Coup d’œil sur le monde
Une catastrophe avant la fin du siècle
Dans une interview accordée au journal parisien L’Aurore, M. Maurice Strong, directeur du Programme des Nations unies pour l’environnement, a déclaré récemment : “Nous avions (...) attiré l’attention sur les dangers courus par le Sahel, nous avions annoncé la crise de l’énergie due à la surconsommation et au gâchis. Les rapports des experts se sont révélés exacts. Ils ont même, hélas ! été dépassés sur de nombreux points. Ce qui se passe en Afrique (...) et dans d’autres pays est terrible, presque inimaginable. Des pays vont disparaître, (...) des crises et des catastrophes sont en vue. C’est ainsi que de nombreuses autres régions que le Sahel sont menacées inéluctablement par une extension du désert. (...) Les conditions d’existence et d’hygiène y deviennent telles que l’on peut craindre des épidémies foudroyantes et la résurgence, à travers le monde, des grandes maladies que l’on croyait vaincues. (...) Le potentiel de la mer a été surexploité. Les conséquences en sont incalculables si on ne prend des mesures draconiennes. Je suis également inquiet du développement de l’utilisation de l’énergie nucléaire. Aucune industrie n’a jamais impliqué un tel danger pour l’humanité. (...) Je suis persuadé qu’il se produira une catastrophe avant la fin du siècle, du fait de [la] surpopulation. Tous les documents que j’ai en main, confirmés par les experts du monde entier que je rencontre, me le prouvent d’une manière irréfutable. Simplement, je ne sais pas ce qui se passera. Peut-être une famine fantastique, une épidémie géante. (...) Les gouvernements ne veulent pas y penser ; ils raisonnent à court terme. Mais tous savent qu’il se passera quelque chose de terrible. Mais pour eux, prendre en compte cette menace signifie remettre en cause toute notre société.”
Le dollar trompeur
À écouter les informations et à lire les journaux on pourrait croire que le dollar américain s’est stabilisé et a même progressé. Cela est peut-être vrai lorsqu’on le compare avec d’autres monnaies qui ont souffert plus que le dollar des récents développements économiques. Mais pour ce qui est de son pouvoir d’achat, le dollar continue de baisser. Pendant la période de quatre mois allant d’octobre 1973 à janvier 1974, sa valeur a baissé de 29 pour cent par rapport à l’or et de 31 pour cent par rapport à l’argent. Comparé au pétrole, le dollar a baissé de 26 pour cent, et même à côté de l’avoine, il a perdu 25 pour cent de sa valeur. À la fin de janvier 1974, avec la même somme en dollars on ne pouvait plus acheter que la moitié de la quantité de coton que l’on aurait achetée une année auparavant. Le Sun-Times de Chicago a écrit : “Bien loin de remonter, le dollar s’effondre.”
Livres pornographiques
Dans une conférence intitulée “L’amour et le sexe dans la littérature moderne”, qu’il prononça dernièrement à l’université de Louisville (États-Unis), Alfred Kazin a déclaré que dans le passé la littérature américaine était certes romantique, mais non pornographique. Il a cependant avoué que maintenant la littérature d’Outre-Atlantique est dominée par le sexe. Il a précisé : “Le grand changement s’est produit après la Première Guerre mondiale, avec la démoralisation générale consécutive à cette tuerie universelle.”
Extinction d’espèces
D’après le Dr Ian McTaggart Cowan, professeur à l’Université de Colombie britannique, le nombre des espèces d’oiseaux et de mammifères est en train de diminuer à raison d’environ une espèce par an. Il affirme qu’en 1600 il y avait environ 4 226 espèces de mammifères ; 36 de ces mammifères sont aujourd’hui disparus. Des 8 684 espèces d’oiseaux qui existaient alors, 94 n’existent plus à l’heure actuelle. Il considère que l’homme est principalement responsable de cette diminution du nombre des espèces. Des 83 espèces de poissons qui sont actuellement menacées d’extinction, 46 pour cent le sont à cause de la construction de barrages, de la pollution et des insecticides. La crise monétaire internationale ayant fait monter la valeur de l’ivoire, on craint que les troupeaux d’éléphants en Afrique ne viennent à être décimés.
Le divorce à l’italienne
Dernièrement, une loi autorisant le divorce a été promulguée en Italie. L’Église catholique fait tout pour que cette loi soit abrogée. Mais certains prêtres de la ville d’Avezzano contestent la position de l’Église sur cette question. D’après le journal Il Messaggero, lors d’une réunion où un évêque préparait ses prêtres pour la lutte contre le divorce, il y a eu contestation. Le journal déclarait : “Deux ou trois prêtres se sont levés et ont demandé la parole. Pour quoi devrions-nous lutter ? En quoi le divorce nous concerne-t-il ? Qu’avons-nous à faire avec une loi civile ? Les témoins de Jéhovah distribuent des tracts qui nous accusent de nous ingérer dans la politique en Italie. (...) Les témoins de Jéhovah trouvent quantité de gens qui leur disent qu’ils ont raison. (...) Comment pouvons-nous imposer la foi par une loi civile ?”
