Coup d’œil sur le monde
Un monde “dangereux”
Le monde dépense à présent environ 300 milliards de dollars par an pour l’armement. Six nations possèdent des armes nucléaires, et l’on estime à vingt le nombre des pays qui sont à même d’en fabriquer. D’ici neuf ans, quinze autres États seront également parvenus à ce niveau scientifique et industriel. Un éditorial du New York Times déclare : “Le monde qui nous attend dans les dernières années de cette décennie sera vraisemblablement, comme l’a fait remarquer l’un de nos observateurs les plus avisés (...), un endroit extraordinairement complexe. Personne n’en assumera la responsabilité, il sera ‘sans dirigeants, dangereux, peu soucieux des lois de l’économie, injuste et ingouvernable’.”
Une “prison technologique”
R. Rushmer, professeur à l’université de Washington, dit qu’il est maintenant “temps qu’une nouvelle révolution nous libère du piège et de l’esclavage de nos acquisitions les plus prisées”. Selon lui, la technologie moderne “met l’humanité en danger” et la mauvaise utilisation ainsi que l’abus de “nos créations préférées ont anéanti tous les espoirs que nous avions mis en elles”. Les triomphes de la technologie, tels que la télévision, l’énergie atomique, les techniques médicales de pointe et bien d’autres procédés dont on pensait qu’ils allaient résoudre nos problèmes, ont au contraire créé des problèmes encore plus graves. Rushmer fait remarquer que l’automobile, par exemple, aurait pu avoir un intérêt véritable, mais que “sa multiplication excessive, sa puissance et sa vitesse ont eu pour résultats les encombrements, les gaspillages, les accidents mortels et l’extension immodérée des banlieues des grandes villes”.
La répartition de la population
La moitié des quatre milliards des habitants de la terre vit dans quatre pays : la Chine, l’Inde, l’Union soviétique et les États-Unis. La Fondation pour l’environnement, qui siège à Washington, affirme que la Chine compte à présent 964 millions d’habitants, au lieu des 850 millions que l’on cite habituellement. L’Inde a 652 millions d’habitants, l’Union soviétique, 256 millions, et les États-Unis, 222 millions. L’Indonésie arrive en cinquième position, avec une population de 143 millions d’âmes.
En pourcentage, le pays qui a le taux d’accroissement le plus élevé est le Koweït, avec une poussée démographique annuelle de 6 pour cent, alors que la moyenne mondiale n’est que de 2 pour cent. Quatre pays ont un “taux de croissance nulle” : la Barbade, les îles Britanniques, l’Australie et Malte. En Allemagne de l’Ouest, le taux d’accroissement n’est que de 0,1 pour cent, tandis que la population de l’Allemagne de l’Est a “baissé” de 0,2 pour cent et celle du Portugal de 0,4 pour cent.
Davantage de postes de télévision
On dit qu’“une image vaut mieux que mille mots”. Les statistiques révèlent que les gens sont sensibles aux images, ce que confirme aussi la prolifération des postes de télévision dans le monde. Leur nombre s’est accru à une vitesse phénoménale. De fait, la plupart des pays ont plus de téléviseurs que d’automobiles ou de téléphones, bien que ces deux dernières inventions aient précédé la télévision d’un bon demi-siècle. Les Soviétiques possèdent environ 50 millions de postes de télévision, mais seulement 15 millions de téléphones et moins de 7 millions d’automobiles.
Les effets de la marijuana
Une revue médicale new-yorkaise (Medical Letter on Drugs and Therapeutics) fait la remarque suivante à propos des effets qui peuvent découler de l’usage de la marijuana : “On a observé des cas de psychose aussi bien chez des gens qui fumaient de la marijuana pour la première fois que chez des habitués. (...) Il y a eu des cas d’hallucination pendant que le conducteur était au volant. (...) Les congestions de la membrane conjonctive, les vertiges, les nausées et les vomissements sont également courants. On note d’autres réactions secondaires, telles que des tremblements et des troubles de la coordination. L’usage prolongé de la marijuana sur plusieurs années peut provoquer de la bronchite et de l’emphysème, mais il faut dire que la plupart des patients qui ont présenté ces symptômes étaient aussi des fumeurs de tabac.
“La fumée de la marijuana, comme celle du tabac, accélère dans les tissus en culture la transformation des cellules pulmonaires en cellules malignes. (...) Au cours d’une enquête sérieuse qui étudiait les effets sur les conducteurs d’automobiles de petites et de grosses doses de marijuana (...) on remarqua une baisse de leurs facultés au volant chez 42 pour cent de ceux qui avaient pris des doses faibles (...) et chez 63 pour cent de ceux qui avaient pris des doses fortes.”
