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  • Le “tiers monde” s’exprime
  • Réveillez-vous ! 1977
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Réveillez-vous ! 1977
g77 8/5 p. 20-23

Le “tiers monde” s’exprime

De notre correspondant à Sri Lanka

AUJOURD’HUI, la plupart des nations sont relativement pauvres. C’est le cas de plus de 100 pays parmi les 145 qui constituent l’Organisation des Nations unies. Avec tact, les dirigeants du monde disent de ces pays qu’ils sont “sous-développés” ou “en voie de développement” ou encore en expansion.

On en parle aussi comme du “tiers monde”. Pourquoi ? À l’origine on se servait de cette expression pour désigner les nations neutres, politiquement non alignées. Cela signifiait qu’elles ne s’étaient engagées à soutenir ni le bloc communiste ni le bloc occidental. On considérait donc qu’elles formaient un “tiers monde”.

Mais, ces dernières années, ces deux blocs se sont subdivisés. De plus, certaines nations communistes comme certaines nations occidentales sont pauvres également. On en est donc venu à appliquer l’expression “tiers monde” aux pays peu développés économiquement ou à d’autres points de vue. Et la plupart d’entre eux se considèrent toujours comme non alignés.

Influence politique

Si ces pays ne sont pas économiquement développés, ils ont néanmoins acquis une certaine influence politique. La grande majorité d’entre eux voient souvent les choses de la même façon, en tant que groupe. C’est donc de la même façon qu’ils votent sur nombre de questions soulevées devant l’Assemblée générale de l’ONU, peu importe l’avis des nations développées. Le temps est révolu où ils s’inclinaient devant les pays industrialisés, plus puissants, ou qui possédaient autrefois un empire colonial.

Aussi, sur bien des points, les pays occidentaux se trouvent-​ils en opposition avec cette “nouvelle majorité” qui est souvent soutenue par les nations communistes.

Il en est résulté une situation complètement différente de celle qui existait dans les premières années de l’ONU. À cette époque, les pays occidentaux, les États-Unis en tête, étaient majoritaires lors des votes de l’Assemblée générale.

Mais c’est là une chose du passé. L’U.S.News & World Report déclare : “La plus grande cause d’antagonisme [à l’Assemblée générale des Nations unies] provient de l’opposition entre les intérêts politiques et économiques du ‘tiers monde’ — les pays les moins développés d’Asie, d’Afrique et d’Amérique latine — et ceux de l’Ouest industrialisé. Se servant de la prétendue tyrannie de la majorité, le tiers monde peut faire obstacle à des résolutions malgré les objections des nations plus développées.”

Cette publication fait remarquer qu’à présent, aux Nations unies, la façon de voter de la majorité “s’aligne presque automatiquement sur les conceptions de Moscou” concernant l’anticolonialisme, l’anti-impérialisme et l’antiracisme. Et elle ajoute : “Le fait que les États-Unis se retrouvent du côté perdant dans presque chaque discussion de ce genre aux Nations unies est bien accueilli par les dirigeants du Kremlin.”

Des réunions au sommet situent le problème

Ces dernières années, les nations du tiers monde ont tenu une série de conférences au sommet pour discuter de leurs problèmes. En été 1976, par exemple, quatre-vingt-six de ces nations se sont réunies à Sri Lanka, autrefois Ceylan. C’était leur cinquième assemblée de ce genre. Les conférences au sommet précédentes se sont tenues à Belgrade (1961), au Caire (1964), à Lusaka (1970) et à Alger (1973).

En outre, au printemps de 1974, le tiers monde a patronné une session spéciale de l’Assemblée générale des Nations unies. Pendant trois semaines, cette session s’est concentrée sur la situation des pays pauvres.

Lors de toutes ces réunions, un grief principal est apparu. Il a trait aux difficultés économiques de ces pays dans leurs relations avec les nations riches. Le tiers monde estime que les pays industrialisés lui achètent trop bon marché ses matières premières et lui vendent trop cher leurs produits finis. Le problème est particulièrement grave pour les pays pauvres agricoles, qui n’ont que peu ou pas de surplus alimentaires à vendre et pas de matières premières importantes à exporter.

De plus, le tiers monde fait remarquer que loin de se combler, le fossé entre les pays pauvres et les pays riches s’élargit. Le nombre de gens qui sont mal nourris, mal habillés, mal logés et sans emploi augmente au lieu de diminuer.

