Coup d’œil sur le monde
Les Français et les troubles psychiques
Lors du congrès de psychiatrie et de neurologie de langue française, qui a réuni à Monaco, en juillet dernier, sous la présidence du professeur Lhermitte, près de sept cents médecins, il a été affirmé qu’entre 16 et 20 pour cent de la population française (soit huit millions de personnes) souffrent à un moment ou à un autre de troubles psychiques relevant d’une aide médicale. L’enquête épidémiologique menée dans une région rurale par le docteur Brunetti donne les chiffres suivants : 1,58 pour cent de la population est atteinte de psychose grave ; 1,61 pour cent de débilité mentale ; 1,17 pour cent d’alcoolisme chronique ; et 12 pour cent de névrose.
La pollution et le poisson
Au Japon, la pollution de la mer est si grave que le ministère de la Santé publique a publié un document qui est une sorte de “liste noire” des nombreuses espèces de poissons particulièrement contaminés, accompagné de conseils à la population pour qu’elle limite sa consommation dans ces catégories. Les Japonais ont été invités à manger moins de poisson, alors que c’est la base même de leur alimentation en protéines. Un niveau maximum de “contamination permise” est fourni aux mangeurs de poisson. Le poisson qu’ils consomment ne doit pas contenir plus de 0,4 ppm de mercure ordinaire ou de 0,3 ppm de mercure organique. (1 ppm de mercure veut dire que sur un million d’atomes il y en a un de ce métal.) Ainsi, sur la base des instructions ministérielles, les Japonais peuvent établir des menus de déjeuners ou de dîners de “poisson mercuriel”, dont on leur dit qu’ils sont en dessous du niveau d’empoisonnement. Aux pêcheurs à la ligne, on conseille de rejeter à l’eau les poissons attrapés et de ne pas les ramener à la maison pour le dîner. Les eaux côtières, comme celles de nombreux lacs et rivières, sont impures.
Missionnaires modernes
Autrefois, les missionnaires de la chrétienté se rendaient dans des pays étrangers pour convertir leurs habitants. Aujourd’hui, on assiste au phénomène inverse. C. W. Forman, de l’École de la Divinité Yale, déclara : “J’avais un étudiant qui est allé en Thaïlande pour servir comme enseignant dans les bataillons de la paix. Durant son séjour dans ce pays, il décida de devenir moine bouddhiste.” Le Cleveland Press rapporta : “En Inde, une école de théologie chrétienne a introduit en son sein le culte selon le modèle hindou. En Afrique, des églises chrétiennes indépendantes adoptent les idées des Africains sur la sorcellerie et l’exorcisme ainsi que la polygamie et d’autres formes de culte faisant appel à l’émotion.”
Des lesbiennes “mariées”
Récemment, M. Shoenmaker, ministre religieux d’une église congrégationaliste de Perth, en Australie, a “marié” deux lesbiennes. Le couple a échangé des anneaux et prononcé des vœux. Shoenmaker a dit qu’il avait reçu de nombreux appels téléphoniques approuvant son attitude. Selon le Daily News d’Australie occidentale, d’autres ecclésiastiques ont exprimé publiquement leur sympathie pour les homosexuels. Cependant, ce journal rapporta : “M. Vin Davies, témoin de Jéhovah, a déclaré que son église serait opposée à un tel mariage et a condamné toutes les pratiques contre nature.” Shoenmaker a également “marié” des hommes homosexuels.
La fumée des autres
Tel est le titre d’un court article paru dans Le Monde du 10 août 1973. On pouvait y lire entre autres choses : “Un non-fumeur qui vit régulièrement auprès de gros fumeurs court deux fois plus de risques que s’il ne les fréquentait pas, de contracter un cancer du poumon, une maladie de cœur ou de souffrir de maux d’estomac. (...) Il semble en effet qu’un non-fumeur, exposé à la fumée rejetée par ses voisins, aspire l’équivalent d’une cigarette par heure. (...) La ‘fumée des autres’ transforme les locaux fermés en véritables ‘chambres à gaz’. (...) Le taux d’oxyde de carbone s’élève d’une façon significative dans une pièce enfumée. Il peut même dépasser la ‘cote d’alerte’ de pollution dans une grande ville.”
