Coup d’œil sur le monde
La dérision des accords SALT 2
“Théoriquement destinés à limiter d’un commun accord les armements stratégiques des États-Unis et de l’URSS, les traités SALT (...) servent surtout à moderniser les arsenaux des deux superpuissances.” La revue Science et Vie ajoute que la limitation des armements stratégiques est un leurre pour deux raisons: “Peu importe que l’URSS n’ait disposé en 1972 que de 2 358 missiles balistiques stratégiques à ogives nucléaires et que les États-Unis, eux, n’en aient disposé que de 1 710: ce déséquilibre est dérisoire; il suffisait et il suffit encore du déploiement du tiers ou du quart de cette puissance de feu pour provoquer l’apocalypse. (...) Cette limitation est un leurre pour une seconde raison, encore plus scandaleuse: non seulement SALT 1 n’a rien ‘gelé’ du tout, mais encore a stimulé une course aux armements encore plus frénétique, quantitativement et qualitativement.” L’URSS met actuellement en service de 100 à 150 missiles balistiques intercontinentaux par an. De leur côté, les Américains travaillent à multiplier les ogives de même qu’à améliorer la précision du tir. Dans leurs 1 710 missiles, on compte 1 054 missiles balistiques intercontinentaux. “Au train actuel, ajoute Science et Vie, en 1985 l’URSS aura pris un avantage de 7 contre 1 en ce qui concerne les ‘mégatonnes transportables’ et de 5 contre 1 en ce qui concerne la puissance d’emport.” D’après les estimations de l’OTAN, les États-Unis Possèdent 1 054 missiles balistiques intercontinentaux et 2 054 ogives, contre 1 477 missiles et 2 674 ogives en URSS. La revue Valeurs actuelles a d’ailleurs publié un tableau qui comparait le tonnage des sous-marins nucléaires stratégiques à la disposition des grandes puissances. Pour la France et la Grande-Bretagne, le chiffre du tonnage des sous-marins est de 30 000, contre 270 000 aux États-Unis et 550 000 en Union soviétique.
Désarmer dans la non-prolifération
“Les conséquences de l’inaction seraient tout simplement une catastrophe irrémédiable et globale”, déclara Kurt Waldheim lors de l’ouverture de la session spéciale de l’ONU sur le désarmement. Selon la revue Énerpresse, “les pays du tiers monde insistent (...) énormément sur le gâchis prodigieux que représente la course aux armements. Si, disent-ils, on affectait une fraction significative des sommes dépensées pour les armes au développement économique, on ferait beaucoup bouger les choses. Divers chiffres courent ici et là à ce propos, le plus souvent cité étant celui que défend depuis plusieurs mois un grand expert mondial, le professeur américain Vassily Léontief. Selon lui, consacrer le quart (25 %) de ce qu’on dépense mondialement pour l’armement rendrait possible de faire décoller véritablement le développement dans les pays du tiers monde, tandis que serait stimulée (par un accroissement des échanges) la consommation dans les pays industrialisés”. Rappelons que le monde dépense aujourd’hui pour s’armer plus de 1 million de dollars à la minute.
La bombe en “kit”
Un autre article de la revue Science et Vie explique que “les marchands de centrales atomiques ‘pacifiques’ savent parfaitement que leurs clients recherchent avant tout la bombe. Que, la centrale une fois livrée, ce n’est plus qu’une question de mois pour que le nouveau client possède l’arme atomique. Mais le marchand s’en lave les mains: il a vendu du matériel étiqueté ‘pacifique’”. Déjà, en 1946, le Comité américain Ackeson-Lilienthal avait mis le monde en garde contre cette prolifération: “Si une autorité internationale ne prenait pas rapidement sous son contrôle tous les programmes nucléaires nationaux, civils ou militaires, disait ce comité, il ne serait pas possible d’éviter la prolifération des armements nucléaires. Nous sommes convaincus que si la production de matériaux fissiles par les gouvernements est permise, les systèmes de protection et de garantie ne pourront pas être vraiment efficaces pour protéger les États contre les dangers de violations et de détournements.” L’article précité conclut en rappelant qu’“il ne faut pas oublier que toute nation entrant dans l’ère nucléaire devient à son tour un vendeur potentiel de technologie proliférante. Un exemple: l’Inde a aidé l’Argentine à développer son programme nucléaire qui a démarré il y a 5 ans avec un réacteur allemand. Aujourd’hui l’Argentine va vendre sans doute une centrale nucléaire au Pérou qui lui-même d’ici 7 ou 8 ans secondera peut-être un autre pays”.
Des enfants qui souffrent de la faim
En Thaïlande, le journal Bangkok Post a noté que 60 pour cent des enfants d’âge préscolaire souffrent de sous-alimentation. Le docteur Wanyasewi, de l’Institut de recherches alimentaires de l’Université Mahidol, dit que 7 millions d’enfants qui entrent dans cette tranche d’âge, 4,2 millions sont sous-alimentés. Il y a eu 54 990 décès en une année chez les petits Thaïlandais âgés de moins d’un an, dont 13 705, c’est-à-dire le quart, par carence alimentaire.
