Coup d’œil sur le monde
Éviter Har-Maguédon?
Un traité signé entre l’Union soviétique et les États-Unis sur l’élimination des missiles de portée intermédiaire et de plus courte portée a pris effet en juin, lorsque Mikhaïl Gorbatchev, numéro un soviétique, et Ronald Reagan, président des États-Unis, se sont rencontrés à Moscou pour l’échange des instruments de ratification. D’après ce traité, l’Union soviétique va détruire 1 752 de ses missiles, et les États-Unis 859. Pour la première fois, des journalistes occidentaux ont été autorisés à visiter une base de lancement soviétique, où ils ont assisté à une démonstration sur la façon dont les missiles seront démantelés. Pendant la visite, un journaliste a demandé au guide, le colonel Yevgeny Kozlov, ce qu’il pensait de la destruction des armes. “Nous n’avons jamais voulu Har-Maguédon, a-t-il répondu. Nous n’avons jamais voulu la guerre.”
Record de profondeur
En mars 1988, des plongeurs français ont battu tous les records de plongée en travaillant plus de trois heures et demie à une profondeur de 520 à 531 mètres, sous une pression de plus de 50 kg au cm2. La plongée a eu lieu en Méditerranée, au large de Cassis, une ville du sud-est de la France. Une semaine avant l’opération, les plongeurs ont été placés dans un caisson hyperbare, où la pression a progressivement atteint celle qui règne à la profondeur à laquelle ils allaient évoluer. Le Figaro fait ce commentaire: “Sous cette pression, ils ont pu sortir sans risque de leur caisson pour pénétrer dans l’eau à − 520 mètres.” Cet exploit pourrait trouver une application pratique dans la maintenance des parties submergées des installations de forage pétrolier en mer.
Précieuse autruche
Savez-vous quelle est la valeur commerciale d’une autruche? Un seul de ses œufs équivaut à 24 œufs de poule; en outre, sa chair savoureuse a l’avantage d’être maigre et d’avoir une faible teneur en cholestérol. Ses plumes se vendent jusqu’à 30 francs l’unité, et sa peau résistante fournit un cuir de première qualité. À l’Afrique du Sud et au Texas (États-Unis), où on a déjà créé de prospères élevages d’autruches, s’ajoute l’Australie. Le quotidien The Weekend Australian explique que l’un des premiers — sinon le premier — élevages d’autruches en Australie a été installé en Nouvelle-Galles du Sud. Selon ce journal, un éleveur optimiste a dit qu’il n’est pas difficile d’élever des autruches, malgré leur grande taille. Il les mène paître dans des herbages avec des brebis et des chèvres. Les autruches n’ont besoin que d’un peu de foin ou d’orge en plus de l’herbe qu’elles broutent.
Un bon investissement?
De nombreux parents japonais sont persuadés qu’en faisant des études supérieures leurs enfants pourront avoir une meilleure situation, des revenus et un niveau de vie plus élevés. Certains vont même jusqu’à s’endetter, dépensant plus de 60 millions de yens (2,8 millions de francs français) pour que leur enfant fréquente les meilleures écoles et universités privées. Obtiennent-ils les résultats escomptés? Le Mainichi Daily News répond: “En réalité (...), ce n’est maintenant plus le cas. Il n’y a pas assez de postes élevés pour tous” et beaucoup ont dû accepter un emploi occupé jusque-là par des diplômés de l’enseignement secondaire. Certes, les rémunérations moyennes perçues pendant toute leur carrière par ceux qui sortent de l’université — 206,55 millions de yens (9,6 millions de francs français) — sont supérieures à celles des diplômés de fin d’études secondaires devenus employés de bureau — 192,93 millions de yens (8,95 millions de francs français). Mais le journal précité déclare: “Les parents japonais risquent de comprendre un jour que la différence n’est pas assez importante pour justifier le lourd fardeau financier que cela leur impose.”
Larmes artificielles
L’absence de larmes due à la destruction des glandes lacrymales ou à l’étouffement des canaux lacrymaux peut causer de graves troubles de la vue, parfois même la cécité. Pour y remédier, Jean-Antoine Bernard, un chercheur français, a mis au point une “pompe à larmes” automatique à piles, que le patient porte sous l’aisselle. Selon Le Figaro-Magazine, il s’agit d’“une seringue (...) remplie de sérum physiologique qui, véhiculé par une tubulure pratiquement invisible, baigne l’œil régulièrement grâce à un fin cathéter en silicone passant sous la paupière”. Le débit du liquide est réglable; il est augmenté lorsqu’il y a du vent et ralenti pendant le sommeil.
