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  • g79 8/12 p. 25-26
  • Les tambours parlants des Yoroubas

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  • Les tambours parlants des Yoroubas
  • Réveillez-vous ! 1979
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Réveillez-vous ! 1979
g79 8/12 p. 25-26

Les tambours parlants des Yoroubas

DE NOTRE CORRESPONDANT AU NIGERIA

CE VISITEUR qui venait d’arriver à Lagos était lancé dans une conversation animée quand, soudain, il s’immobilisa, les traits figés. Son air grave fit bientôt place à la surprise et à la perplexité. Tournant la tête, il tendit l’oreille durant quelques secondes, comme pour s’efforcer de mieux percevoir le son qui l’avait intrigué. Son visage marquait un étonnement croissant. Finalement, son compagnon contenant à grand-peine son amusement, il lui demanda: “Qu’est-​ce que cela peut bien être?”

Entre-temps, le bruit était devenu de plus en plus audible. On aurait dit le son d’un tambour, mais aussi celui d’une voix, d’une voix bizarre qui parlerait une langue insolite. Pas une voix humaine, en tout cas. Elle était bien modulée par les intonations et les inflexions caractéristiques de la parole humaine, mais elle n’articulait aucune consonne. Elle ne rappelait en rien le timbre des divers instruments de musique connus du visiteur.

Et pourtant, c’était bel et bien un instrument de musique. La “voix” qu’il entendait était celle des tambours parlants des Yoroubas.

La langue des tambours

Ce fut pour le visiteur l’occasion de se faire expliquer par son ami ce que sont ces fameux tambours et à quoi ils servent. Il apprit ainsi que les Yoroubas du Nigeria ainsi que des autres régions d’Afrique occidentale où cette ethnie est représentée, utilisent toute une variété de tambours pour émettre ce langage particulier. On peut envoyer des messages par cette méthode, mais sur de brèves distances seulement. Les tambours servent principalement à accompagner les chants et les danses.

Ce moyen d’expression est rendu possible par le fait que la langue yorouba est une langue tonale. Lorsqu’on les prononce, des mots qui s’écrivent exactement de la même façon se distinguent ainsi par de légères modulations de leur système tonique et dans la hauteur des sons. Les tambours reproduisent le rythme et la tonalité de l’expression orale et ils imitent remarquablement la langue yorouba. C’est ce qui les distingue des tam-tams utilisés par d’autres tribus, car ces derniers ne peuvent imiter la parole et ne permettent simplement que de propager sur de grandes distances des messages codés.

L’art de faire parler les tambours ne s’acquiert qu’après un long apprentissage. Leur langue utilise une série de locutions conventionnelles, dont chacune constitue ce que l’on a coutume d’appeler un oriki, mot qui désigne une expression propre à chaque famille, une sorte d’indicatif qui décrit la position sociale, la profession, la religion ou la tradition de la famille. Un joueur de tambour expérimenté doit donc connaître les orikis d’un grand nombre de familles. Il lui faut également acquérir la technique nécessaire pour reproduire avec son tambour les tonalités du langage parlé.

Il faut donc que l’apprenti percussionniste soit pris en main très jeune par un batteur qualifié, afin d’avoir le temps d’assimiler et de maîtriser toutes les ficelles du métier, métier qui, soit dit en passant, exige beaucoup de dextérité et de doigté. Autrefois, cet art du tambour était le lot de certaines familles, le père transmettant son savoir à son fils, ce qui permettait de maintenir la technique à un très haut niveau.

Les tambours utilisés pour diffuser les messages parlés sont de plusieurs sortes, mais tous se fabriquent à partir d’une pièce de bois évidée. L’instrument qui offre le plus de possibilités est le dundun. Il se compose de cinq tambours. quatre en forme de sablier tendus de peau et un cinquième fait d’un hémisphère creux.

En règle générale, le dundun se fixe à l’épaule gauche avec une large bandoulière et il est maintenu par une pression du bras. À l’aide de lanières de cuir, le joueur augmente et relâche alternativement la tension des peaux, ce qui élève ou abaisse selon les cas le son du tambour. Ces lanières ou courroies relient les peaux tendues à chaque extrémité de l’instrument. Leur disposition est si bien étudiée qu’un instrumentiste expérimenté parvient à mettre simultanément en vibration toutes les peaux de son tambour. Il peut également à l’aide d’une baguette en forme de bec de grue tirer de son instrument une mélodie dont les notes s’étagent sur près d’une octave.

Non contents d’envoyer des messages à l’aide de leurs dundun, les musiciens professionnels s’en servent également pour jouer de la musique traditionnelle. Les instrumentistes engagés dans l’orchestre privé du chef d’une communauté accompagnent les allées et venues de cet important personnage avec des commentaires flatteurs qu’ils frappent sur leurs tambours.

C’est justement ce qui intriguait si fort notre visiteur de passage à Lagos: les tambours qui accompagnaient un cortège privé en chantant les louanges de la famille.

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