignée du roi David et ferait partie de la tribu de Juda, ce qui était bien le cas de Jésus (Gn 49:10 ; Ps 89:3, 4 ; Lc 1:30-33 ; voir note d’étude sur tes descendants […] ta descendance dans ce verset). En Ga 3:26-29, Paul indique que dans l’accomplissement spirituel de la promesse faite à Abraham, il existerait une partie secondaire de la descendance d’Abraham (voir note d’étude sur Ga 3:29).
Il n’est pas dit : Ou p.-ê. « il ne dit pas ». En grec, le verbe traduit ici par « dire » peut se rapporter soit au passage des Écritures que Paul cite, soit à Dieu. La présente édition a fait le choix de considérer que le sujet implicite est plus probablement le passage cité par Paul. Toutefois, l’option « il ne dit pas », qui donnerait Dieu comme sujet du verbe, peut se justifier aussi.
tes descendants […] ta descendance : Litt. « tes semences […] ta semence ». Paul commente ici les promesses que Dieu a faites à Abraham et à sa « descendance » (Gn 12:7 ; 13:14, 15 ; 17:7 ; 22:17, 18 ; 24:7). Dans les promesses concernant la « descendance » (litt. « semence ») d’Abraham, le mot hébreu traduit par « descendance » est employé au singulier ; il en va de même pour le mot grec qui lui correspond. Toutefois, ces mots désignent souvent cette descendance dans un sens collectif. Ici, Paul met en contraste le mot grec spérma au pluriel (traduit par « descendants ») avec le même mot au singulier (traduit par « descendance »). Il fait cette distinction pour souligner que lorsque Dieu parlait des bénédictions qui viendraient par la descendance d’Abraham, il faisait essentiellement allusion à une seule personne, à savoir Christ. La promesse annonçant que toutes les familles de la terre seraient bénies par le moyen de la « descendance » d’Abraham ne pouvait pas signifier que tous ses descendants auraient un rôle à jouer, puisque les descendants de son fils Ismaël et ceux des fils qu’il a eus de Ketoura n’ont pas été utilisés pour bénir l’humanité. La descendance promise devait venir par Isaac (Gn 21:12 ; Hé 11:18) ; plus tard, Dieu a précisé qu’elle se limiterait à la lignée passant par Jacob, fils d’Isaac (Gn 28:13, 14) ; plus tard encore, qu’elle se limiterait à la tribu de Juda (Gn 49:10) et enfin à la lignée de David (2S 7:12-16). Jésus était un descendant d’Abraham, qui est né précisément dans cette lignée, ou famille (Mt 1:1-16 ; Lc 3:23-34). Il est de fait que les Juifs du 1er siècle de n. è. n’attendaient qu’une seule personne qui viendrait en qualité de Messie, ou Christ, pour être leur libérateur (Lc 3:15 ; Jean 1:25 ; 7:41, 42). Comme ils étaient la descendance littérale d’Abraham, ils pensaient également qu’ils seraient le peuple favorisé et, à ce titre, les enfants de Dieu (Jean 8:39-41).
430 ans : Paul évoque ici la période comprise entre l’entrée en vigueur de l’alliance avec Abraham et celle de l’alliance de la Loi de Moïse. C’est sans doute en 1943 av. n. è. que l’alliance avec Abraham est entrée en vigueur, au moment où sa famille et lui ont traversé l’Euphrate pour se rendre en Canaan, le pays que Dieu avait promis de donner à leurs descendants (Gn 12:4, 5, 7). Cet évènement a apparemment eu lieu le 14e jour du mois qui serait appelé plus tard nisan. Cette conclusion s’appuie sur Ex 12:41, qui précise que Jéhovah a libéré son peuple de l’esclavage en Égypte « 430 ans » plus tard, soit en 1513 av. n. è., « jour pour jour ».
l’alliance : Ou « l’accord » (voir note d’étude sur Ga 3:15 et lexique à « alliance »). Grec diathêkê. Les chrétiens du 1er siècle comprenaient très probablement ce mot dans le sens que lui donnait la Septante, où il traduisait presque toujours l’hébreu berith, qui signifie « alliance », « pacte » ou « accord », et qui figure plus de 280 fois dans les Écritures hébraïques (Ex 24:7, 8 ; Ps 25:10 ; 83:5 ; voir note d’étude sur 2Co 3:14).
