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  • Je voulais être golfeur professionnel

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  • Je voulais être golfeur professionnel
  • Réveillez-vous ! 1971
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Réveillez-vous ! 1971
g71 22/4 p. 8-11

Je voulais être golfeur professionnel

Récit recueilli par notre correspondant au Japon

J’AI commencé à jouer au golf à l’âge de 20 ans. J’étais allé au terrain avec mon frère aîné pour me distraire. Je me souviens encore de mon premier coup. La balle dévia vers la droite. Malgré tous mes efforts, chaque fois que je la frappais, elle avait tendance à suivre cette direction. Ce genre de coup s’appelle un “slice”, tandis qu’un coup tourné à gauche est un “hook”.

Un peu plus tard, j’ai eu l’occasion de suivre un match de golf à la télévision. Je me suis alors rendu compte pour la première fois qu’il y a des gens qui gagnent leur vie à jouer au golf, c’est-à-dire qu’il existe des golfeurs professionnels. J’ai décidé sur-le-champ d’en devenir un. Faire de ce sport merveilleux ma profession me semblait le but le plus élevé qui soit.

Mon père voulait que je fasse des études supérieures, que j’obtienne un diplôme et que je choisisse une profession normale, tout en faisant du golf un passe-temps si je le désirais. Ma décision était prise toutefois. Malgré ses objections, je tenais absolument à devenir golfeur professionnel. Mes parents avaient raison, bien sûr, de s’inquiéter : ils se demandaient comment un jeune homme de 20 ans pourrait gagner sa vie en jouant au golf. Quant à moi, je voyais l’avenir en rose.

Je mets ma résolution à exécution

J’ai commencé par prendre un emploi sur un terrain proche où les joueurs s’exerçaient. Je gagnais environ quatre francs français par jour et j’avais le droit de m’exercer quand il n’y avait pas de clients. Cependant, je n’ai pas tardé à constater qu’il y avait tout le temps des joueurs chevronnés sur le terrain, et j’hésitais à m’exercer devant eux. J’attendais donc la fermeture du terrain le soir, et je m’exerçais à la lumière d’un pont. Puisque je n’avais pas de moniteur, j’achetais des livres sur le golf, les étudiais, puis mettais en pratique ce que j’apprenais. Je me réjouissais d’avoir si souvent une canne de golf entre les mains. Frapper la balle était pour moi un véritable délice.

Deux, trois, puis quatre années sont passées ainsi. Comme le dit un dicton japonais, j’étais plongé dans le golf “du matin au soir”. Je faisais de bons progrès, mais atteindre mon but, c’est-à-dire devenir golfeur professionnel était plus difficile que je ne l’avais escompté. Je rencontrais autant d’obstacles dans mon esprit que sur le terrain. On a souvent comparé le golf à la vie : une tournée apporte la joie, le chagrin, l’aventure, la déception et la fatigue ; c’est aussi une épreuve d’endurance. Pour réussir, il faut un mobile extrêmement puissant, et ce mobile, je ne le possédais pas. Je rencontrais surtout des difficultés dans l’art du coup roulé joué avec le “putter”.

En voici un exemple. Un jour, alors que je jouais un “long trou” dit “par 5” (“par” est le score théorique d’un très bon joueur), après deux coups seulement, la balle s’arrêta à 40 centimètres du trou. Ma joie était grande, car si j’arrivais maintenant à la mettre dans le trou, je réaliserais un “eagle” (nombre de coups inférieur à deux au “par”). La pelouse étant en pente, je frappai la balle doucement, mais elle dépassa le trou et s’arrêta un mètre plus loin. Seul un joueur de golf peut comprendre ma déception. Au moyen de deux coups j’avais fait parcourir à la balle 450 mètres avec une grande précision, et maintenant j’avais échoué lamentablement un “putt” de 40 centimètres ! Mon dépit était si grand qu’en me rendant au prochain tertre de départ je frappai un arbre avec mon “putter” comme si c’était sa faute.

Il me fallait un mobile plus puissant

“Vous avez besoin de plus de hardiesse, d’un mobile plus puissant, me dit un jour un vétéran. Vous devez cultiver un désir plus grand de renommée, de prestige et d’argent. Apprenez à mieux connaître le monde. Devenez adulte en goûtant la douceur et l’amertume de la vie.” Il m’encouragea aussi à parier sur mon propre jeu, afin d’acquérir la “volonté de réussir”.

