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  • L’orque, pas si féroce que ça!
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Réveillez-vous ! 1981
g81 22/7 p. 16-20

L’orque, pas si féroce que ça!

De l’un de nos rédacteurs

Mes recherches m’avaient donné une image terrifiante de l’Orcinus orca, l’orque. Puis le l’ai rencontré au “Monde marin” de San Diego en Californie et j’ai trouvé qu’il n’était pas du tout féroce.

“L’APPÉTIT d’un cochon, la cruauté d’un loup, le courage d’un bouledogue et les mâchoires les plus terribles du monde marin.” C’est ainsi qu’un ouvrage de référence décrit l’orque. Il mesure jusqu’à dix mètres de long et certains spécimens pèsent plus de 8 000 kilos. Cinquante dents de la taille d’un pouce d’homme garnissent ses mâchoires et s’emboîtent comme les dents d’un piège en métal. Il chasse en groupe et attaque et dévore d’énormes baleines vingt fois plus grandes que lui. Il avale des dauphins et des phoques. Dans l’estomac d’un orque on a trouvé les restes de 13 dauphins et de 14 phoques; un autre orque avait avalé 32 phoques adultes. Son alimentation comprend aussi de nombreuses sortes de poissons, des calmars, des oiseaux de mer, des loutres de mer, parfois des requins et à l’occasion des poulpes. Quand il a repéré des oiseaux ou des phoques sur une banquise, il plonge en profondeur, puis s’élance vers le haut pour briser une couche de glace d’un mètre d’épaisseur et jeter ses proies à la mer.

Aucun animal ne chasse l’orque et il ignore la peur. C’est un monstre redoutable et terrifiant. À la suite de mes recherches, voilà quelle était l’idée que je me faisais de cet animal.

Puis je suis allé visiter le “Monde marin” de San Diego, en Californie, pour rencontrer ces tueurs féroces, mais j’ai trouvé qu’ils ressemblaient plutôt à de gros chatons. Comme je me penchais sur le bord de leur pièce d’eau, l’un d’eux, une femelle appelée Kandu, s’élança hors de l’eau et se jeta dans mes bras pour me donner l’accolade. Ma femme se pencha également et Kandu l’embrassa sur la joue. John Spafford, le responsable des dresseurs, s’exprimerait, lui, tout autrement. Il dirait: “Kandu lui a touché la joue avec sa langue.” Et bien sûr il aurait raison. Au cours de notre visite, il a insisté à maintes reprises sur le danger de l’anthropomorphisme, “la tendance à attribuer des caractéristiques humaines aux choses et aux animaux”.

À notre arrivée, nous avons été reçus par Diane Taramasco qui s’occupe des relations publiques. Elle nous conduisit au stade Shamu où John Spafford et les trois autres dresseurs travaillaient avec Kandu. Kandu devait perfectionner le saut arrière qu’elle accomplissait en jaillissant hors de l’eau. Le moment était donc venu de poser ma première question:

“Comment leur apprenez-​vous ces tours, si c’est là le mot juste?”

“Nous parlons plutôt de comportements, expliqua John, car ce sont des adaptations de leur comportement à l’état naturel. Le dressage se fait en deux temps. D’abord, on laisse le nouveau venu s’habituer à son milieu. Il doit apprendre à employer son écholocalisation (localisation des obstacles et des proies par émissions ultra-sonores) dans un espace réduit et non plus en pleine mer. Il doit également apprendre à coopérer avec les autres animaux de nos quatre pièces d’eau qui sont reliées ensemble. Il doit aussi s’habituer à manger du poisson congelé au lieu des proies vivantes qu’il attrapait lui-​même. Et ainsi de suite. Cela prend plusieurs mois, voire un an. Au bout de cette période, nous avons un animal vif, à l’esprit éveillé, qui est prêt à coopérer avec les dresseurs. À ce stade, nous travaillons avec lui pendant environ un an et demi, pour lui enseigner le comportement qu’il doit avoir lors d’un spectacle.”

“Le dressage varie-​t-​il suivant la personnalité de l’animal?”, ai-​je alors demandé.

“Sans aucun doute. Nous ne travaillons pas avec un groupe d’orques, mais nous travaillons avec des individus en particulier. L’animal montre lui-​même ce qui l’intéresse, ce qu’il aime le mieux faire. Nous n’établissons pas de limites. Nous laissons à chaque animal le soin de décider jusqu’où il veut aller et à quelle rapidité.”