l’alliance que Dieu avait validée : Cette expression désigne l’alliance que Dieu avait conclue avec Abraham. Cette alliance est sans doute entrée en vigueur en 1943 av. n. è., au moment où Abraham a traversé l’Euphrate (Gn 12:1-7). L’alliance de la Loi qui a été conclue 430 ans plus tard, soit en 1513 av. n. è., n’annulait pas, ou n’abrogeait pas, l’alliance avec Abraham, mais elle lui a été ajoutée. Elle a servi à mener le peuple vers Jésus Christ, la descendance d’Abraham (Ga 3:15, 16 ; voir note d’étude sur Ga 3:24).
a été ajoutée : Le mot grec traduit par « a été ajoutée » est apparemment employé par Paul pour exprimer la nature temporaire de la Loi de Moïse. En comparaison, l’alliance avec Abraham et les bénédictions qu’elle apportera au moyen de la « descendance » promise aura une portée dans le temps beaucoup plus longue (Gn 3:15 ; 22:18 ; Ga 3:29).
pour mettre en évidence les transgressions : Paul explique qu’une des principales raisons d’être de la Loi de Moïse était de « mettre en évidence les transgressions », autrement dit de révéler qu’aux yeux de Dieu les Israélites et tous les autres humains étaient pécheurs et imparfaits (pour plus de renseignements sur le terme grec rendu par « transgression », voir note d’étude sur Rm 4:15). La Loi détaillait clairement toute l’étendue et toute la portée du péché. Paul sera donc fondé à dire qu’elle a eu pour conséquence de faire ‘augmenter’ la faute et le péché, en ce sens qu’elle venait dénoncer comme étant des péchés de très nombreux actes et même des états d’esprit (Rm 5:20 ; 7:7-11 ; voir note d’étude sur 1Co 15:56 ; cf. Ps 40:12). Tous ceux qui s’efforçaient de la respecter tombaient sous le coup d’une condamnation juridique, puisque la Loi faisait ressortir leur état de pécheurs. De même, les sacrifices prévus par cette Loi leur rappelaient continuellement qu’ils étaient pécheurs (Hé 10:1-4, 11). Tous les humains avaient besoin d’un sacrifice parfait qui effacerait complètement leurs péchés (Rm 10:4 ; voir note d’étude sur la descendance dans ce verset).
jusqu’à : Le fait que Paul emploie ici le mot grec traduit par « jusqu’à » indique que la Loi de Moïse n’était pas destinée à durer éternellement. Une fois que l’alliance de la Loi a atteint son objectif, elle a pris fin (Rm 7:6 ; Ga 3:24, 25).
la descendance : Litt. « la semence » (voir app. A2). Dans le contexte de ce verset, le mot « descendance » désigne Jésus Christ (voir notes d’étude sur Ga 3:16).
transmise par l’intermédiaire d’anges : Les Écritures hébraïques ne précisent pas que l’alliance de la Loi a été transmise par des anges. Toutefois, les paroles inspirées qui figurent dans ce verset, ainsi que les déclarations consignées en Ac 7:53 (voir note d’étude) et en Hé 2:2, 3, établissent clairement le rôle des anges en cette occasion. Apparemment, Jéhovah a autorisé des anges à parler en son nom à Moïse, puis à lui remettre les deux tablettes du Témoignage (Ex 19:9, 11, 18-20 ; 24:12 ; 31:18). Cependant, dans les faits, c’était bien Jéhovah le Législateur, et Moïse était le médiateur que Jéhovah avait choisi pour conclure l’alliance entre lui et Israël.
un médiateur : Ce médiateur dont Paul ne précise pas le nom était Moïse. Il a servi d’intermédiaire entre Jéhovah et la nation d’Israël dans la mise en place d’une alliance, ou accord juridiquement contraignant, entre Dieu et cette nation (voir lexique à « médiateur »). Le mot grec mésitês, traduit par « médiateur », figure six fois dans les Écritures grecques chrétiennes (Ga 3:19, 20 ; 1Tm 2:5 ; Hé 8:6 ; 9:15 ; 12:24). Il s’agit d’un terme juridique. Selon un dictionnaire, il désigne « une personne qui fait une démarche entre deux personnes ou deux groupes de personnes, soit pour restaurer la paix et l’amitié entre ces deux parties, soit pour conclure un pacte [c’est-à-dire un accord], soit pour ratifier une alliance ». Dans son rôle de médiateur de l’alliance de la Loi, Moïse a aidé la nation d’Israël à respecter l’alliance et à en recevoir les bienfaits. Par exemple, c’est Moïse qui a présidé la cérémonie lors de l’inauguration de l’alliance (Ex 24:3-8 ; Hé 9:18-22). C’est lui qui a installé les prêtres dans leur fonction et a mis en service la prêtrise (Lv 8:1-36 ; Hé 7:11). Il a aussi transmis aux Israélites un code de plus de 600 lois et il a plusieurs fois supplié Jéhovah de leur épargner la punition qu’ils méritaient (Nb 16:20-22 ; 21:7 ; Dt 9:18-20, 25-29).
