Coup d’œil sur le monde
Les Églises mettent l’accent sur l’argent
L’argent exerçant une pression de plus en plus forte, les Églises lui accordent beaucoup plus d’importance qu’à la santé spirituelle de leurs fidèles. Dans un numéro récent du Sunday Times du Nigeria, Madame A. Babalola écrivit : “Le christianisme paraît perdre de son influence sur ses pratiquants, bien qu’ils soient ‘affamés’. (...) Le souci d’obtenir de l’argent est devenu un fléau pour l’Église. (...) Pourquoi faut-il vendre les sièges des églises aux membres riches alors que le christianisme prêche l’égalité devant Dieu ? (...) Un temps précieux, qui aurait pu être utilisé à donner un sermon bien nécessaire aux ‘chrétiens affamés’, est gaspillé à lire de longues listes de ceux qui tardent à payer le denier du culte. (...) Chaque dimanche, des centaines de fidèles quittent l’église déçus. Ils sont venus dans l’espoir de partager un repas spirituel aux pieds du Christ, mais il ne reçoivent aucune nourriture. Il y a toujours un obstacle, ce monstre qu’est le mercantilisme.”
La révolution verte a échoué
Il y a quelques années, grâce à des graines à haut rendement, on prédisait que la révolution verte mettrait définitivement un terme à la famine. En a-t-il été ainsi ? Dans un numéro récent du périodique Natural History, M. Harris, anthropologiste de l’Université Columbia, écrivit : “La révolution verte n’a permis aucun sursis important pour ce qui est de la faim et de la sous-alimentation en Asie. Bien qu’au total plus de 20 millions d’hectares aient été ensemencés avec des graines de riz et de blé à haut rendement, l’année dernière, la production de céréales a dangereusement baissé dans toute l’Asie. (...) L’Inde (...) est peut-être au bord du désastre (...). Dans ce pays, la production de céréales (par personne) est retombée en dessous de celle des années 1960-61, avant le commencement de la révolution verte. (...) Il faut être très franc avec certains experts et les amener à comprendre que la révolution verte est une supercherie.”
Les États-Unis — “l’espoir du monde” ?
Dans un discours qu’il prononça à propos du scandale de Watergate, le président Nixon évoqua les jours à venir de son mandat présidentiel, disant : “Je veux qu’ils soient les meilleurs jours de l’histoire de l’Amérique, parce que j’aime l’Amérique. Je crois profondément que l’Amérique est l’espoir du monde, et je sais que dans la qualité et la sagesse de leadership de l’Amérique réside le seul espoir pour des millions d’êtres à travers le monde de pouvoir vivre en paix et en liberté.” Pour terminer, il déclara : “Que Dieu bénisse l’Amérique (...) !” Les chrétiens jugent sans aucun doute plus sûr de placer leur espoir, non dans les États-Unis ni dans quelque autre pays, mais dans le Royaume de Dieu pour lequel Jésus-Christ leur a appris à prier.
Les Français et la limitation de vitesse
Contrairement à ce qu’on pourrait penser, selon un récent sondage de la délégation à la sécurité routière en France, réalisé par la SOFRÈS, 79 pour cent des conducteurs interrogés sont favorables à la limitation de la vitesse sur l’ensemble des routes françaises, à l’exception des autoroutes. La même proportion des conducteurs interrogés est favorable à l’idée du port obligatoire de la ceinture de sécurité sur la route.
Les rapports des forces de police indiquent que la vitesse excessive est la cause première des accidents de la route dans 25,5 pour cent des cas, et qu’elle est également un facteur aggravant dans un quart des autres cas. De nombreux pays industrialisés ont déjà adopté la limitation généralisée de la vitesse. Ce n’est pas encore le cas en France. C’est pourquoi, dans un article du Monde du 9 mai 1973, on pouvait lire entre autres choses : “Parmi les pays industrialisés, la France détient le record de la mortalité routière par rapport au nombre de kilomètres parcourus. Le pourcentage des accidents s’accroît plus vite que le trafic automobile. Dans ces conditions, ne vaut-il pas mieux suivre l’exemple des pays étrangers — et en particulier celui de la Grande-Bretagne, où, pour un trafic égal, le nombre des morts est deux fois moindre (8 000 au lieu de 16 000) ? N’est-il pas souhaitable d’appliquer une mesure, qui, sans être une panacée, éviterait bien des drames ?”
