GALATES
Notes d’étude sur le chapitre 5
C’est pour une telle liberté que Christ nous a libérés : En utilisant plusieurs fois dans sa lettre les mots grecs correspondant à « liberté » et à « libre », Paul met l’accent sur la liberté obtenue grâce à Christ Jésus (Ga 2:4). Il oppose cette liberté à l’esclavage qu’il a évoqué dans le chapitre précédent. La tournure qu’il emploie ici pourrait également souligner que seuls les enfants de la « Jérusalem d’en haut », la femme libre, peuvent bénéficier de cette liberté, et donc se traduire ainsi : « C’est avec sa liberté à elle que Christ nous a libérés » (Ga 4:26).
le joug de l’esclavage : La Loi que Dieu avait donnée à la nation d’Israël était juste et sainte (Rm 7:12). Il était par conséquent impossible à des humains imparfaits de la respecter parfaitement. Quiconque se soumettrait de nouveau à la Loi après être devenu chrétien se ‘remettrait sous le joug de l’esclavage’, car la Loi mettrait en évidence son état de pécheur et d’esclave du péché, et le condamnerait à ce titre. Le sacrifice rédempteur de Christ a libéré les chrétiens de ce « joug » (Ac 15:10 ; Ga 5:1-6 ; voir lexique à « joug »).
Vous couriez si bien : Paul emploie ici la métaphore de la course à pied pour souligner que les chrétiens de Galatie suivaient fidèlement le mode de vie chrétien depuis quelque temps déjà. Dans ses lettres, Paul recourt plusieurs fois à la même figure de style (cf. Ga 2:2 ; voir note d’étude sur 1Co 9:24). La Bible compare souvent le fait de suivre une certaine ligne de conduite à la marche ou à la course à pied (Gn 5:22 ; 6:9 ; 2Co 5:7 ; Éph 4:17, note ; 5:2, note).
levain : Voir lexique et note d’étude sur 1Co 5:6.
fait fermenter : Ou « se répand dans », « corrompt ». Le verbe grec employé ici, zumoô (faire lever), est apparenté au nom pour « levain », zumê, également employé dans ce verset. En 1Co 5:6, Paul emploie la même métaphore (« Un peu de levain fait fermenter toute la pâte »), qui était apparemment une expression proverbiale. L’idée que Paul veut faire ressortir, c’est que de même qu’un peu de levain fait fermenter toute une masse de pâte, de même les faux enseignants (dans ce cas précis, les hommes qui prônaient la circoncision) et leurs enseignements peuvent corrompre toute une assemblée.
poteau de supplice : Ou « poteau d’exécution » (voir note d’étude sur 1Co 1:17).
le poteau de supplice […] un obstacle : La Loi a pu être abolie en vertu de la mort de Jésus sur le poteau de supplice. Le message que Paul et d’autres chrétiens prêchaient consistait à dire que la foi dans le sacrifice de Christ était le seul moyen d’obtenir le salut (Col 2:13, 14 ; voir note d’étude sur Ga 5:1). Ce message s’est révélé être un obstacle, autrement dit une raison de se scandaliser, pour les Juifs qui soutenaient que la circoncision et le respect de la Loi de Moïse étaient indispensables si l’on voulait avoir l’approbation de Dieu (voir note d’étude sur 1Co 1:23).
obstacle : Ou « scandale » (voir notes d’étude sur Mt 13:57 ; 18:7).
s’émasculent : Ou « se castrent », « deviennent (se fassent) eunuques ». Litt. « se coupent eux-mêmes ». Le langage très direct, voire sarcastique, que Paul emploie ici ne doit pas être pris au sens littéral. En exprimant le souhait que les partisans de la circoncision se fassent eunuques, Paul recourt à une hyperbole (voir lexique à « eunuque »). En se faisant eunuques, ces hommes se seraient rendus eux-mêmes inaptes à pratiquer la Loi qu’ils estimaient essentiel de respecter (Dt 23:1). Des commentateurs voient dans les propos de Paul une allusion aux rites de castration pratiqués par des adorateurs de certains faux dieux ; par ce rapprochement, Paul placerait les partisans de la circoncision sur le même plan que ces idolâtres.
