Comment faire face au chômage
“JE SUIS désolé, mais nous devons vous licencier.” Ces paroles vous font l’effet d’un coup de couteau. Puis le désespoir s’installe. La peur de l’avenir vous étreint. Les sombres perspectives d’emploi viennent s’ajouter aux sentiments écrasants d’impuissance et de frustration. Affronter chaque journée nouvelle ressemble à un cauchemar. Un sentiment de honte envahit l’atmosphère semblable à un gros nuage.
Pour une fraction croissante de la population, la perspective d’être confrontée à une pareille situation n’a rien d’une hypothèse; beaucoup d’autres travailleurs se sont déjà heurtés à la dure réalité du chômage. Il frappe tous les peuples, toutes les tranches d’âge et toutes les catégories sociales, même ceux qui n’avaient jamais pensé auparavant être un jour privés d’emploi. Les conséquences peuvent marquer de façon durable les individus et les familles, longtemps après que le problème de l’emploi a été résolu. Alors, peut-on faire face à une pareille situation?
Votre disposition d’esprit
Tout d’abord, il vous faut garder un point de vue serein. Si des employeurs en puissance remarquent votre attitude négative, ils peuvent vous considérer comme un perdant et conclure à tort que vous ne convenez pas à l’emploi. Alors, n’ayez pas de réaction excessive et ne vous laissez pas accabler par la situation. Vous n’êtes pas au bout du rouleau. Consolez-vous en vous disant que d’autres sont aussi sans emploi. Bien sûr, la perte d’un travail peut être l’une des expériences les plus traumatisantes de la vie. Toutefois, si vous êtes en vie et qu’il vous reste quelques atouts, tout n’est pas perdu.
Vous pouvez combattre la peur et l’anxiété. Elles engendrent des sentiments négatifs qui rongent la confiance en soi. Gardez-vous de tomber dans le piège qui consiste à blâmer votre comportement. (“Il y a quelque chose qui ne va pas.” “Je ne vaux rien.” “Pourquoi travaille-t-il, lui, et moi pas?”) Résistez à l’envie de critiquer autrui. (“Le patron n’a jamais pu me sentir.”) N’envisagez pas le chômage comme un handicap définitif, mais comme un obstacle que l’on peut enlever, même si cela réclame du temps.
Des sans-emploi se mettent à vivre en marge de leur famille et de leurs amis. Mais n’ayez pas de crainte à demander de l’aide. Ne vous cachez pas. Si vos enfants sont en âge de comprendre ce qui se passe et de vous aider, expliquez-leur la situation et assurez-vous de leur coopération. Confiez vos sentiments, vos pensées et vos craintes. Personne ne peut savoir ce que vous ressentez si vous ne parlez pas. Acceptez volontiers le soutien de ceux qui se soucient de vous. Une maxime ancienne contient cette remarque: “Un vrai compagnon aime en tout temps et est un frère né pour quand il y a de la détresse.” (Proverbes 17:17). Si vous êtes l’ami ou le proche parent d’un chômeur, vous révélerez-vous un “vrai compagnon” en ressentant ce qu’il ressent et en lui témoignant votre soutien? Oui, la famille et les amis peuvent vous aider à surmonter la détresse qu’engendre le chômage.
Des suggestions utiles
À la réception des factures à payer, ne les mettez pas de côté en pensant qu’elles vont disparaître comme par enchantement. Que penseriez-vous si quelqu’un qui vous devait de l’argent se montrait évasif et vous laissait ignorant des raisons de son non-paiement? Eh bien, dites-vous que vous retireriez un grand bienfait en appliquant le conseil suivant: “Faites pour les autres tout ce que vous voulez qu’ils fassent pour vous.” (Matthieu 7:12, La Bible en français courant). Si vous êtes dans l’impossibilité de payer vos créanciers, parlez-en avec eux. Si vous les informez de votre situation, ils seront souvent disposés à rééchelonner vos paiements jusqu’à ce que vous ayez trouvé de nouveau un travail régulier.
