Coup d’œil sur le monde
“La faim n’existe pas”
“Sur le papier, explique Paris Match, le problème de la faim n’existe pas: l’an dernier, le monde a produit 110 % des calories nécessaires à sa survie. Et les possibilités du développement agricole sont immenses. La Terre, estiment les experts de la FAO, pourrait facilement nourrir le double de sa population actuelle.” Pourtant, entre 1970 et 1976, c’est-à-dire pendant que le déficit alimentaire du tiers monde quadruplait, les dépenses en armement de ces pays ont augmenté de 18 à 22 pour cent. Au cours de l’année 1978, les dépenses militaires mondiales ont atteint un total de 1 870 milliards de francs français, augmentant beaucoup plus vite que le taux d’inflation. Dans ce chiffre, les ventes d’armes représentent l’équivalent de 528 milliards de francs français, montant égal au budget total de l’État français pour 1980. L’hebdomadaire Valeurs Actuelles a fait remarquer que l’aide de l’URSS aux pays du tiers monde a été de 260 millions de dollars en 1977, alors que celle de l’Occident avoisinait 15 milliards. Mais, chaque année, l’URSS leur vend 3 milliards de dollars d’armement. Et Paris Match de conclure “En fait, le problème de ‘la faim dans le monde’ est celui de la démocratie dans le monde. Et là, comme le notait un ancien président du Conseil de la FAO, Michel Cépède, ‘il faut constater que, sur près de 150 gouvernements membres de l’ONU, une trentaine seulement sont des démocraties authentiques, une soixantaine sont d’indéniables dictatures, et le reste est souvent plus près de ces dernières que des premières’.”
La variole vaincue
Depuis mai 1978, l’Organisation mondiale de la santé offrait une récompense de mille dollars à toute personne qui lui signalerait un cas confirmé de variole. Des réponses sont parvenues, mais aucun des cas suspects n’a été confirmé. En effet, disposant d’un budget considérable et de l’appui des gouvernements concernés, l’Organisation mondiale de la santé a lancé des équipes de vaccinateurs à la recherche des populations qui se trouvaient dans les secteurs les plus reculés du globe. En dix ans, des centaines de millions de citoyens ont été, les uns après les autres, vaccinés. “Quelque 10 000 000 de dollars ont de la sorte été investis chaque année, rapporte Le Figaro. Cette somme apparemment importante est infime comparée aux dépenses réellement engagées jusqu’ici par l’humanité pour tenter de se protéger et de se défendre contre la maladie. Selon l’OMS, on estime que ce ne sont pas moins de un à deux milliards par an que les pays dépensaient en vaccination et en quarantaine.” Inversement, on pense qu’il est désormais nécessaire de mettre un terme aux vaccinations, puisque les risques entraînés par une telle “protection” sont supérieurs à celui de contracter la maladie par contact. Il a tout de même été décidé de constituer une réserve d’urgence de vaccin antivariolique, de quoi protéger en cas de nécessité de 200 à 300 millions de personnes dans un bref délai.
Les dangers de la nicotine
On a établi depuis pas mal d’années que le tabac était responsable de cancers du poumon et de bien d’autres maladies. Il a également été démontré que les femmes enceintes qui fument mettent en danger la vie de leur futur bébé.
À Genève, les experts de l’Organisation mondiale de la santé ont confirmé que les fumeurs mettent en danger la vie de leur futur enfant. Helmut Greim, chercheur munichois, a déclaré: “On observe un accroissement de la mortalité prénatale là où les parents fument, et il est indispensable que les gens se rendent compte que les mères fumeuses ne devraient pas être les seules à faire attention.” Il expliqua en effet que la fumée de cigarettes contient des agents mutagènes, responsables de modifications génétiques des spermatozoïdes. Les fumeurs réguliers augmentent de ce fait le taux de mortalité de leur descendance.
À l’Institut de technologie du Massachusetts ainsi qu’à l’École de santé publique de Harvard, des chercheurs ont jeté un jour nouveau sur l’énigme que posait la fréquence des cancers chez les fumeurs qui travaillent avec de l’amiante. À cause du tabac, les poumons ont plus de difficultés à expulser les impuretés de l’air telles que les fibres d’amiante. Les expériences ont démontré que la moitié de la poussière inhalée par les fumeurs demeurait dans leurs poumons plus de douze mois, mais que 10 pour cent seulement de la poussière inhalée par les non-fumeurs demeurait dans leurs poumons au-delà de cette période. Les chercheurs affirment que c’est là la preuve “du fossé énorme qui sépare la fumeurs des non-fumeurs”.
Crise des vocations
Selon l’Annuaire statistique de l’Église paru au début de 1978, il y avait en 1976, 724 434 000 catholiques baptisés dans le monde, soit 15 millions de plus qu’en 1975, alors que pendant la même année, le nombre des prêtres avait baissé de 2 000 sur l’année précédente et de 15 000 sur 1970. En France, les religieux n’ont pas été épargnés par cette crise des vocations. De 1941 à 1948, on comptait 800 entrées annuelles. Il n’y en avait plus que 500 en 1963, 170 en 1970 et 132 en 1977. La baisse est particulièrement spectaculaire dans les congrégations missionnaires. L’évêque auxiliaire de Milan a donné des chiffres identiques pour l’Italie: de 1972 à 1977, le nombre des séminaristes italiens a diminué de 31 pour cent. En 1968, il y avait 25 570 séminaristes, et seulement 9 853 en 1978. Le nombre des séminaires italiens diminue: en moins de dix ans, 68 petits séminaires et 48 grands séminaires ont été fermés. Les ordinations étaient de 918 en 1966 et seulement de 384 en 1978. Enfin, le nombre des prêtres diocésains est passé de 43 583 en 1961 à 40 866, alors que la population avait augmenté de 6 millions de personnes. L’évêque précité signalait en outre que le vieillissement du clergé est sensible.
