Les jeunes s’interrogent...
Que puis-je faire pour amener mes parents à me comprendre?
VICTORIA, 17 ans, révéla ses sentiments en ces termes: “Je voyais bien que nous nous rendions mutuellement malheureux. J’étais sûre que papa m’aimait, pourtant je savais qu’il ne me comprendrait pas; quant à maman, elle était tout simplement ‘hors du coup’. Je détestais rentrer à la maison.” Victoria voulait se marier: Elle aurait fait n’importe quoi pour quitter le foyer paternel. “Mes parents ne se rendaient pas compte du mal que je me donnais pour essayer de bien faire. J’étais absolument incapable de communiquer avec eux. Je ne pouvais pas aller où je voulais ni voir qui me plaisait. Il fallait que je m’en aille.” Cependant, elle en parla d’abord avec une amie plus âgée qu’elle.
Cette femme plus mûre, fit preuve de discernement en lui donnant cette réponse: “Victoria, pense un peu à tes parents. Ce sont eux qui t’ont conçue. Ils t’ont élevée. Si tu n’es pas capable de t’entendre avec eux, comment le pourras-tu avec quelqu’un de ton âge, quelqu’un qui n’a pas investi en toi dix-sept années d’amour? Pourquoi ne ferais-tu pas des efforts pour améliorer ta personnalité?” Ces paroles firent réfléchir Victoria.
Si vous aviez été à la place de cette jeune fille, qu’auriez-vous fait? Le plus facile aurait été de partir. Pourtant, Victoria choisit la solution la plus difficile. Elle se dit: “Je vais travailler de toutes mes forces à améliorer ma conduite et ma personnalité. Peut-être qu’alors papa et maman me comprendront mieux.” Comment Victoria et d’autres jeunes sont-ils parvenus à amener leurs parents à les comprendre?
Soyez honnête avec vos parents
Victoria menait, jusqu’à un certain point, une double vie: Allant à l’encontre de la volonté de ses parents, elle fréquentait un garçon en cachette. Elle était certaine que ses parents ne comprendraient pas ses sentiments pour son petit ami. Naturellement, le fossé entre elle et ses parents s’élargissait.
Mais Victoria n’est pas la seule adolescente qui ait joué double jeu. Il se peut que des émotions contradictoires ou “les désirs propres à la jeunesse” montent au cœur d’un jeune de sorte qu’il éprouve le sentiment d’être pris entre ces émotions et ce que ses parents attendent de lui (II Timothée 2:22). Par exemple, alors qu’elle avait quatorze ans, Anne commença à avoir en secret des relations sexuelles avec des garçons qu’elle rencontrait au collège. Tout en se plaignant de ce que ses parents ne la comprenaient pas, elle admit ceci: “Ma vie à l’école était tout à fait différente de ma vie à la maison. J’avais une double personnalité. Au collège, je suivais les désirs de mon cœur et me conduisais comme mes amis, tandis qu’à la maison je prenais l’air innocent.” À quinze ans, elle était enceinte.
Anne nous explique sa situation: “Je ne me rendais pas compte des conséquences que cela aurait. La vie libre et légère que j’avais menée dans le dos de mes parents me plaça dans la situation opposée. Comme je jouais à la maison le rôle de celle qui est tout à fait ignorante de tout ça, je ne discutais pas avec maman des sentiments que j’éprouvais pour les garçons, car je pensais qu’elle ne comprendrait pas. Maintenant que j’élève un enfant illégitime, je suis consciente qu’elle comprenait parfaitement. C’était moi qui n’avais pas vu à quel point mon cœur était égaré.” Anne a compris — trop tard malheureusement — la véracité de ce proverbe biblique (Pr 28:26): “Celui qui se confie en son cœur est stupide, mais c’est celui qui marche dans la sagesse qui échappera.”
Par contre, Victoria considéra son attitude avec honnêteté. Elle comprit rapidement que ses parents étaient dans le vrai et que son propre cœur était dans l’erreur. Elle commença à ‘marcher dans la sagesse’ en cessant de fréquenter son petit ami bien que cela lui ait été très difficile. Ce fut son premier acte pour combler le fossé affectif qui s’était creusé entre elle et ses parents. Elle évita ainsi les graves séquelles qu’une conduite impure aurait pu entraîner.
Peut-être avez-vous besoin d’être honnête avec vous-même et vos parents. En jouant double jeu, vous gênerez certainement les efforts que font vos parents pour vous comprendre.
Prenez le temps de parler
À propos d’un voyage qu’il avait fait avec son père pour aller à leur résidence secondaire, Jean déclara: “C’est le meilleur moment que j’ai partagé avec papa. De toute ma vie, je n’avais jamais passé six heures de suite seul avec lui. Six heures pour aller, six heures pour revenir. Pas d’autoradio. Nous avons vraiment discuté. C’était comme si nous nous découvrions l’un l’autre. Il est mieux que je ne pensais. Nous sommes devenus des amis.”
Pourquoi ne pas prendre l’habitude de vous asseoir régulièrement en compagnie de votre père ou de votre mère pour avoir une bonne discussion? Mettez-les au courant de vos activités et tirez des leçons de leur expérience. Au début, cela vous paraîtra sans doute difficile. C’est ce que pensait Victoria. “Je n’avais aucun rapport avec des personnes plus âgées que moi, dit-elle. Alors, je me suis efforcée de rester auprès de mes parents quand ils parlaient avec d’autres adultes. Avec le temps, je me suis fait des amis de gens qui sont de l’âge de mes parents, ce qui a élargi mon point de vue. Il m’est devenu plus facile d’avoir des conversations avec mes parents. L’atmosphère de notre foyer s’est améliorée de façon spectaculaire.”