Puis considérez avec réalisme votre situation et préparez des plans pour utiliser tous vos atouts. Vous en avez au moins un de valeur: l’expérience professionnelle. Avec un tel bagage, vous pouvez chercher un autre emploi.
Mais tout d’abord, assurez-vous que vous avez bien tout perçu de votre ancien emploi. Avez-vous droit à des indemnités de licenciement? Disposez-vous d’une assurance contre le chômage? Existe-t-il un fonds d’aide aux travailleurs privés d’emploi? L’État a-t-il prévu d’autres aides? Assurez-vous de toutes les connaître et faites-en la demande si vous y avez droit. Ne ressentez pas de gêne à réclamer ces aides lorsque vous en avez un réel besoin. Prenons un exemple: Est-il gênant de consulter un médecin quand on est blessé ou quand on ne se sent pas bien? Non, bien sûr. Il en va de même pour les allocations de chômage. En outre, il est vraisemblable que ces fonds proviennent des impôts que vous-même et d’autres ont payés. C’est pourquoi considérez-les comme un avantage à retirer d’une assurance. Mais qu’est-il possible de faire dans d’autres domaines?
Supprimer les dépenses superflues: Que vous soyez ou non privé d’emploi, examinez la situation et voyez ce qui peut être fait pour réduire ou éliminer certaines dépenses. Cela réclamera une modification dans votre mode de vie, mais il vous faut parer au plus urgent avec réalisme. Voici donc quelques suggestions: Tentez de réduire vos frais de chauffage ou de climatisation. Dans certains foyers, on y parviendra en faisant varier le thermostat de quelques degrés. Envisagez aussi la possibilité d’utiliser un combustible qui revient moins cher que celui que vous utilisez.
Certains dépensent plus de 3 000 francs français par an pour le tabac, 4 000 francs en boissons alcooliques et plus de 10 000 francs en notes de restaurant. Si on veut parvenir à joindre les deux bouts, on peut certainement faire beaucoup pour réduire de telles dépenses.
Les familles peuvent aussi compter le nombre de leurs postes de télévision. Est-il indispensable d’en avoir plus d’un en fonctionnement en même temps? Un seul poste ne serait-il pas suffisant pour toute la famille? D’ailleurs, bien des gens arrivent à s’en passer. Combien de récepteurs téléphoniques avez-vous? Un seul suffirait-il à vos besoins? De combien de voitures êtes-vous propriétaire? Que dire encore des objets de luxe: motoneige, caravane et autres équipements de loisir? Tous exigent des dépenses de carburant, d’entretien et d’assurance. Outre le fait de réduire vos frais, la vente de ces biens peut constituer un apport d’argent non négligeable.
Des économies dans l’alimentation: Des familles peuvent s’associer et acheter en commun des produits de première nécessité à des prix de gros. Recherchez aussi les articles en promotion. Achetez des produits de saison dont vous ferez des conserves et des surgelés. Certains foyers achètent directement au producteur les fruits, les légumes, la viande rouge et la volaille. Ils réalisent ainsi des économies substantielles. Vous pouvez gagner encore plus d’argent en ramassant vous-même vos fruits et légumes dans une exploitation agricole. Une telle disposition peut même s’avérer une sortie bénéfique pour votre famille. D’autres exploitants accepteront volontiers de vous laisser glaner gratuitement ce qui reste après la récolte. Étudiez donc aussi ces possibilités.
Des familles possèdent ou louent un terrain sur lequel elles cultivent des légumes et élèvent de la volaille. Vous économiserez de l’argent en faisant des conserves et des surgelés avec les produits que vous ne pourrez consommer frais. Si vous n’avez pas les moyens de louer un terrain, demandez à des fermiers, à des parents ou amis l’autorisation de cultiver gratuitement une petite parcelle de leurs terres. Si en raison de votre âge ou de votre santé vous n’êtes plus en mesure de cultiver un terrain, consultez des ouvrages pour savoir ce qu’on peut cultiver dans des jardinières de balcon. Vous serez les premiers surpris des résultats obtenus et des économies ainsi réalisées.
