Nos lecteurs nous écrivent
Les agressions d’enfants
Je crois que vos articles sur “Les agressions d’enfants” (22 avril 1985) ont fait plus de mal que de bien. Vous encouragez les parents à apprendre à leurs enfants quels sont les “endroits intimes” de leur corps que les étrangers ne devraient pas toucher. Je pense que cette façon de procéder donne à l’enfant une conception faussée de son corps. En grandissant, ne risque-t-il pas d’être malheureux et d’avoir des complexes d’ordre sexuel? Les enfants savent d’instinct ce qui est mal; on n’a pas besoin de le leur enseigner.
S. Aa. N., Danemark
Si l’on s’y prend de la bonne façon pour montrer aux enfants que certaines régions de leur corps sont intimes et que les autres ne doivent pas y toucher, ils n’acquerront pas nécessairement une conception faussée de leur corps. Loin de leur donner une vision malsaine de leur sexualité à mesure qu’elle se développe, cela pourra au contraire les protéger d’une éventuelle agression. Ce n’est pas cette bonne éducation, mais plutôt l’agression elle-même qui est la cause des complexes d’ordre sexuel. D’ailleurs, la plupart des autorités en la matière recommandent d’instruire les enfants dans ce sens. — Les éditeurs.
Merci beaucoup pour votre article sur les agressions d’enfants. Vous avez remarquablement traité la question, avec franchise et honnêteté. J’ai moi-même été victime de cet acte égoïste, et diverses pensées m’ont torturée depuis. Vos articles m’ont aidée à les surmonter. J’ai bien apprécié que vous insistiez sur la nécessité de faire comprendre aux enfants que personne n’a le droit de les toucher où il ne convient pas. Si j’avais su cela, je n’aurais sans doute jamais vécu ce moment terrible. Grâce à votre article, mon mari et moi avons pu discuter à fond de la question avec nos enfants.
T. C., États-Unis
J’ai 13 ans. Pendant plusieurs années, j’ai été violée. Je voulais vous remercier pour votre article sur les agressions d’enfants. Il m’a donné le courage d’en parler à mes parents. Maintenant, mon cauchemar est terminé. Votre article m’a sauvé la vie, car j’étais sur le point de me suicider. Je ne savais plus quoi faire. J’avais tellement peur.
H. H., États-Unis
Comment trouver le bonheur
Dans votre numéro du 22 juin 1985 figure une image illustrant les plaisirs véritables (page 8). On y voit un homme qui apprend à pêcher à un petit garçon. Y a-t-il une différence entre celui qui pêche pour se distraire et celui qui pêche par plaisir?
W. H., États-Unis
Il va sans dire que nous ne voulions pas encourager nos lecteurs à pratiquer la pêche simplement pour se distraire. Dans notre esprit, ce grand-père avait depuis longtemps l’habitude d’attraper du poisson pour la table familiale. À présent, il communiquait à son petit-fils l’art de garnir l’hameçon, de lancer la ligne, et peut-être aussi de nettoyer le poisson. Le grand-père et son petit-fils éprouvaient tous deux du plaisir à vivre ensemble ce moment simple, assis au bord de l’eau sous l’ombre d’un arbre par une chaude journée d’été. L’image ne suggérait pas que cet homme insufflait à l’enfant le goût de la chasse et de la lutte, ou l’orgueil de la prise et du trophée, sentiments qui se retrouvent souvent chez ceux qui pêchent seulement pour se distraire. — Les éditeurs.
Je tiens à vous remercier pour votre article “Le bonheur: Comment le trouver?” (22 juin 1985). Il dénote une profondeur et une intelligence remarquables. Le bonheur dépend manifestement de la propension à communiquer et à partager. Sans aucun doute, cet article nous incitera tous à rechercher les occasions de donner de nous-mêmes et de notre temps à autrui.
S. N., Angleterre