Coup d’œil sur le monde
Vers un nouvel ordre mondial?
Pour la première fois en plus de 40 ans, les Nations unies retrouvent leur rôle d’instrument de la sécurité collective. Le 31 janvier a eu lieu à New York une réunion historique: les grands et les puissants se sont réunis avec les petits et les pauvres lorsque les chefs de gouvernement ont ouvert la première réunion au sommet du Conseil de sécurité de l’ONU. Le but de cette réunion d’un jour était de rechercher ce que les dirigeants mondiaux appellent un nouvel ordre mondial qui remplacerait les dangereuses confrontations de la Guerre froide. John Major, premier ministre britannique, a qualifié ce sommet de “tournant décisif dans le monde et aux Nations unies”. Les dirigeants mondiaux souhaitent renforcer les pouvoirs de l’ONU dans son rôle de gardienne de la paix. D’où le libellé de la déclaration adoptée: “Les membres du Conseil s’accordent à dire que jamais depuis la fondation des Nations unies le monde n’a eu autant d’atouts pour parvenir à la paix et à la sécurité internationales.”
“Tueuses de bébés”
Selon les chiffres des Nations unies, les maladies respiratoires, telles que la bronchite et la pneumonie (même lorsqu’elles sont causées par des affections mineures comme un rhume), constituent “la première cause de décès chez les enfants de moins de cinq ans”. “Chaque minute, huit enfants meurent de ces maladies, soit un total de quatre millions par an”, lit-on dans le supplément hebdomadaire Corriere salute. Pour les spécialistes, la solution passe par “une utilisation plus précoce des antibiotiques, doublée d’un renforcement des défenses de l’enfant, d’une amélioration du régime alimentaire et d’un recours plus large à la vaccination”.
Allaitement et SIDA
“Le lait maternel pourrait devenir d’ici peu l’une des principales causes de décès chez les enfants du tiers monde.” Tel est l’avertissement lancé par la revue Time International. Une fois de plus, le SIDA est sur la sellette. Le New England Journal of Medicine rapporte les résultats d’une étude effectuée sur quelques cas en Afrique centrale. Des 15 enfants infectés durant cette étude, 8 l’ont été par le lait de leur mère. Si ces résultats sont confirmés, les autorités sanitaires vont se retrouver devant un dilemme: faut-il encourager le biberon, qui, lorsque les mesures d’hygiène ne sont pas respectées, multiplie par 5 le taux de mortalité infantile, ou doit-on continuer de prôner l’allaitement malgré le risque de transmission du SIDA? Pour la nutritionniste Jean Mayer, “il n’y a pas de solution satisfaisante (...). C’est une catastrophe de grande ampleur”.
[Illustration, page 28]
SIDA
À deux doigts d’une guerre nucléaire
Il y a 30 ans, le monde était à deux doigts d’une guerre nucléaire, si l’on en croit les informations divulguées en janvier dernier par un officier supérieur soviétique lors d’une conférence privée tenue à La Havane. En 1962, lors de la crise de Cuba, l’île possédait des fusées à têtes nucléaires d’une puissance totale de 6 000 à 12 000 tonnes de TNT. L’Union soviétique les avait envoyées par bateau et en avait autorisé l’emploi en cas d’attaque de l’île par les Américains. Selon le New York Times, Robert McNamara, secrétaire américain de la défense sous John Kennedy, a indiqué lors des entretiens que “Kennedy aurait [sans l’ombre d’un doute] ordonné des représailles nucléaires sur Cuba — et peut-être sur l’Union soviétique — si des armes nucléaires avaient été utilisées contre les forces américaines”. Le monde a poussé un soupir de soulagement quand les Soviétiques ont accepté de retirer leurs fusées à moyenne portée. Se penchant sur cette époque, Philip Brenner, un professeur à l’Université américaine qui participait à la conférence, a eu ces mots: “Nous sommes passés plus près de la guerre nucléaire que personne ne l’imaginait.”
Thérapie de groupe et système immunitaire
De plus en plus de preuves semblent indiquer que le mental joue un rôle dans la résistance au cancer déclaré. Cette information est rapportée par The Harvard Mental Health Letter, une publication de la faculté de médecine de Harvard. Ainsi, lors d’une étude, on a soumis pendant un an un groupe de femmes atteintes d’un cancer du sein avancé à des séances hebdomadaires de thérapie de groupe destinées à les aider à surmonter leurs craintes et à mieux communiquer avec leur famille, tandis que d’autres ne recevaient que les soins médicaux traditionnels. “Les résultats ont été remarquables, dit le rapport. Non seulement les femmes intégrées aux groupes d’aide ont vu s’atténuer leur anxiété, leur dépression et leur douleur, mais elles ont survécu en moyenne deux fois plus longtemps, soit 37 mois contre 19.” Au terme d’une autre étude, portant cette fois sur des patients atteints d’un début de mélanome malin (cancer de la peau), les malades qui avaient suivi pendant six semaines une thérapeutique de groupe se sentaient moins fatigués, moins perturbés et moins déprimés que les autres. En outre, “leur système immunitaire s’était nettement renforcé” par rapport à celui des patients qui avaient reçu des soins médicaux conventionnels.
