Coup d’œil sur le monde
La survie des animaux
Interrogé par le journal Le Monde, le président de la section française du Fonds mondial pour la nature (W.W.F.), M. Pierre Pfeffer, relie les problèmes du tiers monde au maintien des espèces animales et à leur protection. Pour lui, s’occuper du maintien des espèces locales est une des conditions essentielles de la survie des populations des pays défavorisés, car les espèces importées pour l’élevage ne sont pas, en général, adaptées au climat tropical. “En Afrique, on ne peut élever des vaches et des moutons que sur une frange très réduite, à la limite du Sahel et de la savane. Tout le reste, trop aride ou trop humide, est impropre à l’élevage tel que nous le concevons et tel que nous essayons de l’introduire là-bas. Or dans ces régions difficiles vit en abondance une faune sauvage qui résiste aux maladies et au climat.”
C’est donc, pour M. Pfeffer, cette faune locale qu’il faut développer, d’autant plus qu’elle constitue la nourriture de base des populations et qu’elle contient également de bonnes possibilités sur le plan touristique. Il y a “l’exemple du Kenya et de la Tanzanie où le tourisme basé sur la faune est une ressource aussi importante que l’agriculture”.
Le divorce en Espagne
Que deviennent les familles espagnoles plus d’un an après la mise en application de la loi autorisant le divorce? Il semble que l’on soit loin d’assister au raz-de-marée prophétisé par certaines autorités religieuses avant que cette mesure ne soit adoptée. Moins de 10 000 couples ont divorcé au cours de la première année. Un rapport de la Cour suprême espagnole indique que, d’une manière générale, les Espagnols ont moins recours à la justice pour résoudre leurs problèmes que les autres Européens, ce qui expliquerait le faible nombre des divorces. Pour le président de cette Cour suprême, M. Federico Saenz de Robles, les Espagnols ne sont pas encore habitués à cette nouvelle mesure. Pour lui, le divorce légalisé est une mesure juste puisqu’il sera accessible aux classes pauvres ou moyennes, alors qu’auparavant les riches pouvaient toujours se payer des mesures [catholiques] d’annulation.
Les droits du malade
Grièvement blessé lors d’un accident de la circulation, un habitant d’Afrique du Sud, M. William Dyson, refusa par deux fois une transfusion sanguine pour des raisons religieuses. Sa famille le soutenait dans sa décision. Pourtant, on lui en a fait une sur injonction d’un tribunal. Les autorités médicales ne sont pas toutes d’accord sur cette décision. Le docteur van Rooy, directeur médical de l’hôpital de Vereeniging, a déclaré: “Une personne qui est parfaitement consciente a tout à fait le droit de refuser un traitement médical avec lequel elle n’est pas d’accord. (...) L’hôpital devrait toujours respecter les pensées du patient ou les conditions qu’il pose.” C’était également l’avis du Rand Daily Mail de Johannesburg. Sous le titre “Des docteurs violent les droits d’un malade”, cet article disait avec force: “Peut-être les médecins ne pensent-ils qu’à sauver des vies ou à soulager des douleurs, mais cela ne leur donne pas pour autant le droit de détruire des valeurs auxquelles croit un individu, et pour lesquelles, par voie de conséquence, il est prêt à mourir.” Les Témoins de Jéhovah refusent les transfusions sanguines parce qu’ils pensent que la loi de Dieu qui dit de ‘s’abstenir du sang’ implique cela. Ils acceptent par contre tout autre traitement médical. — Actes 15:29.
Un best-seller oublié
Un récent sondage organisé pour l’Église évangélique d’Allemagne révèle que ses membres ne lisent pas souvent les Saintes Écritures. Bien que la majorité des membres de cette Église possèdent une Bible, ils ne sont que 5 pour cent à la lire “fréquemment”. Treize pour cent ont déclaré le faire “de temps en temps”, et 25 pour cent “rarement”. Plus de la moitié des membres de cette Église (55 pour cent) ont déclaré qu’ils ne lisaient “jamais” la Bible. La plupart des membres de l’Église préfèrent la traduction de Martin Luther et ils ne sont que 7 pour cent à posséder une traduction moderne. Un quart des évangélistes n’ont pas de Bible chez eux, si on en croit les “résultats” de cette enquête.
