“Ta parole est vérité”
‘Pas d’autres dieux’
PEU de temps après avoir conduit le peuple d’Israël hors d’Égypte, où il était esclave, Jéhovah lui donna les Dix Commandements. Le premier de ceux-ci dit : “Vous n’aurez pas d’autres dieux devant ma face.” — Ex. 20:3.
Quelle est la portée de ce commandement ? D’après une note marginale des Saintes Écritures — Traduction du monde nouveau (édition de 1963), il signifie ne pas avoir d’autres “dieux pour me braver”. Autrement dit, le peuple de Jéhovah ne pouvait avoir d’autres dieux comme rivaux de Jéhovah Dieu.
Le peuple de Dieu ne pouvait adorer que Jéhovah Dieu puisque lui seul était leur Créateur. Il leur était dit : “Servez Jéhovah avec joie, (...) reconnaissez que le Seigneur est Dieu. C’est lui qui nous a faits et nous lui appartenons”, à lui et non à un autre dieu (Ps. 100:2, 3, Crampon 1905). Comme Jéhovah était leur Créateur, les Israélites lui appartenaient en effet, et Dieu avait le droit d’exiger qu’ils l’adorent lui, et lui seul. De plus, en tant que “Dieu tout-puissant” et “Très-Haut”, il est aussi “le Seigneur, Dieu des armées”. Pour cette raison Jéhovah Dieu avait droit à l’adoration exclusive de son peuple, Israël. — Gen. 17:1 ; Ps. 83:19 83:18, NW; Jér. 50:25, Crampon 1905.
La nation d’Israël était particulièrement dans l’obligation de n’adorer que Jéhovah Dieu. C’était lui seul en effet et nul autre qui l’avait délivrée de l’esclavage de l’Égypte et avait fait d’elle une nation. Lui-même déclara dans ce qu’on pourrait appeler le préambule du Décalogue : “Je suis Jéhovah, ton Dieu, qui t’ai fait sortir du pays d’Égypte, de la maison de servitude.” — Ex. 20:2, Crampon 1905.
Jéhovah Dieu donna le premier commandement aux Israélites non seulement parce qu’il avait droit à leur adoration exclusive, mais aussi pour la protection et la bénédiction du peuple. Cependant, les Israélites n’observèrent pas fidèlement ce commandement ; maintes fois ils se tournèrent vers d’autres dieux. Ils se détournèrent si souvent du culte exclusif de Jéhovah que sa patience arriva finalement à son terme. Il permit qu’ils fussent emmenés en captivité et que leur pays fût désolé pendant soixante-dix ans. — II Chron. 36:15, 16, 20, 21.
À peu près cinq siècles et demi après le retour d’Israël dans son pays, Jésus-Christ, le Fils de Dieu, vint à cette nation. Il donna un nouveau commandement à ses disciples, leur disant : “Je vous donne un nouveau commandement, que vous vous aimiez les uns les autres ; tout comme je vous ai aimés, que vous aussi vous vous aimiez les uns les autres.” — Jean 13:34.
Cela signifie-t-il que les disciples de Jésus ne sont pas liés par le premier des Dix Commandements ? Ce commandement fait en effet partie de l’alliance de la Loi que Dieu conclut avec la nation d’Israël. Or, lisons-nous, les chrétiens ne sont plus “sous la loi mais sous la bonté imméritée”. (Rom. 6:14.) Cependant, les vérités et les principes fondamentaux de la Loi s’appliquent toujours à eux. Pour les chrétiens également Jéhovah Dieu est le Créateur, le Tout-Puissant, le Très-Haut, le Seigneur, Dieu des armées, et le Libérateur. Tout ce que les Israélites pouvaient dire de Jéhovah Dieu, les chrétiens peuvent le dire également, et notamment : “Jéhovah est notre juge, Jéhovah est notre législateur, Jéhovah est notre roi ; c’est lui qui nous sauvera.” Par conséquent, eux aussi doivent adorer Jéhovah et lui seul. — Is. 33:22, Crampon 1905.