“Mais comment arrivez-​vous à leur faire faire ces tours étonnants... pardon, ces comportements?”

“Vous faites des progrès” dit John en souriant. Il reprit: “Le dressage lui-​même n’a rien de particulier. Je n’aime pas dire cela, mais c’est vrai. Ce n’est pas beaucoup plus compliqué que de dresser un chien. Nous employons le système des récompenses. Au début, c’est de la nourriture. S’ils font quelque chose qui convient, on leur donne un peu de poisson. Plus tard on emploie d’autres récompenses, les caresses, les frictions, le sifflet et les jeux.

“Mais voyons cela plus en détail. Je vous ai dit que fondamentalement le dressage d’un orque n’est pas beaucoup plus difficile que celui d’un chien. On emploie le système des récompenses, etc. Mais il y a quand même une différence qui complique les choses. Vous pouvez saisir votre chien, lui faire faire le beau, lui parler sévèrement et le remettre en position s’il retombe sur ses pattes. Mais l’orque, lui est dans l’eau et le dresseur est à terre. L’animal est trop gros pour qu’on puisse le faire bouger avec les mains. On ne peut pas le gronder, le dominer. Il doit accomplir les choses naturellement, et s’il fait un certain geste qu’on veut utiliser dans un spectacle, on récompense ce comportement-​là. La difficulté avec l’orque est qu’il faut faire des choses intéressantes, stimulantes et excitantes. Il doit s’amuser.”

J’avais vu un numéro de dressage le matin et je suis retourné en voir un autre l’après-midi qui était différent. Le dresseur m’expliqua qu’il fallait varier les représentations, sans quoi les orques se lassaient. John s’étendit sur ce sujet.

“Si nous présentons les mêmes numéros à chaque spectacle, les orques connaissent la suite des exercices, ils les font eux-​mêmes et de façon routinière. La qualité des comportements baisserait sans l’intervention du dresseur et les récompenses. Qui plus est, les orques en auraient assez. Ce sont des animaux très intelligents et leur intérêt doit rester en éveil pour qu’ils coopèrent avec le dresseur. Nous ne voulons pas qu’ils s’encroûtent. Aussi nous changeons la suite des numéros, nous changeons les dresseurs et le milieu, nous veillons à ce que les choses soient différentes afin que leur esprit ne cesse de travailler et qu’ils restent aux aguets, attendant ce qui va suivre. Nous employons une douzaine de techniques pour créer une ambiance excitante pour que les animaux ne se lassent pas.”

“Vous avez mentionné le sifflet comme récompense. Je ne comprends pas très bien.”

“Allons là-bas où Mike travaille avec une jeune femelle de trois ans. C’est son premier jour de dressage. Mike a le sifflet à la bouche et il veut que la bête vienne jusqu’à lui pour qu’il la touche. Elle ne connaît jusqu’à présent qu’une seule récompense: le poisson. Mike essaie de créer le nouveau genre de récompense: les caresses, les jeux et d’autres choses intéressantes. Quand elle viendra pour être touchée et qu’elle recevra son poisson, Mike donnera un coup de sifflet. Bientôt elle apprendra que lorsqu’un coup de sifflet retentit elle recevra un poisson. Finalement, elle comprendra que le coup de sifflet signifie qu’elle a bien travaillé et qu’elle peut attendre une récompense. Plus tard, le coup de sifflet à lui seul deviendra une récompense.

“Rappelez-​vous, quand vous êtes arrivés, nous apprenions à Kandu à faire un saut en arrière. Elle ne soulevait pas ses nageoires caudales au bon moment et ne prenait pas le bon itinéraire pour venir vers nous. Nous n’avons pas employé le sifflet. Nous l’avons renvoyée sans aucune récompense tout en frappant légèrement la cible. La fois suivante, elle n’a pas pris la bonne trajectoire, mais elle a soulevé ses nageoires quand il le fallait. Nous avons alors sifflé et elle a reçu une récompense. Plus tard quand elle utilisera le bon itinéraire, nous sifflerons à ce moment-​là. Le sifflet est un instrument inestimable. Grâce à lui, nous pouvons récompenser l’animal, pour une partie bien précise d’un comportement que nous approuvons.”

