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  • Rencontre avec le plus grand des singes

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  • Rencontre avec le plus grand des singes
  • Réveillez-vous ! 1974
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Réveillez-vous ! 1974
g74 8/12 p. 20-23

Rencontre avec le plus grand des singes

De notre correspondant au Zaïre

“RAPPELEZ-​VOUS bien : quand il chargera, restez absolument tranquilles. Il sortira de la brousse soudainement, avec un cri terrible, se frayant à grand bruit un chemin dans l’enchevêtrement du sous-bois. Il s’arrêtera environ à un mètre cinquante de nous. Puis il se dressera et se frappera la poitrine en hurlant furieusement. Ne bougez pas et ne parlez pas. Cette charge n’est qu’un bluff à l’intention des hommes intrus.”

“Ne bougez pas !” Ces mots de notre guide nous trottaient dans la tête tandis que nous parcourions la forêt dense de la région orientale du Zaïre, l’ancien Congo belge. Comment allions-​nous réagir face à cet animal à l’aspect particulièrement redoutable, le gigantesque gorille, le plus grand des singes ? Sa force est, dit-​on, quinze fois supérieure à celle de l’homme. Comment ma femme allait-​elle réagir ? Et les autres de notre groupe de six ?

Notre guide et son traqueur pygmée sont familiarisés avec ces animaux rares et puissants. Ils ont accompli maints voyages dans ces jungles, habitat du gorille, et les pygmées le chassent même parfois pour s’en nourrir quand c’est nécessaire. Les singes n’ont jamais été plus loin que leur simulacre d’attaque. Ils s’arrêtent toujours à un peu plus d’un mètre. Mais sait-​on jamais ?

Bien que les premiers explorateurs blancs aient pénétré dans le pays du gorille depuis plus d’un siècle, ce n’est qu’au cours des deux dernières décennies qu’on l’a vraiment étudié scientifiquement. Les anthropoïdes sont parmi les animaux les plus rares du monde ; on les trouve seulement dans quelques régions d’Afrique centrale. Ils vivent dans les forêts pluviales des montagnes qui chevauchent les frontières de la république du Zaïre, de l’Ouganda occidental et du Rwanda.

Une nature douce

Tandis que nous pénétrons plus avant dans leur territoire, nous nous rappelons qu’en règle générale les gorilles ne sont pas agressifs. Alors que cet animal pourrait facilement mettre un homme en pièces, il cache sous son apparence féroce une nature douce, timide et même introvertie. Il lui arrive parfois de venir rôder sur les bords des plantations de thé ou de café et de semer la panique parmi les travailleurs. Mais normalement il n’enlèvera ni ne blessera un homme, à moins d’être attaqué. Tout cela est encourageant ; mais peut-​on y croire ?

Nous nous rappelons que les gorilles voyagent en groupes familiaux dont le nombre varie entre quelques individus et plusieurs dizaines. Chaque famille a son chef auquel les membres témoignent affection et loyauté. La façon d’agir de ce dernier détermine celle du groupe tout entier. Le chef est habituellement un mâle de plus de dix ans ; il se distingue par son dos argenté qui contraste avec les poils gris fer du reste de son corps.

Adulte, cet anthropoïde est énorme. Son corps massif pèse jusqu’à 250 kilos et il mesure à peu près 1,80 m. Ses bras gigantesques ont une envergure de 2,40 m. Quand on pense qu’à sa naissance il ne pèse pas plus d’un kilo et demi à deux kilos ! Il se développe très rapidement, environ deux fois plus vite que l’homme.

Un gorille peut vivre jusqu’à trente et même trente-cinq ans. Adopte-​t-​il vraiment la position verticale comme l’homme ? Non, c’est un quadrupède ; le plus souvent il marche à quatre pattes et se déplace en un curieux mouvement, mi-balancement, mi-saut. Ses bras lui servent principalement de béquilles, le poids du corps s’appuyant sur le dos des phalanges des mains.

Nous savions que notre présence inciterait certainement l’un de ces animaux à se battre la poitrine et à charger dans cet effrayant simulacre d’attaque. Nous savions également qu’il agit ainsi pour prévenir sa famille de l’approche d’un danger autant que pour intimider un intrus. Néanmoins, nous avancions dans leur domaine le long de la piste tracée par les gorilles le jour précédent.