L’apôtre Paul écrivit en effet : “Je dis que les choses que les nations sacrifient, elles les sacrifient à des démons et non à Dieu ; et je ne veux pas que vous deveniez participants avec les démons. Vous ne pouvez (...) avoir part à ‘la table de Jéhovah’ et à la table des démons. Ou ‘excitons-nous Jéhovah à la jalousie’ ? Nous ne sommes pas plus forts que lui, n’est-ce pas ?” — I Cor. 10:20-22.
Ces paroles de Paul nous montrent que les premiers chrétiens devaient se tenir à l’écart de tout culte voué aux divinités païennes. Ils éprouvaient les mêmes sentiments que l’apôtre lorsqu’il écrivit : “Même si, en effet, il y a ceux qui sont appelés ‘dieux,’ soit au ciel ou sur la terre, de même qu’il y a beaucoup de ‘dieux’ et beaucoup de ‘seigneurs,’ pour nous, il n’y a en fait qu’un seul Dieu, le Père, de qui sont toutes choses, et nous pour lui ; et il n’y a qu’un seul Seigneur, Jésus-Christ, par qui sont toutes choses, et nous par lui.” — I Cor. 8:5, 6.
On peut dire qu’Adam lui-même fut le premier homme qui viola le principe contenu dans le premier commandement. Quand il écouta sa femme et mangea le fruit défendu, en violation du commandement divin, il la plaçait au-dessus de Dieu. En fait, il a “vénéré la création, et lui [a] rendu un service sacré plutôt qu’à Celui qui a créé”. De même aujourd’hui, chaque fois que nous cédons aux pressions ou aux tentations venant de l’extérieur ou de nos tendances déchues, nous violons le principe du premier commandement. — Rom. 1:25 ; Gen. 3:6, 7, 17.
Celui qui fait des richesses matérielles son dieu viole également ce principe. Il aime l’argent et place en lui sa confiance au lieu d’aimer Jéhovah Dieu et de se confier en lui. Il néglige l’étude de la Parole de Dieu, ne fréquente pas le peuple de Dieu et ne participe pas à la proclamation de son nom et de son Royaume. Si un ministre chrétien voué permet aux intérêts matériels d’entraver sans raison son culte à Jéhovah, lui aussi viole le principe du premier commandement. Il succombe à l’amour de l’argent et se trouve parmi ceux qui “se sont égarés loin de la foi et se sont transpercés partout de bien des douleurs”. — I Tim. 6:10.
Bien des gens négligent l’adoration de Jéhovah au profit des plaisirs, faisant de ceux-ci leur dieu. Ils sont passionnés des sports, s’adonnent au jeu ou se livrent à des passe-temps dangereux, tout cela dans leur soif insatiable de plaisirs et de sensations fortes. Ils ne sont pas parmi ceux qui sont heureux parce qu’ils sont “conscients de leurs besoins spirituels”. Ils montrent par leur conduite ce qui compte le plus pour eux, car ils sont “amis des plaisirs plus qu’amis de Dieu”. — Mat. 5:3 ; II Tim. 3:4.
Jamais auparavant peut-être autant de personnes n’ont fait un dieu des plaisirs sensuels ou “conduite dissolue”, comme disent les Écritures. Du fait que la conduite dissolue est fortement condamnée par la Parole de Dieu, on peut affirmer que celui qui l’adopte brave Jéhovah. L’adoration de Jéhovah implique la crainte de lui déplaire, c’est pourquoi ceux qui s’adonnent à de telles pratiques n’adorent pas Dieu d’une manière acceptable. Ils auront beau lire la Bible, aller à l’église le dimanche et se prétendre chrétiens, ils “n’hériteront pas le royaume de Dieu”. — Gal. 5:19-21 ; I Cor. 6:9, 10 ; Prov. 8:13.
En vérité, le premier commandement est plein de signification pour les chrétiens. Le principe fondamental et les vérités de base qu’il contient s’appliquent à eux. S’ils veulent plaire à Dieu et gagner la vie éternelle, ce principe doit régir leur vie. Ils ne doivent pas laisser qui ou quoi que ce soit s’interposer entre eux et leur Dieu, Jéhovah. En tout temps, le culte et le service de Dieu doivent occuper la première place dans leur vie.