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  • g78 8/4 p. 16-19
  • L’odeur corporelle et la race

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  • L’odeur corporelle et la race
  • Réveillez-vous ! 1978
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Réveillez-vous ! 1978
g78 8/4 p. 16-19

L’odeur corporelle et la race

C’ÉTAIT en Arkansas, un jour d’été au début des années 60. Deux fillettes noires de huit et dix ans allaient entrer dans une école réservée jusque-​là à des élèves blancs. Avant cela, elles avaient fréquenté une école rurale pour enfants noirs.

Un jour, une dame blanche qui s’était attachée aux petites filles demanda à la plus jeune: “Alors Pam, est-​ce que cela te plaît d’aller à l’école avec des enfants blancs?” La petite répondit avec une certaine hésitation: “Eh bien, je ne sais pas. Je ne parle pas de vous, Miss Cruder, mais, vous savez, les Blancs, ils ont une drôle d’odeur.” Et, en disant cela, elle plissait son petit nez.

C’est là une idée courante chez les Noirs. Les jeunes l’ont adoptée, plus à cause de ce qu’on leur a dit qu’à cause de ce qu’ils ont pu constater par eux-​mêmes. Mais comment cette idée a-​t-​elle pris naissance? C’est, pour une grande part, une réaction consécutive à l’opinion que les Blancs ont depuis longtemps sur les Noirs.

Dans les siècles passés, quand les Noirs étaient esclaves et considérés comme des biens de consommation, les Blancs parlaient souvent de leur odeur. Dans un livre récent intitulé Les races (angl.), John Baker dit: “Les auteurs des siècles passés abordaient ce sujet avec une plus grande liberté que ceux d’aujourd’hui. Ainsi Henry Home, dans son ouvrage Esquisses de l’histoire de l’homme (angl.), parle de l’‘odeur forte’ des Noirs. Dans un livre publié la même année (1774), Histoire de la Jamaïque (angl.), Long déclare que les Noirs se distinguent par l’‘odeur bestiale ou fétide plus ou moins prononcée qu’ils ont tous’.”

Ce point de vue a fini par se généraliser chez les Blancs. Puisqu’on croyait que les Noirs étaient biologiquement inférieurs et qu’au cours de l’évolution ils avaient franchi, plus tard que les Blancs, le seuil menant à la qualité d’homme, il était normal d’aboutir à cette conclusion.

Une croyance très répandue

Cependant, ce ne sont pas seulement les Noirs et les Blancs qui s’accusent mutuellement d’avoir une odeur spéciale et désagréable. Melville Jacobs et Bernhard Stern, dans leur livre Anthropologie générale (angl.), font la remarque suivante: “Peu de notions concernant les différences raciales sont plus largement acceptées que l’idée que chaque race a son odeur particulière.”

Par exemple, dans les siècles passés, on a beaucoup écrit sur l’odeur des Juifs. Citons encore l’anatomiste japonais Buntaro Adachi qui trouvait l’odeur des Européens très désagréable. Ce fut sa première impression quand il s’établit en Europe. Mais il dit que plus tard il s’habituait à cette odeur et finit même par la trouver agréable.

L’anecdote suivante, concernant un médecin anglais en garnison à Bombay, en Inde, est également révélatrice. Ce praticien voulait que son domestique indien vienne le chercher à l’église chaque dimanche, afin de faire impression sur les paroissiens. Un jour, il se rendit à une grande assemblée politique indienne, mais il sortit peu après, expliquant à son domestique: “Quel soulagement d’être dehors! Dix minutes de plus et je m’effondrais. Quelle odeur!” Le domestique répliqua: “Ah! Sahib, maintenant vous comprendrez ce que je souffre chaque dimanche quand je dois traverser la moitié de l’église pour venir vous chercher.”

Qu’allons-​nous conclure? Que l’odeur des différentes races n’existe que dans l’imagination des gens? Sinon, pourquoi certaines races ont-​elles une odeur corporelle particulière? Est-​ce un facteur racial héréditaire?

L’odeur corporelle existe — Pourquoi?

Personne ne niera que l’odeur corporelle existe. Le grand succès des produits déodorants et antitranspirants en est une preuve. Il est évident que certains individus, Noirs ou Blancs, ont une odeur prononcée, gênante pour les autres. Quelle en est la cause?