Le reboisement de l’Italie
La dégradation accélérée des terres de l’Italie devient très préoccupante. Sur 6 millions d’hectares de bois, deux seulement sont encore en bon état. Le ministre italien de l’Environnement suggère que 40 000 soldats soient mis à sa disposition pour participer à une vaste opération de reboisement du sol du pays. Il a également dressé un tableau très sombre de la situation écologique italienne. La Méditerranée se meurt. Trois cent mille tonnes d’hydrocarbures y sont déversées chaque année. Les détritus de matières plastiques envahissent les plages, les routes, les villes et les campagnes. La ville de Venise est particulièrement menacée par la pollution de l’air dans le port voisin de Marghera à la suite de fuites d’un réservoir de gaz phosgène d’une usine chimique.
Le relief de la planète Vénus
Les techniciens américains du Jet Propulsion Laboratory de Californie ont étudié au radar la surface de la planète Vénus. Ils se sont ainsi aperçus qu’elle est couverte de cratères. Jusqu’à présent, on ne pouvait obtenir une vue détaillée de la surface de Vénus. L’étude radar entreprise par ces techniciens a été faite avec une précision beaucoup plus grande et a permis de confirmer qu’il existe non seulement des zones montagneuses, mais encore un relief formé de cratères. Le plus grand a plus de 150 kilomètres de large, mais une profondeur relativement faible, moins de 400 mètres. Les autres ont des diamètres compris entre 30 et 100 kilomètres. L’existence de ces cratères, probablement d’origine météoritique, est surprenante, car cette planète est entourée d’une atmosphère beaucoup plus dense que celle de la terre.
La population en France
Selon Le Figaro du 8 août 1973, il y aurait actuellement 52 millions de Français. Les chiffres fournis par la ministre de l’Économie et des Finances indiquent que la population française s’est rajeunie : les moins de 20 ans approchent les 17 millions, soit près d’un tiers de la population. La classe la plus nombreuse de toutes est celle des 20-24 ans. Ce journal fait également remarquer que, “malgré tous les progrès de la médecine et de la chirurgie infantile, il meurt plus d’enfants âgés de moins d’un an (12 472) que de jeunes entre 5 et 24 ans (12 052).”
La “masse grasse”, une nécessité biologique
En juillet dernier, les quatrièmes journées internationales d’endocrinologie de Marseille ont réuni 400 cliniciens et biologistes de 30 pays. Elles étaient consacrées à la physiopathologie du tissu adipeux et, plus particulièrement, à la régulation de la “masse grasse” dont une meilleure connaissance doit permettre de mieux traiter certaines maladies de notre époque, telles l’obésité, le diabète, l’hypertension et l’athérosclérose. Faisant un rapport sur ce congrès, Le Monde du 18 juillet 1973 écrivit : “La masse grasse est une constante de l’organisme comme la masse sanguine ou la masse osseuse, qui obéit à un mécanisme régulateur très précis. Il ne s’agit pas, ainsi qu’on le croyait autrefois, d’une sorte de réservoir inerte et passif.” Le tissu adipeux est au contraire le siège d’intenses transformations métaboliques et varie en fonction d’un grand nombre de facteurs extérieurs et intérieurs. Chacun de nous ayant besoin, à un moment donné, d’une masse grasse déterminée, il est donc simpliste de confondre l’obèse avec le gros mangeur impénitent et le maigre avec celui qui ne mange pas assez. Chez le nouveau-né, la masse grasse représente 23 pour cent du poids total, puis elle augmente jusqu’à 40 et 50 pour cent dans la première enfance, pour diminuer ensuite et se maintenir chez l’homme adulte moyen à 14 pour cent et chez la femme adulte à 32 pour cent. Le mécanisme complexe de la régulation de la masse grasse est loin d’avoir livré tous ses secrets. On connaît encore mal l’origine, le devenir et le métabolisme de la cellule adipeuse. Cependant, la modification de la masse grasse est possible grâce à une thérapeutique rationnelle faite de diététique, d’hygiène musculaire et aussi de médications. Les interventions les plus spectaculaires ne sont pas les plus efficaces. Par exemple, les ablations de graisse s’accompagnent d’une hypertrophie de la graisse restante qui ramène le sujet à son poids initial en quelques semaines ou en quelques mois.
L’usage de la “méthaqualone” augmente
Certains juristes placent la “méthaqualone” au troisième rang des drogues prisées par les jeunes Américains, après la marijuana et l’alcool. Officiellement, c’est un somnifère qui est vendu sous divers noms. Il donne un sentiment de bien-être. Un étudiant déclara : “Quand on a bu, on sait qu’on n’est plus maître du volant ; mais quand on est sous l’effet de la méthaqualone, on croit être bien, jusqu’au moment où on se retrouve contre un pylone.” Les autorités américaines et d’autres chercheurs ont averti les gens que la “méthaqualone provoque une grave assuétude”.