Toujours en mouvement

Vagabonder à travers la jungle sur la trace des gorilles est une aventure inoubliable. Les gorilles vivent en nomades, errant dans la forêt en quête de nourriture ; ils ne passent jamais deux nuits de suite au même endroit. Mais ils limitent leurs déplacements à un territoire bien défini d’environ 25 kilomètres carrés. Bien qu’ils puissent parcourir jusqu’à quinze kilomètres par jour, suivant qu’ils trouvent ou non de la nourriture, leur trace n’est pas difficile à suivre. Ils se déplacent en file indienne, écrasant la végétation, cassant des branches, mangeant en partie les plantes comestibles et laissant derrière eux d’autres signes de leur passage, qui restent visibles pendant des jours.

Mais attention ! Tout à coup le pygmée de tête crie : “Angalia !” Nous avons appris que ce mot swahili signifie “Regardez-​là !”. Qu’a-​t-​il donc vu ? Il a découvert le camp où toute la bande a dormi la nuit dernière. Le jour précédent, à la nuit tombante, chaque animal s’est construit un abri caractéristique de feuilles et de brindilles. La bête se fait un lit en se plaçant au milieu de branches feuillues, desquelles elle arrache la végétation qu’elle amasse en tas autour d’elle. Les gorilles ont dormi ici de 18 heures à 6 heures du matin — douze heures.

Nous comptons dix-neuf lits, y compris ceux faits par les jeunes. Dans cette famille, chacun fait son propre lit. Quelques bêtes s’étaient fait une sorte de hamac dans les arbres à l’aide de branches assez lourdes pour supporter leur poids. L’un d’eux était à 9 mètres du sol. Ces abris nous fournirent de nombreux renseignements sur la bande ; précisons néanmoins qu’ils n’étaient pas d’un modèle particulier pour assurer la chaleur ou la protection contre le vent ou le mauvais temps. C’étaient simplement des tas confortables.

De quoi se nourrit le gorille ?

Peu après le lever du jour (qui a lieu à 6 heures tout au long de l’année sous les tropiques) les gorilles quittent leurs lits, l’un après l’autre, et prennent leur petit déjeuner qui durera deux heures. Sans se presser, ils se déplacent d’une friandise à une autre. Certains commencent même à déjeuner au lit. Pas besoin de préparer les aliments. Le gorille n’a qu’à tendre la main et saisir une poignée de végétation. Quand ils ont fini à un endroit, ils vont un peu plus loin.

Le gorille ne tue jamais pour se nourrir. Au pire, il fera peut-être un raid dans une bananeraie. Contrairement à son cousin le chimpanzé, à l’état sauvage on ne l’a jamais vu manger de la viande. Ce paisible végétarien se nourrit de racines, de feuilles, de jeunes pousses et de fruits. Il aime particulièrement dépouiller les jeunes branches de leur écorce, afin de manger l’intérieur qui est plus tendre. Quand la pluie est abondante et que la rosée du matin recouvre la nourriture déjà succulente, les gorilles ne s’arrêtent pas pour boire près d’un lac ou d’un cours d’eau.

L’alimentation de ces grands singes ne manque pas de variété, car ils ont au moins une centaine de plantes à leur disposition. Après le petit déjeuner, ils vont çà et là jusqu’au milieu de la matinée ; puis ils se mettent de nouveau en quête de nourriture. À cet égard, les gorilles sont comme les gibbons et les chimpanzés.

La rencontre

Plus nous avançons, plus les indices annonçant la rencontre imminente avec la bande sont nombreux. Une odeur âcre nous prend à la gorge. Le pygmée de tête nous fait signe de rester tranquilles. On nous a avertis que le gorille a une vue perçante et qu’il a vite repéré de légers mouvements. Nous avançons à pas de loup, mais des branches craquent sous nos pas. Nos cœurs battent la chamade. Soudain, juste devant nous, dans l’épaisseur du taillis, s’élève un cri aigu, terrifiant, un son à vous glacer le sang. Puis nous entendons toute la bande s’éloigner dans un froissement de branches.

Mon cœur cognait à coups sourds dans ma poitrine. Alors la bête apparut. À quatre pattes, le chef au dos argenté avançait bruyamment à travers la jungle, écartant tout sur son passage et bondissant sur nous. Il avait une carrure de près d’un mètre, un cou épais, et cette face noire typique aux lourdes arcades sourcilières. Le singe chargea et s’arrêta net à deux mètres cinquante de nous.

Il est difficile de dire si nous restions immobiles en obéissance aux instructions de notre guide ou bien parce que nous étions cloués sur place. Mais nous étions là, les yeux rivés sur la tête massive qui semblait reposer directement sur les épaules, les deux mâchoires proéminentes et les narines larges ouvertes. Alors, la bête se dressa et commença à se battre la poitrine et à rugir, montrant ses dents et tout l’intérieur de sa bouche.

