Coup d’œil sur le monde
Les Français sont-ils moins heureux?
Sous le titre “Le bonheur sur fond de crise”, un encadré de l’hebdomadaire français L’Express commentait récemment une analyse faite par un ouvrage intitulé Francoscopie. On pouvait y lire que “38 % des Français estiment que leur niveau de vie s’est dégradé depuis une dizaine d’années (24,4 % en 1978). Ils sont encore plus pessimistes pour apprécier celui de l’ensemble de la population: 47 % considèrent qu’il s’est dégradé, pour 28,3 % en 1978. 40,1 % pensent que leur niveau de vie va se détériorer au cours des cinq prochaines années. (...) Si 90 % des Français se disent heureux aujourd’hui, c’est parce qu’ils craignent de l’être moins demain. L’angoisse est souvent présente:
— 3 millions de Français prennent chaque soir une ‘pilule’ pour dormir;
— 19 % ont déjà fait une dépression et 45 % pensent que cela pourrait leur arriver;
— le nombre des suicides augmente chaque année: 8 700 en 1977, 12 000 en 1983 (et 150 000 tentatives)”.
La prière à l’école?
Vingt-trois ans après un premier arrêt qui statuait dans le même sens, la Cour suprême des États-Unis vient une nouvelle fois d’interdire la prière dans les écoles de ce pays. Dans ses attendus, l’instance supérieure de la justice américaine rappelle que “la liberté de conscience protégée par le premier amendement [de la constitution américaine] inclut le droit de choisir quelque religion que ce soit ou de n’en choisir aucune”.
L’ONU “recalée”
Selon le Toronto Star, “l’Organisation des Nations unies, plus de quarante ans après sa fondation, est loin d’avoir obtenu la moyenne dans ses efforts pour résoudre les conflits mondiaux”. Un sondage Gallup auprès de 20 000 personnes habitant dans 17 pays non communistes révélait que seulement environ un tiers d’entre elles pensaient que l’ONU s’était correctement efforcée de “résoudre les problèmes auxquels elle avait été confrontée”.
Le désenchantement est aussi présent chez ceux qui ont des responsabilités au sein de cette organisation. “Comme tant de parents déçus, déclare le New York Times, la plupart des invités à une conférence de deux jours sur le thème ‘Les 40 ans des Nations unies’ ont exprimé leurs regrets, leur colère et leur ressentiment de voir que l’enfant qu’ils avaient conçu n’avait pas pris la voie qu’ils désiraient.” Cette conférence organisée à l’université de New York a rassemblé un certain nombre de juristes et d’anciens ambassadeurs ou observateurs de l’ONU. Était notamment présent le seul Américain encore vivant signataire de la Charte. On y a accusé l’ONU de n’être pas grand-chose d’autre qu’un ‘lieu de palabres’.
La fraude électronique
Selon le quotidien français Le Monde, “les cas de fraude dans les transactions bancaires par ordinateur [en Grande-Bretagne] ne cessent de se multiplier. Très peu sont découverts, et, quand ils le sont, les établissements qui en sont victimes préfèrent, le plus souvent, n’en pas faire état”. Selon l’enquête réalisée pour une chaîne de télévision britannique, un employé qui avait détourné 6 millions de livres [72 millions de francs français] a proposé à la banque de ne lui en restituer que la moitié et de dévoiler son procédé, à condition qu’on ne porte pas plainte contre lui. Le gros problème vient du fait que les banques hésitent à dévoiler ce genre d’affaires qui ne leur font pas une bonne publicité. Selon l’article du Monde, “certains députés estiment que l’on pourrait s’inspirer de la législation américaine, qui prévoit des peines allant jusqu’à un an d’emprisonnement pour défaut de témoignage” (ce qui est le cas lorsque de telles affaires sont étouffées).
Un pays dangereux
Selon le Wall Street Journal, “un sondage Gallup montrait récemment que le Brésil est, après la Colombie, le pays où règne la plus grande criminalité. (...) Au cours des cinq dernières années, 34 % des foyers brésiliens en ont été victimes sous une forme ou sous une autre. La proportion équivalente n’est que de 13 % aux États-Unis”. Selon ce même article, le problème est tel que “les faits divers violents n’engendrent plus guère de réactions”. Les ventes d’armes et les sociétés de protection prospèrent. La police de São Paulo et de Rio de Janeiro conseille aux automobilistes de ne pas s’arrêter la nuit aux feux rouges, car ils risquent de se faire attaquer. On attribue la plupart des délits à des jeunes issus de familles pauvres qui, selon un prêtre, “n’éprouvent aucun sentiment de culpabilité à voler les riches et ne s’en accusent même pas en confession”.
Une crémation coûteuse
Environ un an après sa mort, Rambhai Bharni, reine de Thaïlande, a été incinérée en avril dernier. Une foule de musiciens en tenue de parade, joueurs de trompette, de tambour et de conque, était réunie pour cette cérémonie grandiose qui a coûté l’équivalent de plus de 10 millions de francs français et nécessité six mois de préparation. Pour clôturer la cérémonie, des bijoux d’une valeur de 2,5 millions de francs français ont été placés dans l’urne funéraire avec les cendres de la reine. Le mari de la défunte, le roi Prajadhipok, était le dernier monarque absolu de Thaïlande.