De quoi en rire
On commence à prendre au sérieux la croyance ancienne selon laquelle le rire est un bon remède. Selon le Vancouver Sun, certains hôpitaux des États-Unis disposent désormais de “salles d’humour” pour les patients en mauvaise santé; des médecins appliquent une “thérapie du sourire” et une organisation connue sous le nom d’“Infirmières du rire” voit sa popularité grandir. Des chercheurs ont découvert que le rire pouvait être “un antistress” et “un stimulant du système immunitaire”, l’un deux le qualifiant même de “jogging interne”. Toujours d’après le même article, un professeur en psychologie affirme que “le rire reporte le seuil de la douleur en déclenchant la sécrétion d’endorphines, des analgésiques internes”. Enfin, pour un médecin canadien, les muscles faciaux du rire “commandent au cerveau une sensation de bien-être, et ce quel que soit l’état d’esprit du moment”.
Record de vitesse
En mai 1987, les chemins de fer de la République fédérale d’Allemagne ont convié quelque 80 invités à participer à un voyage ferroviaire expérimental dans l’“Inter City Experimental” (ICE). Les passagers, assis ou debout dans deux wagons de l’ICE, ont pu voir les compteurs lumineux placés au-dessus des portes indiquer une vitesse de pointe de 406 kilomètres-heure, nouveau record du monde de vitesse ferroviaire. Selon le quotidien Frankfurter Allgemeine Zeitung, les chemins de fer allemands ont récemment commandé la construction de 41 rames d’ICE pour un montant de 1,5 milliard de marks.
Nouveau champion chez les plants de tomate
En février 1988, un plant de tomate géant cultivé à Tsukuba, au Japon, a produit 3 585 tomates de plus que le plant qui détenait le précédent record du monde établi en 1985. L’ancien et le nouveau plant champion ont tous deux été obtenus par culture hydroponique. Cette technique coûteuse consiste à alimenter avec des solutions nutritives des plants placés sur un milieu artificiel sous serres. Les branches du nouveau tenant du titre poussaient à travers un treillis lui servant de support. À la fin de sa carrière de compétiteur, qui a duré un peu plus d’un an, le plant champion avait produit 16 897 tomates.
Du bon usage de la radioactivité
En Australie, une nouvelle utilisation de la radioactivité a permis de débarrasser des monuments historiques de certains termites. Le Canberra Times explique qu’on a introduit dans l’organisme des termites de très faibles quantités d’un produit radioactif qu’on avait ajouté à leur nourriture. Grâce à ce procédé, on a pu déterminer la taille de la colonie et suivre les termites à la trace. La substance radioactive ne tue pas les insectes. Une fois qu’ils sont localisés, on utilise des pesticides conventionnels, avec plus d’efficacité et à moindres frais. Selon le journal précité, cette méthode a connu un tel succès que des pays comme Sri Lanka, la Malaisie, les Philippines, la Thaïlande et l’Égypte s’y intéressent à leur tour. La quantité de produit radioactif utilisée étant minime, il n’y aurait aucun risque d’irradiation pour les humains.
Exercice et dépendance
Pratiqué avec modération, l’exercice physique est salutaire, mais, parce qu’ils s’y adonnent avec excès, de plus en plus d’Américains finissent par nuire à leur santé. “Une histoire d’amour entre les Américains et leur condition physique — associée aux mêmes troubles psychologiques responsables de l’anorexie et de la boulimie — est à l’origine d’un problème de santé de plus en plus courant: une forme de dépendance vis-à-vis du sport, un besoin obsessionnel de faire de l’exercice, écrit le Wall Street Journal. Quand elles n’en font pas, de nombreuses personnes présentent les mêmes symptômes de manque que les alcooliques et les toxicomanes lorsqu’ils arrêtent de boire ou de se droguer: dépression, nervosité et insomnie.” Bien qu’il soit difficile de déterminer à partir de quand le sport cesse d’être salutaire pour devenir un besoin obsessionnel, les médecins disent qu’on peut reconnaître à coup sûr un état de dépendance chez quelqu’un qui veut faire de l’exercice en dépit de blessures — quitte, souvent, à prendre des anti-inflammatoires pour masquer la douleur. Le quotidien ajoute: “Ces médecins inquiets savent que les fractures, les inflammations des muscles extenseurs des orteils et les tendinites dont souffrent régulièrement les fanatiques du jogging et de l’aérobic peuvent laisser des séquelles à vie.”