Vous avez été appelés à la liberté : Paul avertit ici les chrétiens que le fait de céder à des désirs charnels, qui conduisent au péché, reviendrait à faire un usage illégitime de la liberté qu’ils ont obtenue grâce à Christ (Ga 2:4 ; 4:24-31). Ceux qui attachent de la valeur à cette liberté l’emploient à travailler comme esclaves les uns pour les autres, par amour, en se servant humblement les uns les autres (voir notes d’étude sur Ga 5:1, 14).
un prétexte pour entretenir des désirs charnels : Litt. « une occasion pour la chair ». Le mot grec sarx, souvent rendu par « chair » et quelques fois par « charnel », figure plusieurs fois dans les versets suivants (Ga 5:16-19). Ici, il désigne l’inclination humaine au péché (voir note d’étude sur Ga 5:19).
par amour travaillez comme esclaves les uns pour les autres : Paul encourage les chrétiens à ne pas employer leur vie à poursuivre des objectifs égoïstes, mais plutôt à travailler par amour comme esclaves pour leurs frères et sœurs. Cet emploi du verbe traduit ici par « travailler comme esclaves » sous-entend peut-être qu’ils doivent en toute humilité témoigner aux autres de l’honneur et du respect, tout comme un esclave le ferait envers son maître. La tournure que Paul emploie pourrait aussi se traduire ainsi : « par amour, servez-vous les uns les autres avec humilité ».
se trouve accomplie : Le terme grec que traduit cette expression peut se comprendre de deux façons : 1) la Loi de Moïse « trouve son accomplissement » dans ce seul commandement ; 2) la loi de Moïse « trouve sa pleine expression » dans ce commandement. Dans un cas comme dans l’autre, l’idée est qu’en manifestant de l’amour, une personne accomplit la Loi dans son intégralité, puisque l’amour est le fondement de la Loi. Dans ce verset, Paul cite le commandement consigné en Lv 19:18. Il cite ce même verset en Rm 13:9, où il souligne que le code de lois tout entier « se résume dans cette seule phrase : “Tu dois aimer ton prochain comme toi-même.” » Ici, en Ga 5:14, certaines versions de la Bible mettent « se résume », ce qui est une autre façon possible de traduire le terme grec.
continuez à marcher sous la conduite de l’esprit : D’après le contexte de ce verset, celui qui marche sous la conduite de l’esprit recherche la direction de l’esprit de Dieu et le laisse influencer ses pensées et ses actions. S’il lui arrive d’éprouver des désirs qui poussent au péché, il les rejette immédiatement et s’interdit de les nourrir. Il évite ainsi de devenir un pratiquant du péché (Rm 8:4-6 ; Jc 1:14, 15). Dans ce chapitre, Paul met en opposition cette façon de se conduire avec celle qui consiste à céder à des désirs charnels inconvenants.
la chair […] l’esprit : Dans ce chapitre, Paul évoque souvent le conflit entre la « chair » et l’« esprit ». Ici, le mot « chair » désigne l’inclination humaine au péché, tandis que le mot « esprit » semble désigner l’esprit saint de Dieu, bien qu’il puisse aussi s’agir de l’impulsion qui pousse une personne guidée par l’esprit saint à agir (voir lexique à « esprit »). L’esprit de Dieu est une force qui incite ses serviteurs à faire le bien, mais les désirs de la chair combattent sans relâche l’influence de cet esprit. En Ga 5:19-23, les œuvres de la chair soumise à l’emprise du péché sont mises en opposition avec le fruit de l’esprit saint (cf. Rm 7:18-20).
les œuvres de la chair : Dans les versets précédents, Paul a décrit le combat incessant que se livrent la « chair » et l’« esprit » (Ga 5:13, 17). Dans la liste qui suit (versets 19-21), il énumère 15 œuvres, ou pratiques, qui sont liées à la « chair », c’est-à-dire à l’inclination humaine au péché (voir notes d’étude sur Mt 26:41 ; Ga 5:13, 17). Ces « œuvres » sont le résultat des pensées et des comportements d’une personne qui se laisse influencer par sa chair imparfaite (Rm 1:24, 28 ; 7:21-25). À la fin du verset 21, Paul ajoute « et choses semblables » pour montrer qu’il n’établit pas une liste exhaustive de toutes les œuvres de la chair imaginables (voir note d’étude sur Ga 5:21).