Jusqu’ici je m’étais toujours imaginé que les dents du gorille étaient d’un blanc éclatant. À voir cette coloration brune, il était évident qu’il ne se les brossait pas souvent ! Les rugissements aigus des anthropoïdes sont probablement les sons les plus puissants du règne animal. S’ils étaient destinés à nous intimider, nul doute qu’ils avaient atteint leur but.

L’animal nous faisait savoir sans doute possible qu’il ne nous permettrait pas d’approcher davantage de sa famille. Pendant un moment il resta debout et nous fixa de ses yeux brun foncé au regard aigu ; nous pouvions voir nettement ses lèvres, son nez et ses oreilles dépourvus de poils. Ses petites oreilles noires ressemblaient à celles des humains. Jetant un coup d’œil sur notre guide, nous le vîmes qui mâchait une feuille, un geste rassurant pour Monsieur Dos d’argent.

Curiosité mutuelle

Observer un gorille dans un jardin zoologique est une chose, mais rencontrer une famille de gorilles dans son habitat naturel en est une autre. Nous apercevions des mères portant leurs enfants, qu’elles serraient d’un bras contre leur poitrine. D’autres jeunes chevauchaient le large dos plat de leur mère et se cramponnaient au pelage abondant. Pas de danger qu’ils glissent. Vers la gauche, à quinze mètres de là, trois jeunes s’ébattaient joyeusement, se suivant à la queue leu leu. Les gorilles plus âgés les toléraient, mais ne montraient aucune disposition au jeu.

Il était évident que la curiosité était la principale raison pour laquelle ils restaient là. Ils voulaient nous regarder tout autant que nous désirions les observer. Ils avaient l’avantage cependant, car ils étaient derrière un mince écran de feuillage.

À une vingtaine de mètres de là, un grand mâle noir se mit à grimper à un arbre, sans doute pour mieux nous voir. Il grimpait avec précaution, plaçant soigneusement et fermement ses mains sur le tronc tout en nous jetant un coup d’œil de temps à autre. Nous l’observions avec attention, espérant qu’aucune branche morte ou trop faible ne céderait sous le poids de son corps pesant. Des gorilles se sont parfois blessés quand des branches craquaient sous eux. Une fois au sommet de l’arbre, la bête s’est remise à nous observer avec un profond intérêt, arrachant des branches dont elle avalait les feuilles. Au bout d’une heure et demie, elle descendit, les pieds devant la poitrine contre le tronc de l’arbre.

Une pluie légère commença à tomber, mais il semble que nous étions les seuls à la remarquer. Notre guide nous montra une femelle qui d’un geste rapide dépouilla un arbrisseau de toutes ses feuilles et les mangea en une seule fois. Un autre gorille, qui semblait avoir les cheveux coupés à la brosse, attrapa une tige, la brisa et en mâchonna l’écorce et le bois jusqu’au centre, un peu à la manière dont on mange un épis de maïs. Deux autres étaient assis et se frottaient mutuellement les épaules et les bras.

Un singe brun foncé aux poils particulièrement longs regarda de notre côté pendant quelques minutes sans bouger. Soudain il attrapa un jeune arbre, le décapita d’une rapide torsion et en avala les feuilles. Un autre nous montra sa dextérité en décortiquant une pousse tendre comme on pèlerait une banane. À part des cris intermittents, des grognements de satisfaction et quelques coups sur la poitrine pour se détendre, la bande vaquait paisiblement à ses occupations journalières.

Une aventure enrichissante

Il commençait à se faire tard et nous devions encore parcourir six kilomètres sur les pentes brumeuses du mont Kahuzi avant d’atteindre la plantation de thé où nous avions laissé notre voiture. Nous pensions à la belle aventure que nous venions de vivre.

Les gorilles partagent leur forêt avec de nombreux animaux, mais ces grands singes ont peu d’ennemis. La plupart sont effrayés par leurs terribles rugissements. Sans aucun doute, c’est l’homme lui-​même qui est le plus grand ennemi des gorilles. Bien que la maladie décime jusqu’à 40 et 50 pour cent des jeunes, de nombreux autres sont tués par les indigènes qui en consomment la chair. Au Kivu, dans la république du Zaïre, on s’efforce résolument de perpétuer l’espèce dans des parcs protégés.

Ces anthropoïdes présentent un intérêt tout particulier pour ceux qui pourraient croire à l’évolution. Néanmoins, ces singes n’apportent aucune preuve appuyant cette théorie. Nous qui les avons observés brièvement peut-être mais de près, nous avons pu apprécier d’autant mieux qu’ils sont une partie distincte de la création de Jéhovah. Les similitudes qu’ils peuvent avoir avec les humains montrent simplement que nous avons un Créateur commun.

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