Des pigeons de sauvetage
On dresse des pigeons à repérer la couleur orange utilisée dans le monde entier pour les canots et gilets de sauvetage. Ces oiseaux ont en effet une vision de loin nettement supérieure à celle de l’homme, si bien qu’ils peuvent s’avérer utiles pour guider des hélicoptères. L’animal est placé dans une cage spécialement aménagée; dès qu’il repère sa cible, il donne un coup de bec sur un bouton qui le récompense par une friandise. Ce bouton commande un signal lumineux qui avertit le pilote qu’une victime a été localisée. Au cours de tests effectués dernièrement, les pigeons ont pu repérer des gens en détresse dans 96 pour cent des cas, contre 35 pour cent aux observateurs humains.
Les nouveaux carburants
Après le Brésil qui a ouvert la voie des nouveaux carburants en généralisant l’emploi d’alcool de canne à sucre, la compagnie américaine Texaco a annoncé qu’elle allait vendre du gasohol (90 pour cent d’essence et 10 pour cent d’alcool). L’Afrique du Sud, elle, s’apprête à utiliser sur une grande échelle l’huile de tournesol en guise de carburant de remplacement pour les moteurs diesel des tracteurs. L’Agence japonaise pour la science et la technologie effectue des recherches sur les carburants synthétiques. Les chercheurs japonais ont d’ores et déjà réussi à fabriquer à partir de feuilles d’eucalyptus une huile à haute teneur en octane dont les propriétés seraient comparables à l’essence. Un laboratoire travaille également sur un cactus dont la sève possède aussi des caractéristiques semblables au pétrole. Depuis l’automne dernier fonctionne aussi une usine qui produit 170 tonnes d’alcool à partir de 1 000 tonnes de concentré d’oranges. Enfin, d’ingénieux chimistes allemands ont eu l’idée d’extraire un alcool susceptible de servir de carburant automobile non seulement à partir de la canne à sucre, mais aussi du millet, de la betterave et de la pomme de terre. On obtient alors de l’éthylalcool. Avec du bois, du charbon et des ordures ménagères, ils savent fabriquer un autre alcool, le méthanol. “Pour le grand plaisir des écologistes, explique Le Figaro, l’alcool ne dégage ni suie, ni soufre, mais du gaz carbonique et de l’eau.”
Nouveau site biblique
Le journal ouest-allemand Die Welt a publié le reportage suivant: “On a trouvé sur la plaine côtière de la Terre sainte, près de l’ancienne route de montagne qui reliait Jaffa à Jérusalem, les restes de Timnah, site biblique où Samson, juge d’Israël et libérateur, tua un lion. Les excavations ont permis de mettre au jour les restes d’une cité cananéenne détruite par le feu environ 1 200 ans avant notre ère.” L’article continuait ainsi: “Une tablette d’argile révèle que les Philistins, que l’on croyait jusqu’ici analphabètes, connaissaient l’écriture. Après la domination philistine, Timnah passa sous celle du roi David. Les découvertes archéologiques les plus récentes révèlent l’existence d’une colonie juive à cet endroit au cours du cinquième siècle avant notre ère.”
Le secret des migrateurs
Se basant sur le fait que le pigeon semble avoir un sens “compas” et un autre “carte”, trois chercheurs de l’université de Princeton en ont conclu que le pigeon s’oriente en fonction du soleil et du champ magnétique terrestre. Si on fixe un petit aimant au cou du pigeon, il ne sait plus s’orienter par temps nuageux. L’organe naturel qui lui permet de voler en détectant le champ magnétique terrestre devait donc se trouver à la base du crâne ou dans le cerveau. “Les chercheurs ont exposé des cerveaux de pigeons préalablement refroidis à − 196 °C à des magnétomètres de laboratoire capables de déceler des champs magnétiques excessivement faibles. Ils ont trouvé qu’effectivement il y avait des éléments magnétiques à la base du cerveau. L’examen ultérieur de cette zone au microscope électronique a confirmé la découverte en mettant en évidence dans les fibres nerveuses de minuscules granulés qui ont une forme allongée: exactement semblables à des micro-aimants. L’analyse chimique de ces éléments indique la présence de fer de nickel, de cuivre, de zinc et de plomb. Les cristaux présents sont très probablement de la magnétite.” Le Figaro conclut: “Les pigeons s’orientent principalement avec une boussole naturelle qu’ils ont dans la tête. Les fibres nerveuses à la base de leur cerveau contiennent autant de petites boussoles qui doivent leur donner à chaque instant dans leur vol une mesure exacte de l’angle qu’ils font par rapport aux lignes de force du champ magnétique terrestre nord-sud. La complexité de structure de ces micro-aimants suggère en outre un pouvoir accru par rapport à nos simples magnétomètres: celui d’en mesurer les irrégularités d’inclinaison et d’intensité. Car on sait que le champ terrestre comporte de nombreuses variations locales. On peut penser que des milliers de grains magnétisés décelés dans le cerveau des pigeons enregistrent une véritable carte magnétique du lieu où le pigeon évolue à sa naissance. C’est en le reconstituant dans son vol qu’il revient avec précision à son lieu d’origine.”