John nous expliqua d’autres techniques encore. Il a un haut-parleur dans l’eau qui transmet différents signaux aux orques. Un seul bip signifie produire un son bref; plusieurs bips peuvent vouloir dire faire quelques sauts; une autre série signifie “viens ici”, et ainsi de suite. Un jeune orque sait peut-être qu’un petit coup sur une cible veut dire se comporter d’une certaine façon, mais le dresseur voudrait qu’il s’exécute sur un simple geste de sa part. Aussi le geste précède-​t-​il le coup sur la cible. Et bientôt un geste suffira pour que l’orque ait un tel comportement. Une femelle de trois ans mangeait du poisson, mais refusait de manger du calmar. À maintes reprises, elle cracha le calmar qu’on lui présentait puis ouvrait la bouche pour avoir du poisson. On ne lui en donnait pas. Finalement, elle avala le calmar et immédiatement après elle reçut le poisson. Elle apprenait ainsi qu’elle devait manger du calmar aussi bien que du poisson. Cela me fait penser à un enfant qui doit d’abord manger ses épinards avant qu’on ne lui donne de la crème glacée.

“John, ai-​je demandé, depuis combien de temps travaillez-​vous ici?”

“Six ans.”

“Diane m’a dit que les débutants commencent par découper du poisson. Avez-​vous fait cela?”

“Oui, bien sûr. Ce n’est pas passionnant, mais cela fait partie du métier. Nous faisons tout ce qui est nécessaire pour maintenir les animaux en bonne santé.”

“Prenez-​vous leur température?”

“On peut employer un thermomètre, mais nous avons une autre méthode efficace. Nous mettons la main sur les évents de l’orque et nous sentons la chaleur de son souffle sur notre peau.”

“Appelez-​vous parfois le médecin?”

“Nous avons un médecin et deux vétérinaires.”

Namu, le grand mâle, nous interrompit en bondissant hors de l’eau puis en glissant sur le bord de la piscine, la queue dressée. “C’est ce que nous appelons une glissade”, dit John.

J’avais lu que dans la nature, les orques glissent ainsi sur les banquises pour attraper des phoques. “Quelle quantité de nourriture Namu mange-​t-​il?”

“Aujourd’hui, on va lui donner 90 kilos de calmar, maquereau et hareng. Il mesure 6,50 m, pèse plus de 4 000 kilos et a seulement atteint les deux tiers de sa taille.”

“Y a-​t-​il une différence entre le dressage des orques et le dressage des dauphins?”

“Il est plus facile de dresser des orques. Ils n’ont absolument aucune crainte et s’approchent immédiatement, tandis que les dauphins sont d’abord méfiants. En outre, les dauphins ont plus de problèmes sociaux, ils sont influencés les uns par les autres, jacassent et se chamaillent. Leur attention se relâche vite. L’orque est l’animal le plus intelligent de l’océan. Certains dresseurs qui ont travaillé avec des orques et aussi avec des chimpanzés estiment que les orques sont plus intelligents. Cela s’entend en rapport avec le milieu dans lequel ils évoluent; c’est-à-dire que les orques sont plus intelligents dans leur milieu que les chimpanzés ne le sont dans le leur, à notre avis.”

“J’ai lu, dis-​je, que le cerveau d’un éléphant de sept tonnes ne pèse qu’environ 5 kilos et demi, alors que celui d’un jeune orque d’une tonne pèse plus de 6 kilos.”

“Souvent, nous amenons Kandu devant un des spectateurs qu’elle regarde pendant vingt secondes”, dit John. Puis il poursuit: “Nous plaçons cette personne et deux autres sur l’estrade et, neuf fois sur dix, Kandu désigne la personne qu’elle a regardée. Je défie n’importe qui de regarder un orque pendant vingt secondes et de le reconnaître parmi d’autres.”

“Ne me le demandez pas, car pour moi ils se ressemblent tous. Mais vous avez parlé des jeux. Voulez-​vous nous les expliquer?”

“Pour retenir leur attention, nous essayons de faire de leurs numéros des jeux. Ils en inventent alors eux-​mêmes de nouveaux. Voici un exemple: Nous avons sous l’eau des sirènes électroniques qui émettent des signaux. Les orques jouent avec, parfois brutalement; aussi, nous les enlevons après l’exercice. Les animaux en font un jeu. Par exemple, lorsqu’un plongeur descend dans l’eau pour prendre une sirène, un orque la couvre de son corps. Le plongeur feint de faire autre chose et l’orque s’en va tout en restant aux aguets, tel un faucon. Le plongeur fait un mouvement vers la sirène, mais l’orque, comme un éclair, est dessus avant lui. C’est un jeu qui amuse autant le plongeur que l’animal.”