La fréquentation de personnes qui ont acquis de la sagesse au cours des années vous évitera d’avoir une conception étroite et limitée de la vie, ce qui arrivera si vous n’avez de relations qu’avec des camarades de votre âge. — Proverbes 13:20.
Communiquez vos sentiments
“Je tiens à te parler en toute honnêteté, et je ne te dirai que la vérité pure.” Ainsi s’exprimait Élihu, un jeune homme qui vécut il y a trente-cinq siècles de cela (Job 33:3, La Bible en français courant). Il s’adressa à Job, un homme plus âgé que lui, “en toute honnêteté”. Est-ce ainsi que vous parlez à vos parents? Cela peut être extrêmement difficile.
Par exemple, lorsque Grégoire était adolescent, il trouvait que sa mère n’était pas du tout raisonnable. Pour éviter les discussions passionnées, il restait le plus possible hors du foyer. Mais la situation finit par devenir critique. Il demanda donc de l’aide à des chrétiens mûrs à la Salle du Royaume des Témoins de Jéhovah qu’il fréquentait avec sa famille. Ils l’exhortèrent gentiment à parler à sa mère “en toute honnêteté”. — Jacques 5:14.
Grégoire raconte: “Pour la première fois de ma vie, je me suis mis à dire à maman ce que je ressentais. Je lui ai expliqué pourquoi je voulais faire certaines choses et je ne me suis pas contenté de supposer qu’elle le savait. Je lui ai souvent ouvert mon cœur afin de lui montrer que je n’essayais pas de commettre de mauvaises actions et que cela me faisait mal lorsqu’elle me traitait comme un bébé. Alors, elle a commencé à comprendre et, petit à petit, les choses se sont bien arrangées.”
Grégoire était honnête. Il ne menait pas une double vie et n’essayait pas de donner le change à sa mère afin qu’elle le laisse faire ce qu’il voulait. Non, il lui ‘donna son cœur’ en toute sincérité et elle réagit en lui accordant plus de compréhension. Bien qu’il puisse vous sembler pénible de révéler à votre père ou à votre mère que vous pouvez être vulnérable ou avoir des problèmes délicats, c’est de cette manière que vous aurez fait un grand pas et que vous pourrez amener vos parents à vous comprendre. — Proverbes 23:26.
Que faire en cas de désaccord?
Quand vos parents et vous ne voyez pas les choses du même œil, discutez, mais ne vous disputez pas. “Tout son esprit [ses impulsions], voilà ce que le stupide laisse sortir, mais celui qui est sage le fait rester calme jusqu’au bout.” (Proverbes 29:11). Ce n’est pas le fait d’élever la voix pour ‘laisser sortir votre esprit’ qui favorisera la compréhension.
Montrez que vous êtes sage et non stupide en discutant calmement et rationnellement des mérites de votre point de vue. Discutez des problèmes au lieu de vous contenter d’affirmer: “Tous les autres le font.”
Cependant, il vous faut vous attendre à ce que, parfois, vos parents vous disent non. Cela ne veut pas dire qu’ils ne vous comprennent pas. Ils voient peut-être que vous prenez une voie dangereuse ou que vous développez en vous une mauvaise tendance et ils veulent vous protéger. Une jeune fille de seize ans avoua: “Ma mère est sévère avec moi. Elle connaît la vie. Cela m’ennuie quand elle me dit que je ne peux pas faire une certaine chose ou que je dois rentrer à la maison à telle heure. Mais dans son for intérieur, elle se soucie véritablement de moi.” Puis, après avoir réfléchi sur la vie de ses amis, elle poursuivit en ces mots: “Tout ce qu’ils font, c’est traîner dans les rues. Ils vivent comme ils veulent, mais leurs mères ne s’intéressent pas vraiment à eux. Ma mère, (...) elle, elle s’occupe de moi.”
Cette jeune fille faisait partie des 920 filles âgées de 12 à 18 ans et vivant aux États-Unis, en Alaska et à Porto Rico, qui furent interrogées au cours d’une vaste étude faite par le docteur Gisela Konopka de l’université du Minnesota. Dans son livre Les jeunes filles — Portrait de l’adolescence (angl., 1976), elle tirait cette conclusion: “Ce n’était pas la sévérité qui indignait la plupart des filles, mais le fait d’être rabaissées, d’être traitées comme des bébés. Elles appréciaient la sévérité à condition qu’elle soit mêlée de respect.”
Oui, de la reconnaissance. C’est le sentiment qu’éprouvent la plupart des jeunes à propos des parents qui les écoutent et les guident fermement. En fait, le docteur Konopka constata ceci: “Ce qui est frappant, c’est que la vaste majorité des adultes qui arrivaient aux premiers rangs de la liste des gens qui les comprenaient le mieux, c’étaient les membres de leur famille.” Cette étude montrait que près de 75 pour cent des jeunes filles se sentent assez proches des adultes pour se confier à eux.
Le sentiment de sécurité et de chaleur qu’apporte la compréhension mutuelle dans une famille n’a pas de prix. Le foyer devient ainsi un refuge contre les angoisses de notre temps. Victoria, Grégoire et d’autres ont découvert combien c’était vrai. Cependant, cela demande de véritables efforts. Faites votre part. Alors, vous pourrez dire, vous aussi: ‘J’ai amené mes parents à me comprendre.’
[Illustration, page 18]
Faites connaître vos sentiments: C’est l’un des meilleurs moyens d’aider vos parents à vous comprendre.