il n’y a pas de médiateur lorsqu’il n’y a qu’une seule personne concernée : Paul parle ici de l’alliance que Jéhovah a conclue avec Abraham. Cette alliance était en réalité une promesse que Jéhovah faisait, et c’était à lui qu’il revenait de l’amener à son aboutissement. Il n’a posé aucune condition à Abraham (Ga 3:18). À l’inverse, l’alliance de la Loi engageait deux parties. Elle a été conclue entre Jéhovah et la nation d’Israël, Moïse jouant le rôle de médiateur (voir note d’étude sur Ga 3:19). Les Israélites ont accepté les clauses de cette alliance en promettant solennellement d’obéir à la Loi (Ex 24:3-8 ; Ga 3:17, 19 ; voir lexique à « alliance »).
Dieu n’est qu’un seul : Quelques traductions des Écritures grecques chrétiennes en hébreu et en d’autres langues emploient ici le nom divin, mais les manuscrits grecs portent le mot Théos (Dieu). Cette déclaration de Paul fait écho au texte de Dt 6:4 : « Jéhovah notre Dieu est un seul Jéhovah. » Jésus a lui aussi cité ce verset ; ses paroles sont rapportées en Mc 12:29 (voir notes d’étude). Paul fait allusion au même passage des Écritures en Rm 3:30 et en 1Co 8:4.
garde du péché : Le verbe grec traduit ici par « soumettre à la garde de » signifie « enfermer ensemble », « cerner », et sous-entend qu’il est difficile, voire impossible, de s’échapper. Au sens littéral, il peut signifier « prendre des poissons en les enfermant dans un filet de pêche » (voir note d’étude sur Lc 5:6). Ce terme exprime de façon frappante l’idée qu’en raison de leur imperfection, les humains sont pris au piège de leur état d’êtres pécheurs. Paul dit que « l’Écriture a soumis toutes choses », c’est-à-dire tous les descendants d’Adam et Ève, « à la garde du péché ». L’Écriture, dont la Loi faisait partie, indiquait clairement à quel point chaque humain est pécheur aux yeux de Dieu (voir note d’étude sur Ga 3:19). Seul Christ pouvait offrir aux humains l’espérance d’échapper à cette redoutable « garde », ou emprise.
avant qu’arrive la foi : C.-à-d. la foi en Jésus Christ.
confiés à sa garde : Paul vient d’expliquer que les humains sont « soumis […] à la garde du péché » (voir note d’étude sur Ga 3:22). Dans le présent verset, il emploie le même verbe grec (traduit par « confier à la garde de ») pour appuyer une idée différente : les Israélites étaient « gardés sous la Loi », autrement dit sous la protection vigilante de la Loi de Moïse, et cette Loi les mènerait vers « la foi [en Christ] qui allait être révélée ».
notre précepteur menant à Christ : Le mot grec rendu ici par « précepteur » (païdagôgos) signifie littéralement « celui qui conduit des enfants » et peut aussi se traduire par « gardien », « tuteur » ou « pédagogue ». Ce mot ne figure qu’en Ga 3:24, 25 et en 1Co 4:15, où Paul compare les ministres chrétiens à des « précepteurs » (voir note d’étude sur 1Co 4:15). Par cette belle métaphore, Paul compare la Loi de Moïse à un précepteur, ou tuteur, qui accompagnait chaque jour à l’école le jeune garçon confié à sa garde. Ce précepteur n’était pas l’enseignant proprement dit ; son rôle était de protéger le garçon, de l’aider à respecter les normes morales de la famille et de le discipliner. Dans le même ordre d’idées, la Loi de Moïse défendait rigoureusement les normes morales de Dieu et aidait les Israélites à comprendre qu’ils étaient pécheurs, incapables de respecter parfaitement les commandements qu’elle contenait. Les personnes humbles qui se soumettaient à la direction de ce « précepteur » comprenaient qu’elles avaient besoin du Messie, ou Christ, le seul moyen prévu par Dieu pour leur permettre d’obtenir le salut (Ac 4:12).
