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  • g72 8/10 p. 14-17
  • La religion et les guerres de notre temps

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  • La religion et les guerres de notre temps
  • Réveillez-vous ! 1972
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Réveillez-vous ! 1972
g72 8/10 p. 14-17

La religion et les guerres de notre temps

MALHEUREUSEMENT, les guerres de religion ne sont pas uniquement des faits du passé. Elles sévissent également de nos jours. Chacun peut lire en effet dans les journaux les comptes rendus des “batailles entre catholiques et protestants” en Irlande⁠50.

Depuis le mois d’août 1969, plus de deux cents personnes ont trouvé la mort dans les combats et un nombre beaucoup plus grand ont été blessées. Un rapport récent dit ce qui suit : “Des boutiques éventrées, des vitres cassées, des marchandises abîmées par les bombes, des mannequins de bois brisés dans les halls d’entrée verrouillés des grands magasins — voilà les témoins, tristes et grotesques à la fois, de l’aggravation de la guerre civile entre protestants et catholiques⁠51.”

Qu’en est-​il cependant des croisades ou “guerres saintes” ? Vous pensez sans doute que la religion ne soutient plus aujourd’hui de semblables guerres. Vous vous trompez, du moins si l’on en croit les chefs religieux eux-​mêmes.

En juillet 1969, par exemple, une terrible guerre éclata entre le Salvador et le Honduras. À ce propos, nous lisons le commentaire suivant dans l’annuaire d’une encyclopédie : “Rapidement le conflit provoqua la mort et des tragédies dans des proportions rarement atteintes au Salvador⁠52.” Qui portait la responsabilité de cette guerre ?

Jose Carranza, évêque du Honduras, accusa le clergé catholique du Salvador d’avoir fomenté ce conflit par ses écrits, ses discours et son attitude. “Les prêtres, dit-​il, ont qualifié ce conflit de ‘guerre sainte’ et ont excité leurs ouailles au combat⁠53.”

En fait, à notre époque, la religion ne diffère guère de ce qu’elle était au Moyen Âge quand les prêtres incitaient le peuple ‘à aller massacrer les infidèles’. Roland H. Bainton, célèbre historien religieux, fit la remarque suivante : “Les Églises des États-Unis en particulier, regardaient comme une croisade la participation à la Première Guerre mondiale⁠54.”

La Première Guerre mondiale — une guerre sainte ?

Il est évident que les causes de la Première Guerre mondiale étaient entièrement différentes de celles des “guerres saintes” des siècles passés. L’Église avait fomenté directement les croisades afin de reconquérir la “Terre sainte”. Par contre, la Première Guerre mondiale avait principalement des causes politiques. Cependant, le rôle de la religion dans cette guerre moderne fut remarquablement semblable à celui qu’elle joua dans les “guerres saintes” d’autrefois.

À cet égard, Joseph C. Hough, président de la faculté de religion de Claremont, cita l’exemple de l’évêque de Londres, A. F. Winnington-Ingram. Cet évêque avait exhorté le peuple anglais en ces termes :

“Tuez les Allemands... Tuez-​les donc. (...). Non pas pour le plaisir de tuer, mais pour sauver le monde. Tuez les bons comme les mauvais, les jeunes comme les vieux, ceux qui ont montré de la bonté envers nos blessés aussi bien que les monstres de méchanceté. (...) Ainsi que je vous l’ai dit des milliers de fois, je considère cette guerre comme un combat pour la pureté, je considère quiconque y laisse la vie comme un martyr⁠55.”

Et que disait-​on dans l’autre clan ? L’archevêque de Cologne s’adressa en ces termes aux soldats allemands :

“Peuple bien-aimé de notre patrie, Dieu est avec nous dans ce combat pour la justice où nous avons été entraînés malgré nous. Nous vous ordonnons, au nom de Dieu, de vous battre jusqu’à la dernière goutte de sang pour l’honneur et la gloire du pays. Dieu sait dans sa sagesse et dans sa justice, que le droit est de notre côté et il nous donnera la victoire⁠56.”

Ces mots nous font penser à l’appel du pape Urbain : “Allez combattre contre les Barbares”, appel qui déclencha les croisades. Ces paroles de l’évêque de Londres et de l’archevêque de Cologne n’ont rien d’exceptionnel. Au contraire, elles sont caractéristiques de l’esprit qui régnait parmi le clergé des deux camps pendant la Première Guerre mondiale.

Le professeur Bainton parla en ces termes des Églises d’Amérique :

“Les ecclésiastiques américains de toutes les confessions n’ont jamais été aussi unis entre eux ni en aussi parfait accord avec les sentiments de la nation. C’était une guerre sainte. Jésus était habillé en kaki et représenté en train de mettre en joue. Les Allemands étaient des Huns. Les tuer signifiait purger la terre de monstres⁠57.”