Là où c’est possible, et quand la demande de matières premières des pays industrialisés est suffisamment forte, les nations qui possèdent des ressources naturelles exportables montent leurs prix. On peut citer l’exemple des pays producteurs de pétrole qui ont sextuplé leurs prix.

Toutefois, pour le moment, les pays pauvres ne produisent pas beaucoup de matières premières dont la demande soit telle qu’ils puissent augmenter leur prix de façon spectaculaire. En fait, ces dernières années, de nombreuses matières premières du tiers monde, y compris certains produits agricoles, ont vu leurs prix baisser. Pourtant, les prix des produits finis vendus par les pays riches n’ont cessé de monter à cause de l’inflation.

Les préparatifs de la conférence

Ces problèmes constituaient le principal sujet des discussions de la récente conférence au sommet qui s’est tenue à Colombo la capitale de Sri Lanka. Des milliers de délégués et de nombreux chefs d’État étaient présents. On a une idée de la portée de cette conférence quand on sait que quatre-vingt-six nations y étaient représentées, soit plus de la moitié des pays du monde.

Mais avant l’ouverture des sessions, il fallut faire face aux problèmes que constituaient les préparatifs de la conférence. C’était vraiment une entreprise gigantesque pour ce petit pays, en voie de développement, de 64 750 kilomètres carrés.

La sécurité, par exemple, était un gros problème. Étant donné les nombreux actes de piraterie, enlèvements, attentats à la bombe et assassinats qui ont eu lieu ces dernières années, il fallait veiller strictement à écarter tout élément suspect.

Les allées et venues des touristes ont été sévèrement restreintes avant et pendant la conférence. Les ressortissants étrangers dont le visa n’était pas renouvelé devaient quitter le pays.

Plus d’un an à l’avance, des membres qualifiés des services secrets commencèrent à passer au crible tous les gens qui, d’une façon ou d’une autre, pouvaient entrer en contact avec les délégués à la réunion. Cela incluait les employés des hôtels, de l’aéroport et de toutes les sociétés ou établissements qui allaient être concernés par la conférence. Ceux qui étaient un tant soit peu suspects furent mis en congé afin de les éloigner. Même les riverains de la route allant de l’aéroport à la salle de conférence ont fait l’objet de sérieuses investigations.

En outre, on a photographié plus de 10 000 malfaiteurs, cambrioleurs et autres ‘indésirables’ ; on a pris leurs empreintes digitales et on a surveillé de près leurs activités. Certains grands criminels, qui n’étaient pas déjà derrière les barreaux, ont été mis en prison pour la période de la conférence.

À l’intention des délégués et du personnel de sécurité, on importa de différents pays des centaines de véhicules. Il fallut élargir des routes, en créer de nouvelles et aussi bâtir de nouveaux hôtels. Finalement tout était prêt. La nation entière se rendait bien compte que quelque chose d’important allait se passer à l’intérieur de ses frontières.

Les délégués s’expriment

Le discours d’ouverture a été prononcé par le premier ministre de Sri Lanka, Madame Sirimavo Bandaranaike, qui avait été nommé président de la conférence. Sa candidature, proposée par le président égyptien Anouar el Sadat, avait reçu l’appui du premier ministre de l’Inde, Madame Indira Gandhi, et du président de Chypre, l’archevêque Makarios.

Au cours de son exposé, qu’elle a appelé “un message aux pays développés”, Madame Bandaranaike affirma que “les non-alignés ne considéraient aucun pays ou aucun peuple comme leur ennemi, mais qu’ils avaient toujours combattu contre l’injustice et l’intolérance”.

Dans son commentaire sur ce discours d’ouverture, le New York Times a écrit : “En accueillant les Vietnamiens au sein du mouvement des non-alignés, elle fit une déclaration qui lui attira une des plus grandes salves d’applaudissements de la journée. Nous citons : ‘Leur lutte, jusqu’à la victoire finale, contre la force militaire et les raisonnements fallacieux de l’une des plus grandes puissances, est un bel exemple pour tous les pays qui combattent pour leur libération, contre l’ingérence, la domination et l’oppression des nations étrangères.’”

La présidente a également parlé de l’établissement d’un nouvel ordre économique international. Elle proposa la création d’une banque pour les pays du tiers monde et déclara : “Si nous voulons véritablement émousser les armes de l’impérialisme et du colonialisme, nous devons façonner d’autres armes qui les contrebalancent. Autrement dit, nous devons avoir une monnaie qui soit soutenue par l’immense potentiel économique des non-alignés et d’autres pays en voie de développement.” À son avis, une telle banque permettrait au tiers monde d’intervenir dans une zone d’activité économique réservée jusqu’à présent à quelques banques privées multinationales dans les nations riches.

