Coup d’œil sur le monde
Une fête d’origine païenne
● Dans un ouvrage intitulé Le livre de Noël, Françoise Lebrun examine les différentes circonstances qui ont conduit au choix du 25 décembre comme jour anniversaire de la naissance du Christ. Elle explique: “Dès le IIe siècle, témoigne Tertullien, on croyait, dans l’Église d’Occident, que Jésus était mort le 8 des calendes d’avril, ou 25 mars. Or, il n’aurait pu vivre qu’un nombre entier d’années, il aurait été conçu un 25 mars, et serait né neuf mois après sa conception, donc le 25 décembre. L’argumentation résiste mal. Et pourtant, cette date est restée. Elle apparaît officiellement au IVe siècle (...). Jusque-là la liturgie primitive se concentrait sur la mort et la résurrection du Christ. Pourquoi l’Église romaine, qui n’avait pas plus que les autres Églises de traditions réelles sur le jour de la naissance de Jésus, en a-t-elle fixé la date au 25 décembre? Les hypothèses sont multiples, mais il semble qu’il s’agissait d’une volonté de recouvrement d’autres fêtes païennes et religieuses existant alors.
“Tentative réussie, dans la ligne des instructions données deux siècles plus tard par Grégoire le Grand aux missionnaires partant évangéliser les Bretons: ‘Ne pas détruire les temples païens, mais les baptiser d’eau bénite, y dresser des autels, y placer des reliques. Là où il a coutume d’offrir des sacrifices à ses idoles diaboliques, lui permettre de célébrer à la même date des festivités chrétiennes sous une autre forme.’”
Les Témoins de Jéhovah dans les camps de concentration
● Une histoire des camps de concentration hitlériens intitulée La nuit de cristal [angl.] vient de paraître, sous la plume de Rita Thalmann et d’Emmanuel Feinermann. Bien que cet ouvrage parle principalement de la persécution des Juifs, il donne aussi des renseignements sur l’attitude des Témoins de Jéhovah dans les camps de concentration. Les auteurs rappellent les faits suivants:
“À l’écart des bâtiments normaux, on trouvait les baraquements disciplinaires, un quartier à part. On y rencontrait surtout les Témoins de Jéhovah, qui portaient un triangle marron [en fait un triangle violet] parce qu’ils ne voulaient ni servir Hitler ni faire leur service militaire. Leur refus de renier leurs convictions pacifistes leur valut souvent la mort.
“Les historiens du IIIe Reich ont peut-être exagéré l’importance de la ‘résistance’ des Églises allemandes au régime national socialiste. Et peu d’entre eux ont rappelé le martyre des 5 911 Témoins de Jéhovah qui furent arrêtés par les nazis. Plus de deux mille périrent dans les camps de concentration.”
Le livre parle aussi des conditions de vie à Buchenwald, où 2 250 Juifs étaient détenus, et ajoute “qu’il y avait là 300 à 400 Témoins de Jéhovah qui furent d’un grand secours pour les Juifs avec qui ils partageaient même leur ration de pain”.
Division dans l’Église unifiée du Canada
● “L’Église unifiée profondément divisée sur la question de l’ordination des ministres homosexuels.” Tel était le titre d’un article du Toronto Star, quotidien canadien, qui ajoutait: “Les opinions des fidèles divergent largement sur la question de savoir s’il faut ou non considérer l’homosexualité comme un péché; certains se demandent même si la principale Église protestante du Canada défend toujours les valeurs morales.” Il appartient au Conseil général de l’Église de décider s’il faut accepter ou rejeter “un rapport dont les conclusions déclarent que l’homosexualité ne constitue pas en soi un obstacle à l’ordination”.
Pour le directeur d’une chorale religieuse à Ottawa, l’Église, en acceptant de nommer des ministres homosexuels, s’est écartée des Écritures. Il a donc décidé de partir. Peu de fidèles ont pris une décision aussi radicale, mais dix pour cent des gens qui ont écrit récemment à l’Église auraient menacé de faire défection eux aussi si le Conseil acceptait la nomination de ministres homosexuels.
Le lait maternel — Un avis sur ses avantages et ses limites
● Bien que généralement considéré comme le meilleur aliment qui soit pour le nourrisson, le lait maternel en satisfait-il tous les besoins? Lors de récentes journées de néonatologie tenues en France, des médecins se sont efforcés de répondre à cette question. Le quotidien La Croix parle de ce lait maternel qui “contient diverses protéines (12g/l). Parmi celles-ci le lysosyme favorise la flore intestinale et réduit la multiplication des bactéries. Les immunoglobulines (de type IgA) contribuent aux défenses immunitaires de l’organisme, les maigres défenses de l’enfant se mettant en place lentement. (...) [Par contre,] l’apport en vitamine D (antirachitique) du lait maternel est (...) très bas et ne répond ni aux besoins du prématuré (1 000 à 1 500 unités/jour) ni à ceux du nouveau-né à terme (400 à 800 unités/jour). ‘Le taux de cette vitamine dans le lait maternel varie considérablement, observent les médecins. Dans les pays où l’alimentation est carencée en vitamine D (comme en France), il est donc nécessaire d’en prescrire au nouveau-né nourri au sein.’ De même, les apports par le lait maternel de calcium et de phosphore ne suffisent pas, surtout pour le prématuré”.