actes sexuels immoraux : Cette expression traduit le mot grec pornéïa ; dans la Bible, ce mot est utilisé dans un sens large pour désigner certains actes sexuels interdits par Dieu. Un dictionnaire donne comme sens possibles de pornéïa « fornication », « prostitution », « relations illégitimes ». En font partie non seulement la prostitution, l’adultère et les relations sexuelles entre personnes non mariées, mais aussi l’homosexualité et la bestialité, pratiques toutes condamnées dans les Écritures (Lv 18:6, 22, 23 ; 20:15, 16 ; 1Co 6:9 ; voir lexique). Jésus a mis en évidence la gravité des actes sexuels immoraux en les plaçant au même rang que les meurtres, les vols et les blasphèmes (Mt 15:19, 20 ; Mc 7:21-23).
impureté : Ou « souillure » ; « dépravation » ; « lubricité ». Des trois premiers termes figurant dans cette énumération des « œuvres de la chair », « impureté » (grec akatharsia) est celui dont le sens est le plus étendu. Ce terme apparaît dix fois dans les Écritures grecques chrétiennes. Au sens littéral, il désigne quelque chose de sale ou de dégoûtant (Mt 23:27). Dans un sens figuré, il peut s’appliquer tant à la sexualité qu’aux paroles, aux actes ou encore au culte, par exemple au fait d’adorer de faux dieux (Rm 1:24 ; 6:19 ; 2Co 6:17 ; 12:21 ; Éph 4:19 ; 5:3 ; Col 3:5 ; 1Th 2:3 ; 4:7). Le terme « impureté » peut donc désigner des fautes de natures diverses et ayant différents degrés de gravité (voir note d’étude sur Éph 4:19). Il souligne à quel point le mauvais comportement d’un pécheur ou la condition dans laquelle il se retrouve sont répugnants sur le plan moral (voir lexique à « impur »).
conduite indigne et effrontée : Ou « conduite éhontée » ; « dévergondage ». Dans la Bible, le mot grec asélgéïa désigne des violations graves des lois de Dieu qui découlent d’un état d’esprit effronté, irrespectueux ou ouvertement méprisant. Ce terme apparaît dix fois dans les Écritures grecques chrétiennes (Mc 7:22 ; Rm 13:13 ; 2Co 12:21 ; Ga 5:19 ; Éph 4:19 ; 1P 4:3 ; 2P 2:2, 7, 18 ; Jude 4). Un dictionnaire le définit ainsi : « Débauche, dérèglement dans les mœurs, lubricité, c’est-à-dire absence de toute barrière morale dans la façon de penser ou le comportement. » L’historien juif Josèphe a employé ce terme grec à propos de la reine Jézabel, une païenne qui a dressé un autel pour Baal en Israël. Cet acte constituait un outrage, qui bafouait effrontément l’opinion publique et la décence (Antiquités judaïques, liv. 8, chap. 13, § 1, trad. Reinach ; voir lexique).
spiritisme : Ou « sorcellerie », « occultisme », « usage de drogues ». Le nom grec rendu ici par « spiritisme » est pharmakia, mot qui désignait à l’origine l’usage de drogues ou de remèdes. Il est possible qu’il en soit venu à être assimilé au spiritisme, à la magie ou à l’occultisme parce qu’on utilisait des stupéfiants quand on invoquait le pouvoir des démons pour pratiquer la sorcellerie. La Septante recourt au mot grec pharmakia pour traduire les mots hébreux correspondant à « magie », « arts occultes » et « sorcelleries » (Ex 7:11, 22 ; 8:7, 18 ; Is 47:9, 12). Le fait que Paul place ce mot juste après idolâtrie semble confirmer qu’il l’emploie pour désigner les pratiques occultes (voir lexique à « idole ; idolâtrie »). Le nom apparenté pharmakos est traduit par « ceux qui pratiquent le spiritisme » en Ré 21:8 (Ré 22:15 ; voir lexique).
jalousie : Le mot grec zêlos exprime l’idée d’une émotion intense qui peut être soit bienveillante, soit malveillante. Paul cite ici la jalousie dans l’énumération des « œuvres de la chair » (Ga 5:19). Par conséquent, dans le contexte de ce verset, il signifie « être animé d’un sentiment hostile envers quelqu’un que l’on suspecte d’être un rival ou que l’on croit doté d’un avantage que l’on n’a pas ». Les chrétiens du 1er siècle ont reçu des conseils appuyés les exhortant à rejeter cette forme de jalousie (1Co 3:3 ; 2Co 12:20 ; Jc 3:14, 16 ; voir note d’étude sur 1Co 13:4).