Les conséquences de l’avortement
Un couple de chercheurs britanniques, M. et Mme A. Wynn, a affirmé que chaque année des centaines d’enfants naissent sérieusement handicapés parce que leur mère a subi antérieurement un avortement. M. Wynn déclare : “L’homme qui épouse une jeune fille qui s’est fait avorter aura vraisemblablement une femme stérile ou un enfant mort-né, prématuré ou anormal.” Le gynécologue John Peel partage le point de vue des Wynn. Il dit : “Je suis certain qu’il y a un pourcentage de graves conséquences, particulièrement chez les femmes dont la première grossesse a été interrompue.” En même temps, un sondage Gallup, effectué parmi des infirmières britanniques, a révélé que deux sur trois d’entre elles ayant participé à des avortements trouvent leur travail si bouleversant qu’elles envisagent de refuser leurs services. En 1972, il y a eu 156 714 avortements en Grande-Bretagne.
Le tunnel sous la Manche
Les deux sociétés, anglaise et française, chargées des études ayant pour objet la mise au point du projet du tunnel sous la Manche viennent de remettre à leur gouvernement respectif leurs premières conclusions. Celles-ci confirment l’utilité et la rentabilité de l’ouvrage. Le coût global du projet est estimé à près de 10 milliards de francs français. La longueur du tunnel sera de 49,6 kilomètres, dont 37,3 sous la Manche. On prévoit, en période de pointe, un départ des trains-navettes toutes les deux minutes et demie. Le voyage durera trente-cinq minutes dont vingt-neuf en tunnel. Paris sera alors, par le chemin de fer, à 3 h 40 de Londres. L’engagement définitif des travaux aurait lieu en 1975, et l’ouverture du tunnel en été 1980.
La vente d’armes et le clergé
Depuis un certain temps, on parle beaucoup du caractère amoral de la vente des armes. En avril dernier, le conseil permanent de l’épiscopat français et le conseil de la Fédération protestante de France ont publié une “note de réflexion sur le commerce des armes”. Dans cette “note”, les autorités catholiques et protestantes estiment que la France est prise dans un “engrenage diabolique” que, selon elles, les chrétiens ne sauraient accepter. De son côté, parlant du commerce des armes, Paul VI déclara : “Ne voyez-vous pas que nous sommes en dehors de la bonne voie ? Ne voyez-vous pas qu’il faut encore toujours parler de la paix et qu’il ne faut pas établir la vie du monde sur ce commerce qui devient meurtrier ?” Invité à dire ce qu’il pensait de la “note” précitée, M. Hugues de l’Estoile, directeur des affaires internationales à la délégation ministérielle pour l’armement en France, déclara : “Aucune importance, c’est une note sans réflexion !” Puis, parlant cette fois en tant que catholique, il révéla : “Nous avons perdu l’an dernier, au Liban, un marché de six hélicoptères Puma. Le Liban a acheté six hélicoptères Agusta-Bell-212. Le représentant de la société à Beyrouth était le nonce apostolique. Tous les moyens sont bons ! Nous avons beaucoup plus amoral que nous.” — Le Monde du 5 mai 1973.
La protection des tigres
Le gouvernement indien lance une opération pour la protection des tigres dans un effort visant à sauver les 1 800 animaux qui restent dans tout ce pays. En 1900, il y en avait 40 000. Les chasseurs ne sont pas les seuls responsables de la disparition de cet animal. L’extension des cultures, les travaux d’irrigation et le déboisement pour obtenir du bois de construction ou de la pâte à papier, ont délogé des tigres et leurs proies de leur demeure. De son côté, la Russie compte moins de 200 tigres ; en Malaisie, en Birmanie et en Thaïlande réunies, il y en a peut-être 2 000. Mais, comme l’écrit W. Schwartz dans le Guardian, le projet indien ne sera pas facile à réaliser, car “sauver une espèce animale dans un pays où tant d’humains ont besoin d’aide est une tâche difficile”.
Les catholiques doutent
De plus en plus de catholiques sont en désaccord avec l’enseignement officiel de leur Église. Récemment, une enquête a été faite auprès de plus de mille deux cents membres de la paroisse Saint-Pierre Célestin de Philadelphie. Les résultats indiquent que 68 pour cent d’entre eux ne voient aucune objection à ce que les prêtres se marient. Pour 63 pour cent d’entre eux, peu de catholiques assisteraient à la messe si cela n’était pas obligatoire. D’autre part, 54 pour cent affirment que le Pape n’est pas infaillible. Ils mettent également en doute les enseignements très clairs de la Bible, puisque 55 pour cent d’entre eux croient que “la naissance virginale de Jésus doit être comprise au sens symbolique et non au sens physique”.