Ce n’est pas la transpiration en elle-​même, comme on pourrait le penser. Des expériences ont montré que la transpiration est à la fois stérile et inodore. L’odeur résulte de l’action des bactéries sur la transpiration.

Les poils, surtout ceux des aisselles, favorisent la transpiration et le développement des bactéries qui donnent lieu à une odeur désagréable. Les vêtements sont un autre facteur, car des micro-organismes s’y attachent et la transpiration les imprègne. Ensuite la décomposition qu’opèrent les bactéries produit une odeur.

L’alimentation contribue aussi à l’odeur du corps. Jacobs et Stern disent encore dans l’ouvrage précité: “Les odeurs les plus fortes connues par les chimistes sont celles de l’acide valérique et celle de l’acide butyrique, ainsi que des composés organiques voisins. Ces substances se diffusent sous forme gazeuse à travers la peau de toute personne qui, dans les heures qui précèdent, a ingéré du lait, du beurre, du fromage ou des graisses de différentes sortes. (...) Les gens qui mangent beaucoup d’ail ont aussi une odeur caractéristique; de même ceux qui consomment une grande quantité d’oignons; le saumon fumé et la venaison, les harengs au vinaigre et les patates douces engendrent d’autres odeurs encore.”

Cependant, malgré les faits qui mettent en cause ces facteurs, beaucoup de personnes croient toujours que l’odeur corporelle est due surtout à la race. Dans son livre Le long de ce chemin (angl.), J. Johnson relate une intéressante conversation à ce sujet, disant: “Un jour, un homme se présenta et dit: ‘Je voudrais vous poser franchement une question. Le principal grief qu’on a contre les Noirs, n’est-​ce pas leur mauvaise odeur?’”

L’auteur répondit: “Je suis d’accord que beaucoup de Noirs sentent mauvais, mais moi aussi je voudrais vous poser une question: ‘Pensez-​vous que les réclames coûteuses qui paraissent dans les revues et qui vantent les désodorisants sont destinées à attirer exclusivement une clientèle de Noirs? Pour ma part, je ne le crois pas, car généralement elles sont illustrées par des photos de jolies jeunes filles blanches.’”

Cependant, une communauté de Noirs, tout comme une communauté de Blancs, ne peut-​elle avoir une odeur désagréable à cause d’une alimentation particulière ou d’un certain mode de vie? Sans aucun doute. Les Noirs entassés pendant des semaines dans des bateaux négriers devaient sentir très mauvais. Il en allait de même des esclaves noirs qui travaillaient aux champs et ne se lavaient pas régulièrement. Même aujourd’hui, certaines catégories de gens, noirs ou blancs, ont une mauvaise hygiène et une alimentation particulière. Ces gens ont une odeur désagréable pour ceux qui ne font pas partie de leur entourage. Cela ne signifie pas que tous les Blancs ou tous les Noirs ont ce genre d’odeur.

Cependant, on a prétendu (même un universitaire l’a fait!) que l’une des différences les plus marquantes entre les races est l’odeur corporelle. Peut-​on prouver que cette affirmation est erronée?

Que montrent les expériences?

À cet effet on a procédé à certaines expériences. Écoutons le professeur Otto Klineberg, qui fait autorité en matière de psychologie des races, nous parler d’une étude inédite. Les chercheurs ont recueilli dans des tubes à essai la sueur d’étudiants blancs et noirs juste après leur sortie d’un gymnase. On donna ces tubes à des juges blancs en leur demandant de les classer par ordre de préférence.

“Les résultats n’ont montré aucune préférence marquée pour les échantillons provenant des Blancs, relate Klineberg. L’échantillon qu’on a considéré comme le plus agréable et celui qu’on a considéré comme le plus désagréable provenaient tous deux de Blancs.”

La publication The Journal of Genetic Psychology (éd. de 1950, pages 257 à 265) parle d’une autre expérience. On prit comme sujets deux Noirs et deux Blancs. Tous les quatre étaient des étudiants, qui mangeaient à la même cafétéria, vivaient à peu près dans les mêmes quartiers et participaient aux mêmes activités scolaires. Pour l’expérience, tous les quatre prirent une douche dans la même salle de douche et utilisèrent la même sorte de savon.