Le même jour, le président Kenneth Kaunda, de Zambie, exprima une pensée courante, disant : “Nous croyons au partage du pouvoir comme à une importante garantie de paix dans la communauté internationale.” D’autres orateurs ont également réclamé un nouvel ordre économique et social qui accorderait au tiers monde une plus grande part des richesses de la terre.

Au cours de la conférence, on examina des statistiques montrant la nécessité de ce nouvel ordre économique. Par exemple, on fit observer qu’en 1970, le milliard de gens les plus pauvres avaient un revenu annuel de 105 dollars (environ 500 francs français) par personne. En revanche, les habitants des pays développés gagnaient en moyenne 3 100 dollars (environ 15 000 francs français) par an. On a calculé que vers 1980, ce même milliard de gens verront leurs revenus augmenter de trois dollars chacun, alors que dans les pays riches chaque habitant bénéficiera d’une augmentation de 900 dollars.

De plus, dans les pays pauvres, 10 000 personnes meurent en moyenne chaque jour de faim ou de maladies dues à la malnutrition. On dit aussi que dans ces pays la majorité des enfants d’âge scolaire ne vont pas à l’école.

Malgré tous ces besoins, d’énormes ressources sont employées non à des fins constructives, mais pour fabriquer des armes de plus en plus perfectionnées. Le monde dépense à présent 300 milliards de dollars par an en armements de ce genre.

Cependant, dans son allocution à la conférence, Monsieur Kurt Waldheim, secrétaire général des Nations unies, admit ce qui suit : “On n’a fait aucun progrès en vue d’un désarmement véritable, ce qui permettrait de réduire les dépenses pour les armements et d’employer les ressources à un usage constructif. La tendance va plutôt dans la direction opposée.” Il a également fait remarquer que “le danger de la prolifération des armes nucléaires, non seulement demeure, mais s’accroît”.

Avertissement aux nations occidentales

Le dernier jour de cette conférence, qui en dura quatre, le tiers monde adressa aux pays riches un avertissement cinglant. Selon ce message, les pays riches devraient abandonner une plus grande partie de leurs richesses en faveur d’un nouvel ordre économique. Le communiqué réclamait instamment une action qui permettrait de stopper l’élargissement du fossé entre riches et pauvres.

Le rapport notait que la situation économique des pays du tiers monde s’était détériorée au cours des quelques dernières années. Le déficit de leur balance des paiements a triplé. Leur dette envers les pays riches s’est accrue de plusieurs milliards de dollars. L’inflation croissante paralyse souvent leurs efforts en vue d’améliorer leur condition économique.

Le New York Times fit ce commentaire : “Les nations non alignées sont fermement convaincues que seule une modification complète des relations économiques internationales permettrait aux pays sous-développés d’accéder à un niveau de développement acceptable.”

Ce journal note aussi une tendance générale ‘vers la gauche’ chez de nombreuses nations du tiers monde. Il dit : “Aux yeux des Européens de l’Ouest et des Américains, le non-alignement semble souvent antioccidental et antiaméricain.” Il fait remarquer, par exemple, que le communiqué final condamne la présence américaine en Corée du Sud, réclame l’indépendance de Porto Rico, condamne Israël et salue “la victoire historique et totale remportée par le peuple vietnamien dans sa lutte contre l’impérialisme agressif des États-Unis”.

Néanmoins, quelques orateurs ont critiqué les nations communistes pour le soutien qu’elles accordent aux mouvements subversifs dans le tiers monde. Mais, plus souvent, le ton général est tel que l’a décrit U.S.News & World Report. Nous lisons : “Les États-Unis et les autres nations industrialisées de l’Ouest continuent à servir de cibles, et on les tient pour responsables de presque tous les maux économiques et politiques dont souffrent les pays pauvres.”

Ainsi, le tiers monde s’est exprimé une fois de plus. Et, une fois de plus, ce qu’il a dit n’est pas en faveur des nations occidentales qui constituent le cœur de ce qu’on appelle communément la “chrétienté”.

[Illustration, page 20]

Les nations du “tiers monde” se sont exprimées lors de leur conférence tenue au Memorial Bandaranaike, à Colombo, Sri Lanka.

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