Coup d’œil sur le monde
La crise de l’Église vue par son numéro deux
● Dans un article parlant de la situation de l’Église catholique dans le monde, l’hebdomadaire français Valeurs Actuelles rappelle les propos du cardinal Ratzinger, préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi, “‘le gendarme de la foi’, le gardien des dogmes, et la plus haute autorité de l’Église romaine après le pape. (...) Aujourd’hui, c’est de la crise générale de l’Église qu’il brosse le tableau: en Amérique du Nord, dit-il, ‘la richesse est la mesure de tout’ et la corruption morale fait ‘de l’éthique chrétienne un scandale’; en Amérique du Sud, la ‘théologie de la libération’ dénature le message évangélique en revendication politique; en Europe, la foi s’amenuise dans un monde désenchanté, et les catholiques s’affranchissent des dogmes fondamentaux du christianisme; dans le tiers monde enfin, le souci d’‘inculturation’ débouche sur des particularismes qui sont autant de menaces de schisme”. Au début de cet entretien avec un journaliste italien, le cardinal dresse un bilan des années passées: “Les résultats semblent cruellement opposés à l’attente de tous: on espérait une nouvelle unité catholique et, au contraire, on a été à la rencontre d’autres dissensions qui, pour utiliser les paroles du pape Montini (Paul VI), ont fait passer l’Église ‘de l’autocritique à l’autodestruction’. On attendait un bond en avant, et nous nous sommes trouvés, au contraire, face à un processus de décadence (...). Il est incontestable que cette période a été décidément défavorable à l’Église catholique.”
La criminalité en Europe
● Selon un récent sondage Gallup réalisé dans 14 pays européens, c’est en Grande-Bretagne que la criminalité est la plus élevée. Pour ce sondage, on a demandé à un millier de personnes de chaque pays si elles avaient été victimes de la criminalité au cours des cinq dernières années. Par type de délit, les pays suivants venaient en tête du classement (entre parenthèses figurent les pourcentages respectifs de réponses positives): cambriolages, la France (17 pour cent); vol, les Pays-Bas (30 pour cent); agressions, l’Espagne (6 pour cent). Dans les trois cas, la Grande-Bretagne venait en deuxième position et occupait donc la première place au “classement général”.
La prostitution dans les grandes villes
● Le New York Times rappelle qu’“il n’y a pas très longtemps, un grand nombre de prostituées hantaient les 9 kilomètres du Sunset Boulevard, à Hollywood [une des principales artères de ce quartier chic de Los Angeles] (...). Là où il y en avait 80 [quelques mois auparavant], une patrouille de police n’en a plus vu que trois”. De 30 à 40 arrestations par nuit, on est passé à 7 seulement. Ces bons résultats tiennent à l’efficacité des patrouilles de police, mais aussi à l’utilisation des ordinateurs. Ces machines gardent en mémoire les descriptions physiques, le casier judiciaire, les empreintes digitales et surtout les faux noms des prostituées. Identifiées plus facilement, les récidivistes ont pu être condamnées à de plus lourdes peines de prison.
● L’année dernière, à New York, la police a procédé à 17 000 arrestations pour prostitution, la plupart du temps dans la rue. Seulement 5 pour cent de ces interpellations ont été suivies d’emprisonnement. Dans les autres cas, la condamnation s’est limitée à une simple amende. Selon un rapport, “la prostitution en appartement se développe sans obstacle”. Certaines prostituées travaillent par petites annonces qui passent dans des revues spécialisées ou tard dans la soirée à la télévision par câble; d’autres font inscrire leur numéro de téléphone dans l’annuaire sous la rubrique “hôtesses”.
● À Melbourne, en Australie, la prostitution reste illégale dans les rues, mais se pratique dans des instituts de massage ouverts dans les quartiers d’affaires. En République fédérale d’Allemagne, les maisons de prostitution ou le racolage dans les rues sont limités à des “quartiers réservés” qui attirent chaque année des milliers de touristes. Le propriétaire d’une de ces maisons très fréquentées a déclaré: “La prostitution existera tant que la terre tournera.”
Les nouvelles bandes dessinées
● Selon le Toronto Star, quotidien canadien, “les nouvelles bandes dessinées n’ont plus rien d’amusant. (...) La nudité et la violence dominent les images, et les scénarios semblent plus tirés de Sade que de Walt Disney; brisant tous les tabous, elles soulèvent de nouveau le problème de la censure”. Souvent imprimés en couleurs sur du papier de bonne qualité, ces illustrés se vendent pour l’équivalent de 20 francs français environ. Les enfants arrivent aussi à se procurer de telles bandes dessinées, alors qu’elles sont destinées aux adultes ou aux adolescents. Un marchand de journaux de Toronto refuse de garder certains titres, craignant qu’ils ne soient censurés. Il se justifie en dénonçant le contenu de ces périodiques: “violence, sang, sensationnel, destruction et mépris de l’humanité.”
L’industrie de la contrefaçon
● Selon les douanes américaines, la contrefaçon est une industrie mondiale dont le chiffre d’affaires annuel est passé en quelques années de 4,5 milliards de dollars [45 milliards de francs français] à 19 milliards de dollars [190 milliards de francs]. Le problème, c’est qu’un certain nombre de ces produits sont dangereux. “Acheter une chemise contrefaite est une chose, dit M. James Bikoff, président d’un organisme américain spécialisé dans la lutte contre ces problèmes. Cela ne vous causera aucun dommage. Il n’en va pas de même avec les garnitures de freins, les pompes cardiaques artificielles pour les hôpitaux ou les médicaments.” En Angleterre, des pièces de freins défectueuses ont été à l’origine d’une série d’accidents mortels. Des médicaments de contrefaçon sont aussi responsables d’au moins une douzaine de décès. L’Association des médecins américains a mis en garde ses adhérents et le public contre des tranquillisants et des amphétamines de contrefaçon qui ne répondent pas aux critères requis.
