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  • g78 22/6 p. 24-26
  • Les Bambous musicaux

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  • Les Bambous musicaux
  • Réveillez-vous ! 1978
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Réveillez-vous ! 1978
g78 22/6 p. 24-26

Les Bambous musicaux

De notre correspondant aux Philippines

LA SALLE se remplit d’une balitaw, morceau originaire des lointaines îles méridionales des Philippines. Ce sont des notes joyeuses nuancées d’un pianissimo, comme si l’exécutant se rappelait avec nostalgie sa jeunesse enfuie et les jours heureux. Les derniers accords s’éteignent et personne ne bouge.

Le morceau suivant est un chant aux accents rêveurs, Sarong Banggi (Une nuit). Cet air monte rapidement en un crescendo passionné, comme si une jeune fille, éveillée d’un profond sommeil par le chant d’un oiseau nocturne, ouvrait vivement sa fenêtre pour mieux l’écouter.

À présent, les cent membres de l’orchestre tiennent l’auditoire sous le charme en interprétant Dahil sa Iyo (Pour l’amour de toi), le chant d’amour préféré des habitants de ce pays, chant que vous vous surprenez bientôt à fredonner. Les notes vont decrescendo et le morceau s’achève. Mais le public en veut davantage.

Vous êtes en train d’écouter les Pangkat Kawayan ou, comme beaucoup de gens appellent cette formation, les Bambous musicaux. Pour apprécier ce nom, jetez donc un coup d’œil sur les instruments. Oui, la plupart sont en bambou; seuls quelques-uns sont en métal. La musique que vous entendez est jouée sur des instruments en bambou habilement fabriqués, et par un orchestre composé d’écoliers.

Les instruments

Il s’agit d’instruments à vent: le bumbong, le himig bumbong et le tulali ou gahumay. On en joue comme en Occident on joue de la trompette, du trombone et de la flûte; pourtant il y a une différence.

Le bumbong est un tuyau de bambou qui ne peut jouer qu’une seule note. Plus long est le bambou, plus grave sera la note. De même, plus le bambou est court, plus la note sera aiguë. Puisqu’on ne peut jouer qu’une seule note sur un bumbong, il en faut plusieurs pour obtenir toutes les notes de la gamme. Cela demande une synchronisation parfaite de tous les bumbongs pendant l’exécution, surtout quand la musique est rapide.

Le himig bumbong est un tuyau beaucoup plus long qui comporte plus de trous. De cinq à sept exécutants jouent sur le même instrument, chacun en tirant une seule note. La synchronisation doit donc être parfaite. Pour les marches et la musique rapide, les Pangkat Kawayan doivent obtenir une coordination parfaite, car plusieurs exécutants jouent d’un même instrument.

Les flûtes ou tulali et gahumay sont des tuyaux plus petits et plus courts qui ont sept trous. On en joue comme des flûtes occidentales.

Ensuite il y a les instruments à percussion. L’un d’eux est le gabang, le xylophone musulman. Il a la forme d’un trapèze avec un clavier dont les touches sont faites de morceaux de bambou aplatis de différentes tailles. Les touches vont en diminuant à mesure que le clavier se rétrécit.

Le talunggating est assez semblable au gabang. On en joue de la même façon, sauf que le volumineux talunggating a plusieurs résonateurs, tandis que le gabang, plus petit, n’en a aucun. Dans les défilés, on préfère le gabang du fait qu’il est portable.

L’instrument le plus difficile à construire, mais le plus facile à jouer, est le tipangklung. Peut-être l’appelleriez-​vous le piano ou la harpe en bambou. En réalité, c’est un mélange des deux. Le clavier consiste en 36 touches de bambou attachées à un nombre égal de tuyaux de bambou.

Le bungkaka est une variété de castagnettes. On en joue en frappant contre la paume de la main gauche l’extrémité fendue du tuyau de bambou; on obtient ainsi l’accent et le rythme. Le talunggating et le tipangklung donnent la mélodie.

Les Pangkat Kawayan se servent également du tambour, du gong, du triangle et des cymbales. Mais les instruments de bambou dominent.

La facture des instruments

Le bambou pousse à l’état sauvage dans la campagne. On peut en voir de gros bosquets le long des rivières et des routes, et sur le flanc des montagnes. Les jeunes pousses sont un légume délicieux et les baguettes épineuses sont idéales pour confectionner des treilles et soutenir les plantes grimpantes. Mais la longue tige creuse vert foncé, qui atteint quelque six mètres à maturité, a quantité d’autres usages. On en fait des cure-dents, des éventails, des sièges, du papier-monnaie, des ponts, des maisons et aussi d’excellents instruments de musique.