Le viol ‘par collision’
Les femmes qui sont seules au volant devraient se méfier d’une nouvelle méthode utilisée par les violeurs: les accidents de la circulation. “Un ‘violeur par collision’ est un homme qui repère une femme seule dans sa voiture (...) et qui rentre avec son propre véhicule dans celui de cette femme, selon ce qu’explique le périodique américain Parade. Quand la femme effrayée sort de son véhicule pour faire le constat, il la menace avec un couteau ou un revolver, l’entraîne de force dans sa voiture, et démarre en trombe. Ensuite, il la dévalise et la viole.” Mme Jacqueline Connor, procureur de Los Angeles, donne cet avertissement aux femmes: “N’arrêtez jamais votre véhicule dans une zone peu éclairée; si vous le faites, ne baissez pas votre vitre pour parler avec l’homme dont la voiture a heurté la vôtre. Si votre voiture peut bouger, rendez-vous au poste de police le plus proche, à une station service ou dans une zone éclairée où il y a des passants. Ne sortez pas de votre véhicule sur une autoroute; mettez plutôt votre signalisation d’urgence si votre voiture est immobilisée.”
Le cancer du pêcheur?
Le cancer peut-il frapper particulièrement les pêcheurs à la ligne? C’est ce que pensent des chercheurs d’une université anglaise. La raison en viendrait tout simplement, selon ce que rapporte le magazine Valeurs Actuelles, de la teinture utilisée pour les asticots: “Trois pêcheurs du Midlands (...) ont été atteints d’un cancer de la vessie avant quarante ans, alors que l’âge moyen, pour cette affection, est de 61,9 ans d’après les registres. (...) Il semble que le risque est grand de faire passer le produit toxique [le chlorhydrate de chrysoïdine] de l’asticot à la main, puis à la cigarette et au casse-croûte.”
Le casque rend-il chauve?
Contrairement à une idée couramment répandue, porter un casque dans son travail ne rend pas chauve. C’est en tout cas l’opinion du docteur Willard Steck, dermatologue d’une clinique de l’Ohio (États-Unis). Le journal de l’Association des médecins américains (JAMA) explique: “La calvitie (...) est une perte de cheveux de type héréditaire qui commence habituellement au début de l’âge adulte et qui progresse rapidement jusqu’à atteindre le taux de calvitie préétabli.” Le cuir chevelu est épais et bien irrigué par les vaisseaux sanguins, et le docteur Steck ne voit pas pourquoi le port d’un casque diminuerait cette circulation au point de causer la calvitie. Il n’a trouvé aucun travail scientifique qui établirait une corrélation entre le port d’un casque et la calvitie ou même simplement un accroissement de ce phénomène.
Un rêve impossible
La plupart des jeunes mariés envisagent de posséder leur maison ou leur propre appartement. Mais, au Japon, selon le Mainichi Daily News, “posséder sa propre maison est devenu un rêve inaccessible”. À Tokyo, un mètre carré coûte 150 000 yens (4 000 FF). “La situation est tellement anormale, déclare l’éditorialiste de ce journal, qu’un cadre bien payé ne peut même pas s’acheter un tsubo (3,30 mètres carrés) de terrain avec son salaire mensuel.” Au tarif indiqué ci-dessus, un terrain de cinquante mètres sur cent coûte plus de 20 millions de francs français. “Sans aucun doute, vouloir sa propre maison, c’est vouloir décrocher la lune”, conclut l’article.
Qui vit le plus longtemps?
Les femmes qui habitent en Islande, en Norvège ou au Japon sont celles qui vivent le plus longtemps. Les filles nées en Islande peuvent espérer une vie de 79,3 années. Juste derrière, on trouve les Norvégiennes avec 79 ans d’espérance de vie, puis les Japonaises avec 78 ans. C’est ce que relate le journal japonais Asahi Evening News. Qu’en est-il de la longévité masculine? L’ordre change un peu puisque ce sont les Islandais et les Japonais qui sont en tête, avec 73 années, suivis des Norvégiens avec 72,4 années. Selon le Verdens Gang d’Oslo, des chercheurs ont montré que la longévité n’est pas seulement liée à des facteurs héréditaires. Ayant étudié pendant dix-sept ans le cas de plus de deux mille personnes, ces savants ont tiré la conclusion suivante: “Ceux qui atteignent les âges les plus avancés sont ceux qui sont modérés, qui vivent tranquillement et qui s’intéressent à leur avenir et à ceux qui les entourent.”