Une ville à l’épreuve des tremblements de terre
● En Algérie, la ville d’Ech-Cheliff (anciennement El Asnam) a été détruite au moins six fois dans le passé par des tremblements de terre. D’après la légende, sa première destruction remonte au cinquième siècle de notre ère. Elle a connu le même sort deux fois au cours du XIXe siècle, puis en 1936 et en 1954. Lors de cette dernière catastrophe, 470 000 habitants s’étaient retrouvés sans abri. Le tremblement de terre le plus récent, en 1980, a fait 3 000 morts, le plus souvent par l’effondrement d’immeubles en béton armé construits après la catastrophe de 1954. On vient de rebâtir la ville avec 23 000 maisons préfabriquées à un seul étage construites sur des fondations mobiles. “Si la terre tremble de nouveau, dit M. Rachid Artouf, directeur des services administratifs d’Ech-Cheliff, les maisons rebondiront comme des boîtes de métal.” Selon lui, on devrait ainsi réduire au minimum le nombre de victimes éventuelles.
Des récoltes qui rapportent
● Ce qui apparaissait autrefois comme un secteur artisanal est devenu une industrie prospère dont le chiffre d’affaires annuel tourne autour de 10 milliards de dollars [100 milliards de francs français], principalement aux mains de personnes peu recommandables dont d’anciens détenus. Selon le New York Times, la culture de la marijuana est en pleine expansion aux États-Unis. Les “cultivateurs” annexent les déserts, le plus souvent propriété d’État, pour faire pousser un hybride très productif connu sous le nom de sinsemilla. En Californie du Nord, on est allé jusqu’à tirer sur des promeneurs ou sur des chasseurs qui avaient piétiné des plantations par mégarde. Certaines d’entre elles sont même protégées par des pièges à loups. “Chaque jour, des coups de feu sont tirés et des personnes estropiées”, déclare le Ukiah Daily Journal, un des principaux quotidiens de la région. Parlant de ces nouveaux cultivateurs, M. John Rooney, directeur des services de police de l’Idaho, les décrit comme suit: “Ils n’ont plus rien à voir avec les hippies. Ce sont des ‘durs’ qui considèrent ça comme une affaire, la prennent très au sérieux et veillent jalousement sur leur investissement.”
Les traditions se perdent en Grande-Bretagne
● Au premier janvier, la Banque d’Angleterre a arrêté l’impression du billet d’une livre en vigueur depuis plus de 100 ans. Les célèbres cabines téléphoniques rouges en bois peint et aux petites vitres vont également disparaître du paysage britannique pour être remplacées par des modèles plus modernes en verre et en acier inoxydable. La nouvelle pièce et le nouveau modèle de cabine n’ont guère les faveurs du public. Le correspondant à Londres du journal Le Monde explique que l’on a fait “d’une pierre, deux coups: dans les nouvelles cabines, les appareils accepteront, eux, la nouvelle pièce”.
Alcoolisme en Union soviétique
● Selon un rapport de l’Académie des sciences, il y avait, en 1980, “quarante millions d’alcooliques et d’ivrognes” en Union soviétique. Le rapport poursuit: “Cette folie de la boisson a pour résultat une dégénérescence progressive de la nation, en particulier de la nation russe (...). C’est la plus grande tragédie de notre histoire millénaire.” Le problème ne fait qu’augmenter parallèlement à la consommation annuelle d’alcool qui est passée, en un peu plus de trente ans, de cinq à trente litres par personne. Un million de Soviétiques mourraient chaque année des méfaits de l’alcool. Le nombre de personnes déclarées cliniquement malades serait de dix-sept millions.
Bibles...
● Au départ, on utilisait des tablettes de pierre, ensuite ce fut du papyrus, puis du parchemin, du papier et, pour finir, des mémoires d’ordinateurs. La Parole de Dieu est maintenant entrée à l’ère de l’électronique. Il n’y a pas très longtemps, seules les plus grandes universités utilisaient les ordinateurs pour leurs programmes d’études et de recherches sur la Bible. Mais, selon le Wall Street Journal, “des programmes élaborés donnant accès à la Bible sont maintenant disponibles pour les ordinateurs personnels” et le nombre de ces programmes d’instruction religieuse ou d’études bibliques ne fait qu’augmenter. L’article poursuit: “Un grand nombre de maisons ont entré sur disquettes la version du roi Jacques [la version anglaise la plus courante] et ont mis au point des programmes qui permettent de chercher certains mots en particulier et d’imprimer les versets qui les renferment.” Parmi les programmes pour ordinateurs personnels, on trouve une concordance des termes grecs du “Nouveau Testament” et des jeux ou devinettes bibliques. On peut aussi faire des comparaisons mot à mot de différents textes bibliques.
et Talmud électroniques
● À l’Université Bar Ilan de Tel Aviv, on a mis sur ordinateur les 36 volumes du Talmud babylonien, un recueil des lois et des traditions juives faisant autorité, et 248 recueils de responsa, des réponses écrites à 47 000 questions particulières posées sur le Talmud. L’utilisation du nom de Dieu a posé quelques difficultés à ceux qui ont entrepris cette tâche gigantesque. En effet, la tradition juive interdit qu’on efface ce nom. Le responsable des travaux explique au New York Times comment on a résolu le problème: “Nous avons dû demander aux rabbins si on pouvait effacer le nom de Dieu sur des bandes magnétiques, sur des disques ou même sur des écrans de visualisation. Heureusement, ils nous ont répondu qu’il ne fallait pas considérer qu’une bande magnétique était ‘écrite’ et qu’on pouvait donc effacer ce nom sans problèmes.”