“Avez-​vous d’autres renseignements, John?”

“Nous pensons que les orques n’ont pas d’odorat. Peut-être ont-​ils le sens du goût; par contre, leur toucher est très développé; ils ne possèdent pas de cordes vocales, mais les sons se forment à travers leurs évents et ils entendent en recevant les vibrations par leur mâchoire inférieure et leurs oreilles. L’écholocalisation est extrêmement développée chez eux. Dans certains spectacles, on leur met quelque chose sur les yeux pour les empêcher de voir, et ils vont chercher un petit anneau en plastique qui flotte sur l’eau et nous le rapportent. Leur force est extraordinaire. Après un très court élan, Samu bondit tout entier hors de l’eau pour frapper une balle suspendue à plus de sept mètres de haut.”

Mes recherches m’avaient appris que les orques possédaient une telle force. Les orques sont capables de faire des bonds de 12 mètres, et la revue National Geographic contient une photo montrant un orque qui, d’un coup de ses nageoires caudales, lance une otarie pesant plus de 100 kilos à 9 mètres en l’air. Les orques peuvent aussi plonger jusqu’à 30 mètres de profondeur.

“Vous attachez-​vous à ces animaux et y pensez-​vous quand vous êtes loin?”

“Bien sûr, tout le temps. Ils me manquent quand je suis en vacances. Nous aimons beaucoup nos orques et nous les respectons en tant que tels. Mais nous n’essayons pas de les présenter comme ayant des traits humains. Ce sont des orques, ils sont merveilleux et nous les présentons comme tels.”

Oui, les orques sont merveilleux. Certes, ils tuent pour manger et vivre. Mais leurs proies en font autant. Aucun d’eux n’est végétarien. Quand leur appétit est satisfait, ils sont comme de gros chatons. Au cours du spectacle, une petite fille de sept ans frotte la langue de l’un des orques à la grande joie de l’animal. Quant à nous, notre plaisir est complet, grâce au “Monde marin”, à l’accueil que nous avons reçu et surtout grâce à Kandu, quand elle nous a laissés la serrer dans nos bras et — excusez-​moi, John, mais je dois le dire — quand elle nous a donné un baiser.

JE QUITTE LE “MONDE MARIN” tout songeur, et je pense aux déclarations du psalmiste: “Que tes œuvres sont nombreuses, ô Jéhovah! Toutes, tu les as faites avec sagesse. La terre est pleine de tes productions. Quant à cette mer si grande et si vaste, il y a là, sans nombre, des choses qui se meuvent, des créatures vivantes, petites et grandes.” (Ps. 104:24, 25). Oui, “sans nombre”, depuis le plancton microscopique jusqu’aux énormes orques!

Et je réfléchissais ainsi: L’homme a été placé dans le jardin d’Éden pour ‘le cultiver et le garder’. En ce qui concerne les animaux, il reçut la mission suivante: “Qu’ils soient [les hommes] les maîtres des poissons dans la mer, des oiseaux dans le ciel, des gros animaux sur la terre, et des petits qui se meuvent au ras du sol!” (Gen. 2:15; 1:28, À travers l’Ancien Testament). Quelle responsabilité! Quelle tâche magnifique nous a donnée le Créateur! Prendre soin de la terre, de ses plantes et de ses animaux, pas seulement des chiots et des chatons, mais de toutes les créatures “petites et grandes”, même les orques impressionnants, d’une beauté spectaculaire.

Je pensais à tout cela et aussi aux choses merveilleuses qui attendent l’humanité obéissante sur une terre purifiée, redevenue un paradis sous le Royaume de Dieu. “Mais, selon sa promesse, nous attendons de nouveaux cieux et une nouvelle terre dans lesquels la justice doit habiter.” — II Pierre 3:13; És. 45:18; Eccl. 1:4.

[Entrefilet, page 18]

Elle doit manger du calmar pour recevoir du poisson, tout comme un enfant doit manger ses épinards avant qu’on lui donne de la crème glacée.

[Entrefilet, page 19]

“L’orque est l’animal le plus intelligent de l’océan.”

[Entrefilet, page 20]

“Pour retenir leur attention, nous essayons de faire de leurs numéros des jeux.”

[Illustration pleine page, page 17]

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