Les “abeilles tueuses” du Brésil
Les “abeilles tueuses” du Brésil sont-elles dangereuses? Les descendantes de 26 reines africaines ont été accidentellement lâchées dans la nature en 1956. Mais “les Brésiliens ont trouvé un modus vivendi avec [elles]”, signale la revue Newsweek. “La production annuelle de miel, qui tournait autour des 3 000 tonnes avant l’arrivée des abeilles africaines, est passée l’année dernière à 42 000 tonnes.” Apparemment, tout le secret consiste à “montrer aux apiculteurs la façon de procéder avec les abeilles africaines et [à] expliquer au public comment se protéger”. “S’il est vrai qu’elles tuent chaque année des centaines de têtes de bétail, affirme Newsweek, les humains ne semblent pas plus en danger que n’importe où ailleurs.”
Généreux margousier
“Un don de Dieu à l’humanité.” Tel est le surnom que l’on donne parfois au margousier. À juste titre d’ailleurs. Parmi les divers produits que l’homme en tire figurent le dentifrice (en poudre ou en pâte), des huiles comestibles, un vermifuge pour bétail, des insecticides, ainsi que des remèdes ou des médicaments contre les maladies de peau, le diabète et le paludisme. L’huile de margousier entre également dans la composition de savon, de lotions capillaires tonifiantes et de crèmes répulsives contre les insectes. Au Kenya, signale la revue New African, des recherches sont en cours pour trouver d’autres utilisations au margousier dans le domaine de la médecine et des produits anti-insectes.
Diminution de la couche d’ozone
Les recherches montrent que la couche d’ozone diminue rapidement, tant dans l’hémisphère Nord que dans l’hémisphère Sud. Selon le Diplomatic World Bulletin, les découvertes récentes d’un groupe de 80 scientifiques de 25 pays indiquent une diminution de 3 % de la couche d’ozone sur l’Europe et l’Amérique du Nord au cours des dix années écoulées. On s’attend à une diminution équivalente d’ici la fin du siècle. En Antarctique, le phénomène, qui ne se produisait qu’en hiver, est désormais observable à d’autres moments de l’année. De l’avis des scientifiques, la disparition de l’ozone, essentiellement causée par l’activité humaine, pourrait déboucher sur de grands changements climatiques, des récoltes médiocres et une augmentation de la fréquence des cancers de la peau.
Éducation violente
Cinq élèves d’un institut technique de Kobe (Japon) se sont vu refuser leur passage dans la classe supérieure. Les autorités de l’établissement leur reprochent de ne pas vouloir participer aux entraînements de kendo. Les élèves en question, des Témoins de Jéhovah, “ont expliqué que participer aux sports de combat irait à l’encontre des enseignements de la Bible”, rapporte le Daily Yomiuri. Ils ont entamé une procédure judiciaire pour faire établir que “la décision de l’établissement de les faire redoubler viole la liberté de religion garantie par la constitution”, lit-on dans le Mainichi Daily News.
Les manquements de l’Église d’Espagne
L’Église catholique fournit-elle une direction satisfaisante pour aider les fidèles à régler leurs difficultés familiales? Seuls 35 % des Espagnols le croient, selon une récente étude menée par le Centro de Investigaciones sobre la Realidad Social (Centre de recherches sur la réalité sociale). Qu’en est-il des besoins spirituels? Quarante-deux pour cent seulement des personnes interrogées considèrent que l’Église s’acquitte de sa responsabilité dans ce domaine. Ajoutons que seuls 4 % de la population lisent régulièrement la Bible, un livre qui, lui, comble les besoins spirituels et donne des conseils clairs sur la façon de mener une vie de famille heureuse.
L’évacuation des avions remise en question
Quels sont les risques d’être blessé lorsqu’on doit évacuer un avion? De l’avis des spécialistes, des risques de plus en plus importants, et ce parce que les compagnies aériennes multiplient le nombre de places dans leurs appareils. À titre d’exemple, le Boeing 747 d’une compagnie effectuant la liaison Los Angeles-Sydney dispose de 378 sièges, alors que, sur le même type d’appareil, une autre compagnie exploite 533 places sur la ligne Tokyo-Osaka. Certes, les statistiques montrent que l’avion est 19 fois plus sûr que la voiture; mais, parce que les avions sont bondés, les risques de catastrophe augmentent. À la suite d’un récent exercice d’évacuation visant à déterminer si un McDonnell Douglas MD-11 pouvait transporter en toute sécurité 410 passagers au lieu des 287 prévus initialement par le constructeur, une femme est restée tétraplégique, la colonne vertébrale brisée, et 46 autres personnes ont été blessées, dont 6 avec fracture. Aux États-Unis, les normes gouvernementales en vigueur obligent les constructeurs aéronautiques à faire des avions qui puissent être évacués, la moitié des issues condamnées, en 90 secondes.