La crise de l’énergie — la demande dépasse l’offre
SANS doute avez-vous l’électricité dans votre foyer. Des millions de maisons sont éclairées à l’électricité qui fait également fonctionner le réfrigérateur, la télévision et d’autres appareils. Il suffit de tourner un bouton. Et pourtant il y a pénurie dans ce domaine.
Déjà, en certains endroits, la demande d’énergie électrique excède l’offre, et les lumières ont baissé ou se sont éteintes temporairement. Cet été, on pouvait lire dans le New York Times : “Des millions d’Américains vivent sous la menace quotidienne de coupures plus ou moins complètes de courant et d’un rationnement possible de l’électricité. Ce n’est pas une pénurie saisonnière, c’est une crise nationale.”
La revue Science Digest décrivit comme suit la situation durant l’été dernier : “Les diminutions de courant n’étaient pas rares et, en certains endroits, les coupures étaient habituelles. Certains réseaux électriques ont frôlé le chaos et ont évité de justesse des catastrophes étendues.”
Ces pénuries d’énergie électrique ont causé des inconvénients temporaires : des ascenseurs se sont arrêtés, des appareils de conditionnement d’air ont cessé de fonctionner, des radios et des télévisions ne donnaient plus leurs programmes, des réfrigérateurs ne gardaient plus les aliments froids et des familles, qui cuisinent à l’électricité, ne pouvaient plus préparer leurs repas.
La crise est grave
Peut-être n’êtes-vous pas touché par cette crise ; vous en avez seulement entendu parler. Du fait que chez vous tout semble se passer normalement, vous n’avez accordé que peu d’attention à cette question. Néanmoins, la situation est plus grave que vous ne l’imaginez. Il ne s’agit pas seulement d’inconvénients dus à des pénuries temporaires d’énergie ou à des défaillances du matériel. Il y a menace d’une véritable crise. Telle est l’opinion de Thorton F. Bradshaw, spécialiste de la question. Dans une interview pour le périodique U.S.News & World Report, il déclara :
“Je ne crois pas que la plupart des gens admettront qu’il existe une crise avant le moment où, tournant leur interrupteur, ils s’apercevront qu’il ne se passe rien. Même alors ils penseront simplement qu’il est arrivé quelque chose au service public qui leur fournit leur électricité. (...) Nous avons toujours eu une telle abondance d’énergie bon marché que le public ne peut croire qu’il y a une crise de l’énergie.”
Pourtant cette crise est bien réelle, et on commence a en ressentir les conséquences. Par exemple, l’été dernier, à New York, on a fréquemment demandé à de gros consommateurs de réduire leur consommation d’électricité, ce dont le grand public ne se rend généralement pas compte. William K. Jones, membre de la Commission des services publics de New York a mis l’accent sur cette crise dans un rapport de soixante-dix-sept pages. Nous y lisons :
“Il est clair qu’à la longue la ville de New York et les parties du Comté de Westchester qui y sont rattachées ne pourront continuer dans les conditions actuelles. Ces régions sont en train d’étouffer parce qu’il leur manque l’énergie électrique vitale nécessaire.”
Le problème ne se limite pas à une seule région des États-Unis. John A. Carver Jr, membre de la Commission fédérale de l’énergie, parla du pays dans son ensemble, disant : “Au cours des trois prochaines décennies, nos efforts pour satisfaire les demandes d’énergie constitueront une véritable course pour la vie.”
Cette crise touche d’autres parties du monde, y compris l’Europe et le Japon. Selon le Premier ministre japonais, le plus grand problème de son pays consiste à obtenir assez d’énergie. “L’énergie sera la clé de nos besoins au cours des trente prochaines années”, dit-il.
Pourquoi y a-t-il aujourd’hui une telle demande d’énergie ? À quoi est-elle utilisée, et d’où vient-elle ?