maintenant que la foi est arrivée : Jésus est le seul qui ait accompli pleinement la Loi, en ce sens qu’il en a respecté toutes les clauses et en a expliqué la vraie signification. De ce fait, il a permis à ses disciples de comprendre des choses qui jusqu’alors étaient mal comprises et d’obtenir l’approbation de Jéhovah. Jésus est ainsi devenu ‘celui qui rend la foi parfaite’ (Hé 2:2). C’est pourquoi Paul pouvait affirmer que la foi, sous-entendu la foi parfaite, était arrivée. De plus, comme Christ a promis qu’il serait avec ses disciples « tous les jours jusqu’à la période finale du monde » (Mt 28:20), il était inutile de se replacer sous la surveillance du précepteur (voir note d’étude sur Ga 3:24). Par ce raisonnement, Paul établit que la Loi de Moïse est devenue obsolète en raison de l’arrivée de cette foi rendue parfaite grâce à Jésus Christ.
baptisés en Christ : Cette expression indique que les chrétiens oints entrent dans une relation particulière avec leur Seigneur au moment où ils sont oints, ou baptisés avec de l’esprit saint. Ils deviennent membres d’« un seul corps », l’assemblée des chrétiens oints ; Jésus Christ est la tête de ce corps (1Co 12:13 ; Mc 1:8 ; Ac 1:5 ; Ré 20:6 ; voir note d’étude sur Rm 6:3). En 1Co 10:2, Paul emploie une image similaire quand il dit que les Israélites ont été « baptisés dans Moïse », leur guide et libérateur (voir note d’étude sur 1Co 10:2).
avez revêtu Christ : Ou « portez Christ comme un vêtement ». Selon un dictionnaire, cette expression signifie « s’imprégner de l’état d’esprit de Christ à un point tel qu’on en vient à lui ressembler sous le rapport de la pensée, des sentiments et des actes, et même, en quelque sorte, à reproduire la vie qu’il a menée ». Dans sa lettre aux Romains, Paul emploie le même verbe grec dans une expression similaire (voir note d’étude sur Rm 13:14). Ce verbe figure également en Col 3:10, 12.
ni Juif ni Grec : Le terme « Juif » désigne les personnes d’ascendance juive, les Israélites (voir lexique à « Juif »). Le terme « Grec », lui, est apparemment employé ici dans un sens large pour désigner tous les peuples non juifs, autrement dit les Gentils (voir note d’étude sur Rm 1:16). Ainsi, du point de vue de Dieu, ce n’est plus le fait que quelqu’un descend d’Abraham par filiation naturelle qui détermine s’il est « vraiment la descendance d’Abraham ». Il n’y a pas de distinction fondée sur l’origine ethnique ou sur la nationalité, car les serviteurs de Dieu sont « tous un » (Ga 3:26-29 ; Col 3:11). Dieu manifeste son impartialité en choisissant une nouvelle nation, l’« Israël de Dieu », qui est composée à la fois de Juifs et de Gentils (Éph 2:11-18 ; voir note d’étude sur Ga 6:16). Il était approprié que Paul exprime clairement cette idée aux chrétiens habitant la Galatie, une province où vivait un mélange de populations : Juifs, Grecs, Romains et autochtones.
ni esclave ni homme libre : Un « esclave » était une personne qui était la propriété d’une autre. Un « homme libre » était un homme qui était né libre, qui possédait tous les droits du citoyen (voir lexique à « homme libre ; affranchi »). Du point de vue de Dieu, il n’y avait pas de différence entre un chrétien qui était esclave et un autre qui était un homme libre. Tous les chrétiens ont été achetés avec le sang précieux de Jésus et sont des esclaves de Dieu et de Christ Jésus (1Co 7:22 [voir note d’étude], 23 ; 1P 1:18, 19 ; 2:16).
vous êtes vraiment la descendance d’Abraham : Christ est la partie principale de la descendance d’Abraham (Gn 22:17 ; voir note d’étude sur Ga 3:16). Paul indique ici que d’autres personnes, qui ‘appartiennent à Christ’, constituent la partie secondaire de la « descendance d’Abraham » (litt. « semence d’Abraham ») (Mc 9:41 ; 1Co 15:23). Cette partie secondaire se composera à terme de 144 000 chrétiens oints de l’esprit (Ré 5:9, 10 ; 14:1, 4). Certains de ces chrétiens sont des Juifs de naissance, mais la plupart sont issus des nations gentiles (Ac 3:25, 26 ; Ga 3:8, 9, 28).