Coup d’œil sur le monde
L’assemblée “Paix sur la terre” au Nigeria
L’assemblée “Paix sur la terre” tenue à Ilesha, au Nigeria, a réuni 97 201 assistants au discours public. Trois mille quatre cent vingt-cinq personnes ont été baptisées à cette assemblée qui s’est tenue, en partie ou en entier, en dix-sept langues. La presse et la radio lui ont fait une excellente publicité. Les autorités avaient donné aux militaires gardant les barrages sur les routes, l’ordre de laisser passer, à n’importe quelle heure de la nuit, les cars et les voitures se rendant à l’assemblée. Celle-ci eut lieu peu de temps avant la fin du conflit nigérian. On présenta aux congressistes le livre La vérité qui conduit à la vie éternelle, en yorouba et en efik ; les assistants ont emporté tous les exemplaires disponibles de cet ouvrage.
Un avertissement
De l’avis de John Platt, de l’université du Michigan, il y a probablement moins de cinquante chances sur cent de voir survivre le genre humain jusqu’en 1980. Pour appuyer ses dires, cet homme de science affirme que le monde affronte une série de crises qu’il énumère en ordre d’importance. Il place en tête de liste la guerre nucléaire et l’annihilation chimique ou biologique, lesquelles pourraient bien se produire à n’importe quel moment. Le danger de famines occupe la deuxième place. La troisième crise possible concerne l’administration des agglomérations, les taudis et les conflits raciaux. Platt demande avec instance aux hommes de science d’agir en vue d’écarter ces crises et d’autres encore qui menacent le monde, mais il ne donne aucune idée de ce qu’il convient de faire pour sauver le genre humain.
Le tabac : un “instrument de mort”
Le conseil exécutif de l’Organisation mondiale de la santé, réuni dernièrement à Genève, vota à l’unanimité une résolution invitant les participants à s’abstenir de fumer pendant les séances et condamnant le tabac comme un “instrument de mort déplorablement répandu”. Après avoir examiné avec soin les rapports d’experts américains et européens sur les méfaits du tabac, le conseil estime “qu’aucun organisme se consacrant à l’amélioration de la santé ne saurait rester neutre sur ce point”, car “l’usage de la cigarette est une des causes déterminantes ou un facteur accessoire important des décès prématurés dus au cancer broncho-pulmonaire, aux maladies coronariennes, aux bronchites chroniques et autres maladies chroniques du poumon”.
Par ailleurs, une récente étude américaine a révélé que le fait de fumer des cigarettes endommage sérieusement les cellules du larynx, provoquant des lésions semblables à celles déjà observées dans les tissus des poumons et l’œsophage des fumeurs. Lors des recherches à ce sujet, on a pratiqué l’autopsie de 971 personnes dont 519 fumeurs. Quatre pour cent des non-fumeurs présentaient des lésions cellulaires, tandis que tous les fumeurs portaient des lésions dont l’importance augmente en fonction du nombre de cigarettes fumées journellement. Quatre-vingt-cinq pour cent de ceux qui fumaient deux paquets de cigarettes ou plus par jour présentaient des lésions très graves. Ces altérations cellulaires sont bien souvent à l’origine de tumeurs malignes du larynx et leur existence apporte une preuve supplémentaire de la toxicité de la fumée du tabac. Chez ceux qui renoncent à fumer, les cellules endommagées sont remplacées progressivement par de nouvelles cellules saines. Autre avantage de renoncer au tabac (selon les recherches du Centre médical de l’université de Californie), on dort beaucoup mieux. Les chercheurs ont constaté que les sujets qui avaient cessé de fumer s’endormaient plus vite et dormaient plus longtemps.
Les parents tenus responsables des actes de leurs enfants
Au début de 1970, le maire de Madison Heights, ville du Michigan, a publié un arrêté municipal selon lequel les parents seront punis pour les délits de leurs enfants. En effet, depuis le mois de février, les parents dont les enfants, âgés de moins de dix-sept ans, commettent en moins d’un an deux délits ou quatre infractions au code de la route, sont passibles d’une peine de trois mois de prison et d’une amende de 500 dollars (2 750 francs français). Pour éviter les complications juridiques, les parents ne sont pas poursuivis comme responsables des délits commis par leurs enfants, mais pour “manque d’autorité parentale”. Le maire, qui est lui-même père de cinq enfants, déclara : “Nous voulons faire comprendre aux parents que la société attend d’eux qu’ils assument la responsabilité des actes de leurs enfants.”
Le droit de voter sera-t-il accordé aux Suissesses ?
En automne dernier, la Suisse a adhéré à la Convention européenne des droits de l’homme, qui proclame l’égalité des sexes. Or, la Suisse fait partie des pays qui refusent le droit de vote aux femmes, à côté du Koweït, du Liechtenstein, du Nigeria, de l’Arabie saoudite, du Yémen et de la Jordanie. Le gouvernement a donc engagé la procédure visant à l’introduction du suffrage féminin sur le plan fédéral. Il revient désormais aux Chambres de se prononcer. Au cas où elles appuieront l’initiative gouvernementale, la proposition devra être soumise au suffrage populaire. L’issue est difficile à prévoir, car en février 1959, lors de la précédente consultation populaire à ce sujet, 323 727 Suisses ont approuvé le suffrage féminin, mais 654 939 ont voté contre.
La question du célibat des prêtres
Parlant au sujet de la prise de position des évêques néerlandais en faveur d’un clergé marié, l’abbé Laurentin et Jean Bourdarias ont écrit ce qui suit dans Le Figaro : “La première question qui se pose ici est la suivante : le lien entre sacerdoce et célibat est-il de droit divin ? Si oui, l’Église aurait le devoir de le maintenir envers et contre tout. Mais ce n’est pas le cas. Le Concile l’a reconnu clairement. (...) En fait, l’Histoire est claire là-dessus. Dans l’Église primitive, saint Paul posait en principe d’ordonner dans chaque communauté chrétienne un ou des hommes, mariés de préférence : les épiskopoï et les présbutéroï qui sont au point de départ de ce que sont aujourd’hui les évêques et les prêtres. (...) L’usage du clergé marié s’est prolongé pendant des siècles dans l’Église latine. Saint Jérôme (mort vers 420), ce moine si profondément attaché au célibat, maintenait le principe d’un clergé marié.”
La traduction œcuménique de la Bible
La traduction œcuménique de la Bible, commencée en 1965, compte actuellement cent dix collaborateurs. Ceux-ci pensent que le “Nouveau Testament” devrait pouvoir être publié au début de 1971 et la Bible tout entière en 1975. L’Épître aux Romains parut en janvier 1967, l’Exode en 1968. Amos et Osée, ainsi que l’Épître aux Hébreux viennent de paraître. Ces livres seront suivis de l’Apocalypse, de Job et des Psaumes. La Bible œcuménique est la seule à comporter une annotation commune.
Ce que les gens croient
Selon un récent sondage effectué en Australie, neuf personnes (hommes et femmes) sur dix croient en Dieu et plus de six sur dix croient au ciel. Une analyse de la religion des gens interrogés révéla qu’environ le tiers de ceux qui professent le catholicisme rejettent certaines des croyances fondamentales de l’Église.