Plus de 4 milliards d’humains
Selon les statistiques de l’ONU pour 1977, la terre était peuplée à cette époque de 4,2 milliards d’habitants. Le taux d’accroissement de la population, qui était de 2 pour cent de 1963 à 1972, est tombé à 1,9 pour cent. Il reste néanmoins suffisamment élevé pour que la population de la terre double d’ici 35 à 40 ans. Les estimations les plus modérées voient la terre remplie de 6 milliards d’habitants vers l’an 2000. Mais ce chiffre modéré est probablement inférieur à la réalité, car dans beaucoup de pays une fraction importante de la population (plus de 40 pour cent dans certains cas) est constituée de jeunes gens de moins de 15 ans qui arrivent donc seulement maintenant à l’âge de procréer.
L’énergie des vagues
Le gouvernement britannique a lancé un programme de recherches sur la conversion de la puissance des vagues en énergie électrique. On pense qu’un cordon de “machines à vagues” aménagé sur 965 kilomètres des 7 200 kilomètres du littoral anglais permettrait de couvrir la moitié des besoins en énergie de la Grande-Bretagne. L’un des projets consiste à disposer d’énormes radeaux capables d’épouser tous les mouvements des vagues et de les convertir en électricité par un jeu de pompes qui entraînent les moteurs d’un générateur. L’électricité ainsi produite serait acheminée par des câbles sous-marins jusqu’à l’Angleterre. Signalons qu’un modèle de ce genre fonctionne déjà au Japon.
Tokyo croule sous les dettes
En 1977, la ville de Tokyo était au bord de la faillite. Le déficit budgétaire qu’elle n’arrivait pas à résorber n’a fait depuis que s’aggraver. On estime qu’il atteindra 1 200 milliards de yens (2 600 milliards de FF) vers 1985. “Malgré les taxes municipales, les impôts locaux et l’émission d’obligations, la municipalité demeurera insolvable dans les années à venir”, a déclaré un haut fonctionnaire. Ce n’est là qu’un exemple des nombreux problèmes financiers qui font crouler nombre de grandes villes du monde sous les dettes.
Triste bilan dentaire
Tous les Anglais, quel que soit leur âge, souffrent d’affections dentaires. Le docteur Sheiham, stomatologue dans le service d’odontologie d’un hôpital londonien, n’hésite pas à employer le mot “épidémie” à ce sujet. Les caries sont si nombreuses, dit-il, “que 97 pour cent des jeunes gens âgés de 15 ans ont un tiers de leurs dents gâtées. C’est encore pire chez l’adulte, qui n’a qu’une dent de saine sur deux”. Autre chiffre alarmant, 40 pour cent des adultes portent des prothèses à la suite d’une périodontite. Le médecin dénonce la consommation élevée de sucre, qui était d’environ 2 kilos par personne et par an en 1844 et qui est passée aujourd’hui à près de 60 kilos. Ce praticien a également mis en cause la mauvaise hygiène buccale du public.
Concorde a le vent en poupe
Concorde s’avère extrêmement rentable sur les liaisons entre la Grande-Bretagne et les États-Unis, a révélé la compagnie British Airways. Depuis deux ans et demi qu’elle existe, la ligne a transporté plus de 100 000 passagers. À l’heure actuelle, il y a toutes les semaines 26 vols entre l’Angleterre et les États-Unis, dont trois vols aller-retour entre Londres et Washington et 10 liaisons régulières entre Londres et New York, dans les deux sens. La ligne de Washington est remplie à 65 pour cent et celle de New York fonctionne à 73 pour cent, et même à 80 pour cent dans le sens est-ouest. On trouve une proportion élevée de personnes âgées ou infirmes parmi les passagers, car ces gens hésitaient auparavant à emprunter les liaisons aériennes, les vols transcontinentaux durant jusque-là trop longtemps pour eux.
Le vieillissement et l’atome
La conférence internationale sur le vieillissement, qui s’est tenue à Kyoto, a fait apparaître que ce processus est plus rapide chez les personnes soumises à des doses importantes de radiations atomiques. Ces faits étaient déjà connus par les résultats de l’expérimentation animale, mais on possède désormais la preuve qu’ils sont extrapolables à l’homme. En effet, toutes les conclusions obtenues chez l’animal ont été confirmées par un rapport détaillé sur les victimes qui avaient survécu au bombardement d’Hiroshima.
La capitale mondiale de l’ail
C’est Arleux, un petit village du nord de la France, dont 3 000 habitants cultivent l’ail. Selon le maire, la production du village s’est élevée à 900 tonnes d’ail l’an passé, soit suffisamment pour couvrir les besoins des Français et pour exporter le restant. Interrogé sur la meilleure méthode pour ne pas avoir une haleine qui empeste l’ail, le maire a dit qu’on pouvait mâcher du persil après le repas. On peut aussi se rincer la bouche ou mâcher du chewing-gum, mais, s’est-il empressé d’ajouter, les vapeurs d’ail ne proviennent pas de la bouche ni des dents, mais des poumons.