accès de colère : Ou « emportements ». Paul emploie ici le pluriel du mot grec correspondant à « colère ». Ce pluriel pourrait désigner non seulement des accès de colère soudains, mais aussi une colère qui couve dans le cœur de quelqu’un et qui ne sera exprimée que plus tard. La colère est citée parmi d’autres œuvres détestables de la chair, telles que les actes sexuels immoraux, la conduite indigne et effrontée, l’idolâtrie, le spiritisme et l’ivresse.
dissidences : Ou « sectes » (voir note d’étude sur Ac 24:5).
fêtes débridées : Voir note d’étude sur Rm 13:13.
et choses semblables : Par cette expression, Paul indique qu’il n’établit pas une liste complète de tout ce qui peut être considéré comme étant une œuvre de la « chair », c’est-à-dire une pratique résultant de l’inclination humaine au péché (voir note d’étude sur Ga 5:19). Paul emploie un procédé similaire à la fin de 1Tm 1:10. Les chrétiens de Galatie allaient devoir faire usage de leurs « facultés de discernement » pour identifier les pratiques mauvaises qui sont semblables à celles qu’il vient d’énumérer (Hé 5:14). Par exemple, Paul ne cite pas expressément la calomnie parmi les « œuvres de la chair » ; pourtant, il s’agit d’un comportement qui va souvent de pair avec d’autres égarements mentionnés en Ga 5:20 : « hostilité, querelle, jalousie, accès de colère, dissensions ». Ceux qui se livrent à des pratiques qui sont citées expressément parmi les « œuvres de la chair » ou à d’autres « choses semblables », et qui ne se repentent pas, n’hériteront pas des bénédictions du royaume de Dieu.
le fruit de l’esprit : Ou « ce que l’esprit produit ». Le grec karpos est un mot du vocabulaire de l’agriculture qui apparaît régulièrement dans les Écritures ; il signifie « fruit », « produit ». Ici, il est employé dans un sens figuré pour désigner les qualités que l’esprit saint de Dieu, c’est-à-dire sa force agissante, peut produire chez les humains (Ga 5:16). De même qu’un arbre produit du fruit si on s’en occupe correctement, de même une personne produit le « fruit de l’esprit » quand elle laisse l’esprit influencer ses pensées et ses actions (cf. Ps 1:1-3). Ces qualités sont le reflet de la personnalité de Jéhovah, la Source de l’esprit saint (Col 3:9, 10). L’énumération que Paul fait dans ce passage n’est pas une liste exhaustive de toutes les qualités que l’esprit saint produit chez les chrétiens (voir note d’étude sur Ga 5:23). Ensemble, ces qualités définissent les contours de la personnalité nouvelle (Éph 4:24). Paul emploie ici le mot grec karpos, « fruit », au singulier. Des commentateurs de la Bible ont fait remarquer que cet emploi du mot au singulier pourrait laisser entendre que les qualités désirables mentionnées ici forment un tout ; il est important de les cultiver toutes, et elles ne peuvent pas exister indépendamment les unes des autres.
amour : La meilleure façon de définir l’amour chrétien (grec agapê) est de décrire comment il se manifeste, comme Paul le fait en 1Co 13:4-8 (voir note d’étude sur 1Co 13:4). Jean emploie le même mot grec en 1J 4:8-10 quand il parle de l’« amour de Dieu ». Il va jusqu’à dire que « Dieu est amour », ce qui signifie que Jéhovah est la personnification même de l’amour (voir note d’étude sur Jean 3:16). Jésus a dit qu’aimer Dieu et le prochain sont les deux plus grands commandements (Mt 22:37-39 ; voir note d’étude sur Mt 22:37).
joie : Émotion très plaisante provoquée par l’acquisition ou l’attente d’une chose agréable ; sensation de bonheur authentique. Le mot grec traduit par « joie » désigne un sentiment profondément ancré dans le cœur. Jéhovah, le « Dieu heureux », est la Source de la joie, et il désire que ses serviteurs soient joyeux (1Tm 1:11). Avec l’aide de l’esprit de Dieu, un chrétien peut rester joyeux même quand il est en proie à des difficultés ou au chagrin, ou qu’il subit la persécution (Col 1:11 ; Hé 12:2 ; Jc 1:2-4).