Des réfugiés abandonnés à leur sort
● Selon le New York Times, “les fonctionnaires qui s’occupent des réfugiés sont très préoccupés par un problème qui prend de l’extension: les navires qui passent à proximité des bateaux de réfugiés vietnamiens les ignorent de plus en plus fréquemment”. Récemment, on a dénombré au moins 40 affaires similaires en mer de Chine, certains bateaux n’étant passés qu’à une dizaine de mètres des embarcations de réfugiés. Sur l’une d’entre elles, on a finalement retrouvé 68 des 84 occupants morts de faim, de soif ou de maladie. D’après le témoignage des fonctionnaires précités, les capitaines des navires ne veulent pas perdre de temps: prendre en charge les réfugiés et les débarquer à l’endroit le plus proche peut leur faire perdre trois ou quatre jours.
Chimie appliquée en cuisine
● Citant M. Grosser, professeur de chimie à l’Université McGill de Montréal, le magazine français Science et Vie déclare: “‘La cuisine (...) est le seul exercice de chimie appliquée que pratiqueront la plupart des gens au cours de leur vie.’ Autant qu’ils sachent ce qu’ils font.” Ce professeur a eu l’occasion d’expliquer quelques “trucs” culinaires lors d’un exposé devant l’Association américaine pour l’avancement des sciences. L’article de Science et Vie en donne quelques exemples: “Lorsqu’on fait des œufs à la coque et surtout des œufs durs, il faut, dès que la cuisson est terminée, faire couler de l’eau froide dans la casserole jusqu’à ce que les œufs soient suffisamment refroidis en surface pour que l’on puisse les prendre sans se brûler les doigts. Cette manœuvre prévient l’odeur dite d’‘œuf pourri’ que dégagent certains œufs durs, et évite ainsi que la surface du jaune et du blanc qui l’entoure ne prenne une couleur verdâtre.” Le professeur Grosser a expliqué également que le fait d’éplucher un oignon sous un filet d’eau élimine la substance qui fait pleurer, sans pour autant faire perdre à l’oignon son goût ni son odeur.
Nouveaux numéros de téléphone
● Le 1er septembre dernier, la ville de New York a été dotée d’un deuxième indicatif téléphonique régional. M. Charles Herndon, responsable des télécommunications de ce district, a déclaré aux rédacteurs de Réveillez-vous! que “la ville de New York n’avait plus de lignes d’accès [de numéros de téléphone] à distribuer. (...) Un deuxième numéro régional permettra de doubler le nombre de lignes sur la métropole”. Si cette opération n’avait pas eu lieu, la saturation aurait été atteinte au début de l’année 1985. À l’heure actuelle, New York compte 4 200 000 abonnés au téléphone, soit un numéro pour 1,7 habitant en moyenne.
Le quartier de Brooklyn aura désormais le 718 comme indicatif (au lieu du 212). Cela veut dire que le numéro d’appel du siège mondial des Témoins de Jéhovah est maintenant le 1 (718) 625 3 600.
Suites d’une tragique affaire
● “Trois ans après le scandale qui a secoué l’Espagne, on meurt encore des suites de la ‘maladie de l’huile espagnole’. On vient d’apprendre que deux personnes sont décédées dans le courant du mois d’août et que 28 autres sont toujours hospitalisées.” Cette déclaration, tirée du quotidien français Le Figaro, rappelle que cette affaire est encore malheureusement loin d’être terminée. “Trois ans après on en est toujours au même point: aucune équipe n’a été capable de reproduire le syndrome de l’huile toxique chez l’animal.” Le bilan reste tragique: “20 700 personnes au total ont été hospitalisées, 352 sont mortes (...). Mais quel espoir de guérison pour les 28 personnes qui en sont encore atteintes, gravement handicapées dans leur lit d’hôpital?”
Des Japonais à la baguette
● Les Japonais ne savent plus se servir de baguettes pour manger. Selon l’hebdomadaire Le Point, “c’est un cri d’alarme que vient de lancer Masaaki Yatagaï, professeur à l’université de Keihin, dans le sud de Tokyo, lors d’un congrès d’enseignants. ‘Il est temps de redevenir japonais, et de se souvenir que les baguettes ne sont pas seulement le symbole du respect de nos traditions: grâce à la dextérité manuelle qu’elles développent chez nos concitoyens, elles contribuent au boum technologique de notre pays. Or à peine 48 % de nos enfants savent encore utiliser correctement les hashi [nom japonais désignant les baguettes]’”.