Pendant la première partie de l’expérience les jeunes gens venaient tout juste de prendre une douche. Pour la seconde partie, ils étaient en transpiration après un exercice violent. L’expérience a été effectuée de façon à éliminer toute possibilité de reconnaître les sujets. Cinquante-neuf personnes donnèrent en tout 715 jugements après avoir senti n’importe quelle partie du corps recouvert d’un drap des sujets.

Plus de la moitié des réponses, c’est-à-dire 368, étaient: “Je ne sais pas.” Les juges admettaient donc qu’ils étaient incapables de faire la différence entre l’odeur d’un Noir et celle d’un Blanc. Quant à près de la moitié des autres réponses, soit 157, elles étaient erronées, alors que les juges pensaient bien pouvoir identifier la source de l’odeur. Le hasard seul aurait donné les mêmes résultats.

Fait intéressant, seulement sept des cinquante-neuf juges étaient certains de pouvoir reconnaître à chaque fois l’origine de l’odeur. Ils ont témoigné de leur assurance en ne répondant jamais: “Je ne sais pas.” Cependant, en moyenne, ils n’ont répondu juste qu’une fois sur deux. En répondant au hasard, ils auraient obtenu des résultats semblables.

George Morlan, écrivant dans The Journal of Genetic Psychology, a dit: “Notre expérience ne prouve ni ne nie que les races ont des odeurs différentes. Cependant, s’il existe réellement des différences et que les Blancs et les Noirs aient la même alimentation et la même hygiène, les témoignages prouvent nettement que les Blancs sont incapables d’identifier l’odeur des Noirs avec exactitude.”

Le rôle des préjugés

Sans aucun doute, beaucoup de gens croient en toute sincérité qu’une odeur désagréable est due à la race et non à une mauvaise hygiène ou à l’alimentation. Il est possible qu’à cause de ce qu’on leur a enseigné, ils pensent qu’une autre race a une odeur désagréable et qu’ils sont capables de la détecter. À ce sujet, voici ce qu’a écrit Gordon Allport, ancien professeur de psychologie à l’université Harvard:

“Les odeurs ont un grand pouvoir d’association (...). Si une fois nous avons associé l’odeur de l’ail avec les Italiens ou celle de parfum bon marché avec des immigrants, ou encore des odeurs fétides avec des logements surpeuplés, et que nous retrouvions ces odeurs, nous penserons de nouveau à des Italiens, à des immigrants ou à des gens qui habitent des logements ouvriers. Le jour où nous rencontrerons un Italien, nous penserons à l’odeur de l’ail et même nous la ‘sentirons’. Les hallucinations olfactives (causées par de pareilles associations) sont courantes. Pour cette raison, les gens qui ont formé ces associations olfactives déclareront avec conviction que tous les Noirs ou tous les immigrants ont une odeur.”

Celui qui a acquis une telle opinion a généralement du mal à en changer. Un préjugé peut être profondément enraciné, bien qu’il paraisse ridicule quand on le considère objectivement. Une femme, par exemple, déclarera ne pas vouloir vivre dans le voisinage des Noirs “à cause de leur odeur”. Néanmoins, cette même femme ne verra aucune objection à avoir dans sa maison une servante noire. John Dollard, ancien professeur de psychologie à l’université Yale, avait raison de dire: “Il semble bien que s’il n’y avait pas au départ la croyance que les Noirs ont une odeur, on ne la sentirait même pas.”

L’Encyclopédie britannique (éd. de 1971), après avoir traité de ce sujet, tire la conclusion suivante: “Il est peu probable qu’il existe des différences appréciables entre les odeurs de transpiration. Les expériences ont montré qu’il est très difficile de distinguer la sueur d’un Noir de celle d’un Blanc. Le sujet est complexe et on a généralement tendance à attribuer les différences perçues à des facteurs ‘raciaux’, alors que dans bien des cas elles sont dues à des facteurs sociaux et non raciaux.”

Il est regrettable de juger les autres avant d’avoir examiné les preuves. Et il est encore plus regrettable de rester sur ses positions après avoir considéré les preuves. Des races entières ont été victimes de discrimination à cause des préjugés. Mais, en réalité, les préjugés raciaux et la ségrégation ont-​ils un fondement solide?

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