Je commençai à me rendre compte que pour atteindre mon but je devais modifier profondément ma façon de penser. Les années consacrées à l’entraînement m’avaient procuré beaucoup de joie, mais pour devenir joueur professionnel je devais avoir un point de vue plus égoïste et être prêt à arriver au détriment d’autrui. Il fallait que je m’y résigne, que je me mette à parier, à me faire de l’argent et un nom. Je finis par conclure que c’était là chose normale, la bonne façon d’agir. Pourquoi avoir de la compassion pour un adversaire ? Tout devait être sacrifié à la renommée, au prestige, à l’argent.

Il est étonnant de voir à quel point notre milieu et nos fréquentations nous transforment et influencent notre façon de penser. Je commençais à ressembler aux golfeurs professionnels. Je me rendais compte en outre que je devais penser à mes vieux jours. C’était maintenant, pendant que j’étais encore jeune, qu’il fallait songer à assurer mon avenir. Comme un cancer, l’idée de m’enrichir commençait à envahir tous les aspects de ma vie. Le golf n’était plus pour moi un plaisir ; il était devenu un moyen de parvenir à une fin.

Un conflit intérieur

C’est alors que quelque chose d’étrange se produisit. En mai 1967 une dame se présenta chez nous. Généralement, à cette heure-​là, j’étais encore en haut, mais exceptionnellement je lisais le journal. J’ai écouté une partie de la conversation entre cette dame et ma mère, puis je suis allé jusqu’à la porte pour la voir. J’étais loin de me douter de l’effet profond que sa visite allait avoir sur ma vie. Elle était témoin de Jéhovah.

Trois jours plus tard elle revint, et lorsqu’elle nous proposa un cours biblique gratuit à domicile, j’acceptai cette offre. Pourquoi, alors que j’étais si près de mon but ? J’avais connu beaucoup de joie en commençant à jouer au golf, mais maintenant que j’avais perfectionné mon jeu, mon cœur était vide. Mes aspirations me semblaient vaines. Je ne pouvais comprendre ce conflit intérieur, mais je savais que je souhaitais un changement radical dans mon mode de vie. C’est pourquoi j’ai saisi l’occasion de connaître la Bible.

Le premier numéro de Réveillez-vous ! que j’ai lu (celui du 8 avril 1967 en japonais) avait pour thème “Pourquoi Dieu permet-​il le mal ?” Jusqu’à ce moment-​là je n’avais jamais accordé la moindre pensée à l’existence de Dieu. Le périodique expliquait que Dieu avait doté l’homme du libre arbitre. J’ai appris aussi qu’Adam fut créé en l’an 4026 avant notre ère. Cela m’a beaucoup frappé, car j’ai compris que vers le milieu des années 70 il y aura 6 000 ans que l’homme est sur la terre et que par conséquent nous approchons d’un tournant décisif dans l’histoire humaine. Ce qui a surtout fait sur moi une profonde impression, c’est que les témoins de Jéhovah se dérangeaient pour venir régulièrement chez nous sans aucun mobile égoïste.

Je pris donc la résolution d’étudier régulièrement et d’assister à leurs réunions toutes les fois que je le pourrais. L’étude de la Bible m’intéressait de plus en plus. Je trouvais la prophétie de Daniel et son accomplissement vraiment passionnants. Je commençais à connaître Jéhovah, la Cause première. J’avoue cependant que jusque-​là ces connaissances restaient pour moi purement intellectuelles. Elles ne m’avaient pas encore poussé à transformer ma vie et ne lui avaient pas donné un sens.

Le tournant

C’est au mois de septembre, le cinquième mois de mon cours biblique, que j’ai passé l’épreuve de golfeur professionnel. Je touchais enfin au but que je visais depuis si longtemps et pour lequel je m’étais entraîné depuis tant de mois. Je n’oublierai jamais la première tournée de l’épreuve. Il est exigé que pour la seconde moitié de cette tournée le candidat atteigne le score étalon. Du onzième au quinzième trou j’ai réussi, mais au seizième il m’a fallu un coup de plus. Je ne sais pas pourquoi, mais je suis resté très calme. Au dix-septième trou, mon deuxième coup envoya la balle jusqu’au milieu de la pelouse, mais le trou se trouvait au bas d’une pente. Même avec le recul du temps, je ne m’explique pas comment j’ai eu la hardiesse de frapper la balle comme je l’ai fait. Elle monta la pente, décrivit une courbe gracieuse et entra dans le trou ! J’avais donc réalisé un “birdie”, exploit qui consiste à améliorer le “par” d’un point. Au dix-huitième trou j’ai réussi le “par”. J’avais passé avec succès l’épreuve de golfeur professionnel.

