Coup d’œil sur le monde
Générations vieillissantes
S’il fallait diviser en trois générations les Américains nés entre le milieu du XIXe siècle et les années 20, combien chaque groupe compterait-il de personnes encore en vie aux États-Unis? Un journal d’Atlanta (Constitution) chiffre le total à plus de 30 millions, qui se répartiraient ainsi: 3 000 survivants nés entre 1860 et 1882; 1 100 000 nés entre 1883 et 1900; et 29 000 000 nés entre 1901 et 1924.
Religion: une diminution record
Avec une perte de quelque 21 000 fidèles, l’Église unie du Canada, principale confession protestante du Canada, a enregistré l’année dernière sa plus forte diminution en près de 20 ans. “Le nombre maximum de fidèles a été atteint en 1965 avec 1 064 033”, signale le Toronto Star, mais, depuis, l’Église n’a cessé de perdre régulièrement des membres pour n’en plus compter aujourd’hui que 808 441, soit une diminution de plus de 250 000. Entre autres raisons, le Toronto Star cite “la controverse au sujet de l’ordination d’homosexuels”. D’après un responsable de l’Église, de tendance conservatrice, il y a une “désillusion générale vis-à-vis des dirigeants et de l’orientation de l’Église”.
Désordres traumatiques
Dans un récent numéro d’Archives of General Psychiatry, on apprend que les désordres post-traumatiques dus à une situation de stress seraient l’un des troubles psychiatriques les plus courants chez les jeunes adultes des villes. Selon une étude américaine, sur 1 007 personnes âgées de 21 à 30 ans venues en consultation, 394, soit environ 40 %, avaient vécu ou vu des événements extrêmement traumatisants (agression, viol, meurtre). Si plus de 75 % d’entre elles n’en étaient pas affectées outre mesure, 9 % souffraient de désordres post-traumatiques. Ces désordres peuvent faire leur apparition des jours, des semaines, des mois, voire des années plus tard sous la forme de souvenirs et de cauchemars à travers lesquels la victime revit ce qu’elle a subi. Un blocage affectif vis-à-vis de ses proches, une méfiance excessive envers autrui ou des difficultés de concentration sont d’autres manifestations de ces troubles.
Les jeunes s’interrogent
En France, une enquête réalisée auprès d’adolescents de 12 à 15 ans a révélé qu’une majorité d’entre eux (57 %) sont convaincus ou estiment probable que Dieu existe. De plus, 59 % ont affirmé prier. Quand on leur a demandé à quelles questions ils aimeraient avoir une réponse, beaucoup ont dit s’interroger sur le sens de la vie. Parmi les autres questions, on trouvait celles-ci: “D’où venons-nous, et où allons-nous?” “Comment faire pour que la vie soit intéressante?” “Pourquoi tant travailler à l’école?” “Qu’est-ce que je vais faire plus tard?” Les sociologues Françoise Champion et Yves Lambert, auteurs de l’enquête, ont fait remarquer que le sentiment qui domine aujourd’hui la vie des jeunes est une sensation de “vide, une anxiété diffuse”.
Régimes “yo-yo”: Danger sur toute la ligne
Selon une étude publiée récemment dans le New England Journal of Medicine, les régimes “yo-yo”, qui se traduisent par une alternance ininterrompue de perte et de gain de poids, pourraient avoir des effets néfastes, si ce n’est fatals, sur la santé. “Les incitations à chercher la minceur à tout prix font sans doute un grand nombre de victimes”, dit, dans le New York Times, l’auteur de l’étude, le docteur Kelly Brownell, psychologue et spécialiste du poids à l’Université Yale. Par ailleurs, une autre étude, réalisée par le Centre américain de dépistage des maladies, a révélé que les personnes dont les variations pondérales excèdent 11 kilos courent plus de risques que les fumeurs de mourir prématurément. D’où cette mise en garde du docteur Brownell: “On ne devrait entreprendre un régime qu’à la condition d’être vraiment prêt, non seulement à perdre du poids, mais à ne jamais le reprendre.”
De plus en plus de jeunes sans-abri
Chaque année, un organisme de Sydney (Australie) qui s’occupe de trouver des logements aux jeunes publie une liste des jeunes sans-abri de la ville. Deux points préoccupants apparaissent dans le rapport de cette année: 1) De plus en plus de jeunes sont à la rue, et 2) ils s’y retrouvent à un âge de plus en plus bas. Par ailleurs, sur les plus de 15 000 jeunes qui étaient à la recherche d’un toit dans les six premiers mois de 1990, seulement 6 000 ont trouvé un lit ou un logement temporaires. D’après un représentant de l’organisme, dont les propos sont rapportés dans le Sydney Morning Herald, ces chiffres témoignent de problèmes graves au niveau de l’État. Il ajoute: “Le phénomène des jeunes sans-abri n’a cessé de s’aggraver. Les logements temporaires ne sont pas une solution suffisante.”