paix : Le mot grec rendu ici par « paix » a une grande étendue de sens. Dans le contexte de ce verset, il désigne la tranquillité d’esprit et de cœur que l’on ressent lorsqu’on a des relations étroites avec Jéhovah, le « Dieu de paix » (Php 4:9 ; 1Th 5:23 ; Hé 13:20 ; voir note d’étude sur 1Co 14:33). L’esprit saint de Dieu est souvent mentionné en même temps que la « paix » (Ac 9:31 ; Rm 8:6 ; 15:13). Avec l’aide de son esprit, ceux qui sont en paix avec Dieu favorisent l’harmonie, l’unité et de bonnes relations avec les autres (Mt 5:9 ; 2Co 13:11 ; Jc 3:18).
patience : Le nom grec rendu ici par « patience » veut dire littéralement « longueur d’esprit ». Il exprime l’idée d’endurance calme et de lenteur à se mettre en colère. Jéhovah est l’exemple suprême en matière de patience (Rm 2:4 ; 9:22 ; 1P 3:20 ; 2P 3:9, 15). Paul indique que la patience est une facette essentielle de l’amour chrétien (1Co 13:4).
bienveillance : Ou « serviabilité », « amabilité ». Le mot grec khrêstotês, le plus souvent rendu par « bonté », est ici traduit exceptionnellement par « bienveillance » pour le différencier de agathôsunê, rendu par « bonté » dans le même verset. Il désigne une qualité ou une disposition d’esprit qui porte à s’intéresser au bien-être des autres de façon active et à les traiter avec gentillesse en cherchant à leur venir en aide. Jéhovah fait preuve de cette qualité même envers les ingrats et les méchants (Lc 6:35 ; Rm 2:4 ; 11:22 ; Tt 3:4, 5). Un adjectif qui dérive du mot khrêstotês est employé pour qualifier le joug que Jésus invite ses disciples à porter ; il est alors traduit par « facile à porter », autrement dit « doux », « agréable » (Mt 11:30 ; note). Les chrétiens qui se trouvent sous ce joug sont invités à se revêtir de cette même qualité (Éph 4:32 ; Col 3:12).
bonté : Grec agathôsunê. Qualité ou disposition d’esprit qui pousse à accomplir le bien ; vertu ; amour du bien ; excellence morale. Un dictionnaire définit le mot agathôsunê comme étant une « qualité morale qui se caractérise tout particulièrement par un intérêt porté au bien-être des autres ». Un chrétien doit donc non seulement être bon, mais aussi faire ce qui est bien (ou bon). Malgré son imperfection, il peut cultiver cette qualité ; il doit pour cela obéir aux commandements de Jéhovah et chercher à imiter sa bonté et sa générosité (Ac 9:36, 39 ; 16:14, 15 ; Rm 7:18 ; Éph 5:1). Jéhovah est bon au sens absolu du terme (Ps 25:8 ; Za 9:17 ; Mc 10:18 et note d’étude). Il est un Dieu foncièrement généreux et plein d’égards (Ac 14:17).
foi : Le terme « foi » traduit ici le grec pistis, qui exprime fondamentalement l’idée de confiance et de ferme conviction. En Hé 11:1, Paul donne une définition divinement inspirée du terme « foi ». Tout comme l’amour, la foi se définit par les actions qu’elle engendre (Jc 2:18, 22 ; voir note d’étude sur Jean 3:16). Les Écritures indiquent que la foi du chrétien doit se renforcer ; les disciples de Jésus lui ont d’ailleurs demandé : « Donne-nous plus de foi » (Lc 17:5). Dans le même ordre d’idées, Paul a félicité les chrétiens de Thessalonique en ces termes : « Votre foi augmente beaucoup » (2Th 1:3 ; voir aussi 2Co 10:15). On relève plus de 20 occurrences du mot « foi » dans la lettre aux Galates ; le plus souvent, il se rapporte à la confiance en Dieu ou en Christ, comme c’est le cas dans le présent verset (Ga 3:6, 11). En 2Th 3:2, Paul observe : « La foi n’est pas le bien de tous. » Pour avoir une foi forte, une personne doit bénéficier de l’esprit saint de Jéhovah.
douceur : Disposition d’esprit calme et paisible que le chrétien manifeste dans ses relations avec Dieu et dans sa conduite avec son prochain (Ga 6:1 ; Éph 4:1-3 ; Col 3:12). La douceur étant une facette du fruit de l’esprit de Dieu, on ne peut pas l’acquérir en faisant simplement preuve de volonté. Le chrétien cultive la douceur en se rapprochant de Dieu, en lui demandant de lui accorder son esprit et en acceptant l’influence de cet esprit. La douceur n’a rien à voir avec la lâcheté ou la faiblesse. Le mot grec traduit ici par « douceur » (praütês) désigne une docilité qui s’accompagne de puissance, une force maîtrisée. Le mot grec apparenté praüs est traduit par « doux de caractère » et « doux » (Mt 21:5 ; 1P 3:4). Jésus s’est présenté comme étant doux (Mt 11:29) ; pourtant, il n’a jamais fait preuve de faiblesse (voir Mt 5:5 et note d’étude).