Quel bonheur ! Quand j’ai fait part de mon succès à la maison, mon père battit des mains de joie. Les larmes lui montèrent aux yeux. Il s’était toujours inquiété de notre avenir, mais maintenant son fils avait réussi dans le golf. Parents et amis arrivaient pour me féliciter. Il me semblait qu’il était impossible de connaître un bonheur plus grand.

Cependant, ce fut à ce moment-​là que la vérité biblique commença à pénétrer dans mon cœur, lançant ainsi un défi à mon mode de vie. Je me rendais compte que la voie que Jéhovah a tracée à l’homme est diamétralement opposée à celle que je suivais. La Parole de Dieu nous conseille en effet de nous contenter de “la nourriture et [du] vêtement” et affirme que “l’amour de l’argent est la racine de toutes sortes de choses mauvaises”. (I Tim. 6:6-10). La Bible nous recommande aussi de servir Dieu, mais moi je recherchais la gloire, l’admiration du public.

La Bible dit également que nous ne devons pas ressembler aux gens du monde, et pourtant moi je les imitais. Le monde du golf professionnel est fait de concurrence et de paris. Rate-​t-​on son coup ? On se met en colère. L’adversaire rate-​t-​il le sien ? On s’en réjouit. N’est-​ce pas là une bien vilaine façon d’envisager les choses ? De toute évidence la voie que je suivais était tout aussi opposée à celle de Dieu et de la Bible que la théorie de l’évolution l’est à la doctrine de la création directe.

Il n’y a pas de moyen terme. Il fallait donc que je fasse un choix. Mais comment pourrais-​je rejeter le golf professionnel ? Et la vérité divine ? Je ne pouvais y renoncer non plus. La voie de Dieu mène en effet à la vie éternelle, et je désirais ardemment la vie. Comparé à la précieuse Parole de vérité divine, le golf professionnel n’aurait dû présenter aucun attrait pour moi, mais il n’était qu’à moitié enlevé de mon cœur. Je décidai donc de lui consacrer moins de temps et d’efforts et de passer plus de temps à étudier la Bible.

À partir de ce moment-​là, mon point de vue se transformait de jour en jour. Sans aucun doute l’esprit de Jéhovah agissait en moi et me dirigeait à mesure que j’étudiais davantage la Parole divine. J’aimais toujours le golf, mais ce sport n’était plus pour moi un mode de vie. La fréquentation des témoins de Jéhovah lors d’une assemblée de circonscription tenue en mars 1968, fit sur moi une impression inexprimable. Elle était si puissante toutefois que je téléphonai depuis le lieu de l’assemblée au club de golf pour faire savoir aux responsables que j’abandonnais le golf professionnel. Le mois suivant je trouvai un autre emploi qui me permettait d’assister à toutes les réunions des témoins. Je constatai que c’est à ces réunions que l’on affermit réellement sa foi et qu’on éprouve une joie profonde. J’aurais dû agir ainsi plus tôt.

Bien sûr, sous certains rapports, abandonner le golf professionnel n’a pas été plus facile pour moi que de m’y engager. De nouveau mon père s’opposait à ma décision, et il avait de bonnes raisons de s’en émouvoir. J’avais quitté l’université, malgré ses protestations, et maintenant, six mois après que j’étais devenu golfeur professionnel, je quittais cette carrière aussi. Quelle déception pour lui ! Il a toujours essayé d’être un bon père, je le reconnais, et je lui cause de nouveau du chagrin. Ce qui me console, c’est l’espoir que cet état de choses ne sera que provisoire, car je prie pour que ma fidélité à Dieu et à sa vérité précieuse finisse par aider mes parents à s’engager eux aussi dans la voie de la vie et à partager avec moi des joies éternelles.

Aujourd’hui, j’ai le privilège d’être ministre chrétien à plein temps, et je consacre au moins 150 heures par mois au ministère. Je partage avec mes semblables les vérités profondes et satisfaisantes de la Bible, et son message d’espérance pour tous les hommes. Depuis plus de deux ans, je n’éprouve plus le sentiment de frustration qui m’accablait si souvent pendant ma carrière de golfeur. J’ai appris qu’il n’existe pas de plus grande satisfaction, de plus grand bonheur, pour l’homme fait à l’image de Dieu, que d’utiliser sa vie en harmonie avec la volonté de Dieu. Je voudrais que plus d’hommes, de femmes et de jeunes gens puissent apprécier cette vérité !

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