Soumission aux autorités supérieures?
À l’occasion de sa visite en Union soviétique, le prédicateur évangéliste Billy Graham a déclaré: “Je crois qu’il y a ici plus de liberté religieuse que nous en avons l’impression aux États-Unis. Il y a des centaines, des milliers d’églises ouvertes.” Cette déclaration et le silence d’une personnalité aussi connue sur les persécutions religieuses qui se déroulent dans ce pays n’ont pas été appréciés de tous les commentateurs. L’International Herald Tribune, journal parisien de langue anglaise, rappelle de son côté que si “la Parole de Dieu ne sombre pas dans l’oubli, aujourd’hui, [c’est] grâce à l’exemple que laissent les dissidents religieux. Les adventistes du septième jour et les pentecôtistes ennoblissent leurs croyances et en payent le prix quotidiennement. Dans les goulags, les Témoins de Jéhovah répandent les textes de ‘La Tour de Garde’ sous forme de reproductions interdites”. Il semble surtout, malheureusement, que M. Billy Graham ait cherché à se concilier les bonnes faveurs des autorités russes pour pouvoir prêcher sa propre religion librement.
La faillite des banques?
“De plus en plus de banquiers, membres d’une profession fortement conservatrice et habitués à faire des déclarations prudentes, parlent ouvertement de la possibilité que la faillite des banques du tiers monde entraîne l’effondrement du système financier occidental.” C’est ce que rapporte le magazine World Press Review. “La dette du tiers monde s’est accrue de 30 pour cent au cours des 12 derniers mois et est passée de 416 millions de dollars, à la fin de l’année 1980, à 540 millions de dollars. Le problème ne vient pas de l’importance de cette dette, mais du fait qu’on ne peut plus la contrôler.” En 1982, huit pays ont ajourné le paiement de leurs dettes. “Tout ceci n’a fait que pousser le système banquier et financier international encore plus près du précipice. Des erreurs de gestion et des échéances retardées de cette année pourraient déclencher “une réaction en chaîne”.
L’avenir des centrales nucléaires
Le quotidien parisien Le Matin rappelle un problème que l’on oublie souvent lorsqu’on parle de l’énergie nucléaire: le futur à long terme des centrales. “Que faire, en effet, de ces cathédrales de béton radioactives? La solution qui consiste à les démanteler est en effet coûteuse et difficile, en raison de la radioactivité importante. Les laisser en place et en faire des musées est de loin la plus économique, mais on ne pourra pas éternellement recourir à cette formule.”
L’autre aspect du problème est que, bien souvent, on ne tient pas compte des sommes qu’il faudra dépenser pour se débarrasser des centrales lorsqu’on évalue le coût actuel de l’énergie nucléaire. Cette mise hors service, selon une étude réalisée en Suisse, “représenterait une charge additionnelle de 0,14 centime [français] par kilowattheure pendant les trente ans de fonctionnement du réacteur”. Cette somme est loin d’être négligeable si l’on considère que le prix d’un kilowattheure tourne autour de 30 à 60 centimes.
Restrictions pour l’Église orthodoxe en Grèce
La reconnaissance par la constitution de l’Église orthodoxe grecque comme religion d’État pourrait bientôt prendre fin suivant ce que demande le gouvernement de M. Papandreou. Cela mettrait fin également aux subventions qui sont accordées à cette Église et à son rôle dans les affaires administratives. Le but recherché est de réduire l’Église à un rôle strictement spirituel et de transférer une partie de ses immenses possessions territoriales à des coopératives de fermiers ou de cultivateurs. Est également prévu un amendement de la constitution stipulant que toutes les religions bénéficieront d’un même statut.