Inertie face à l’alcoolisme
Le Japon souffre de l’alcoolisme, révèle l’Asahi Evening News. De plus en plus de femmes et de jeunes se tournent vers la dive bouteille. Le nombre des amateurs d’alcool dans le pays a plus que doublé au cours des 25 dernières années pour atteindre aujourd’hui près de 55 millions de consommateurs parmi les adultes. Sur ce nombre, on estime que 2,2 millions sont alcooliques. Lorsque des patients présentant les premières manifestations de l’alcoolisme sont hospitalisés, les diagnostics ne laissent rien apparaître d’autre que des troubles hépatiques ou pancréatiques, du diabète ou d’autres maladies, fait observer le journal précité, mettant ainsi le doigt sur une faiblesse majeure dans le traitement des alcooliques du pays.
Lynchés par erreur
Les autorités brésiliennes du Mato Grosso enquêtent sur un lynchage au cours duquel trois voleurs “ont été battus et brûlés vifs en pleine rue par une foule déchaînée — sous l’objectif d’une caméra vidéo”. La revue Veja fait ce commentaire: “Les hommes accusés de lynchage et de meurtre sont de bons pères de famille, des hommes politiques et d’honorables hommes d’affaires d’une petite ville. Ils assistent à la messe le dimanche, paient leurs impôts à temps et élèvent leurs enfants selon des principes stricts.” Mais lorsqu’une foule décide de faire justice elle-même, de terribles méprises peuvent se produire. Le quotidien O Estado de S. Paulo écrit: “Une vingtaine de personnes ont, par erreur, matraqué à mort Josué Nascimento Silva, 15 ans.” En une autre occasion, ‘un garçon de 13 ans, qui s’est avéré innocent, a été tué parce qu’il se trouvait à discuter avec un suspect lorsque les lyncheurs sont arrivés’.
Publicité honnête
Une publicité honnête a récemment fait son apparition en un endroit plutôt inattendu: sur un paquet de cigarettes. Au début de l’année a été lancée à Los Angeles une nouvelle marque de cigarettes, dont le paquet, noir, est frappé d’une tête de mort blanche. Sur la tranche, en grosses lettres blanches, figure le nom de la marque: DEATH (MORT). Selon la revue Newsweek, le fabricant affirme avoir déjà vendu 25 000 paquets, sans autre publicité que l’étiquette, inhabituelle mais ô combien! exacte, du produit. Il espère étendre les ventes à tout le pays, ciblant les fumeurs trop jeunes ou trop naïfs pour avoir peur de la mort. Ceux-ci ne tiendront vraisemblablement aucun compte de la mise en garde suivante qui figure sur chaque paquet: “Si vous ne fumez pas, ne commencez pas. Si vous fumez, arrêtez.”
Scandinavie: Au bonheur des dames
“La Scandinavie est le meilleur endroit au monde où vivre si vous êtes une femme”, écrit l’hebdomadaire londonien The European. À l’origine de cette remarque se trouve un rapport des Nations unies qui compare la qualité de la vie des femmes par rapport à celle des hommes dans plus de 160 pays. Le classement a été réalisé sur la base de critères comme les droits de la femme, la liberté, l’égalité sexuelle (traitement juste et impartial sans considération de sexe), l’accession à l’emploi, le niveau des salaires, les soins médicaux, le bien-être matériel et l’environnement social. C’est la Finlande qui arrive en tête, suivie de la Suède et du Danemark. Le Portugal et l’Irlande sont les pays d’Europe où l’égalité sexuelle est la moins reconnue. En dernière position sur la liste des Nations unies on trouve le Kenya, où l’espérance de vie des femmes n’atteint que la moitié de celle des hommes.
Mesures antitabac
Récemment, un porte-parole du conseil consultatif sur le tabac et la santé de l’Organisation mondiale de la santé a fait l’éloge de l’Australie parce qu’elle donne l’exemple dans la lutte contre le tabagisme. Il est d’ores et déjà interdit de fumer sur les vols intérieurs et dans les transports publics urbains, ainsi que dans tous les hôpitaux et les salles de cinéma du pays. Le prochain objectif est de persuader les gouvernements des différents États d’interdire la cigarette dans les restaurants. Une enquête vient de révéler que, dans l’État de Victoria, 92 % de la clientèle est favorable à ce projet. Le quotidien The Australian a écrit que, selon les juristes, tout client qui a des ennuis de santé consécutifs à l’inhalation contre son gré de fumée de cigarette au cours d’un repas a le droit d’attaquer le restaurateur en justice.
L’Europe pourrait bien emboîter le pas à l’Australie. En Italie, le Conseil constitutionnel, la plus haute instance nationale chargée du respect de la Constitution, a fait savoir que les citoyens sont en droit de demander réparation pour des “dommages résultant du tabagisme dit passif”. Le conseil a déclaré que, puisque la Constitution garantit le “droit à la santé”, quiconque fume dans un lieu public viole “l’interdiction fondamentale et générale de nuire à la santé d’autrui” et pourrait donc se voir condamner à dédommager sa victime. “La réparation, a ajouté le conseil, [couvre] tous les dommages qui pourraient empêcher quelqu’un de jouir pleinement de sa vie.”