Il est vrai que le gracieux bambou produit de la musique quand le vent souffle. Mais, construits par des luthiers habiles et remis entre les mains de musiciens spécialement formés, les instruments en bambou donnent une musique remarquablement belle. Cependant, n’importe quel bambou ne peut faire l’affaire.

L’espèce qui convient le mieux est le bambou carabao. Il durcit bien et produit de beaux sons, mais il doit avoir deux ou trois ans avant qu’on ne puisse s’en servir. Dès qu’elles sont coupées, les longues tiges creuses sont mises à tremper dans de l’eau salée pour en faire sortir les sucres.

On peut dire de chaque instrument de musique qu’il est fait avec amour. Pour le fabriquer, on ne peut consulter ni ouvrages de référence, ni manuels, ni journaux, ni autres publications. Il n’existe pas non plus d’experts étrangers qui pourraient donner des conseils. Au contraire, pour chaque instrument qu’il fabrique, l’artisan doit se livrer à des recherches minutieuses et ne pas regarder à sa peine ni à son temps.

Il faut également de la précision. Si le tuyau de bambou a un millimètre de trop ou de moins, ou encore s’il n’a pas assez mûri, la note qu’il donnera sera fausse. Les trous doivent être forés à la place exacte et avec grand soin, car le bambou pourrait se fendre si on le perçait trop brusquement. D’ailleurs, à leurs débuts, les Pangkat Kawayan ont abîmé de nombreux bambous de qualité.

La formation des musiciens

Si vous pensez que les musiciens sont des diplômés de quelque grande école de musique d’Asie ou d’Europe, vous vous trompez. Ce sont des garçons et des filles des Philippines, âgés de six à dix-huit ans.

La plupart d’entre eux n’avaient aucune formation musicale. Pour devenir membre des Pangkat Kawayan il faut avoir un goût prononcé pour la musique, et les parents doivent être patients et coopérants. On enseigne tout d’abord aux jeunes à lire les notes. Plus tard ils apprennent à manier les instruments. Dans les premiers temps de leur formation il est utile pour les enfants que les tuyaux de bambou soient judicieusement répartis dans l’orchestre.

Les enfants doivent faire preuve de vivacité, car il leur faut jouer juste, au bon moment et en parfaite synchronisation avec les autres instruments. C’est pourquoi ils gardent les yeux fixés sur le chef d’orchestre qui les dirige de la main.

Selon le chef d’orchestre, la disposition des sièges est également importante pour obtenir une bonne coordination. À gauche du chef d’orchestre sont les basses, les bumbongs au son grave; à sa droite se trouvent les cors ou bumbongs au son aigu. Devant, on a placé le tipangklung et le talunggating.

Dans les grandes salles, les basses sont placées à gauche de l’estrade, les cors au centre de l’orchestre, et le tipangklung et le talunggating sont à la droite du chef d’orchestre. Les cymbales, les tambours, le gong et le triangle sont au fond.

Surtout ne pensez pas que ces enfants sont de simples amateurs. Loin de là! Ce sont des professionnels habitués à jouer en concert. Ils jouent au Centre culturel des Philippines, la plus grande salle de concert du pays, ainsi que devant des élites mélomanes et de hauts fonctionnaires, ici et à l’étranger. Ils ont joué à la Foire internationale d’Osaka, au Japon, en 1970, et aussi à Pékin, en Chine, pendant une visite officielle de Madame Imelda Marcos, femme du président des Philippines.

Les Bambous musicaux ont un répertoire étendu. Outre la musique philippine, ils savent aussi jouer Beethoven, Brahms, Chopin ou Strauss. Si vous aimez la musique orientale, ces jeunes musiciens savent également en jouer. Ils vous interpréteront volontiers des airs d’Indonésie, du Japon et de Chine. Leurs morceaux ont aussi été enregistrés pour ceux qui préfèrent écouter la musique chez eux.

Maintenant, le concert touche à sa fin. Quel est donc cet air qu’ils sont en train de jouer? C’est Lawiswis Kawayan, le chant des Bambous bruissants. Oui, c’est vraiment ça! Alors fermez les yeux et écoutez. Et soyez reconnaissant au Créateur du bambou d’avoir donné à l’homme le don de la musique.

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