Cette description de l’attitude du clergé n’a rien d’exagéré. Dans un éditorial, le périodique Fortune fit remarquer : “La haine de l’ennemi sur le champ de bataille n’a inspiré aucun morceau d’éloquence comparable aux invectives lancées contre l’Allemagne par les hommes du Christ⁠58.” Ray H. Abrams écrivit un livre, Prédicateurs, présentez armes ! (angl.), dont un chapitre entier intitulé “La guerre sainte” montre que le clergé approuva la guerre de tout son cœur. Par exemple, à Washington, Randolph H. McKim s’exclama comme suit du haut de sa chaire :

“C’est Dieu qui nous a appelés au combat. C’est sa guerre à lui (...). Ce conflit est vraiment une croisade, la plus grande de l’Histoire — la plus sainte. Dans le sens le plus profond et le plus vrai du terme, c’est vraiment une guerre sainte (...). Oui, le Christ lui-​même, le Roi de la Justice, nous commande de livrer une lutte à mort contre cette puissance impie et blasphématrice [l’Allemagne]⁠59.”

Dans le même ordre d’idées, Albert C. Dieffenbach, rédacteur du Christian Register, écrivit ce qui suit dans un éditorial.

“En tant que chrétiens, nous affirmons naturellement que Christ approuve [la guerre]. Mais se battrait-​il et tuerait-​il ? (...) Il saisirait sans retard toute occasion de mettre l’ennemi à mort ! Il prendrait la baïonnette, la grenade, la bombe et le fusil, et accomplirait l’œuvre de mort contre le plus mortel ennemi du royaume de son Père depuis un millier d’années⁠60.”

Ce langage vous paraît-​il révoltant ? C’est pourtant ainsi que durant la Première Guerre mondiale de nombreux prêtres s’exprimaient dans des publications religieuses. Peu de chefs religieux, dans l’un ou l’autre camp, étaient adversaires des combats et des tueries. R. H. Abrams prétend avoir été incapable de trouver un seul prêtre qui fût contre la guerre.

On comprend donc pourquoi le général de brigade britannique Frank P. Crozier a pu dire : “Les Églises chrétiennes excellent dans l’art d’engendrer la soif de sang, et nous nous sommes pleinement servis d’elles⁠61.”

Que serait-​il arrivé ?

Que serait-​il arrivé si les Églises des nations en guerre avaient réussi à enseigner à leurs membres qu’il est mal de tuer son prochain, particulièrement s’il est chrétien ? Puisque les habitants de ces nations se disaient presque tous chrétiens, il n’y aurait pas eu de guerre.

Dans un commentaire à ce sujet, un éminent rabbin de cette époque, Stephen S. Wise, reconnut : “L’échec des Églises et des synagogues, qui n’ont pas été capables de guider le peuple, a été la cause de la présente guerre⁠62.” En effet, les Églises, fidèles à leur attitude traditionnelle, n’avaient pas donné au peuple un enseignement qui aurait pu le détourner de la guerre.

Les Églises et la Seconde Guerre mondiale

La situation a-​t-​elle été différente durant la Seconde Guerre mondiale ? On a dit d’un éminent théologien protestant, Reinhold Niebuhr : “Il amena de nombreux chrétiens américains à se détourner du pacifisme et à accepter comme une nécessité morale de combattre Hitler au cours de la Seconde Guerre mondiale⁠63.”

L’historien moderne A. P. Stokes a dit : “Les Églises dans leur ensemble ne se sont pas seulement dépensées de tout cœur dans des œuvres de secours (...), mais elles ont donné leur appui le plus énergique à la guerre. Certaines ont même été jusqu’à parler de guerre religieuse⁠64.”

En France et en Angleterre également, les Églises ont rallié la cause nationale. Pour l’archevêque de Cambrai, la France combattait “pour la défense de la civilisation, du droit des nations, de la morale humaine, de la liberté, bref, de l’humanité⁠65”. Il est clair que les Églises ont incité le peuple à aller combattre l’Allemagne.

Mais qu’en est-​il des Églises allemandes ? Ont-​elles donné leur appui à Adolf Hitler ? Ont-​elles soutenu ses buts de guerre ?

Le soutien à Hitler

En 1933, l’Allemagne signa un concordat avec le Vatican. L’article 16 de ce concordat stipulait qu’avant d’entrer en fonction, chaque évêque catholique devait prêter un “serment de loyalisme” au régime nazi. Et l’article 30 exigeait qu’après chaque grand-messe, on récite une prière “pour la prospérité du Reich allemand et de son peuple⁠66”.

En 1936, quand des bruits circulèrent selon lesquels les catholiques étaient opposés au régime hitlérien, le cardinal Faulhaber déclara dans un sermon prononcé le 7 juin : “Vous êtes tous témoins que tous les dimanches, dans toutes les églises, à la grand-messe, nous prions pour le Führer ainsi que nous nous y sommes engagés par le Concordat. (...) Ce doute jeté sur notre loyalisme envers l’État nous offense⁠67.”