Catholicisme et communisme en Italie
Le sociologue italien Silvano Burgalassi a révélé dans une étude de sociologie religieuse que “l’Italie compte 5 pour cent de non-croyants, 55 pour cent d’indifférents et un ‘monde catholique’ qui se répartit en trois groupes : les traditionalistes (20 pour cent), les réformateurs (5 pour cent) et les conformistes (15 pour cent)”. À l’occasion des états généraux de l’Église italienne, tenus à Rome en novembre dernier sur le thème “Évangélisation et promotion humaine”, M. Giuseppe De Rosa a déclaré : “Nous nous sommes rendu compte que dans notre pays 98 pour cent des gens sont baptisés, mais 34 pour cent votent communiste. Le parti communiste est remarquablement organisé pour faire passer les mentalités du marxisme populaire à l’idéologie pure. Par une logique très influente, on finit par identifier la foi à un combat politique. On se dit d’abord marxiste, puis on se sent marxiste et finalement on le devient.” C’est pourquoi une publication officielle de la Conférence épiscopale italienne déclare : “Il faut passer d’une pastorale qui a pour destinataires premiers ou quasi exclusifs les pratiquants à une pastorale qui met à la première place les non-pratiquants et les non-croyants.” Ce n’est sans doute pas fortuitement qu’à l’occasion de la fête de l‘Immaculée Conception, le 8 décembre dernier, le pape Paul VI a donné une poignée de main au nouveau maire communiste de Rome, M. Giulio Argan.
Hostilité contre l’Église en Amérique latine
Un évêque catholique d’Argentine a déclaré dernièrement : “Force est de constater que l’Église postconciliaire est aujourd’hui victime de manifestations hostiles en Amérique latine.” À l’appui de cette constatation, il a cité entre autres : menaces proférées contre les évêques en Uruguay, qui ont été contraints de modifier leur pastorale ; arrestation et expulsion de l’Équateur de dix-sept évêques venus de plusieurs pays d’Amérique du Sud pour assister à une conférence à Riobamba ; campagne de diffamation contre l’épiscopat chilien ; intimidation de la hiérarchie catholique au Brésil ; manœuvres du gouvernement argentin pour diviser l’épiscopat catholique. En effet, en Argentine, alors que certains évêques catholiques soutiennent le gouvernement dans sa croisade “contre le communisme athée et apatride”, d’autres membres de la hiérarchie sont considérés comme procommunistes. Ces divergences de vues sont apparues dernièrement à l’occasion de la publication d’une édition latino-américaine des Saintes Écritures. Plusieurs évêques argentins l’ont défendue, tandis que d’autres l’ont qualifiée de “Bible marxiste”. D’après le journal Le Monde, “depuis le début de 1976, une vingtaine de prêtres et de séminaristes catholiques considérés comme ‘gauchistes’ ont été arrêtés ou enlevés, et l’Église argentine a été endeuillée par la disparition de neuf prêtres assassinés, la mort d’un évêque (dans un accident d’automobile suspect) et la disparition — craint-on définitive — de deux autres prêtres”.
Le “parasitisme” des jeunes
Le gouvernement roumain a décidé dernièrement de partir en guerre contre le “parasitisme” des jeunes. D’après une nouvelle loi, toutes les personnes aptes au travail et âgées de plus de seize ans sont tenues de s’inscrire auprès des agences du travail. Sont exemptés de cette obligation les étudiants, les artisans, les membres des professions libérales, les femmes au foyer et les agriculteurs privés. S’ils refusent un emploi, les adolescents sont dirigés sur des “centres de travail et de rééducation”. Quant aux autres “parasites”, ils seront contraints de travailler par une décision des tribunaux. Les récalcitrants devront passer un an sur des chantiers de construction, dans des unités agricoles ou dans une autre entreprise. La décision du tribunal est sans appel. Cette nouvelle loi vise particulièrement ceux qui “se soustraient au devoir d’honneur de fournir un travail utile à la société”.
Délinquance juvénile — même chez les Lapons
L’on sait que les pays industrialisés de part et d’autre du rideau de fer doivent faire face au problème de la délinquance juvénile. Mais on est surpris d’apprendre que ce problème existe même là où les jeunes disposent de grands espaces et se trouvent plus en contact avec la nature, fût-elle rude. En effet, en Laponie suédoise une école a été fermée dernièrement parce qu’un groupe de jeunes Lapons, âgés de quatorze à seize ans et munis de chaînes de vélo et de couteaux à cran d’arrêt, terrorisaient pendant les cours les autres élèves et même les enseignants. Ces jeunes voyous ont détérioré le réfectoire, incendié les services administratifs de l’école et coupé les arbres du jardin public. Comme il existe en Suède une loi sur la sécurité du travail qui permet à n’importe quel délégué élu d’interrompre la production d’une entreprise s’il juge que les conditions de travail sont dangereuses pour le personnel, les professeurs de cette école, après avoir à plusieurs reprises fait appel sans succès à la direction régionale de l’enseignement, ont décidé tout simplement de fermer l’établissement et d’attendre que les autorités prennent des mesures contre ces jeunes délinquants.