Des “empreintes” génétiques
Selon le Globe and Mail, périodique canadien, “des savants ont découvert l’équivalent génétique des empreintes digitales. (...) Ainsi, une seule cellule humaine permettrait d’identifier un cadavre ou l’auteur d’un viol et de mener à bonne fin une recherche de paternité”. Ce marqueur est “un fragment apparemment inutile” de l’ADN appelé intron, dont on trouve copie dans les chromosomes humains. On évalue à une chance sur dix milliards de milliards la probabilité que deux personnes aient les mêmes “empreintes”. Cette découverte a été faite par des savants de l’université de Leicester.
Un problème de population
Au Kenya, la population s’accroît de 4 pour cent tous les ans, et ce taux d’accroissement atteindra probablement le chiffre de 4,5 pour cent par an d’ici la fin du siècle. “Dans un pays où seulement un cinquième du territoire est cultivable, déclare le Sunday Star de Toronto (Canada), la plupart des familles ont deux fois plus d’enfants que dans les autres pays du tiers monde, et rien n’indique que le phénomène va aller en diminuant.” Les efforts entrepris pour limiter l’accroissement de la population n’aboutissent pas, notamment à cause de l’analphabétisme toujours très élevé et du fait de la diminution de la mortalité infantile. De plus, une grande famille est souvent jugée indispensable pour survivre et les gens pensent aussi que le contrôle des naissances aboutirait à la formation de petites tribus qui tomberaient sous la coupe des grandes. Selon une étude, la moitié de la population du Kenya vit déjà sous le seuil de la pauvreté.
Précision utile
Pour la onzième fois depuis 1972, on a ajouté une seconde aux horloges atomiques utilisées comme étalons de temps par les services officiels américains. Cette seconde supplémentaire a été rajoutée “entre” le 30 juin et le 1er juillet. L’Observatoire naval de Washington explique que l’heure solaire, calculée à partir de la durée de la rotation de la terre, n’est pas aussi précise que celle des horloges atomiques qui fonctionnent sur le principe de la résonance de l’atome de césium. Selon le New York Times, “la rotation de la terre est constante à un millième de seconde près par jour, [alors que l’horloge atomique] donne une précision quotidienne d’un milliardième de seconde”.
Transport sans support
Selon le quotidien français Le Figaro, une entreprise japonaise étudie sérieusement un projet de transport de l’électricité sans câble ni fil. “Différentes techniques sont concevables, la plus spectaculaire est incontestablement le pinceau d’ondes, qui peut parcourir des distances considérables. Aujourd’hui, nous découvrons souvent, sur les sites élevés, des projecteurs de faisceaux hertziens pour acheminer des communications de toute nature. Or, selon ce processus rien n’interdit d’envoyer de l’énergie. Dans l’espace, la solution serait singulièrement intéressante. (...) Les chercheurs songent à utiliser (...) un rayonnement laser. Ce dernier autorisera des collecteurs de petite taille dans le cas d’une transmission depuis l’espace et a fortiori sur des distances terrestres.” Dans un foyer, l’application de ce principe entraînerait le “remplacement de nos actuelles prises de courant (...) par des bobines qui se trouveraient noyées dans une matière plastique: l’électricité passerait simplement si deux pièces étaient placées au contact l’une de l’autre ou même seulement si l’une venait à se trouver au voisinage de l’autre”.
Une Bible pour aborigènes
Selon le Courier Mail de Brisbane, les aborigènes australiens auront bientôt la Bible disponible en partie dans une de leurs nombreuses langues. C’est le kriol, langue la plus répandue, qui a été choisi. Appelé Holi Baibul, ce livre contient la Genèse, Ruth, des extraits des Juges, les quatre Évangiles, Philémon et la Révélation. Sa réalisation a demandé dix ans de travail.
Pour le meilleur et pour le pire
Selon l’Agence internationale pour l’énergie atomique, l’électricité produite dans le monde est de plus en plus fréquemment d’origine nucléaire. À la fin de l’année 1984, 344 réacteurs atomiques (33 de plus que l’année précédente) produisaient de l’électricité pour 26 pays. Proportionnellement, c’est la France qui est la plus grosse utilisatrice (58,7 pour cent de l’électricité produite), suivie de la Belgique, de la Finlande et de la Suède. Selon l’Agence, les États-Unis tirent 13,5 pour cent de leur électricité du nucléaire et l’Union soviétique 9 pour cent (chiffre estimé).
Dans le même temps, de plus en plus de nations sont en voie de se doter de l’arme nucléaire. Selon le périodique Science Digest, “la Fondation Carnegie pour la paix internationale a dressé une liste de huit pays qui, depuis 1983, sont en passe de figurer en bonne place dans le club des nations nucléaires”. Ce sont l’Afrique du Sud, le Pakistan, l’Inde, Israël, l’Irak, la Libye, l’Argentine et le Brésil.