Où les Églises ont-​elles mené le peuple allemand ? Friedrich Heer, professeur catholique d’histoire à l’université de Vienne donne l’explication suivante : “Les événements de l’histoire allemande montrent que la Croix et le svastika se sont toujours trouvées étroitement unies. Au point même que le svastika a proclamé le message de victoire du haut des tours des cathédrales allemandes, qu’on a dressé des drapeaux à croix gammée autour des autels et que des théologiens catholiques et protestants, des pasteurs, des ecclésiastiques et des hommes d’État ont accueilli favorablement l’alliance avec Hitler⁠68.”

Le 17 septembre 1939, deux semaines après l’invasion de la Pologne par l’Allemagne, les évêques allemands publièrent une lettre pastorale collective dans laquelle ils disaient : “En cette heure décisive, nous exhortons nos soldats catholiques à faire leur devoir en obéissant au Führer et à être prêts à se sacrifier entièrement. Nous demandons à tous les fidèles de prier avec ferveur, afin que la divine providence du Dieu tout-puissant conduise cette guerre, en bénisse l’issue et amène la paix sur notre patrie⁠69.”

En été 1940, Franz Joseph Rarkowski, évêque catholique, déclara : “Le peuple allemand (...) a la conscience nette (...). Il sait qu’il livre une guerre juste, nécessaire à la préservation du peuple⁠70.”

Le New York Times, de son côté, écrivit en 1939: “Les périodiques des Églises protestantes et catholiques d’Allemagne publient à présent quantité d’articles stimulants, afin d’expliquer les devoirs des soldats luttant pour défendre leur pays. Ils engagent les soldats allemands à combattre dans l’esprit de saint Michel pour la victoire de l’Allemagne et une paix juste⁠71.”

On voit manifestement où les Églises menaient le peuple allemand. Le professeur Gardon Zahn a écrit : “Les catholiques allemands qui recherchaient auprès de leurs chefs religieux une direction spirituelle et des directives concernant leur participation aux guerres de Hitler recevaient à peu près la même réponse que celle qu’aurait donnée le gouvernement nazi lui-​même⁠72.”

L’appui total que les membres des Églises ont donné à la guerre montre de façon évidente quelle sorte de guide la religion a été pour eux. Selon le professeur Heer, “parmi trente-deux millions de catholiques allemands — dont quinze millions et demi d’hommes — seulement sept ont ouvertement refusé le service militaire. Six d’entre étaient autrichiens⁠73”. La situation était la même parmi les protestants.

Par conséquent, dans tous les pays, les Églises ont incité leurs membres à prendre les armes. Sur les champs de bataille, des catholiques ont tué des catholiques, des protestants ont tué des protestants. Et les chefs religieux dans les deux camps ont prié Dieu de leur donner la victoire !

C’est vraiment déshonorer Dieu que d’associer son nom à des actions aussi horribles. Le verset biblique suivant s’applique bien aux Églises. Nous lisons : “Ils déclarent publiquement connaître Dieu, mais ils le renient par leurs œuvres, étant détestables et désobéissants et non approuvés pour aucune bonne œuvre.” — Tite 1:16.

Religion et révolution

Les chefs religieux ne soutiennent pas seulement les guerres entre nations, mais également les révolutions au sein des nations elles-​mêmes. En 1937, les catholiques espagnols furent incités par de nombreux prêtres à donner leur appui au movimiento du général Franco contre la seconde République espagnole. Actuellement, il est vrai, les évêques et les prêtres ne sont plus d’accord avec le régime de Franco et ont récemment exprimé leur regret d’avoir soutenu le movimiento⁠74.

Le théologien protestant Koroly Pröhle résuma comme suit le point de vue actuel : “Il est remarquable de constater que les théologiens sont unanimes quant à la possibilité des chrétiens de participer à une révolution⁠75.” Les évêques catholiques de Grande-Bretagne ont fait récemment la déclaration suivante : “Il ne suffit pas de condamner tout simplement l’usage de la violence contre les autorités, puisque manifestement celles-ci se rendent parfois coupables de violence encore pire⁠76.”

Il n’est donc pas surprenant que les membres des Églises prennent part à des révolutions politiques. George Celestin, professeur de théologie à l’Université Saint Edward à Austin, au Texas, fit la remarque suivante : “Les chrétiens sont à présent déterminés à mettre fin aux injustices aussi vite que possible. Cela signifie que dans certains cas, les Églises devront prêcher la violence⁠77.”

Le dossier de la religion concernant la guerre et la violence ne laisse subsister aucun doute. C’est un dossier effrayant. La religion est condamnée comme la principale coupable, ainsi que le dit bien le livre de la Révélation (chapitre 18, verset 24). Nous lisons : “Oui, chez toi on a trouvé le sang (...) de tous ceux qui ont été égorgés sur la terre.”

A-​t-​elle également une part de responsabilité dans la vague d’immoralité qui déferle sur le monde ? C’est ce que nous allons voir.

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