Des mères de familles se sont rendu compte que des commerçants et des supermarchés jetaient le samedi après-midi des produits comestibles qui risqueraient de se gâter pendant le week-end. Aussi ces femmes s’arrangent-elles pour ramasser cette nourriture avant qu’elle ne soit jetée. D’autres achètent du pain vieux d’une journée et d’autres produits de boulangerie qu’elles mettent au congélateur lorsqu’elles n’en ont pas une utilisation immédiate. On peut aussi réaliser des économies en fabriquant soi-même son pain.
Réduire les dépenses vestimentaires: Elles peuvent être baissées dans de grandes proportions si vous confectionnez vous-même vos vêtements et si vous vendez ceux dont vous n’avez plus l’usage. S’il vous faut acheter certains vêtements, attendez les soldes. Regardez aussi les boutiques spécialisées dans les vêtements d’occasion. On parvient souvent à vendre les objets dont on n’a pas l’usage dans les ‘marchés aux puces’ ou chez soi, à la porte de son garage. Les vêtements des enfants sont rapidement trop petits, c’est pourquoi l’on peut faire souvent de bonnes affaires. (Par la même méthode, on peut se procurer des jouets à bas prix.) Mais soyez prudent dans vos achats. Acquérez seulement ce dont vous avez un besoin réel. Gardez-vous d’acheter sous le coup d’une impulsion.
Des économies sur le logement: Des familles ont dû consentir à abandonner leurs maisons avec des traites ou des loyers élevés, pour vivre dans des appartements aux prix plus abordables, dans des caravanes ou des maisons à la campagne. D’autres ont dû aller vivre chez des parents ou amis, en délimitant ainsi dans une maison les parties réservées à chaque famille. Parfois, de telles mesures ont permis de supprimer les frais d’une seconde voiture. Il y a des années, de nombreuses familles vivaient de la sorte et s’en portaient bien. Bien sûr, un tel arrangement ne se conçoit qu’en faisant des concessions mutuelles. Mais existe-t-il un problème que l’amour véritable ne saurait vaincre? Avec vos enfants, découvrez la joie de vivre avec les grands-parents dans un même foyer.
Le chômage crée des occasions favorables
Bien qu’il puisse être effrayant de se retrouver sans emploi, une telle situation peut procurer des bienfaits insoupçonnés. On lit en effet en Proverbes 20:30: “Des expériences cuisantes dont vous sortez meurtris et blessés, sont un excellent remède contre le mal.” — Traduction d’Alfred Kuen.
Le chômage peut vous offrir l’occasion de découvrir vos talents cachés. Il vous donne le temps de réévaluer votre existence et de repenser aux choses. Il vous offre aussi la chance d’explorer un large champ de métiers auxquels vous n’aviez jamais pensé auparavant. Peut-être découvrirez-vous qu’un autre type de travail vous conviendra mieux et vous apportera davantage de joie.
Le chômage vous donne aussi l’occasion de renforcer vos liens familiaux. Les travailleurs sont souvent trop occupés ou trop épuisés après une dure journée de travail pour s’intéresser à leur femme et à leurs enfants comme cela devrait être le cas. À présent, vous pouvez faire pour les membres de votre famille ce qui vous était impossible d’accomplir dans le passé par manque de temps. Allez donc monter l’étagère qui attend dans le placard ou préparez pour votre famille un bon petit repas! Mais n’oublions pas que vous avez besoin d’un emploi. Voyons comment on peut le trouver.
[Illustration, page 6]
SERVEZ-VOUS
ET PAYEZ MOINS CHER!