L’énergie géothermique en Chine
La crise de l’énergie a ajouté à l’intérêt que les techniciens portent à l’utilisation de la géothermie ou chaleur naturelle de la terre pour produire de l’énergie. Bien que cette crise n’ait pas affecté la Chine communiste, d’après un récent article publié par le Quotidien du peuple, les services de l’électricité industrielle de la municipalité de Pékin, avec la collaboration de l’université de cette ville, viennent de construire une centrale géothermique au nord-ouest de la capitale. Cette centrale utilise une nappe souterraine d’eau chaude pour produire de l’électricité. Il s’agit d’un prototype, mais, “guidés par la ligne révolutionnaire prolétarienne du président Mao”, les services intéressés entendent réaliser d’autres centrales du même type ailleurs en Chine.
Le pape fait l’éloge du confessionnal
La publication en janvier dernier d’une instruction sur la réforme du rite de la pénitence au sein de l’Église catholique avait suscité des rumeurs faisant état de la suppression prochaine des confessionnaux. Pour démentir ces bruits, Paul VI a déclaré : “On a simplement donné aux évêques la faculté de les disposer comme ils l’entendent.” Le pape a saisi l’occasion pour réaffirmer l’importance de la confession et de l’absolution individuelles, en précisant que “la réconciliation collective et l’absolution unique et générale ont un caractère exceptionnel qui ne dégage pas de l’obligation de s’accuser individuellement de ses péchés mortels. Le confessionnal est nécessaire pour cette conversation si intime”. Le pape semble oublier cette parole du psalmiste : “Je t’ai fait connaître mon péché, je n’ai point caché mon iniquité ; j’ai dit : ‘Je veux confesser à Jéhovah mes transgressions.’ Et toi, tu as remis l’iniquité de mon péché.” (Ps. 32:5, Crampon 1905). Et encore ce passage de l’apôtre Jean : “Si nous confessons nos péchés [à Dieu], Il est assez fidèle et juste pour remettre nos péchés et nous purifier de toute injustice.” — I Jean 1:9, Jérusalem.
Un théologien abandonne la prêtrise
En janvier de cette année, le supérieur général de l’ordre des dominicains a informé Stephan Pfurtner, dominicain, éminent professeur de théologie catholique, qu’il était “assujetti à la censure de ses paroles et de ses écrits lorsqu’il travaillait en tant que membre de l’ordre dominicain”. En 1971, à l’occasion de la publication de ses “douze thèses de morale sexuelle”, ce théologien avait déclaré que “la société n’a pas le droit d’intervenir dans la liberté sexuelle d’un homme mûr tant que son activité n’a pas d’effet nuisible au point de vue social”. Ayant refusé de se rétracter, en 1972 Pfurtner s’était vu retirer le droit d’enseigner à la faculté de Fribourg, en Suisse. Compte tenu de la nouvelle mesure de censure prise contre lui par le Vatican, ce théologien, — un de plus, — a annoncé qu’il abandonne la prêtrise et qu’il quitte l’ordre des dominicains.
“Paupérisation absolue”
Sous ce titre, le quotidien français Le Monde a écrit récemment : “Le dernier rapport de la Banque mondiale sur la situation économique internationale est accablant. Il prévoit en effet que les pays les plus pauvres de la planète risquent de s’appauvrir encore au cours des prochaines années, non seulement en valeur relative mais aussi de manière absolue. Figurent sur cette liste noire le Bangladesh, la Bolivie, l’Éthiopie, l’Inde, le Kenya, le Mali, le Pakistan, le Sri-Lanka (Ceylan), le Soudan, la Tanzanie, l’Ouganda et le Zaïre. (...) En général, la Banque mondiale tient à garder secrets ses rapports. (...) Si cette fois la Banque mondiale a choisi de diffuser un rapport spécial au moment où se déroule à New York la session des Nations unies consacrée aux matières premières, c’est sans doute que par des arguments chiffrés, précis, elle a voulu impressionner les plus hauts responsables de la ‘gestion’ de la planète. (...) L’avenir qui est ainsi ‘programmé’ apparaît insupportable, au sens propre du terme. Sur quoi peut-il déboucher ? Ou bien les pays riches accroîtront massivement leur aide ; ou bien les pays pauvres réussiront à se liguer et à protéger leur pouvoir d’achat sur les marchés internationaux, voire à l’accroître, ce qui est l’enjeu de la session actuelle de l’ONU; ou bien encore, la population des nations prolétaires sera ‘régulée’ par des procédés vieux comme le monde : la famine, l’épidémie, la guerre. Le rapport de la Banque mondiale ne paraît pas laisser entrevoir de quatrième solution.”
Pourquoi ils quittent le sacerdoce
Il a fallu douze ans à Bill O’Shea, de Chicago, pour devenir prêtre catholique. En 1955, 367 garçons étaient entrés avec lui au petit séminaire. Seuls 109 d’entre eux sont entrés au grand séminaire en 1960. De ce nombre, seulement 49 ont finalement été ordonnés prêtres en 1967. Depuis lors, environ la moitié, soit 24, y compris O’Shea, ont abandonné la prêtrise. C’est, dit-il, “un pourcentage incroyable par rapport à ce qui se passait il y a dix ans”. Pourquoi cette proportion importante de défection ? O’Shea affirme que c’est essentiellement parce que les séminaires appartiennent au passé et ne préparent pas les jeunes à résoudre les véritables problèmes de la vie.