maîtrise de soi : Le mot grec rendu ici par « maîtrise de soi » apparaît quatre fois dans les Écritures grecques chrétiennes (Ac 24:25 ; 2P 1:6). Il a été défini comme étant la qualité de celui qui « domine ses émotions, ses réactions ou ses désirs ». Un verbe grec qui lui est apparenté figure en 1Co 9:25 (voir note d’étude), où Paul dit à propos des athlètes de son époque : « Tous ceux qui participent à une compétition se maîtrisent en tout. » Ce même verbe grec est employé dans la Septante en Gn 43:31, où on lit que Joseph était redevenu « maître de ses émotions ». Le verbe hébreu qui figure dans le texte original de Gn 43:31 est aussi employé en Is 42:14, qui rapporte ces propos de Jéhovah : « Je me dominais. » Au lieu de punir immédiatement les transgresseurs, Jéhovah laisse passer du temps pour qu’ils aient la possibilité de se détourner de leur mauvaise conduite et de retrouver ainsi sa faveur (Jr 18:7-10 ; 2P 3:9).
Il n’y a pas de loi contre de telles choses : Il n’existe aucune loi qui puisse restreindre les proportions dans lesquelles un chrétien peut cultiver les qualités qui font partie du fruit de l’esprit. Toutes ces qualités s’accordent parfaitement avec la loi de l’amour exposée dans la Loi de Moïse (Lv 19:18 ; Dt 6:5) et dans la « loi du Christ » (Ga 6:2 ; Jean 13:34). Par l’expression « de telles choses », Paul donne à comprendre que le fruit de l’esprit de Jéhovah ne se limite pas aux neuf facettes qu’il énonce dans ce passage. La personnalité chrétienne se caractérise par d’autres qualités encore, qui elles aussi se cultivent avec l’aide de l’esprit saint (Éph 4:24, 32 ; 5:9 ; Col 3:12-15 ; Jc 3:17, 18).
ont cloué au poteau : Dans les Évangiles, le verbe grec stauroô est utilisé à propos de l’exécution de Jésus Christ. Ici, Paul emploie ce verbe dans un sens figuré (cf. note d’étude sur Rm 6:6) pour symboliser les mesures fermes et radicales que les disciples de Christ doivent prendre pour mettre à mort la chair, c’est-à-dire l’inclination humaine au péché. Quand un chrétien réussit à dominer ‘les passions et les désirs’ de la « chair », il fait en quelque sorte mourir ces désirs, qui n’ont alors plus aucun pouvoir sur lui (Ga 5:16). Cette réflexion de Paul est en lien direct avec les versets qui précèdent ; elle fait ressortir que ceux qui appartiennent à Christ doivent rejeter avec fermeté les « œuvres de la chair » mentionnées en Ga 5:19-21.
Ne cherchons pas à nous mettre en avant : Après avoir mis en contraste les « œuvres de la chair » et le « fruit de l’esprit » (Ga 5:19-23), Paul formule l’avertissement contenu dans ce verset. L’adjectif grec rendu par la tournure « se mettre en avant » (kénodoxos) signifie littéralement « être avide d’une vaine gloire », « se glorifier sans fondement ». Il ne figure nulle part ailleurs dans les Écritures grecques chrétiennes. Selon un dictionnaire, il désigne une personne « animée d’une estime exagérée de soi, vaniteuse, vantarde ». Cela dénote chez cette personne un besoin dévorant de s’attirer les louanges des autres pour des raisons futiles. Un autre mot grec de la même famille est traduit par « désir de se mettre en avant » en Php 2:3.
nous provoquant les uns les autres : Ou « provoquant des épreuves de force entre nous ». Selon un dictionnaire, le mot grec employé ici signifie littéralement « interpeler quelqu’un pour le faire approcher, souvent avec des intentions hostiles ; provoquer, mettre au défi ». Un autre dictionnaire en donne la définition suivante : « défier dans un combat ou une dispute ».